Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Techniques de corrections
L’ostéopathie est une méthode de soins ayant pour seul outil de pratique les mains de l’ostéopathe. Cette discipline possède différentes techniques selon le tissu et/ou la pathologie présente.
Techniques de tissus mous et neuromusculaires
Traitement des tissus mous selon RAGEOT et LE CORRE :
Par massage transversaux, effleurage, palper-rouler, cette technique permet de détendre et de préparer l’animal au traitement, par prise de confiance. Le palper-rouler permet de déceler des zones douloureuses.
Traitement des tissus mous selon LEWIT :
Cette technique s’appuie entièrement sur la respiration. Sans tension, elle permet d’atteindre le point de dysfonction et de travailler jusqu’à son relâchement.
Le stretching musculaire :
Cette technique n’utilise pas de force créée par l’opérateur. Celui-ci va utiliser le poids de son propre corps.
Traitement musculaire, par pression directe sur les cordons myalgiques (« Trigger Points ») :
Cette technique nécessite une relaxation du patient au préalable. C’est une technique qui utilise la compression ischémique des cordons myalgiques sur un muscle détendu. L’appui est direct d’un pouce ou d’un doigt puissant sur le Trigger point, et la pression est soutenue et supportable. Puis, il y a augmentation progressive de la pression dès que la sensibilité diminue. Le maintien se fera pendant 1 minute puis il y aura relâchement lent (ischémie suivie d’une hyperémie locale).
Méthode « Strain Counterstrain » (décrit par L.H. Jones en 1955) :
C’est l’art de soulager les douleurs articulaires ou vertébrales en plaçant passivement l’articulation dans sa position de confort maximal, c’est à dire de tension myofasciale minimale. Cela va dissiper les douleurs en diminuant, puis en arrêtant, l’activité inadéquate des propriocepteurs. Ceci est accompli en raccourcissant le muscle qui contient le fuseau neuromusculaire irrité, par mise en tension myofasciale de ses antagonistes pendant environ 90 secondes. Le réflexe de tension myofasciale est inhibé, on ressentira un relâchement du point douloureux (appelé « Tender point »).
Méthode « myofascial release » indirecte/directe (MFR) :
Elle consiste à empiler les mouvements d’aise (technique indirecte) ou restreints (technique directe) des fascias, jusqu’à perception du démêlage.
Technique d’exagération de lésion et d’induction de mouvement :
On place l’articulation en position indirecte et on attend jusqu’à la fonte des tissus sous les doigts qui permet de gagner quelques degrés de mouvements.
Technique du déroulement fascial :
Il s’agit d’une réalisation lente d’une traction sur le membre ou le cou. Au moment du blocage, on force légèrement pour passer la barrière pathologique au moment où les tissus fondent sous les doigts.
Techniques structurelles
Le thrust :
C’est la correction par mobilisation sous haute vélocité et faible amplitude. Après mise en tension sur la barrière pathologique, une impulsion rapide et peu ample est appliquée.
Le myotensif indirect par L.H. Jones :
L’animal est positionné dans la position de dysfonction puis est relâché. On renouvelle cette oscillation entre position de dysfonction et position relâchée 2 à 3 fois. A chaque fois qu’on place l’animal en position de dysfonction, il va avoir tendance à revenir dans sa position d’aise, ce qui permet un étirement indirect.
Le myotensif direct par L.H. Jones :
C’est l’opérateur qui réalise sur l’animal les mouvements entre position de restriction et relâchement, jusqu’à relâchement et récupération de l’amplitude physiologique.
Méthode par inversion de paramètre :
On recherche le relâchement en jouant avec les différents paramètres de l’articulation : flexion/extension, latéroflexion et rotation homolatérales en convergence.
Avantages et inconvénients
L’ostéopathie peut être utilisée pour traiter un large éventail de maladies et conditions, que ça soit au niveau du système musculo-squelettique qu’au niveau des tissus mous. Elle est particulièrement recommandée pour traiter les douleurs associées aux problèmes de colonne vertébrale. En plus d’être une pratique médicale multifonctionnelle, l’ostéopathie est également reconnue pour ses qualités préventives. En effet, des interventions ostéopathiques régulières peuvent aider à prévenir des maladies futures ou d’autres modifications corporelles (dysfonctions débutantes avant complications). L’ostéopathie ne produit pas d’interactions négatives avec d’autres médicaments ; elle constitue alors un excellent traitement complémentaire.
Toutefois, il faut pratiquer l’ostéopathie avec une grande prudence et après un diagnostic précis, car, parfois une manipulation ostéopathique peut, dans ce cas, aggraver l’état du patient (sensation d’effets secondaires : fatigue intense, douleur accentuée). Il faudra alors prévoir un temps de repos après les séances. A noter que les effets d’un traitement ostéopathique sont souvent visibles en un temps qui varie avec plusieurs facteurs tels que la méthode utilisée, l’âge du patient, l’état de santé global et la pathologie traitée. L’ostéopathie ne sera alors que rarement recommandée seule lors d’affections aiguës ou engageant le pronostic vital (Lizon, 1988).
L’homéopathie
Définition
Dans « l’Organon de l’art de guérir », Samuel HAHNEMANN donne comme définition de l’homéopathie : « La méthode homéopathique est celle qui, calculant bien la dose, emploie contre l’ensemble de symptômes d’une maladie naturelle, un remède capable de provoquer chez l’Homme bien portant des symptômes aussi semblables que possible à ceux que l’on observe chez les malades ».
L’homéopathie repose sur trois grands principes : « la similitude », « la globalité et l’individualisation » et « l’infinitésimalité ».
Pour la préparation des remèdes homéopathiques, la matière première est coupée, puis mise en macération plusieurs jours dans une solution hydro-alcoolique. La solution est ensuite filtrée, les principes actifs extraits par pression si la souche le permet afin d’obtenir la teinture mère homéopathique qui subit l’étape des dilutions dites Hahnemanniennes. Elles consistent à prélever un volume de teinture mère que l’on dilue dans 99 volumes de solvant, on dynamise la solution en la secouant au moins 100 fois. On obtient le remède dilué à 1 CH (=1 dilution Centésimale Hanemanienne). On prélève un volume de cette solution à 1 CH que l’on dilue dans 99 volumes de solvant, on dynamise à nouveau en secouant 100 fois au moins et on obtient alors une solution à 2CH. On peut répéter l’opération jusqu’à obtenir la dilution 30 CH.
Le principe de globalité et d’individualisation
Le soignant homéopathe prescrit un médicament (ou un ensemble de médicaments) d’après le plus grand nombre de symptômes observés, c’est la globalité. Toutefois, sa prescription se base aussi sur le patient dans son ensemble, avec ses caractéristiques et ses particularités, c’est l’individualisation. Toutes les informations seront ensuite classées et hiérarchisées en symptômes locaux caractéristiques et généraux (Broussalian, 1966). Il faut bien noter que les symptômes définis en homéopathie ne sont pas les mêmes qu’en MC. Tout acte, tout ressentiment, peut être perçu comme « symptôme » homéopathique.
L’ensemble de ces renseignements conduit à la détermination d’un ou plusieurs remèdes trouvés dans les répertoires qui classent les symptômes en rubriques et font correspondre des remèdes susceptibles de les faire disparaître.
Le choix du médicament homéopathique consiste donc, selon Lizon (1988), à faire coïncider un tableau clinique (symptômes du patient) avec la pathogénésie (symptômes de l’animal sain). Selon Hahnemann, plus le symptôme est étrange, curieux, extraordinaire, plus il est important à considérer.
Le principe d’infinitésimalité
L’homéopathie est basée sur l’infinitésimalité des doses prescrites. La substance initiale (teinture mère) est diluée de façon répétée dans du solvant avec une succussion énergique, appelée dynamisation, entre chaque dilution. Le nombre de dilutions n’est pas fixe, mais il mène souvent à une préparation d’une concentration inférieure à 10-23, nombre d’Avogadro. Cela signifie que statistiquement, il y a moins d’une molécule de la teinture mère persistant dans la solution finale. Le principe de l’homéopathie appartient à la physique quantique qui s’intéresse à l’infiniment petit. En effet, en homéopathie, le principe actif utilisé est dilué un grand nombre de fois jusqu’à sa disparition au sens de la physique classique dite gravitationnelle.
Samuel Hahnemann remarque qu’« une substance qui, administrée à forte dose à un organisme en bonne santé, déclenche une symptomatologie caractéristique, peut faire disparaître après dilution ces même troubles chez l’organisme malade » (Hahnemann, 1832).
L’utilisation de l’homéopathie, en médecine vétérinaire, vient de la supposition d’Hahnemann en 1796 : « si les lois de la médecine que je reconnais et proclame sont réelles, vraies, seules naturelles, elles devraient trouver leur applications chez les animaux aussi bien que chez les hommes ».
Techniques d’utilisation
Lors d’une consultation, l’homéopathe doit respecter plusieurs règles afin de pouvoir prescrire un remède adapté. La difficulté en médecine vétérinaire réside dans le fait que l’animal n’exprime pas verbalement son ressenti.
L’homéopathe doit écouter le récit du propriétaire de l’animal sans l’interrompre et le laisser exposer les choses selon l’importance qu’il leur accorde ;
Une fois que le propriétaire a fini d’exposer le (ou les) problème(s) rencontrés par son animal, l’homéopathe doit revenir sur chaque point afin de les détailler au maximum, en veillant à ne pas poser de questions directives ;
Ne pas accepter la réponse « normale », toujours questionner sur la forme, la couleur, la consistance, la fréquence, etc. ;
Noter les renseignements au fur et à mesure afin de n’oublier aucun détail ;
Si une dominante pathologique est mise en évidence, elle peut mettre sur la voie d’un groupe de remèdes particuliers ou mettre en évidence le besoin d’une thérapie d’urgence non homéopathique ;
L’homéopathe doit porter une attention particulière aux modalités d’expression des symptômes. Il doit analyser l’animal dans sa globalité (sa sensibilité, son comportement, son aspect physique, sa posture, etc.).
Après avoir recueilli l’ensemble des informations nécessaires, l’homéopathe doit se référer à une matière médicale, répertoriée et testée, sur des individus sains et les symptômes qu’ils ont engendrés, afin de trouver un remède adapté.
Pour cette étape, deux méthodes sont alors conseillées :
Méthode par différentiation : les remèdes sont regroupés par pathologie dans un « répertoire pratique d’homéopathie ».
Méthode par répertorisation : elle se réalise à l’aide d’un « répertoire spécialisé ». On étudie les dix principaux symptômes et on note tous les remèdes qui y sont associés avec un degré de pertinence. Les remèdes associés à des symptômes rares et inhabituels sont préférentiellement valorisés. On relève ensuite les remèdes apparus le plus fréquemment avec de forts degrés. On les contrôle tous dans la Matière Médicale et on trouve celui qui convient le mieux au patient.
Le médicament homéopathique
Selon l’article L.5121-1 du code de la santé publique, le médicament homéopathique est défini comme « tout médicament obtenu à partir de substances appelées souches homéopathiques, selon un procédé de fabrication homéopathique décrit par la pharmacopée européenne, la pharmacopée française ou, à défaut, par les pharmacopées utilisées de façon officielle dans un autre Etat membre de l’Union européenne. Un médicament homéopathique peut aussi contenir plusieurs principes ».
La pharmacopée homéopathique compte plus de 3000 substances. 1400 souches sont d’origines végétales utilisées fraiches, 500 souches d’origines animales et 1100 souches d’origines minérales ou chimiques (Boiron, 2012).
Lorsque la solution est au niveau de dilution souhaitée, elle est pulvérisée sur le support choisi. Dans le cas des granules, les billes de lactoses et de saccharoses sont imprégnées trois fois de la solution homéopathique.
Les souches minérales, chimiques ou animales insolubles sont très finement broyées par trituration dans du lactose (Boiron, 2012).
Les plantes dites médicinales
La connaissance des plantes médicinales est très ancienne et repose sur la tradition orale. Ces plantes proviennent de tous les pays, selon le climat, le terrain, l’altitude, comme en Afrique du Sud (88 espèces végétales médicinales recensées dont 74 espèces indigènes et 14 exotiques (Van Wyck, 2008), en Italie centrale (80 espèces végétales médicinales dont 71 utilisées en médecines humaines et 29 en médecine vétérinaire (Van Wyck, 2008), et en Serbie (83 espèces végétales médicinales dont 10 espèces utilisées spécifiquement en médecine vétérinaire (Jaric et al, 2007). Actuellement, l’obtention de plantes médicinales se fait principalement par culture. L’évaluation de la qualité du produit dépend de l’environnement de croissance de la plante, la partie de la plante utilisée, l’âge de la plante lors de la récolte et les traitements appliqués après la récolte (Cabaret, 1986).
Techniques d’utilisation
La phytothérapie agit surtout en stimulant les fonctions biologiques (reprise du transit, augmentation de la filtration rénale, de la sécrétion biliaire, etc.). En médecine vétérinaire, elle trouve son utilité en prévention, en soutien et en convalescence, notamment lors de troubles subaigus ou chroniques. Elle peut parfois être utilisée en complément de la médecine conventionnelle en cas de déséquilibre grave et d’affection aiguë.
Les plantes médicinales ont des propriétés spécifiques qui sont en général associées à un appareil (urinaire, cutané, respiratoire, digestif,…) sur lequel elles ont un effet particulier. Les plantes sont répertoriées dans des ouvrages selon leurs principaux composants ou directement associées à une pathologie. Le phytothérapeute doit avoir la connaissance des principaux composants d’une plante et de leurs effets sur l’organisme.
Après un examen clinique de l’animal, associé ou non à des examens complémentaires, le phytothérapeute émet une orientation diagnostique précise qui oriente le choix du principe actif d’une plante (ou association) en relation avec l’appareil ou la fonction atteinte.
Les formes galéniques de plantes, utilisées chez les animaux, sont les mêmes que chez les hommes. Cependant, certaines formes sont préférées chez les animaux pour leur facilité d’emploi (May, 2014) par plusieurs voies comme :
la voie orale : pour les tisanes (préparations aqueuses de drogues végétales convenablement divisées pour être facilement pénétrées par l’eau, à partir de plantes sèches). Ces tisanes sont préparées soit par infusion (on verse de l’eau bouillante sur la plante), soit par décoction (on maintien la plante avec de l’eau bouillante pendant plusieurs
minutes), soit par macération (on laisse la plante en contact avec de l’eau à température ambiante pendant une à plusieurs heures) (Laurain-Mattar, 2014). Les autres formes, utilisées par voie orale, sont les poudres de plantes en gélules, les nébulisats en gélules (extraits secs obtenus par évaporation du solvant utilisé pour l’extraction), les extraits fluides (préparations liquides obtenues par lixiviation du végétal séché), les extraits de plantes standardisés (obtenus par lixiviation à l’eau et à l’alcool de la plante séchée puis ajout de glycérine), les teintures mères (préparations liquides issues de l’action dissolvante d’un alcool sur des drogues végétales séchées) et les macérats de bourgeons concentrés (obtenus par macération des bourgeons dans un mélange successif d’alcool, d’eau et de glycérine). La voie orale comporte quelques désavantages comme une possible destruction par le pH stomacal faible.
la voie locale : pour les teintures mères sur la peau, en pansement occlusif avec souvent une compresse imbibée de teinture mère de calendula. Les extraits de plantes standardisés sont directement utilisés sur la peau, maintenus par une compresse. Les poudres de plantes ainsi que les tisanes peuvent être appliquées directement sur les plaies par friction. On retrouve enfin les cataplasmes qui sont des préparations pâteuses, des pommades ou encore des gels (May, 2014). La voie cutanée est favorisée par l’importance de l’appareil pilo-sébacé des animaux. Toutefois, la pénétration du produit est conditionnée par la solubilité des principes actifs dans l’excipient. Cette voie reste peu utilisée en phytothérapie mais valorisée en aromathérapie.
Toxicité
Tout comme leur efficacité, la toxicité des plantes médicinales dépend de l’espèce à laquelle elles sont administrées, du dosage et de leur composition. Les plantes, utilisées en phytothérapie, sont traditionnellement reconnues pour leur absence de toxicité forte, bien que les véritables études toxicologiques ne sont que rarement réalisées (Labre, 2007). Les cas d’intoxication sont le plus souvent dus à des mésusages (mauvaise identification de la plante, surdosage, modification de la voie d’administration,…), à une concentration inhabituelle de principe toxique au sein de la plante (métaux lourds, toxines,…) ou encore à une interaction médicamenteuse (méconnaissance de tous les composés de la plante, banalisation de l’utilisation en automédication,…). Les plantes toxiques sont utilisées dans ce que l’on appelle « basses dilutions », elles sont difficiles à manipuler et c’est ici que se trouve la zone de transition entre la phytothérapie et l’homéopathie.
L’Aromathérapie
Définition
L’aromathérapie est l’utilisation d’huiles essentielles végétales à des fins thérapeutiques. On peut dire qu’elle fait partie de la phytothérapie, car les produits utilisés sont à base de plantes, mais l’aromathérapie est presque toujours traitée à part, car, lors du traitement des plantes, on isole leurs substances particulières et on les concentre (Labre, 2007)
Les huiles essentielles (HE)
Une huile essentielle est un produit odorant, volatile, non gras, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie (Laurain-Mattar, 2014) par distillation ou par expression à froid.
La distillation consiste à faire passer de la vapeur à travers un matériel végétal aromatique ; ce qui entraine un éclatement des poches aromatiques, libérant les huiles essentielles qui passent dans la phase gazeuse entrainées par la vapeur d’eau, puis se condensent au contact du froid et sont récupérées à la sortie du système de distillation. L’expression à froid consiste à faire éclater les poches aromatiques et ainsi libérer les huiles essentielles. Elle est utilisée pour les zestes d’agrumes, c’est un procédé purement mécanique (Laurain-Mattar, 2014 ; Valnet, 1984).
La qualité de l’huile essentielle utilisée est un critère qui se mesure à partir de plusieurs paramètres (Baudoux, Breda et Zhiri, 2009) :
caractéristique botaniquement et biochimique,
organe producteur de l’huile essentielle : en effet, l’huile essentielle n’aura pas les mêmes propriétés si elle provient par exemple des feuilles ou des fleurs,
le chémotype de l’huile essentielle (entité chimique au sein d’une même espèce) : en effet, selon les espèces, une huile essentielle ne renfermera pas les mêmes molécules en proportions égales,
le pays d’origine de la plante et le mode de culture et de récolte de la plante
Ces différents critères permettent de garantir une huile essentielle 100% naturelle et 100% intégrale.
Techniques d’utilisation
En aromathérapie, deux types d’approches sont connus :
l’approche holistique : le prescripteur examine l’animal mais ne porte pas attention à la pathologie et ne tente pas forcément d’établir un diagnostic. Son attention porte sur la physionomie de l’animal et sa réaction à la maladie. Le but du traitement est alors d’aider l’animal en tant que « terrain » et non de combattre directement la maladie.
l’approche pathologique : le prescripteur conseillera une huile essentielle selon ses propriétés allopathiques suite à une consultation avec un examen clinique de l’animal. Des examens complémentaires peuvent être réalisés (analyses de sang ou d’urine). Le diagnostic précis permet de choisir une ou plusieurs thérapeutiques en fonction de l’animal et de la pathologie. Lorsque le traitement aromathérapeutique est choisi, il est parfois indiqué de réaliser un examen particulier : l’aromatogramme. Cet examen de laboratoire s’envisage lorsque l’on a une affection bactérienne et sert à évaluer la sensibilité du germe présent aux huiles essentielles. A ce jour, il n’y a pas de résistance acquise des micro-organismes pour les huiles essentielles.
Le praticien pourra donc prescrire des huiles essentielles seules ou mélangées pour avoir des effets complémentaires. Les différentes essences seront mélangées à un corps gras (huile végétale, huile de foie de morue,…) qui est l’excipient de choix puisque la miscibilité y est totale et immédiate, et qui favorise l’absorption par voie digestive en diminuant l’irritation provoquée. Dans certains cas, l’utilisation d’émulsifiants sans alcool (Liposol ND ou Solubol ND) peut permettre de mélanger l’huile essentielle dans un milieu aqueux (bain, contenu de l’utérus ou de la mamelle) (Labre, 2007).
L’administration se fait principalement par voie orale ou cutanée, voire intra mammaire, intra vaginale, intra utérine, rectale et respiratoire. Par voie orale, il est conseillé de diluer l’huile essentielle dans de l’huile alimentaire pour faciliter l’ingestion (goût fort et inappétent pour les animaux). Par voie cutanée, certaines huiles essentielles non caustiques peuvent être déposées pure en poor-on. Les huiles essentielles ont une bonne pénétration cutanée naturelle car elles sont lipophiles, mais le mélange avec une huile végétale notamment l’huile de noisette favorise leur pénétration.
Tout comme les plantes et extraits de plantes, les huiles essentielles possèdent des indications qui permettent de les classer dans des répertoires thérapeutiques qui servent de guides au praticien.
Toxicité
La toxicité d’une huile essentielle est dictée par celle de ses composants. Il faut considérer les huiles essentielles comme des toxiques à utiliser de façon très rigoureuse en fonction de leurs propriétés. Selon Labre (2012) et Grosmond (2013), Les principales propriétés indésirables des HE rapportées en pratique vétérinaire sont les suivantes:
– des irritations (huiles essentielles riches en phénols, aldéhydes, terpènes). Les huiles essentielles, comme Sarriette, cannelle, girofle, thym, …), sont irritantes pour la peau et il convient de les utiliser en petites quantités et de préférence diluées dans une huile végétale.
– des troubles nerveux (huiles essentielles riches en cétones : menthe poivrée) tels que des convulsions avec des séquelles possibles (Bruneton, 1999). Ces huiles ne doivent pas être employées de façon massive et prolongée ou encore lors de la gestation.
– une hépatotoxicité lors d’administrations prolongées.
Avantages et inconvénients
Contrairement aux médicaments chimiques qui peuvent être très agressifs pour l’organisme, la phyto-aromathérapie, bien utilisée, n’engendre pratiquement aucun effet secondaire. L’utilisation de phyto-aromathérapie peut se faire sur un large spectre de maladies grâce aux principes actifs contenus dans les différentes parties des plantes. De plus, les traitements peuvent être présentés sous différentes formes adaptables au patient. Toutefois, les plantes ne sont pas exemptes de toxicité et leur utilisation doit répondre à des règles très strictes pour être efficace et sans danger. En effet, les plantes comportent des dizaines de molécules qui interagissent entre elles et elles sont parfois plus riches en principes actifs à une saison donnée ; ce qui oblige les laboratoires à effectuer des dosages réguliers afin d’adapter la prescription. De plus, les plantes perdent leur vertu lorsque la durée de stockage est longue ou que les conditions de stockage sont mauvaises. Compte tenu de la toxicité de certains principes actifs en cas de surdose, il y a lieu de prendre sérieusement en considération cet état afin d’éviter des accidents allant jusqu’à la mort. Globalement, les plantes ne sont pas conseillées pour traiter les pathologies graves comme les cancers ou les maladies cardio-vasculaires aiguës. Enfin, les plantes sont vues comme inoffensives ; ce qui incitent les gens à les utiliser en automédication en réalisant des mélanges souvent dangereux sans prendre l’avis d’un spécialiste, ce qui peut conduire à l’intoxication de l’animal.
L’Acupuncture
Définition
L’acupuncture est l’une des cinq branches de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC). C’est une médecine qui s’est établie de façon empirique au fil des siècles et dont le principe fondateur est la circulation harmonieuse d’énergie (Qi) dans le corps. La MTC repose sur l’idée qu’on ne peut soigner efficacement qu’en abordant la pathologie et le patient de façon globale. La maladie est donc, selon les chinois, à la fois l’expression d’un problème mettant en cause l’organe auquel elle est liée, mais également le signe d’un déséquilibre plus général au sein de l’organisme (Xie et Preast, 2002).
L’acupuncture constitue une médecine à part entière, et peut, à ce titre, être à propos dans presque toutes les situations. Cependant, il y a des situations où ses atouts thérapeutiques se distinguent plus comme en dermatologie, pathologie ostéo-articulaire, comportement, gériatrie, et en insuffisance organique.
Dans cette discipline, deux conceptions différentes prévalent: la vision moderne et la vision traditionnelle. Les tenants de la première conception déclarent : « la base de l’acupuncture réside dans les points, tout le reste n’est que du folklore ». Ils affirment détenir, entre leurs mains, la clé d’une approche saine de la médecine chinoise, appuyée sur des concepts modernes issus de théories nerveuses ou neuro-humorales pouvant et devant expliquer le mécanisme de l’acupuncture. A l’opposé, c’est une approche beaucoup plus philosophique, traditionnelle, appliquant l’acupuncture à partir d’un raisonnement rigoureux établi sur les lois régissant l’organisme :
– influence de l’organisme par l’ensemble des agents externes,
– fonctionnement des rouages de l’organisme selon une disposition incluant les lignes de force que sont les méridiens d’acupuncture
– mécanismes des interrelations découlant de la confrontation des facteurs externes avec l’organisme.
Cette deuxième conception est infiniment plus complexe que la première. Ces deux démarches « opposées » diffèrent par le raisonnement suivi, mais elles conduisent au même résultat (Zeppa, 2013).
A signaler qu’il existe plus de 300 points d’acupuncture répertoriés chez les animaux. Comme moyens employés, il y a des aiguilles, la chaleur, des faisceaux laser, un courant électrique ou parfois des injections pour traiter l’animal. L’acupuncture permet aux mécanismes de guérison et de régénération du corps de fonctionner à leur plein potentiel. Elle permet aussi de stimuler certains réflexes nerveux qui vont à leur tour stimuler certains organes. Tout comme beaucoup de médecines alternatives, l’acupuncture propose une approche holistique sollicitant l’animal selon sa personnalité et son vécu.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE 1 : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES MEDECINES NON CONVENTIONNELLES
1.1. Les médecines non conventionnelles
1.1.1. Définition
1.1.2. Origines
1.1.3. Image positive et naturelle
1.1.4. Une place centrale pour le patient
1.2. Les médecines non conventionnelles retenues pour l’étude
1.2.1. L’ostéopathie
1.2.1.1. Définition
1.2.1.2. Notions générales
1.2.1.3. Techniques de corrections
1.2.1.4. Avantages et inconvénients
1.2.2. L’homéopathie
1.2.2.1. Définition
1.2.2.2. Techniques d’utilisation
1.2.2.3. Avantages et inconvénients
1.2.3. La phyto-aromathérapie
1.2.3.1. La phytothérapie
1.2.3.1.1. Définition
1.2.3.1.2. Les plantes dites médicinales
1.2.3.1.3. Techniques d’utilisation
1.2.3.1.4. Toxicité
1.2.3.2. L’Aromathérapie
1.2.3.2.1. Définition
1.2.3.2.2. Les huiles essentielles (HE)
1.2.3.2.3. Techniques d’utilisation
1.2.3.2.4. Toxicité
1.2.3.3. Avantages et inconvénients
1.2.4. L’Acupuncture
1.2.4.1. Définition
1.2.4.2. Notions générales
1.2.4.3. Techniques d’utilisation (Molinier, 2002)
1.2.4.4. Avantages et inconvénients
CHAPITRE II : DOMAINES D’APPLICATION DES MEDECINES NON CONVENTIONNELLES ETUDIEES CHEZ LES CARNIVORES DOMESTIQUES
2.1. Ostéopathie
2.1.1. Démarche diagnostique
2.1.2. Examens complémentaires
2.1.3. Domaines d’application
2.1.3.1. Troubles du membre thoracique
2.1.3.1.1. La ceinture scapulaire et l’épaule
2.1.3.1.2. Le coude
2.1.3.1.3. Le carpe
2.1.3.1.4. Les doigts
2.1.3.2. Troubles du membre pelvien
2.1.3.2.1. La hanche
2.1.3.2.2. Le grasset
2.1.3.2.3. Le tarse ou jarret
2.1.3.2.4. Les doigts
2.1.3.3. Troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM)
2.1.3.4. Troubles de la colonne vertébrale
2.1.3.4.1. La colonne cervicale
2.1.3.4.2. La colonne thoracique
2.1.3.4.3. La colonne lombaire
2.1.3.4.4. Les vertèbres caudales et le sacrum
2.1.3.5. Les organes et viscères
2.2. Homéopathie
2.2.1. Démarche diagnostique
2.2.2. Examens complémentaires
2.2.3. Domaines d’application
2.2.3.1. Troubles de la sphère urinaire et génitale et les médicaments indiqués:
2.2.3.2. Troubles de la sphère digestive :
2.2.3.3. Troubles de la sphère cardio-respiratoire :
2.2.3.4. Troubles cutanés
2.2.3.5. Troubles du comportement alimentaire :
2.2.3.6. Troubles au niveau des yeux et des oreilles :
2.2.3.7. Troubles au niveau de l’appareil locomoteur :
2.2.3.8. Troubles du comportement
2.3. Phyto-aromathérapie
2.3.1. Démarche diagnostique
2.3.2. Les examens complémentaires
2.3.3. Domaines d’application
2.3.3.1. Pathologies digestives
2.3.3.2. Pathologies thyroïdiennes
2.3.3.3. Affections parasitaires et fongiques
2.3.3.4. Troubles dermatologiques et cutanés
2.3.3.5. Pathologies oculaires
2.3.3.6. Pathologies respiratoires
2.3.3.7. Pathologie articulaire : Arthrose
2.3.3.8. Troubles cardiaques
2.3.3.9. Troubles vasculaires
2.3.3.10. Pathologies de la sphère urinaire et génitale
2.3.3.11. Troubles du comportement
2.4. Acupuncture
2.4.1. Démarche diagnostique
2.4.2. Les examens complémentaires
2.4.3. Les domaines d’application
2.4.3.1. Troubles locomoteurs
2.4.3.2. Troubles neurologiques
2.4.3.3. Troubles urinaires
2.4.3.4. Troubles digestifs
2.4.3.5. Troubles respiratoires
2.4.3.6. Troubles liés au vieillissement
PARTIE 2 : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1.1. Zone d’étude
1.2. La clinique vétérinaire
1.3. Le personnel de la clinique
1.4. L’équipement de la clinique
1.5. Les animaux
1.6. Les fiches d’enquête
1.7. Les méthodes
1.7.1. La consultation
1.7.2. Les examens complémentaires
1.7.3. La mise en place d’un traitement non conventionnel
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
2.1. Résultats
2.1.1. Données cliniques et résultats d’examens complémentaires réalisés
2.1.2. Les médecines non conventionnelles appliquées
2.1.3. Suivi et évolution
2.2. Discussion
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet