Le planning familial peut réduire les grossesses non désirées et aider les couples à avoir une famille de la taille désirée. L’accès à un moyen de contraception efficace est essentiel. Le besoin non satisfait de contraception est défini comme le nombre de femmes qui souhaitent éviter la grossesse mais n’utilisent aucun moyen contraceptif. Le taux le plus élevé de besoin non satisfait de contraception est enregistré en Afrique subsaharienne où environ 19,4% des femmes souhaiteraient éviter de tomber enceintes mais n’utilisent aucun moyen contraceptif. Les principaux obstacles entravent la satisfaction du besoin de contraception sont notamment le manque de connaissances, les problèmes de santé et la désapprobation sociale. Avec quelques variations d’un pays et d’un contexte à l’autre, ces facteurs sont plus importants que la mise à disposition ou le coût des contraceptifs. Dans les pays où la demande de la contraception est largement satisfaite, tels que le Brésil, la Colombie et le Viet Nam, les taux de fécondité sont plus faibles, tout comme ceux de la mortalité maternelle. En revanche, en Afrique subsaharienne, la proportion des femmes dont les demandes sont insatisfaites dépasse parfois celle des femmes qui utilisent des moyens contraceptifs (1).
GENERALITES SUR LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES ET LE CONCEPT D’UTILISATION
LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES
Quelques définitions
Planification familiale
C’est l’ensemble des moyens et méthodes qui permettent d’adapter à la volonté des parents le nombre et l’espacement des naissances dans une famille.
Contraception
C’est l’ensemble des procédés par lesquels un rapport sexuel est rendu non fécondant, et ceci de façon temporaire et réversible. La contraception chirurgicale par ligature des trompes est appelée autrefois stérilisation, mais à cause du progrès de reperméabilisation tubaire par microchirurgie restauratrice, elle a acquis le caractère réversible d’où le non de contraception. La contraception recouvre toute action permettant d’éviter la conception, ce qui exclut l’avortement.
Les moyens de contraception
Chez les personnes qui veulent éviter la grossesse, l’adoption d’un moyen contraceptif peut être permanente, à long terme ou temporaire.
Les méthodes temporaires
Parmi les méthodes temporaires, on peut distinguer les contraceptifs oraux, les produits injectables, les implants cutanés, les méthodes barrières, le dispositif intra-utérin.
i) Les contraceptifs oraux
On peut citer :
• La pilule progestative seule
Exemple : Ovrette®
Les effets secondaires sont à type de :
– nausées,
– céphalées et vertiges,
– règles irrégulières,
– prise de poids,
– élévation de la tension artérielle dans 5% des cas,
– maladies thromboemboliques.
La pilule progestative est efficace à 96,5%.
• Le Contraceptif Oral Combiné (COC)
Exemple : Pilplan® (oestro-progestatif)
Les effets secondaires sont à type de :
– nausées,
– céphalées et vertiges,
– aménorrhée,
– spotting,
– prise de poids,
– acné.
Le pilplan est efficace à 97%. Il nécessite une prise orale journalière à heure fixe, et ne doit pas être utilisé par une femme tabagique de plus de 35 ans. En revanche, il peut être utilisé par les femmes qui allaitent un enfant de plus de 6 mois. Il stabilise le cycle menstruel. Il est pratique et réversible.
ii) Les contraceptifs injectables (6)(7)(8)
Exemple :
• Noristera® (enantate de norithistérone)
• Dépo-provera® (acétate de médroxyprogestérone)
Les principaux effets secondaires sont :
– règles irrégulières,
– aménorrhée,
– augmentation de poids,
– hémorragie abondante, rarement.
L’efficacité théorique est de 100% en cas d’utilisation correcte.
iii) Les implants
• Les implants cutanés ont l’avantage :
– de ne pas avoir d’interférence avec l’allaitement maternel,
– de ne nécessiter qu’une seule implantation pour 5 ans d’action contraceptive.
• Ils ont par contre beaucoup de contre-indications :
– grossesse,
– métrorragie d’origine inconnue,
– lèpre sous rifampicine,
– diabète,
– ictère de moins de 6 mois,
– tuberculose,
– épilepsie sous barbiturique,
– cancer du sein,
– cancer du foie,
– maladies cardio-vasculaires,
– cirrhose,
– adolescente de moins de 18 ans.
• Les effets secondaires sont à type de :
– augmentation du poids,
– hémorragie utérine abondante, rarement.
Les implants cutanés sont efficaces à 100%.
iv) Les méthodes barrières (9)(10)
On peut citer :
• Le préservatif masculin ou condom
Il est efficace à 88-98 p.100 et protège contre les IST/SIDA.
• Le diaphragme
Il est utilisé avec des spermicides et est efficace à 72-97 p.100. Il protège la femme si son partenaire refuse le condom.
• La cape cervicale
Elle est également utilisée avec des spermicides. Il est efficace à 72-97 p.100.
v) Le Dispositif Intra-Utérin ou DIU (11)
C’est une matière plastique imprégnée d’un progestatif que l’on met en place au niveau du col utérin.
• Avantages
– durée d’action permanente et continue,
– réversible avec possibilité de retrait à n’importe quel moment,
– retour de fécondité immédiat,
– n’interfère pas sur l’allaitement maternel,
– peu coûteux et discret.
• Inconvénients
– demande un personnel qualifié pour la pose,
– règles abondantes et/ou douloureuses,
– ne convient pas aux nullipares,
– risque de grossesse extra-utérine,
– pas de protection contre les IST/SIDA.
Compte tenu des effets secondaires qui sont liés à l’utilisation des méthodes temporaires, l’OMS estime que 10 à 30% des femmes utilisatrices abandonnent ces méthodes contraceptives.
Les méthodes permanentes
Il s’agit de méthodes chirurgicales.
• La vasectomie (12)
La vasectomie est une méthode propre à l’homme. Elle consiste à obstruer ou à sectionner le canal déférent de chaque côté pour arrêter la libération des spermatozoïdes. La vasectomie se pratique sous anesthésie locale. C’est une méthode contraceptive irréversible.
• La stérilisation tubaire (13)
C’est une méthode contraceptive pratiquée chez la femme. Elle consiste à :
– interrompre la capacité reproductive de la femme par la pratique de l’occlusion ou de la section des conduites par lesquelles passent les ovules jusqu’à l’utérus (ligature, section des trompes) ;
– empêcher la rencontre des spermatozoïdes avec l’ovule au niveau de la trompe. Le coût des programmes de planning familial se situe entre 5.000 et 35.000 dollars US par décès maternel évité, entre 1.300 et 5.000 dollars par décès infantile évité. De manière générale, les données scientifiques sont solides pour permettre de conclure que le planning familial est efficace au plan économique, mais elles ne le sont pas assez pour déterminer quels programmes sont les plus efficaces au plan économique. Le coût de la contraception n’est pas d’ordinaire un obstacle majeur à son acceptation. Au contraire, les mœurs sociales et les problèmes de santé constituent de plus grands obstacles. La proximité des services et leur disponibilité sont également pertinentes. Pour être efficaces, les programmes doivent cerner les obstacles locaux au planning familial et concevoir ensuite une réponse appropriée.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES ET LE CONCEPT D’UTILISATION
1. LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES
1.1. Quelques définitions
1.1.1. Planification familiale
1.1.2. Contraception
1.2. Les moyens de contraception
1.2.1. Les méthodes temporaires
1.2.2. Les méthodes permanentes
2. L’UTILISATION DES SERVICES DE SANTE
2.1. Le concept d’utilisation
2.1.1. Utilisation de services à l’initiative de l’individu
2.1.2. Utilisation de services contrôlée par le médecin
2.2. La mesure de l’utilisation
2.2.1. Episode de maladie
2.2.2. Episode de soins curatifs
2.2.3. Episode de soins préventifs
2.3. Les déterminants de l’utilisation
2.4. L’utilisation des services
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE SUR L’UTILISATION DES METHODES CONTRACEPTIVES
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Le Centre de Santé de Base du niveau 2 au CSB2 d’Imerimandroso
1.1.1. Plan et organisation des services
1.1.2. Personnel du CSB2
1.2. Le secteur sanitaire
1.2.1. Situation géographique
1.2.2. Démographie
2. METHODOLOGIE
2.1. Type d’étude
2.2. Période d’étude
2.3. Population d’étude
2.3.1. Critères de sélection
2.3.2. Echantillonnage et taille de l’échantillon
2.4. Approche méthodologique
2.5. Recueil des données
2.6. Saisie et traitement
2.7. Limite et éthique
2.8. Paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Eventail de méthodes contraceptives disponibles
3.2. Population cible de l’étude
3.3. Répartition des femmes de l’étude
3.3.1. Selon la méthode
3.3.2. Contraceptifs oraux
3.3.3. Contraceptifs injectables
3.3.4. Evolution du nombre des inscrites
3.3.5. Taux d’utilisation
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES
1.1. Méthodes contraceptives offertes au CSB2 d’Imerimandroso
1.2. Utilisation des méthodes disponibles
1.3. Utilisation de Lo-femenale®
1.3.1. Selon la tranche d’âge
1.3.2. Selon la situation matrimoniale et la parité
1.3.3. Selon le niveau d’instruction et la profession
1.3.4. Selon le domicile
1.4. Utilisation de Ovrette®
1.4.1. Selon la tranche d’âge
1.4.2. Selon la situation matrimoniale et la parité
1.4.3. Selon le niveau d’instruction et la profession
1.4.4. Selon le domicile
1.5. Utilisation de Dépo-provera®
1.5.1. Selon la tranche d’âge
1.5.2. Selon la situation matrimoniale et la parité
1.5.3. Selon le niveau d’instruction et la profession
1.5.4. Selon le domicile
1.6. Utilisation de Noristera®
1.7. Evolution du nombre des inscrites
1.8. Taux d’utilisation
2. SUGGESTIONS
2.1. Renforcement de l’éventail de méthodes disponibles
2.1.1. Objectif
2.1.2. Stratégies
2.2. Mise en œuvre d’un programme plus élargi d’IEC/PF
2.2.1. Objectif
2.2.2. Stratégies
CONCLUSION