Generalites sur les levres et leur interet en medecine legale

En identification humaine comparative lors des affaires civiles et pénales, les supports les plus couramment utilisés sont les empreintes digitales, les fiches dentaires et les empreintes génétiques (ADN) [10,12, 29, 44]. Dans certaines circonstances liées aux caractéristiques même du crime, ces techniques peuvent être insuffisantes voire inappropriées. Il conviendra d’en essayer d’autres parmi lesquelles les empreintes labiales (chéiloscopie) qui d’ailleurs ont attiré bon nombre de scientifiques ces dernières décennies [10, 12, 24]. Les empreintes labiales sont des lignes normales et des rainures sur la zone de transition de la lèvre humaine entre la muqueuse labiale et l’extrémité de la peau. Elles sont identifiables dès la 5ème semaine de la vie intra utérine [6, 25]. Depuis, elles changent rarement et résistent à beaucoup d’affections comme les lésions herpétiques [12]. L’analyse de ces empreintes labiales à la suite d’un crime et leur comparaison avec celles des personnes suspectes peuvent être d’un grand intérêt en identification humaine [12]. De nombreuses études ont montré la possibilité d’individualité de ces empreintes labiales, des différences en fonction du sexe et du groupe ethnique etc… Pour examiner les empreintes labiales, bon nombre d’auteurs s’inspirent encore des méthodes de Santos [27], de Suzuki et Tsuchihachi [34] ou de Renaud [26], qui sont basées essentiellement sur la classification des rainures et leur localisation. A ce titre, Cadas et coll. [10] pensent que la classification de Renaud qui comptent dix types de rainures, est la plus complète. La revue de la littérature montre que la plupart des travaux dans le domaine de la chéiloscopie sont réalisées dans les pays du nord (Europe, Asie et aux USA). En Afrique de façon générale et au Sénégal en particulier très peu d’études sur les empreintes labiales ont été réalisées [16]. Ainsi devant ce contexte nous proposons dans le cadre de cette thèse d’étudier les caractéristiques labiales d’une population mélanoderme résidant au Sénégal .

GENERALITES SUR LES LEVRES ET LEUR INTERET EN MEDECINE LEGALE

LES LEVRES

Les lèvres jouent un rôle éminent dans l’étude du visage [11] ; en outre un rôle dans l’alimentation par la rétention du bol alimentaire empêchant les fuites salivaires. A la fois organe de séduction, elles permettent d’exprimer les émotions telles que la joie, la tristesse, la colère, c’est aussi un organe de communication de par son rôle phonatoire [48]. Les lèvres sont de différents types : longues ou courtes, épaisse ou fine, tonique ou non et protrusives, [11].A ce titre, nous proposons d’étudier les différentes caractéristiques des lèvres par le biais des rappels embryologique, histologie, anatomique et physiologique.

Embryologie des lèvres 

A la fin du 1er mois, l’embryon humain est branchial et caudé. On admet qu’il sera complètement développé vers la fin de la 5ème semaine. L’extrémité céphalique est très développée et rabattue sur la face ventrale. Le stomodéum ou bouche primitive de l’embryon est entouré de cinq bourgeons faciaux .

Le bourgeon frontal :
Unique, volumineux, il forme le plafond du stomodéum. Il contient le prosencéphale lequel émet deux évaginations latérales : les 2 vésicules optiques qui induisent un épaississement épiblastique ou placodes cristalliniennes. Plus ventrales et plus près du stomodéum, à la 4ème semaine, apparaissent les placodes olfactives, sous forme de deux épaississements épiblastiques.

Les deux bourgeons maxillaires supérieurs :
Ils limitent latéralement le stomodéum. Ils exercent une poussée contre les bourgeons naseaux entrainant après accolement une saillie d’où la formation du futur seuil narinaire.

Les deux bourgeons mandibulaires :
Sont d’emblée soudés sur la ligne médiane et constituent le bord ventral du stomodéum. L’absence de fusion des bourgeons maxillaires supérieures et mandibulaire ou leur mauvaise fusion peuvent être à l’origine des graves répercussions pathologiques et esthétiques bucco-faciales.

Histologie

Les lèvres, riches en muscles striés, ont un versant exobuccal cutané et un versant interne muqueux riche en glandes salivaires accessoires siège électif de la biopsie de ces dernières. Entre les deux, existe une zone transitionnelle rouge, le vermillon ou zone de Klein .

Anatomie

La région labiale comprend toutes les parties molles qui constituent les lèvres. Elle est située à la partie médiane de l’étage inférieur de la face, et forme la paroi antérieure de l’orifice buccal. La région labiale est limitée :
– en haut par le nez
– en bas par le sillon labio-mentonnier
– latéralement par les sillons nasogéniens.

Morphologie labiale 
La morphologie labiale est variable selon les différentes ethnies: le modelé, l’aspect du philtrum, de l’arc de cupidon et du tubercule médian présentent de multiples nuances. L’épaisseur et la coloration diffèrent selon l’origine ethnique .

Rapports des lèvres selon le type d’occlusion

Classe I d’Angle

Les dents du bas sont décalées en avant de celles du haut d’une demi cuspide en occlusion centrée ce qui correspond aussi à l’intercuspidie maximale. La lèvre supérieure est plus longue que la lèvre inférieure et déborde légèrement la lèvre supérieure .

Classe II d’Angle

Classe II division 1 : anomalie dento-squelettique caractérisée par une arcade inférieure en relation distale par rapport à l’arcade supérieure. Toutes les dents inferieure sont en relation d’occlusion distale par rapport aux dents supérieure d’une cuspide ou plus. Les incisives supérieures sont vestibuloversées. (Fig 5)
Classe II division 2 : anomalie dento-squelettique caractérisée par une distoclusion des deux secteurs latéraux de l’arcade inférieure et par une version linguale des incisives centrales et une mésio vestibuloversion des incisives latérales.

Classe III d’Angle 

La première molaire mandibulaire est mésialée de plus d’une demi-cuspide par rapport à la première molaire maxillaire. La canine mandibulaire est mésialée de plus d’une demi-dent par rapport à la canine maxillaire. On note souvent une occlusion inversée incisive, un affaissement de la lèvre supérieure et un prognathisme mandibulaire induisant un profil concave du patient .

Face externe

Les lèvres sont des replis musculo-membraneux très mobiles au nombre de deux : une lèvre supérieure et une lèvre inférieure. Les lèvres sont obliques en avant. Les lèvres supérieure et inférieure sont réunies à leur extrémité pour former les commissures labiales. Chaque lèvre comprend une portion cutanée ou lèvre blanche et une portion muqueuse ou lèvre rouge ou vermillon.

➤ Lèvre blanche
Son revêtement extérieur est cutané. Il donne la hauteur à la lèvre.
● Supérieure
Elle présente une dépression médiane : le philtrum, bordé par les crêtes philtrales. Chez l’homme, elle présente de nombreux éléments pileux. La hauteur de la lèvre blanche va en augmentant depuis la crête philtrale jusqu’à la commissure.
● Inférieure
Elle présente une dépression médiane plus ou moins marquée.
➤ Lèvre rouge
Elle représente le bord libre de la lèvre. On lui distingue deux portions.
– Une portion interne muqueuse ou lèvre humide. Elle est en continuité avec la muqueuse buccale.
– Une portion externe semi-muqueuse ou lèvre sèche que l’on appelle vermillon. Elle est dépourvue de glandes salivaires. Sa limite postérieure est définie par le point de contact entre les deux lèvres quand la bouche est fermée. Au niveau de la lèvre supérieure, il existe un petit tubercule médian qui répond à une légère dépression de la lèvre inférieure. Le vermillon est pigmenté et est très développé chez l’africain, aussi bien au niveau de la lèvre supérieure qu’inférieure.
➤ Ligne de jonction cutanéo-muqueuse
Elle sépare la lèvre blanche de la lèvre rouge. Elle est saillante et nette. Cette ligne est incurvée à la partie médiane de la lèvre supérieure selon l’arc de cupidon qui répond au philtrum et sous lequel siège le tubercule médian quand il existe. A cet arc correspond une légère incurvation inverse à la lèvre inférieure. Remarque : la continuité de la jonction cutanéo-muqueuse est un élément esthétique fondamental qu’il faut restaurer lors de la suture, sans tolérer aucun décalage.
➤ Commissures labiales
Zone d’union des lèvres supérieure et inférieure, elles se réunissent en s’amincissant. Elles sont situées, idéalement, au repos à l’aplomb de la pupille correspondante lorsque l’œil regarde en avant vers l’infini. Elles sont caractérisées par leur aptitude au déploiement liée à une réserve d’étoffe cutanée et muqueuse. Chaque commissure est bordée par une petite éminence cutanée sur laquelle se termine le sillon naso-génien.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES LEVRES ET LEUR INTERET EN MEDECINE LEGALE
I. LES LEVRES
I.1Embryologie
I.1.1 Le bourgeon frontal
I.1.2 Les deux bourgeons maxillaires
I.1.3 Les deux bourgeons mandibulaires
I.2 Histologie
I.3 Anatomie
I.3.1 Morphologie labiale
I.3.1.1 Rapports des lèvres selon le type d’occlusion
I.3.1.1.1 Classe I d’Angle
I.3.1.1.2 Classe II d’Angle
I.3.1.1.3 Classe III d’Angle
I.3.1.2 Face externe
I.3.1.3 Face interne
I.3.1.4 Particularités des lèvres des africains et des lèvres des caucasiens
I.3.2 Constitution anatomique
I.3.2.1 La peau
I.3.2.2 Le plan musculaire
I.3.2.2.1 Les muscles constricteurs
I.3.2.2.2 Les muscles dilatateurs
I.3.2.2.3 Le modiolus
I.3.2.3 La muqueuse buccale
I.3.3 Vascularisation
I.3.3.1 Les artères
I.3.3.2 Les veines
I.3.3.3 Les lymphatiques
I.3.4 Innervations
I.3.4.1 Innervations Motrice
I.3.4.2 Innervations Sensitive
I.4 Physiologie
I.4.1 Rôle Fonctionnel
I.4.1.1 Mastication
I.4.1.2 Phonation
I.4.1.3 Sexuelle
I.4.2 Rôle Esthétique
II. LA CHEILOSCOPIE
II.1 Définition et historique
II.2 Intérêt
II.2.1 Champ d’application de la chéiloscopie
II.2.2 Utilisation des empreintes labiales dans la résolution des crimes
II.3 Classification des différents types de rainures
II.3.1 Classification de Martin Santos
II.3.2 Classification de Suzuki et Tsuchihashi
II.3.3 Classification de José Maria DOMINGUEZ
II.3.4 Classification d’Afchar-Bayat
II.3.5 Classification de Renaud
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES EMPREINTES CHEILOSCOPIQUES PORTANT SUR UNE POPULATION DE 200 PERSONNES
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
II.OBJECTIFS
II.1 Objectifs généraux
II.2 Objectifs spécifiques
III.MATERIEL ET METHODES
III.1 Type d’étude
III.2 Echantillonnage
III.2.1 Taille de l’échantillon
III.2.2 procédure d’échantillonnage
III.2.3 Variable utilisée
III.2.4 Critères d’inclusion
III.2.5 Critères de non inclusion
III.3 Matériel
III.4 Enregistrement des empreintes
III.5 Examen des empreintes
IV. RESULTATS
IV.1 Caractéristiques socio-démographiques
IV.2 Caractéristiques des lèvres
IV.2.1 La lèvre supérieure
IV.2.1.1 La zone UR
IV.2.1.2 La zone UM
IV.2.1.3 La zone UL
IV.2.2 La lèvre inférieure
IV.2.2.1 La zone LR
IV.2.2.2 La zone LM
IV.2.2.3 La zone LL
IV.2.3 Caractéristiques de la lèvre supérieure et la lèvre inférieure
IV.3 Répartition des caractéristiques de la lèvre selon le sexe
IV.3.1 La lèvre supérieure
IV.3.1.1 La zone UR
IV.3.1.2 La zone UM
IV.3.1.3 La zone UL
IV.3.2 La lèvre inférieure
IV.3.2.1 La zone LR
IV.3.2.2 La zone LM
IV.3.2.3 La zone LL
IV.3.3 Caractéristiques de la lèvre supérieure et la lèvre inferieure selon le sexe
V. DISCUSSION
V.1 Limites de l’étude
V.2 Caractéristiques des lèvres
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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