L’humanité, face à sa population, est inquiétée !. Rien ne va plus en effet dans les relations qui lient l’évaluation démographique et le développement socio-économique. Le problème se pose avec de plus en plus d’acuité en raison de l’évaluation inverse des éléments en présence : d’une part accélération sans précédent de la population mondiale du fait principalement de la forte croissance démographique enregistrée dans les pays en développement depuis le début des années 1970, d’autre part, épuisement ou tout au moins pénurie, dans un proche avenir, des ressources non renouvelables et dégradation de l’environnement du fait du niveau élevé de la consommation et, surtout, de l’industrialisation effrénée des pays développés. C’est en ces termes antagonistes que la question de la population a été posée à la conférence mondiale sur la population tenue à Bucarest en 1974.
Plus concrètement, les pays industrialisés du bloc occidental avaient pris à partie ceux du Tiers Monde en général et d’Afrique en particulier, et vice versa. Pour les premiers, en effet, l’explosion démographique était la cause du maintien des pays du Tiers Monde dans le sous-développement et ceux-ci, en Afrique en particulier, devaient, par le biais des programmes de planification familiale, réduire leur fécondité pour résoudre leurs difficultés économiques et sortir du sous développement. En revanche, la plupart des pays du Tiers Monde appuyés par ceux du bloc socialiste d’alors, soutenaient non seulement qu’il ne se posait pas chez eux de problèmes de population, compte tenu de la faiblesse de leurs effectifs par rapport aux terres disponibles, et que, dans tous les cas, « le développement socioéconomique était le meilleur contraceptif ».
GENERALITES SUR LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES
PLANIFICATION FAMILIALE
Définition
A la notion restreinte de limitation des naissances, c’est-à-dire l’utilisation des moyens contraceptifs à grande échelle et, éventuellement, de l’avortement pour limiter le taux de croissance d’une population, s’est substituée la notion de planification familiale définie par l’OMS comme l’ensemble des mesures permettant de favoriser les naissances, d’agir sur l’intervalle entre les naissances, d’éviter les naissances non désirées et de donner à chaque couple les moyens de déterminer le nombre d’enfants qu’il désire. Elle englobe donc la lutte contre la stérilité et l’infécondité, la mise en œuvre des moyens de contraception, l’éducation sexuelle et familiale.
De nombreux obstacles, surtout sociologiques (nécessité d’une instruction importante des femmes, « rentabilisation » rapide des enfants dont la « production », sous forme d’aide aux tâches domestiques ou à l’exploitation familiale revient traditionnellement en majeure partie aux parents, accord indispensable de l’époux pour la contraception ou l’avortement, non accès des mineures célibataires à ces possibilités…) mais aussi politiques s’opposent à la mise en œuvre des mesures d’espacement des naissances.
Régulation des naissances
Dans la plupart des pays développés, la croissance démographique est faible voire nulle, les naissances équilibrant juste les décès. En revanche, dans la majorité des pays du Tiers-Monde, la natalité reste très élevée alors que l’espérance de vie augmente progressivement : la croissance démographique dépasse souvent 3% par an, ce qui représente un doublement de la population en une vingtaine d’années. La variable démographique pèse négativement sur la croissance économique. Dés lors que l’élasticité de la production par rapport à la population est supposée inférieure à 1, l’accroissement de la population aboutit à une baisse du produit par tête sauf si le taux d’accumulation est égal au rythme de croissance démographique. Un modèle démo-économique pour la planification du développement présenté par Anker R. et Knowles J.C. montre que la fécondité évolue en relation inverse des taux de survie, des niveaux d’éducation des femmes . Cette fécondité est différenciée entre les villes et les campagnes. Les taux de survie sont corrélés avec l’éducation des mères, les revenus moyens, la distribution des revenus et les dépenses publiques. Les migrations sont fonction des différences de revenus villescampagnes et des éducations rurales. Les liens entre éducation, formation, emploi, revenu et productivité doivent être mis en relation avec les structures familiales, sociales, le système productif ou le système socio-culturel. Chaque action : planification familiale, politique éducative et politique sanitaire, a un coût et implique des choix. Les dynamiques démographiques ont des effets progressifs (ou régressifs) selon les capacités des systèmes économiques à s’adapter ou non à un niveau supérieur. D’un côté, les pressions démographiques créent des innovations techniques, absorbent les erreurs d’investissement, mais de l’autre les investissements démographiques se font aux dépens des investissements productifs et certaines sociétés connaissent un dépassement démographique. L’ambivalence des dynamiques démographiques qui oppose malthusiens et anti-malthusiens . Le système productif se base essentiellement sur le milieu familial et l’éducation scolaire où l’on détermine en quelque sorte le système socio-culturel de reproduction. De plus, les politiques sanitaires et éducatives conduisent vers une planification familiale correspondante.
LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES
La contraception recouvre toute action permettant d’éviter la conception, ce qui exclut l’avortement. Dans la société traditionnelle, l’aménorrhée et l’abstinence post-partum jointes à l’allaitement prolongé permettent un espacement des naissances moyen de 3 ans. Espacer les naissances permet de diminuer la mortalité infantile.
L’abandon ou le raccourcissement de la période de nutrition au sein explique l’accroissement de la fécondité des femmes en milieu urbain. Les procédés contraceptifs sont plus employés : condom, diaphragme ; la prise régulière d’une «pilule » oestroprogestative, 3 semaines sur 4, est efficace mais difficile à enseigner à des femmes illettrées ; les dispositifs endo-utérins (stérilet) sont souvent utilisés chez les femmes ayant déjà en une grossesse.
Les programmes
Ce sont surtout les pays en voie de développement qui ont établi des politiques et des programmes démographiques au cours de ces dernières années. L’objectif de la politique, explicite ou non, est de réduire le taux d’accroissement démographique en diminuant la fécondité. La plupart des pays ont cherché à mettre en œuvre cette politique par l’intermédiaire des programmes de planning familial qui se sont étendus dans le Tiers-Monde depuis 1 960, et qui sont conçus pour fournir aux couples qui veulent maîtriser leur fécondité des renseignements et une assistance concernant les méthodes modernes de contraception. Prés de 87% des pays en voie de développement sont visés par une politique officielle de planning familial. Certains pays font de la réduction du taux de natalité l’un des éléments officiels de leur politique ; d’autres soutiennent le planning familial pour des raisons sanitaires ou humanitaires ; certaines enfin y sont contraints pour des mobiles économiques, l’aide des pays développés apparaissant parfois liée à l’adoption du contrôle ou d’une tentative démographique.
Sur les trois continents du Tiers-Monde et dans des pays très différents par la religion, la culture et le système politique, l’attitude des gouvernements est variable, plus résolue en Asie, ambiguë en Amérique latine, réservée en Afrique ; quelques pays (Brésil, Birmanie, Ethiopie) y sont encore réfractaires (figure n° 2). Même dans les pays qui s’efforcent de planifier, il y a une grande différence entre les plans de développement et les programmes réalisés, ainsi qu’entre les réalisations et le développement socio-économique effectif.
Les méthodes de contraception peuvent influencer énormément l’utilisation. Si l’on a partout renoncé à la stérilisation obligatoire, la stérilisation volontaire masculine et d’autres méthodes comme le Norplant sont en revanche stimulées. Elles sont accompagnées de compensations mineures mais parfois déterminantes.
Les implants
Les implants bloquent l’ovulation, atrophient l’endomètre et rendent la glaire cervicale imperméable aux spermatozoides.
• Le plus utilisé est le NORPLANT®
Le Norplant est un implant contraceptif composé de 6 capsules minuscules en caoutchouc siliconé ou de deux baguettes contenant un progestatif. Il est implanté en sous cutané sur la face interne du bras de la femme. Il assure jusqu’à 5 ans de protection contraceptive.
Avantages
– pas d’interférence avec l’allaitement maternel,
– une seule implantation suffit pour une période de 5 ans d’action contraceptive,
– il permet un retour précoce de la fertilité après ablation.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES METHODES CONTRACEPTIVES MODERNES
1. Planification familiale
1.1. Définition
1.2. Régulation des naissances
2. Les méthodes contraceptives modernes
2.1. Les programmes
2.1.1. Les implants
2.1.2. Les contraceptifs injectables
2.1.3. Les contraceptifs oraux
2.1.4. Dispositif Intra-Utérin ou stérilet ou DIU
2.1.5. Stérilisation tubaire
2.1.6. Vasectomie
2.1.7. Les préservatif masculins ou condoms
2.1.8. Le diaphragme ou cape cervicale
2.2. Les moyens
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE L’UTILISATION DU NORPLANT
1. cadre d’étude
2. Méthodologie
2.1. Méthode d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. Résultats
3.1. Nombre de femmes inscrites au centre de planification familiale d’Ampefiloha en 2001
3.2. Etat de répartition des méthodes utilisées
3.3. Les utilisatrices du Norplant
3.4. Les effets secondaires
3.5. Avantages
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. Commentaires et discussions
1.1. Nombre de femmes utilisatrices du Norplant
1.2. Caractéristique des femmes utilisatrices du Norplant
2. Suggestions
2.1. Mise en place de centres Norplant
2.2. Information de la population
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE