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MECANISMES DES INFECTIONS NOSOCOMIALES
Mode de transmission et rรฉservoir
Les bactรฉries qui provoquent les infections nosocomiales peuvent sโacquรฉrir de plusieurs faรงons :
Flore permanente ou temporaire du patient (infections endogรจne)
Les bactรฉries prรฉsentes dans laflore normale provoquent des infections en cas de transmission vers dโautres sites que leur habitat naturel (voies urinaires), de lรฉsions tissulaires (plaies) ou de traitement antibiotique inappropriรฉ qui favorise leur prolifรฉration (C. difficile, levures).
Flore dโun autre patient ou dโun membre du personnel (infection croisรฉe exogรจne)
Les bactรฉriesse transmettent dโune personne ร lโautre de plusieu rs faรงons :
par contact direct entre patients : mains, gouttelettes de salive ou autres liquides biologiques ;
par lโair : gouttelettes ou poussiรจres contaminรฉes par les bactรฉries dโun patient ;
par le personnel contaminรฉ lors des soins aux patients (mains, vรชtements, nez, gorge), qui devient unporteur temporaire ou permanent et transmet ensuite les bactรฉries ร dโautres patients par contact direct lors des soins ;
par des objets contaminรฉspar le patient y compris le matรฉriel mรฉdical, les mains du personnel, les visiteurs ou dโautres sources environnementales (eau, autres liquides, aliments).
Flore prรฉsente dans lโenvironnement des soins de santรฉ (infections environnementales exogรจnes endรฉmiques ou รฉpidรฉmiques)
Plusieurs types de microorganismes survivent bien dans lโenvironnement hospitalier. Les microorganismes comme le Pseudomonas, lโ Acinetobacter, le Mycobacterium sont retrouvรฉs dans lโeau, les milieux humides et parfois dans des produits stรฉriles ou des dรฉsinfectants. Dans des articles tels que le linge, le matรฉriel mรฉdical et les fournitures utilisรฉs pendant les soins, diffรฉrents types de germes sont รฉgalement prรฉsents. Un nettoyage appropriรฉ des locaux limite normalement le risque de survie de bactรฉries รฉtant donnรฉ que la plupart de esc bactรฉries nรฉcessitent un environnement chaud ou humide et des รฉlรฉments nutrifs pour survivre.
Agents infectieuxย
Ils appartiennent ร la flore hospitaliรจre.Une grande variรฉtรฉ de bactรฉries, de virus, de champignons et de parasites peuvent รชtreร lโorigine dโinfections nosocomiales ; ces agents peuvent provenir dโune autre personne prรฉsente dans lโhรดpital (infection croisรฉe) ou de la propre flore du patient (infection endogรจne). Il peut aussi sโagir de germes prรฉsents sur un objet ou dans une substance rรฉcemment contaminรฉs par une autre source humaine dโinfection (infection environnementale). Les agents infectieux varient selon les populations de patients et les types dโรฉtablissements de santรฉ dโun pays ร lโautre.
Les agents bactรฉriens
On peut distinguer :
โ Les bactรฉries commensales prรฉsentes dans la flore normale des sujets en bonne santรฉ. Elles jouent un rรดle protecteur significatif en empรชchant la colonisation par des micro-organismes pathogรจnes.
Certaines bactรฉries commensales peuvent provoquer une infection si les dรฉfenses immunitaires de lโhรดte sont affaiblies. Par exemple , les staphylocoques cutanรฉs coagulase-nรฉgatifs provoquent des infections sur cathรฉter vasculaire et les Escherichia colis prรฉsents dans lโintestin sont la cause la plus courante dโinfections urinaires.
โ Les bactรฉries pathogรจnes ont une virulence plus รฉlevรฉe et provoquent des infections (sporadiques ou รฉpidรฉmiques) quel que soit lโรฉtat immunitaire de lโhรดte.
Citons quelques exemples :
– Les bacilles anaรฉrobies ร Gram positif (par exemple Clostridium) provoquent la gangrรจne.
– Les bactรฉries ร Gram positif comme le Staphylococcus aureus (bactรฉrie cutanรฉe qui colonise la peau et le nez du personnel hospitalier et des patients) provoquent une grande variรฉtรฉ dโinfections pulmonaires,osseuses, cardiaques et sanguines et rรฉsiste frรฉquemment aux antibiotiques. Les streptocoques bรชta hรฉmolytiques sont รฉgalement des agents pathogรจnes importants.
– Les bactรฉries ร Gram nรฉgatif comprenant les entรฉrobactรฉries tels que Escherichia coli, Klebsiella, Proteus, Enterobacter, Serratia marcescens peuvent coloniser certains sites lorsque les dรฉfenses immunitaires de lโhรดte sont affaiblies (site dโinsertion dโun cathรฉter, dโune canule, sonde urinaire) et provoquer des infections graves (infection du site opรฉratoire, infection pulmonaire, bactรฉriรฉmie,infection du pรฉritoine). Elles peuvent รฉgalement รชtre hautement rรฉsistantes.
– Les micro-organismes ร Gram nรฉgatif comme Pseudomonas spp sont souvent isolรฉs dans lโeau et les milieux humides. Ils peuvent coloniser les voies digestives des patients hospitalisรฉs.
– Plusieurs autres bactรฉries reprรฉsentent un risquespรฉcifiquement hospitalier. Par exemple, les diverses espรจces de Legionella peuvent provoquer des pneumopathies (sporadiques ou endรฉmiques) par inhalation dโaรฉrosols impliquant de lโeau contaminรฉe (climatisation, douches, aรฉrosols ร visรฉe thรฉrapeutique).
Les agents viraux
Les infections virales sont frรฉquentes et responsables de 30% des infections nosocomiales chez le nourrisson et lโenfant. Ce sont surtout des virus respiratoires (virus respiratoire syncytial, adรฉnovirus) et digestifs (rotavirus, adรฉnovirus). Les entรฉrovirus sont transmis par contact main-bouche et par voie fรฉco-orale. Dโautres virus comme le cytomรฉgalovirus, le VIH, le virus Ebola, les virus grippaux, les virus de lโherpรจs, le virus varicelle zona et les virus de lโhรฉpatite B et C sont รฉgalement transmissibles.
Les parasites et champignons
Certains parasites (par exemple Giardia lamblia) se transmettent facilement chez lโadulte et lโenfant.
De nombreux champignons et dโautres parasites sont des agents opportunistes et provoquent des infections en cas de traitement antibiotique prolongรฉ et dโimmunodรฉpression sรฉvรจre : Candida albicans, Aspergillus Spp. Cryptococcus neoformans, Cryptosporidium. Ils sont une cause majeure dโinfection gรฉnรฉralisรฉe chez les patients immunodรฉprimรฉs.
La contamination de lโenvironnement par des germes aรฉroportรฉs comme Aspergillus spp. prรฉsent dans les poussiรจres et le sol est รฉgalement prรฉoccupante, en particulier lors de la construction dโhรดpitaux.
Hรดtes rรฉceptifs
Les facteurs entrant en jeu dans la survenue des infections nosocomiales chez les patients sont constituรฉs par :
La vulnรฉrabilitรฉ des hรดtes rรฉceptifs
La survenue dโune infection nosocomiale est favorisรฉe par la situation mรฉdicale du patient. Il existe deux facteurs de risques essentiels (9) (10) (11).
Facteurs de risques intrinsรจques :
o Immunodรฉpression :
physiologique : nouveau-nรฉ, malnutris, vieillards pathologique : hรฉmopathies, chimiothรฉrapie, sidรฉens, prรฉmaturรฉs
o Etat de la flore microbienne commensale : antibiotique ร large spectre qui sรฉlectionne les BMR et diminue lโeffet barriรจre de la flore commensale
o Durรฉe dโhospitalisation : plus le sรฉjour ร lโhรดpital est long, plus le risque de contracter une infection nosocomiale est important
o Sรฉjour en unitรฉ de soins intensifs
Facteurs extrinsรจques :
o Toutes les prothรจses : sonde urinaire, cathรฉters vasculaires centraux ou pรฉriphรฉriques, sondes digestives (sonde naso-gastrique, rectales), lunettes dโoxygรจne.
o Les actes invasifs : chirurgie, endoscopie.
Agents microbiens
Le contact avec un micro- organisme ne signifie pas nรฉcessairement que le patient ou le personnel de santรฉ dรฉvelopperont unemaladie clinique. Dโautres facteurs influent sur la nature et la frรฉquence des infections nosocomiales.
La probabilitรฉ quโune exposition conduise ร la maladie dรฉpend en partie des caractรฉristiques du micro-organisme en cause :
– leur rรฉsistance aux anti-infectieux : un antibiotique ร large spectre sรฉlectionne les BMR et diminue lโeffet barriรจre dela flore commensale
– leur virulence intrinsรจque
– leur quantitรฉ de matรฉriel infectieux (inoculum).
Facteurs environnementaux
Les รฉtablissements de santรฉ constituent un environement dans lequel se trouvent rassemblรฉes des personnes infectรฉes et despersonnes chez lesquelles le risque dโinfection est accru.
Parmi les facteurs de lโenvironnement contribuant ร la survenue des infections acquises ร lโhรดpital, citons :
– les hรดpitaux surpeuplรฉs,
– les frรฉquents transferts de patients dโun service ร lโautre et la concentration, dans un mรชme secteur,
– la durรฉe dโhospitalisation : plus le sรฉjour ร lโhรดpital est long, plus le risque de contracter une infection nosocomiale est important
– le sรฉjour en unitรฉ de soins intensifs.
FORMES CLINIQUES
Chez les enfants hospitalisรฉs enpรฉdiatrie
Les donnรฉes au sujet des infections nosocomiales en pรฉdiatrie sont relativement rares. Les taux disponibles qui varient entre 4 ร 6 cas pour 100 admissions paraissent lรฉgรจrement plus bas qu’en mรฉdecine adulte. Lorsqu’elles sont classรฉes selon le site corporel, les infections nosocomiales pรฉdiatriques les plus frรฉquentes touchent les tractus respiratoire (17-35%) et intestinal (16-24%). Elles sont suivies par les bactรฉriรฉmies (10-21%), les infections des voies urinaires (6-9%) et les infections du site opรฉratoire (7-8.4%).
La frรฉquence des infections est dรฉpendante de l’รขge.Elle est plus haute chez les enfants de moins de 24 mois (11.5%) et diminue par la suite (3.6% chez les enfants entre 2 et 4 ans, 2.6% chez les enfants de plus de 5 ans).
Chez les personnels soignants
Le manque de personnels soignants qualifiรฉs, le non respect ou lโabsence des procรฉdures techniques courantes (prรฉcautions standard) ainsi que lโabsence dโimmunoprophylaxie exposent les personnels de santรฉ ร diverses infections.
Tous sont plus ou moins exposรฉs aux diffรฉrents risques nosocomiaux dโinfections liรฉes aux accidents dโexposition au sang (AES), ร la tran smission aรฉrienne ou respiratoire comme la tuberculose, ou bien manuportรฉe (14). Ces personnels infectรฉs peuvent ร leur tour devenir contaminateurs et amplificateurs dโรฉpidรฉmies hospitaliรจres .
Infections transmises ร lโoccasion dโAES
Un AES est dรฉfini comme รฉtant un contacavec du sang ou un liquide contenant du sang, lors dโune blessure transcutanรฉe par piqรปre avec une aiguille ou par coupure avec un objet tranchant, ou lors dโun contact avec une muqueuse, une peau non intacte ou une plaie (14).
Dans le service de pรฉdiatrie, ce sont surtout les infirmiers (victimes de piqรปres lors de la pose de cathรฉter ou dโinjections), les agents dโentretien et de traitement des dรฉchets hospitaliers qui sont les plus exposรฉs.
Plusieurs agents pathogรจnes peuvent รชtretransmis au cours dโAES mais, les virus des hรฉpatites B et C (VHB, VHC) le VIH, sont les plus redoutรฉs.
Infections transmises par voie aรฉrienne
Parmi les agents pathogรจnes menaรงant les personnels de santรฉ transmis par voie aรฉrienne au cours de leur exercice professionnel, la tuberculose constitue le plus grand pourvoyeur de maladies professionnelles. En effet les personnels soignants prรฉsentent une incidence รฉlevรฉe de tuberculose maladie (15) (16) ou de tuberculose infection marquรฉes par une intradermo-rรฉaction (IDR) positive ร la tuberculine (17)(18).
Plusieurs รฉtudes observationnelles conduites respectivement en Ethiopie, au Malawi, en Cรดte dโIvoire et en Ouganda et en Zimbab we ont montrรฉ cette incidence importante, les auteurs ont estimรฉ leur risque moyen de tuberculose-infection de 1 sur 8 ร 1 sur 5 (19).
A cotรฉ de la tuberculose de nombreux agents pathogรจnes cosmopolites sont transmissibles des malades vers les soignants : varicelle, rougeole, grippe, rubรฉole, oreillons, coqueluche, parvovirus, VRS, adรฉnovirose, diphtรฉrie, mycoplasmose….
Infections transmissibles par les mains sales
Les mains des soignants sont de grandes pourvoyeuses dโinfections nosocomiales pour les malades (20), mais aussi pour eux-mรชmes et leurs proches quโils exposent ainsi aux maladies diarrhรฉiques et aux hรฉpatites virales ร transmission fรฉco-orale (particuliรจrement risque dโhรฉpatite virale Aet hรฉpatite virale E).
EPIDEMIOLOGIE DES INFECTIONS NOSOCOMIALES
Les infections nosocomiales sont connues dans le monde entier et touchent aussi bien les pays dรฉveloppรฉs que les pays pauvresen ressources (8). Les infections contractรฉes en milieu mรฉdical figurent parmi les causes majeures de dรฉcรจs et de morbiditรฉ accrue parmi les patients. Elles reprรฉsentent une charge importante pour le patient comme pour la santรฉ publique. A tout moment, plus de1, 4 millions de personnes dans le monde souffrent de complications infectieuses acquises ร lโhรดpital (8).
Pays dรฉveloppรฉs
La frรฉquence des infections nosocomiales est comparable en France ร ce qui est observรฉ dans les autres pays dรฉveloppรฉs (5% ร 12% ‘infections)d. Par contre, la rรฉsistance des bactรฉries aux antibiotiques est plusfrรฉquente en France que dans d’autres pays europรฉens, notamment les pays d’Europe du Nord (Danemark, Pays-Bas, Allemagne), constituant un problรจme important.
En 2001, une des plus grandes enquรชtes de prรฉvalenc rรฉalisรฉe a eu lieu dans 1533 รฉtablissements reprรฉsentant 77 % des lits hospitaliers franรงais et incluant 305 656 patients. Parmi eux, 21 010 avaient une ou plusieurs infections nosocomiales le jour de lโenquรชte soit un taux de prรฉvalence de 6,87 %. Cespatients totalisaient 23 024 infections soit un taux de prรฉvalence des infections de 7,53 %. Parmi ces infections, 15% รฉtaient acquises dans un autre รฉtablissement. Ainsi, le taux de prรฉvalence des infections nosocomiales acquises dans lโรฉtablissement รฉtait de 6,4 % dans cette enquรชte.
En France, les enquรชtes dโincidences en continu sont organisรฉes par les CCLIN Centre de Coordination des Luttes contre les Infection Nosocomiales).
En 1998,16 506 malades ont รฉtรฉ suivis pendant 4 mois dans 120 services de chirurgie de lโinter- rรฉgion paris nord. Le taux dโincidence des infections du site opรฉratoire รฉtait de 3,9%.
Pays en voie de dรฉveloppement
Les infections nosocomiales sont responsables de lourdes morbiditรฉ et mortalitรฉ. Elles favorisent รฉgalement le prolongement de la durรฉe dโhospitalisation augmentant ainsi le coรปt de prise en charge du malade (22).
Malgrรฉ lโimportance des infections nosocomiales, peu dโรฉtudes sont rรฉalisรฉes.
Afrique intertropicale
Les infections nosocomiales sont insuffisamment recherchรฉes, diagnostiquรฉes et dรฉclarรฉes. Lโanalyse des publications dโinfections acquises da ns les hรดpitaux est explicite. Une recherche bibliographique dans la base de donnรฉes informatisรฉe MEDLINE par le moteur de recherche PubMed, a รฉtรฉ rรฉalisรฉe par Fimon.S et al. en utilisant les mots-clรฉs suivants : ยซ nosocomial ยป, ยซ hospital-acquired infections ยป, ยซ Africa ยป sur la pรฉriode 1990-2005. Moins de 100 publications traitant spรฉcifiquement dโinfections nosocomiales en Afrique intertropicale ont รฉtรฉ recensรฉes, soit une infime partie de lโensemble des articles publiรฉs (6).
Depuis des annรฉes, en Afrique, les autoritรฉs sanitaires rรฉflรฉchissent sur la mise en place dโun systรจme de surveillance et de contrรดl e des infections nosocomiales efficace et efficient pour limiter la multi rรฉsistance des germes (23) (24).
Madagascar
Les รฉtudes rรฉalisรฉes sur les infections nosocomiale se limitent ร lโรฉtude ponctuelle dโinfections ou de portage de bactรฉries multi rรฉsistantes chez les malades hospitalisรฉs ou quelques รฉpidรฉmies en pรฉdiatrie, nssa aboutir ร des mesures de lutte ou protocoles adaptรฉs ร la situation du pays.
Une รฉtude rรฉalisรฉe dans un des CHU pรฉdiatriques, rsune pรฉriode de 9 mois en 2006 a relevรฉ 25 cas dโinfections nosocomiales sur 1469 enfants admis ร lโhรดpital pendant la pรฉriode รฉtudiรฉe. Parmi ces 25 cas, 12 cas seulement ont bรฉnรฉficiรฉ dโune confirmation bactรฉriologique: 10 cas de septicรฉmieร BMR et 3 cas dโinfection urinaire ร BMR (25).
Une autre รฉtude rรฉalisรฉe dans les unitรฉs de pรฉdieatret de nรฉonatalogie de CEN.HO.SOA sur une pรฉriode de 12 mois (2006-2007) a montrรฉ que pendant cette pรฉriode, sur un total de 1405 enfants admis dont 251 nouveaux-nรฉs, 24 patients ont prรฉsentรฉ 29 รฉpisodes dโinfections aux germes multirรฉsistants. La tranche dโรขge la plus touchรฉe est celle de moins de 1 mois c’ est a direla nรฉonatalogie soit 75% des enfants inclus (26).
Pour ce qui est de la multirรฉsistance des germes, lโรฉtude menรฉe par lโIPM sur le Staphylococcus aureus rรฉsistant ร la Mรฉticilline (SARM) a montrรฉ que la diffรฉrence nโest pas significative entre la rรฉsistance aux antibiotiques des infections communautaires et des infections nosocomiales (27). Aucune รฉtude sur la connaissance et les comportements des personnels de santรฉ vis-ร -vis des infections nosocomiales nโa encore รฉtรฉ rรฉalisรฉe en pรฉdiatrie ร Madagascar justifiant ce travail.
PREVENTION DES INFECTIONS NOSOCOMIALES
PREVENTION DES INFECTIONS TRANSMISES PAR LE SANG ET LES LIQUIDES BIOLOGIQUES
Sรฉcuritรฉ transfusionnelle
Les prรฉvalences รฉlevรฉes du VIH, VHB et HCV dans la population gรฉnรฉrale exposent inรฉvitablement ร un risque de contamination transfusionnelle (28) (29). Cette situation impose :
la limitation des indications de transfusion aux urgences avรฉrรฉes une sรฉlection stricte des donneurs, un dรฉpistage sรฉrologique systรฉmatique avec contrรดlede qualitรฉ, lโรฉviction des poches sรฉropositives
la fidรฉlisation des donneurs ยซ sains ยป (30) lโasepsie lors du prรฉlรจvement et de la pose de la poche, lโutilisation de matรฉriel adaptรฉ, le strict respect de la chaรฎne du froid permettant de limiter le risque de contamination bactรฉrienne (31).
Sรฉcuritรฉ des injections, des perfusions et des vaccinations
Elle repose sur :
la rรฉduction du nombre massif dโinjections abusives (32),
la formation des soignants ร renforcer lโhygiรจne de s injections, lโusage de matรฉriel jetable non stรฉrilisable (seringues autodestructrices ou sรฉcurisรฉes pour prรฉvenir la tentation du recyclage)
la bonne gestion des dรฉchets contaminรฉs (aiguilles, lames…).
Prรฉvention des accidents dโexposition aux liquides biologiques chez les soignants
La rรฉalitรฉ des contaminations de soignants par le irusv VIH, le VHB ou le VHC aprรจs accidents dโexposition professionnelle au sang ou autres liquides biologiques justifie plusieurs mesures de protection (14) (33) (34):
la rรฉduction des pratiques ร risque comme le recapuchonnage des aiguilles
la protection individuelle (gants, tabliers et lunettes) (33) (34).
Lโutilisation dโaiguilles ร bout mousse
la diffusion de containeurs de type ยซ Safetybox ยป destinรฉs au recueil des dรฉchets piquants et tranchants
la mise en place de rรฉseaux sรฉcurisรฉs pour le ramassage et lโรฉlimination des dรฉchets (incinรฉration, combustion ou, ร dรฉfaut, enfouissement)
la vaccination des soignants ร lโembauche (vaccinat ion contre lโhรฉpatite, la grippe, la tuberculose, etc.)
lโinstauration de protocoles post-accident dโexposi tion aux liquides biologiques avec suivi sรฉrologique et possibilitรฉ de recours aux antirรฉtroviraux.
Notons que les produits considรฉrรฉs comme liquideset/ou substances biologiques sont : les sรฉcrรฉtions nasales, la salive, les vomissures, les expectorations, lโurine, le sperme, les sรฉcrรฉtions vaginales, le liquide synovial, le liquide cรฉphalo-rachidien, le liquide pleural, le liquide pรฉricardique, le liquide pรฉritonรฉal, le liquide amniotique.
PRรVENTIONS DES INFECTIONS TRANSMISES PAR LES MAINS SALES
La transmission manuportรฉe dโagents pathogรจnes lorsdu contact entre soignant et patient repose principalement sur un simple changement des pratiques de soins. Les recommandations majeures sont (35) :
le lavage rรฉgulier des mains au savon et ร lโeau propre, doublรฉ idรฉalement dโun recours avant et aprรจs chaque soin ร des produits hydro-alcooliques,
lโusage de gants stรฉriles dans les situations qui lโexigent dรฉcontamination de surface
lโisolement de contact en chambre seule politique cohรฉrente dโantibiothรฉrapie
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: REVUE DE LA LITTERATURE
I. GENERALITES SUR LES INFECTIONS NOSOCOMIALES
I.1. Dรฉfinition
I.2. Mรฉcanisme
I.2.1. Mode de transmission et rรฉservoir (Sang et liquides biologiques, mains, air, vecteurs)
I.2.2. Agents infectieux
1.2.3. Hรดtes rรฉceptifs (terrain)
I.3. Formes cliniques
I.3.1. Chez les enfants hospitalisรฉs en pรฉdiatrie
I.3.2. Chez les personnels soignants
1.3.2.1. Infections transmises ร lโoccasion dโAES
1.3.2.2. Infections transmises par voie aรฉrienne
1.3.2.3. Infections transmissibles par les mains sales
II. EPIDEMIOLOGIE
II.1. Dans les pays dรฉveloppรฉs
II.2. Dans les pays en voie de dรฉveloppement
II.3. En Afrique Intertropicale
II.4. A Madagascar
III. PREVENTION DES INFECTIONS NOSOCOMIALES
III.1. Prรฉvention des infections transmises par le sang et par les liquides biologiques
III.1.1. Sรฉcuritรฉ transfusionnelle
III.1.2. Sรฉcuritรฉ des injections, des perfusions et des injections
III.1.3. Prรฉvention des accidents dโexposition aux liquides biologiques chez les soignants
III.2. Prรฉventions des infections transmises par les mains sales
III.3. Prรฉvention des infections aรฉroportรฉes
III.4. Prรฉvention des infections transmises par vecteurs
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
I.OBJECTIFS
I.1. Objectif gรฉnรฉral
I.2. Objectifs spรฉcifiques
II. METHODOLOGIE
II.1. Cadre de lโรฉtude
II.2. Type et durรฉe de lโรฉtude
II.3. Population dโรฉtude
III.3.1. Critรจres dโinclusion
III.3.2. Critรจres de non inclusion
II.4. Variables รฉtudiรฉes
II.4.1. Profil sociodรฉmographique et professionnel
II.4.2. Connaissance sur les infections nosocomiales
II.4.3. Perception du risque
II.4.4. Pratiques hospitaliรจres et comportements ร risque
II.4.5. Suggestions pour la stratรฉgie de lutte
II.5. Instrument de mesure
II.6. Analyse des donnรฉes
II.7. Considรฉrations รฉthiques
III. RESULTATS
III.1. Description du profil sociodรฉmographique
et du profil professionnel
III.2. Analyse univariรฉe des connaissances, attitudes
et pratique des personnels soignants
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSION ET SUGGESTIONS
I. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
I.1. Profil sociodรฉmographique et professionnel
I.2. Connaissance sur les infections nosocomiales
I.3. Perception du risque
I.4. Pratiques hospitaliรจres et comportements ร risque
II. SUGGESTIONS
II.1. Mise ร disposition des moyens
II.2. Education et sensibilisation
II.3. Notification et recensement
II.4. Rรฉorganisation des soins et des pratiques
II.5. Travaux de recherche sur les infections nosocomiales
CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE
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