Generalites sur les intoxications par les plantes

Les intoxications par les végétaux (plantes et fruits) représentent une faible fréquence à l’échelle mondiale. Elles représentent environ 5% des intoxications humaines[17]. Généralement, il s’agit d’une intoxication accidentelle liée à l’ingestion par des enfants de moins de cinq ans de baies ou de fragments provenant de plantes ornementales. Parfois, il s’agit d’intoxications consécutives à la confusion entre une plante comestible et une plante toxique[17].

Dans la plupart des cas, c’est une intoxication sans conséquences qui reste asymptomatique. La symptomatologie quand elle est présente, est, dans la moitié des cas digestive bien que les effets rencontrés varient selon l’individu (âge, sexe, état physiologique) et en fonction des circonstances de l’intoxication (partie incriminée, moment de la cueillette, voie, quantité…). En milieu hospitalier, les intoxications d’origine végétale sont cependant redoutables du fait de leur gravité fréquente et de leur méconnaissance de la part des jeunes cliniciens. Par ailleurs, les centres anti poison constituent l’une des principales sources de données pour étudier les intoxications humaines par les plantes. Ainsi, des études antérieures du centre anti poison et de pharmacovigilance du Maroc (CAPM) ont montré que les plantes étaient impliquées dans 3 à 5% de l’ensemble des intoxications, mais entrainant une mortalité assez élevée (17 %) [33 ;45]. Ces décès font suite à des troubles du rythme ou de la conduction cardiaque ou à une atteinte neurorespiratoire. Les plantes, parce qu’elles sont naturelles, sont considérées à tort comme non dangereuses. Ainsi, on note une généralisation de certaines pratiques à travers le monde, encouragées par l’expansion de l’internet et la mondialisation des chaines télévisées. La population marocaine a souvent recours aux plantes pour des usages thérapeutiques sans prise de précautions en général. De plus, il existe un vide juridique patent quant à la fonction d’herboristerie et d’herboristes. Ces derniers commercialisant des plantes à vertus médicinales sans que les risques ne soient toujours évalués. Devant cette situation, le CAPM évalue l’ampleur de ces intoxications par des études du profil épidémiologique[49]. Pour améliorer la prise en charge thérapeutique de ce type d’intoxication, il a été mis en place au CAPM des conduites à tenir standardisées pour les intoxications par les plantes les plus incriminées (www. capm.ma). Ce travail abattu au niveau du CAPM est d’une importance capitale qui doit être évalué régulièrement.

GENERALITES SUR LES INTOXICATIONS PAR LES PLANTES AU MAROC 

Définition d’une plante toxique

Une plante est considérée toxique lorsqu’elle contient une ou plusieurs substances nuisibles pour l’homme ou pour les animaux et dont l’utilisation provoque des troubles variés plus ou moins graves voire mortels[7]. Cette définition doit tenir compte des remarques suivantes :

– Le lieu de culture de la plante et le moment de sa cueillette ont uneinfluence sur la concentration desprincipes actifs et donc sur la toxicité de la plante.
– Le principe actif d’une plante toxique peut être réparti dans toute laplante ou préférentiellement dans uneou plusieurs de ses parties : la racine, lesbaies, ou les feuilles.
– La notion de dose est déterminante; certaines plantes utiliséesà visée thérapeutique, sont des plantes médicinales à faible doses mais très toxiques à forte doses et peuvent donc présenter une menace pour lasanté de l’homme.
– La nomenclature internationale des plantes : Les noms des plantes les plus utilisés sont les noms vernaculaires, dans la langue du pays. Ils ont l’inconvénient de varier d’une région à l’autre et d’un pays à l’autre.

Pour pallier cet inconvénient, le suédois Linné a inventé au XVIIIe siècle une nomenclature à deux noms latins. Prenons l’exemple de la menthe pouliot (poleo, Penny Royal…) qui a autant de noms vernaculaires qu’il existe de langues dialectes au Maroc(fliyou..), Linné a nommé cette plante Mentha pulegium car elle appartient au genre des menthes et à l’espèce pulegium. Aujourd’hui on a ajouté un L pour indiquer que Linné est le premier botaniste à l’avoir décrite; cela donne Mentha pulegium L. Depuis, de nombreux botanistes ont contribué à de nouvelles descriptions et la nomenclaturelatine s’est enrichie de synonymes qui désignent parfois la même espèce. Cette nomenclatureutilise l’espèce comme unitéde classification.

Classification des plantes

Cette classification estcodifiée par des règles internationalesrévisées et enrichies lors de congrèstenus périodiquement [7 ; 19]. La flore du Maroc est composée de près de 4200 espèces et sous espèces appartenant à la quasi-totalité des grandes familles botaniques connues (130 familles et 940 genres représentés), comprenant des espèces bénéfiques ou vénéneuses d’autant plus dangereuses qu’elles sont attirantes par l’aspect de leurs fruits (baies luisantes de la belladone) ou par leur goût particulier (la racine du chardon à glu). Les plantes toxiques au Maroc sont composées de sept grandes familles et chaque famille comporte plusieurs types de plantes : Les glucosides ou hétérosides (saponosides, cardiotoniques, cyanogènes….), les alcaloïdes (tropaniques, phénylalanines, quinoléique…), les huiles essentielles, les tanins, les latex, les gommes et résines et les huiles grasses. La méthodologie préconisée est une méthodologie pragmatique continuellement mise à jour. En effet, les plantes toxiques sont incluses dans cette classification en fonction de leur présence dans l’environnement marocain et en fonction de leur fréquence d’usage par la population marocaine.

Monographie des plantes les plus incriminées dans les cas d’intoxication

Cette monographie comprendra les plantes les plus incriminées dans les cas d’intoxication au Maroc tel que : Aristolochia longua L., Atractylis gummifera, Datura stramonium L.,Junipérus oxycedrus L., Peganum harmala,Cannabis sativa, Lawsonia inermis, Nigella sativa, Papaver somniferum, Ricinus communis, Rosmarinus officinalis L., Mandragora autumnnalis,

Aristolochialongua L.(bereztom) 

Famille: Aristolochiaceae
Partie utilisée: racine
Partie(s) toxique(s) : plante entière, mais surtout la racine
Principe(s) toxique(s) : acide aristolochique et ses dérivés
Usage traditionnel: Cancer, abcès, blessures [40].
Toxicité:
• Signes cardiovasculaires: Tachycardie, pouls faible, diminution du tonus cardiaque chez l’animal.
• Signes respiratoires: Dépression respiratoire (doses élevées)
• Signes neurologiques: Somnolence et ataxie (animal)
• Atteinte hépatique: Hépatite aigue réversible (adulte utilisant du thé à base d’acide aristolochique);
• Acidose métabolique;
• Désordres électrolytiques;
• Perturbations hématologiques: Anémie [57];
• Faiblesse musculaire : (chez le lapin après des doses intra péritonéalesde 1500 mcg / kg d’aristolochine)
• Atteinte rénale : fibrose interstitielle et cancer Urothélial.

Atractylisgummifera(Chardon à glu)

Famille: Asteraceae
Partie utilisée: la racine
Usage traditionnel : Comme cholagogue, cholérique, antipyrétique, diurétique, abortive, purgative et émétique[3 ; 53].
Toxicité: accidents possible à la suite de l’utilisation de la racine, par voie orale. Signes cliniques et biologiques : L’ingestion du toxique se caractérise par :

• Une phase de latence : variable de 6 à 24 h voire même 36 h.
• Une phase initiale caractérisée par l’apparition, dans les 24 heures suivant l’ingestion de cette plante, de douleurs abdominales à prédominance épigastrique associées à des vomissements en fusée (Jaune verdâtre noirâtre, hémorragiques), diarrhées noirâtres et des Signes généraux faits de céphalées, vertiges et soif intense.
• Une phase d’état faite de troubles neurologiques (Coma rapide et profond), hypothermie initiale, troubles cardio-vasculaires (accélération du pouls, irrégularité tensionnelle et collapsus terminal), troubles respiratoires (hyperpnée et œdème aigue du poumon), atteinte hépatique avec augmentation des enzymes hépatiques (TGO, TGP, LDH, CPK), de la bilirubine sérique, un syndrome hémorragique (TP bas), une hypoglycémie profonde difficilement réversible précédée par une hyperglycémie.

Une insuffisance rénale bénigne peut se voir.

Toxidrômes les plus fréquents dans les intoxications par les plantes

Quand il n’existe aucune indication sur le nom ou la description de la plante en cause, l’approche syndromique permet de remonter vers le groupe des plantes toxiques responsables des symptômes que présente le patient. Il s’agit d’une classification indicative et non exhaustive dans laquelle les plantes toxiques sont reconnues à travers l’appareil atteint de manière prédominante. Les intoxications par plantes peuvent occasionner de nombreux signes cliniques :

❖Signes généraux : ils ne sont pas spécifiques d’une plante ; il peut s’agir de malaise, soif, hyperthermie (Datura stramonium) [37].
❖Troubles digestifs : pratiquement toutes les plantes peuvent occasionner des troubles digestifs. Selon les plantes, certaines manifestations sont prédominantes (Daphne, Euphorbe, Arum)
❖Troubles cardiovasculaires : il peut s’agir de bradycardie, tachycardie, arythmie ou de troubles de conduction (Laurier rose, Belladone, Harmel) [33 ; 61].
❖Troubles neurologiques : des convulsions (Chardon à glu, Cigüe, Redoul) (30).
❖Troubles neuropsychiques : belladone, datura et jusquiame peuvent être à l’origine d’un délire.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES INTOXICATIONS PAR LES PLANTES
I. Définition d’une plante toxique
II. Classification des plantes
III. Monographie des plantes les plus incriminées dans les cas d’intoxication
IV.Toxidrômes les plus fréquents dans les intoxications par les plantes
V. Conduite à tenir en présence d’une ingestion supposée de baies ou de plantes
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I.OBJECTIFS
II.MATERIEL ET METHODES
II.1Type de l’étude
II.2 Pays de l’étude
II.3 Lieu de l’étude
II.4 Recueil des données et traitement des bases de données
II.5 Exploitation des données et méthodologie statistique
III.RESULTATS
1. Fréquence
2. Répartition dans le temps et l’espace
3. Caractéristiques du patient intoxiqué
a) Répartition selon l’âge
b) Répartition selon le sexe
4. Caractéristiques de l’intoxication
a) Répartition selon le type d’intoxication (isolée ou collective)
b) Répartition selon les circonstances
c) Répartition selon la voie d’intoxication
5. Délai d’intoxication
6. Délai moyen d’hospitalisation
7 .Symptomatologie
a)Répartition selon les signes cliniques
b) Répartition selon le système atteint
c)Signes cliniques rencontrés
8. Traitement
a)Traitement avant l’appel
b) Traitement conseillé par le Centre Anti Poison du Maroc
9. Caractéristiques du toxique
a) Répartition selon les plantes incriminées
b) Association de plantes
10. Grades et Evolution
a) Répartition selon la gradation
b) Répartition selon l’évolution
11. Analyse des cas de décès
a) La létalité annuelle des intoxications par les plantes
b) Taux de létalité spécifique par plante
c) Répartition des régions en fonction du taux de létalité
d) Répartition des décès selon le sexe
e) Répartition des décès en fonction du lieu
12. Analyses des facteurs de risque
a) Effet des Effet de l’âge sur l’évolution des intoxiqués
b) Effet des circonstances sur l’évolution des intoxiqués
c) Effet du type de la plante sur l’évolution des intoxiqués
IV.DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXES

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