Généralités sur les infections à Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae

Les infections sexuellement transmissibles (IST) constituent un véritable problème de santé publique. Elles font partie des cinq pathologies les plus fréquentes dans les pays en voies de développement. Elles constituent un groupe d’affections qui, à travers leur recrudescence actuelle et leurs impacts sociaux, sanitaires et économiques méritent une certaine réflexion (1). Selon l’OMS, plus de 300 millions de cas d’IST surviennent chaque année à travers le monde. Plus de 85 millions de ces cas sont dus à Chlamydia trachomatis et plus de 55 millions à Neisseria gonorrhoeae (2). Malheureusement prés de 80% des femmes et 10% des hommes infectés sont asymptomatiques mais peuvent, comme les symptomatiques, transmettre l’infection.

Les IST favorisent grandement la transmission du VIH (Hayes et al, 1995). Le risque d’être infecté est multiplié par un chiffre compris entre 2 et 10 lors d’un rapport sexuel non protégé (3). A ce jour, il n’existe pas de vaccin effectif contre ces infections. Par conséquent, le contrôle de ces infections dépend de la surveillance des populations à risque, la prise de mesures de santé publique pour limiter la propagation de ces infections et des interventions précoces pour traiter les individus infectés.

La disponibilité de méthodes de diagnostic d’une grande sensibilité et d’une grande spécificité constitue l’une des plus grandes mesures préventives contre ces infections (Hans et al, 2005). En revanche, la méconnaissance d’un diagnostic et l’absence de traitements des IST peuvent conduire à de sérieuses complications et séquelles graves parmi lesquelles l’infécondité, la perte de fœtus, la grossesse extra-utérine, les décès prématurés, les cancers ano-génitaux, l’infection du nouveau né, etc. Pour mieux prévenir les IST et améliorer les capacités de prise en charge, il est nécessaire de développer des stratégies de diagnostic efficaces, rapides et de réalisation facile qui couvriront à la fois la contrainte de grand nombre et le besoin de fiabilité des résultats. Cette nécessité de techniques de diagnostic de routine, fiables et facile à réaliser limite l’efficacité de plusieurs techniques dans le cadre du diagnostic de C. trachomatis et de N. gonorrhoeae.

Généralités sur les infections à Chlamydia trachomtis et Neisseria gonorrhoeae

Infections à Chlamydia trachomatis

Définition
Les chlamydia sont des bactéries Gram négative et non mobiles, et à développement intracellulaire obligatoire des cellules eucaryotes. Elles forment des inclusions dans le cytoplasme de la cellule hôte. Elles sont de petite taille et sont responsables d’I.S.T.

Historique

En 1906, Haelberstaeder et Von Prowzek découvraient des inclusions dans les frottis conjonctivaux de trachomateux. (Avril et al, 2000). En 1907, ils visualisèrent les chlamydia dans les cellules conjonctivales des trachomateux. L’agent de la lymphogranulomatose vénérienne (L.G.V) fut isolé par Leviditi en 1931 par inoculation au singe et à la souris blanche, puis par Myagawa en 1935 par culture sur œufs embryonnés (Freney et al, 2000). Il a été constaté que le cycle de croissance de l’agent responsable de la lymphogranulomatose vénérienne est semblable à celui responsable de la pandémie de psittacose observée en 1929- 1930 et isolé par Bedson sur œuf embryonné.

Ces agents du trachome de la L.G.V et de la psittacose furent désignés tour à tour sous le nom de Bedsonia, Myagawanella, Neorickettsie et le lien entre eux fut établi en 1941. En 1959 Jones et al. réussissent à isoler par culture une souche de Chlamydia à partir d’un prélèvement du c ol utérin d’une mère dont l’enfant présentait une conjonctivite néonatale. En 1964 C. trachomatis était isolé d’urètres masculins et Moulder montrait que ces micro-organismes sont des bactéries à développement intracellulaires (Avril et al, 2000). Les Chlamydiaceae ont été séparées des Rickettsies en 1970.

Classification

Règne : Végétal.
Sous-règne : Bactéries.
Embranchement : Chlamydiae.
Ordre : Chlamydiales.
Famille : Chlamydiaceae.
Genre : Chlamydia.
Espèce : Chlamydia trachomatis .

L’espèce C. trachomatis est strictement parasite de l’homme et est subdivisée en quinze immunotypes ou sérotypes répartis en trois groupes responsables d’un type particulier de pathologie. Les sérotypes A, B, Ba, et C sont associés au trachome alors que les sérotypes D, E, F, G, H, I, J et K sont responsables des infections sexuellement transmissibles, des infections oculaires et néonatales. Les sérotypes L1, L2 et L3 sont responsables de la Lymphogranulomatose vénérienne.

Caractères bactériologiques

Morphologie, génome et cycle de développement

Morphologie et génome
Les Chlamydia sont des bactéries de p etite taille, de forme coccoïde, de 0,30 à 1 micromètre de diamètre. (Figure 1). Elles possèdent les deux types d’acides nucléiques ADN et ARN. Leur génome consiste en un chromosome circulaire et un plasmide cryptique (d’une taille de 7500pb) conservé est présent en plusieurs copies (5 à 10 copies par corps élémentaire) dans la bactérie.

Cycle de développement 

C. trachomatis est une bactérie qui utilise l’ATP de la cellule hôte par défaut de synthèse propre et montre un cycle de multiplication intracellulaire particulier qui se déroule en deux phases pendant lesquelles la bactérie se présente sous deux formes :
➤ Les corps élémentaires (C.E) : ce sont les particules infectieuses qui n’ont aucune activité métabolique. Ils s’attachent à la cellule hôte, sécrètent du sulfate d’héparine qui va se lier aux récepteurs cellulaires et bactériens et entrent dans celle-ci par invagination de la membrane. Ils sont ainsi ingérés par la cellule et protégés par un phagosome. Ils sont de petite taille, coccoïdes, de 300nm de diamètre et présentent un appareil nucléaire condensé en périphérie du cytoplasme. Leur paroi, dépourvue de peptidoglycane, possède dans sa membrane un lipopolysaccharide (L.P.S) et des protéines assurant par des ponts SS une cohésion forte.
➤ Les corps réticulés (C.R) : de taille plus importante (1µm de diamètre), ils sont formés par germination des C.E dans le phagosome de la cellule infectée. Ils persistent car la bactérie s’oppose à l’union phagosome-lysosome. Ce sont les formes métaboliquement actives, intracellulaires, qui se multiplient par division binaire. Leur membrane est beaucoup plus fluide que celle des CE. Par condensation et en passant par des corps intermédiaires, ils redonnent des corps élémentaires qui sont excrétés par exocytose de la cellule 48 à 72 heures après l’étape initiale. L’espèce peut exister sous une forme latente dans les cellules. La culture est alors négative. Une résurgence de l’infection et une chronicité sont donc possibles .

Caractères culturaux
Les chlamydia sont incapables de croître sur milieu synthétique. Ils se développent dans la membrane vitelline de l’œuf embryonné et sur culture cellulaire.

Culture sur œuf embryonné
Pendant longtemps, l’inoculation à l’œuf de poule embryonné par voie intravitelline a constitué le seul moyen d’isoler les chlamydia. 0.1 à 0.5 ml du produit pathologique est broyé dans la cavité vitelline d’œufs de poule ou de canne de 6 à 7 jours. Les œufs sont inoculés à 35°C en atmosphère humide pour Chlamydia trachomatis. La mort de l’embryon survient dans un délai qui est fonction de la quantité de chlamydia inoculée. Malgré sa sensibilité, cette culture n’est pas toujours satisfaisante à cause des contaminations bactériennes qui tuent l’embryon très rapidement.

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Table des matières

Introduction
Généralités sur les infections à Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae
Chapitre I : Infections à Chlamydia trachomatis
I. 1. Définition
I. 2. Historique
I. 3. Classification
I. 4. Caractères bactériologiques
I. 4. 1. Morphologie, génome et cycle de développement
I. 4. 2. 1. Morphologie génome
I. 4. 2. 2. Cycle de développement
I. 4. 2. Caractères culturaux
I. 4. 2. 1. Culture sur œuf embryonné
I. 4. 2. 2. Culture sur lignée cellulaire
I. 4. 3. Structure antigénique
I. 4. 3. 1. Antigènes de genre
I. 4. 3. 2. Antigènes d’espèces
I. 4. 3. 3. Antigènes spécifiques de types
I. 4. 4. Réponse immune à Chlamydia trachomatis
I. 5. Localisation et épidémiologie
I. 5. 1. Localisation
I. 5. 2. Epidémiologie
I. 6. Pouvoir pathogène
I. 7. Manifestations cliniques
I. 7. 1. Trachome
I. 7. 2. Infections uro-génitales
I. 7. 2. 1. Chez l’homme
I. 7. 2. 2. Chez la femme
I. 7. 2. 3. Complications générales
I. 7. 2. 4. Infections néonatales
I. 7. 3. Lymphogranulomatose vénérienne ou LGV
I. 8. Diagnostic biologique
I. 8. 1. Prélèvement
I. 8. 2. Examen direct
I. 8. 3. Culture
I. 8. 4. Sensibilité aux antibiotiques
I. 8. 5. Recherche d’anticorps sériques
I. 9. Traitement et prévention
I. 9. 1. Traitement
I. 9. 2. Prévention
Chapitre II : Infection à Neisseria gonorrhoeae
II. 1. Définition
II. 2. Historique
II. 3. Classification
II. 4. Caractères bactériologiques
II. 4. 1. Morphologie et génome
II. 4. 2. Pathologie et cycle de développement
II. 4. 3. Caractères culturaux
II. 4. 4. Caractères biochimiques
II. 4. 5. Structure antigénique et facteurs de virulence
II. 4. 6. Réponse immune à N. gonorrhoeae
II. 5. Localisation et épidémiologie
II. 5. 1. Localisation
II. 5. 2. Epidémiologie
II. 5. 2. 1. Transmission
II. 5. 2. 2. Incidence et prévalence
II. 6. Pouvoir pathogène
II. 7. Manifestations cliniques
II. 7. 1. Chez l’homme
II. 6. 2. Chez la femme
II. 7. 3. Chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes
II. 7. 4. Complications générales
II. 8. Diagnostic biologique
II. 8. 1. Prélèvement
II. 8. 2. Examen direct
II. 8. 3. Sensibilité aux antibiotiques
II. 8. 4. Diagnostic immunologique
II. 9. Traitement et prévention
II. 9. 1. Traitement
II. 9. 2. Prévention
Chapitre III. Diagnostic moléculaire des infections à Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae
III. 1. Hybridation moléculaire
III. 1. 1. Détection des ARNr de Chlamydia trachomatis
III. 1. 2. Détection de l’ADN de Neisseria gonorrhoeae
III. 2. Techniques utilisant l’amplification de l’ADN
III. 2. 1. La ligase Chain Reaction (LCR.)
III. 2. 2. La Transcription Mediated Amplification (TMA)
III. 2. 3. La Polymerase Chain Reaction (PCR)
III. 2. 3. 1. Historique de la PCR
III. 2. 3. 2. Principe de la PCR
III. 2. 3. 2. 1. Composés utilisés en PCR
III. 2. 3. 2. 2. Différentes étapes de la PCR
III. 2. 3. 2. 3. PCR classique et PCR en temps réel
III. 2. 3. 2. 3. 1. Graphique de l’amplification par PCR en temps réel
III. 2. 3. 2. 3. 2. Exemple de détection par PCR en temps réel
III. 2. 3. 3. Cobas Amplicor des laboratoires Roches
III. 2. 3. 4. m2000 Abbott real time
Conclusion

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