Depuis quelques années, un nombre croissant d’intervenants au développement considère l’apiculture ou l’élevage des abeilles comme un des moyens possibles pour diversifier les sources de revenus des paysans. La recherche de nouveaux débouchés ainsi que le contexte économique actuel a suscité la vocation de reprendre l’exportation de miel de Madagascar. Or une exportation de produits naturels implique des normes de qualité bien précises. Outre la qualité, il y a une nécessité de pouvoir présenter une gamme de produits aux consommateurs. En ce qui concerne le miel en particulier, des démarches ont été entreprises récemment à Madagascar afin de répondre à ces attentes. En octobre 2004, une norme sur les miels a été publiée par le ministre du commerce en consensus avec tous les acteurs concernés de la filière (Ministère du Commerce, bailleurs de fond, institutions de recherche, consommateurs…). Une brochure sur les techniques pour la production de miels de qualité (RAZANAKOLONA et RANDRIAMANANORO, 2004) a pu être mise à la disposition des producteurs et des opérateurs économiques.
GENERALITES SUR LES MIELS
Définition
Différents auteurs ont donné une définition du miel (LOUVEAUX, J. 1968 ; CRANE, 1979 ; CHOQUET, J.1990 ; Apiservices, 2000). La définition extraite du Codex Alimentarius (2001) est la suivante : « le miel est la substance sucrée naturelle produite par les abeilles de l’espèce Apis mellifera à partir du nectar de fleurs ou des sécrétions provenant des parties vivantes des plantes ou des excrétions laissées sur celles-ci par des insectes suceurs, qu’elles butinent et transforment en les combinant avec des matières spécifiques et qu’elles sécrètent, et qu’elles emmagasinent, concentrent et laissent mûrir dans les rayons de la ruche ».
Les normes de qualité relative au commerce international du miel sont définies par le Codex Alimentarius (2001) et par une directive de la Communauté Européenne (http://www.apiservice.com). La qualité d’un miel peut être évaluée en fonction de sa consistance, de sa couleur, de son arôme, de son goût et du nectar butiné (LOUVEAUX, 1968). A Madagascar, la norme malagasy sur le miel (BNM, 2004) définit les critères de qualité des miels.
Les types de miel
En général, les miels sont dénommés selon leur origine florale, D’après MAURIZIO, en 1968 et LOUVEAUX, 1968, on peut distinguer des miels monofloraux provenant d’une espèce végétale donnée, renfermant en principe dans leur spectre pollinique plus de 45 % de pollen de cette plante dans la fréquence relative et présentant par ailleurs un ensemble de propriétés physico chimique et organoleptiques caractéristiques bien définies. C’est ainsi que sont définis, le miel d’Eucalyptus, miel de Litchi ou miel d’Acacia. Les miels sont dits polyfloraux lorsqu’ils ne présentent aucune dominance d’une espèce et ne possèdent pas de caractères homogènes.
En outre, les miels peuvent être classés de différentes manières :
– Selon l’origine de la matière première, on distingue les miels de fleurs ou miel de nectar et les miels de miellat provenant de sécrétions d’insectes piqueurssuceurs (Ordre des Homoptères).
– Selon leur présentation dans le commerce : miel liquide, miel crémeux, miel en brèche ou rayon de miel.
– Selon leur mode d’extraction : miel d’extracteur ou centrifugé, miel pressé ou miel égoutté.
– Selon leur origine géographique : ce sont des miels à caractères bien définis produits dans une zone indiquée, par exemple : miel d’Ambositra, miel du Loiret ….
Les caractéristiques des miels
Les caractères organoleptiques
Suivant leur origine, les miels présentent une infinité de couleur, de goût et d’arômes différents. Les caractères organoleptiques se rapportent aux perceptions sensorielles ressenties par le consommateur. Les principaux miels monofloraux de la France et de l’Europe ont fait l’objet d’une description détaillée par GONNET et VACHE en 1998 dont le miel d’acacia, les miels de bruyère… . Les caractères organoleptiques se rapportent :
– aux caractères visuels : la couleur claire ou sombre, la limpidité, la cristallisation fine ou grossière, la fluidité…
– aux caractères olfactifs qui concernent l’odeur : arôme léger, odeur forte…
– aux caractères gustatifs : saveur sucrée, acide, amère, fruité, …
❖ L’apparence
Il s’agit de l’ensemble des caractères visuels, des critères de l’analyse sensorielle des miels. On juge souvent le produit que l’on achète en fonction de ce que l’on voit donc il y a une grande importance commerciale des analyses sensorielles des miels. Les principaux caractères perçus à ce niveau sont la propreté, la cristallisation ou état, la couleur, l’humidité, le goût ainsi que l’homogénéité.
❖ La cristallisation
La cristallisation est un phénomène physique, qui intervient après quelques temps de la récolte des miels. Il est dû à la forte concentration en sucre et principalement à la sursaturation du miel en glucose.
La cristallisation est un critère de l’analyse sensorielle des miels dans le domaine de l’apparence mais aussi du domaine tactile. Elle peut être complète ou partielle, entière ou fractionnée.
❖ L’arôme et le goût du miel
Le miel contient de nombreuses substances aromatiques qui lui donnent sa saveur parmi lesquelles figurent de nombreux aldéhydes (WHITE ,1979). Des substances particulières confèrent le goût et l’arôme distinctifs à chaque catégorie de miel.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
Chapitre I- GENERALITES SUR LES MIELS
II-1- Définition
II -2- Les types de miels
II-3- Les caractéristiques des miels
II-3-1- Les caractères organoleptiques
II-3-2- Les caractères physico-chimiques des miels
II -4- Les constituants des miels
II -5- Les normes pour la commercialisation des miels
II -6- Utilisation des miels
Chapitre II MILIEU D’ETUDE
I-1- Localisation géographique
I-2- Relief et hydrographie
I-3- Géologie et sol
I-4- Les données climatiques et le bioclimat
I-4-1- Les températures et leurs variations
I-4-2- Les précipitations mensuelles et leur régime sur l’année
I-4-3- Le bioclimat
I-5- La flore et la végétation
I-6- Les activités humaines
DEUXIEME PARTIE
Chapitre III : METHODOLOGIE
I- INVENTAIRE DES PLANTES MELLIFERES
I-1- Etude au laboratoire
I-2- Etude sur terrain
II- ETUDE DES MIELS
II-1- Récolte du matériel d’étude
II-2- Mesure de l’humidité des miels
II-3- Mesure du sédiment du miel
II-4- Etude des caractères organoleptique
III- ANALYSE POLLINIQUE DES MIELS
III-1- Traitement chimique des miels
III-2- Mesure volumétrique du culot
III-3- Montage des préparations
III-4- Identification des grains de pollens
III-5- Niveau de détermination des pollens
III-6-Analyse pollinique proprement dite
III -6-1- Analyse qualitative
III -6-2-Analyse quantitative
TROISIEME PARTIE
Chapitre IV : RESULTATS
I- LES PLANTES MELLIFERES DE LA REGION DE PORT-BERGE
I-1- Résultats des enquêtes sur les plantes mellifères
I-2- Le calendrier floral
I-3- Description botanique des quelques plantes mellifères
II- CARACTERISTIQUES DES MIELS RECOLTES
II-1- Les échantillons des miels étudiés
II-2- Taux d’humidité des miels
II-3- Volume des particules solides des miels
II-4- Caractères organoleptiques
II-5- Conclusion partielle
III- RESULTATS DES ANALYSES POLLINIQUES DES MIELS
III-1- Analyse pollinique qualitative des miels
III-1-1- Courbe d’apparition des espèces
III-1-2- Spectre pollinique de l’ensemble des échantillons analysés
III-1-3- Regroupement des pollens par catégorie
III-1-4- Fréquence d’apparition des taxons dans les miels
III-2- Analyse pollinique quantitative des miels
III-3- Description des miels de la région de Port-Bergé
III-4- Description des principaux pollens rencontrés
Chapitre V: DISCUSSION
V-1- Les différents types de miels de la région d’étude
V-2- Origine géographique des miels étudiés
V-3- Qualité des miels de la région de Port-Bergé
V-3-1- L’humidité
V-3-2- Les particules solides du miel
V-4- Inventaire des plantes mellifères
V-5- Situation actuelle et problème de l’apiculture
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES