Chez l’ensemble des animaux domestiques, le cheval constitue un cas particulier dans le sens où un bon nombre d’espèces de parasites, et parmi les plus fréquentes, menace sa santé [1]. A Madagascar les parasites digestifs représentent encore aujourd’hui une source d’inquiétude chez les propriétaires équins et leurs vétérinaires. En effet, les parasitoses digestives restent des facteurs non négligeables d’amaigrissement, de mauvais état général, de troubles digestifs et coliques plus ou moins sévères, pouvant parfois induire à la mort [2]. Plusieurs études ont souligné l’impact du parasitisme gastro-intestinal chez les chevaux. Cependant, à Madagascar seule une enquête réalisée par A R Arimanjaka en 2013 dans la région d’Analamanga [3] nous a permis de faire la connaissance et d’avoir un aperçu sur son importance et sa fréquence. Aussi, avons-nous jugé opportun d’actualiser ces données dans d’autres régions.
Généralités sur les helminthes et helminthoses
Définition
Les helminthes ou vers parasites sont des métazoaires triblastiques dépourvus de colonne vertébrale [4]. Les maladies qu’ils provoquent chez leur hôte sont les helminthoses. Ces helminthes se localisent le plus souvent dans le tube digestif ou dans l’appareil respiratoire.
Classification systématique
Les helminthes comprennent deux sous embranchements dont : les plathelminthes avec les classes des trématodes et les cestodes. Les némathelminthes regroupent la classe de nématodes et celle des acanthocéphales.
Le sous-embranchement des plathelminthes
La classe des trématodes
Morphologie
Les trématodes sont des plathelminthes à corps non segmenté, de forme foliacée ou lancéolée, plus rarement conique, pourvus de ventouses musculeuses circulaires, au nombre de deux, une ventouse buccale antérieure et une ventouse postérieure ou acétabulum, la majorité des trématodes sont hermaphrodites. Généralement, ils sont visibles à l’œil nu, leur longueur est comprise entre 1mm et une dizaine de centimètres .
Systématique
Tous les endoparasites se trouvent dans des localisations extrêmement variées selon les espèces : tube digestif, canaux biliaires, canaux pancréatiques, appareil circulatoire, poumons et vaisseaux sanguins. Selon les espèces et le stade de développement, il peut se nourrir de sang, de tissus de l’hôte, de croute du tube digestif, de la bile, du mucus. Les trématodes sont des parasites hétéroxènes. Leur évolution nécessite un passage dans le milieu extérieur avec la présence d’un ou de plusieurs hôtes intermédiaires (Mollusques ou insectes) [7]. Chez l’hôte définitif, la jeune douve présente généralement une phase de migration dans l’organisme ; suivie d’une phase de maturation. Cette dernière se termine par l’acquisition de la maturité sexuelle .
▶ Les types des trématodes rencontrés chez les équidés
Famille des fasciolidés
Fasciola hepatica (grande douve)
Description et localisation
Œuf de grande taille: 170-196 µm, à paroi mince, operculé avec un contenu jaunâtre [9]. Cette grande douve se localise dans les canaux biliaires des animaux et des hommes .
Cycle parasitaire
Pour les fasciolidés, les metacercaires sont ingérés avec les supports sur lesquels elles sont enkystées. La jeune douve éclot dans le duodénum, puis perfore la paroi intestinale après s’y être enfoncée. Elle tombe dans la cavité péritonéale et se déplace en direction du foie, traverse la capsule de Glissons et pénètre à l’intérieur du parenchyme hépatique en creusant des sillons plus ou moins profonds, avant de gagner les canalicules biliaires et les gros canaux ou elles deviennent adultes .
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Table des matières
INTRODUCTION
RAPPELS
1. Généralités sur les helminthes et Helminthoses
1.1. Définition
1.2. Classification systématique
1.2.1. Le sous-embranchement des plathelminthes
1.2.1.1. La classe des trématodes
1.2.1.1.1. Famille des Fasciolidés
1.2.1.1.1.1. Fasciola hepatica
1.2.1.1.2. Famille des Dicrocoeliidés
1.2.1.1.1.2. Dicrocoelium lanceolatum
1.2.1.2. La classe des cestodes
1.2.1.2.1. Anaplocephala
1.2.2. Le sous-embranchement des némathelminthes
1.2.2.1. La classe des nématodes
1.2.2.1.1. Famille des Ascarides
1.2.2.1.1.1. Parascaris equorum
1.2.2.1.2. Famille des Strongyloididés
1.2.2.1.2.1. Strongyloides westeri
1.2.2.1.3. Famille des Spiruridés
1.2.2.1.3.1. Habronema
1.2.2.1.4. Famille des Oxyuridés
1.2.2.1.4.1. Oxyuris equi
1.2.2.1.5. Famille des Trichostrongylidés
1.2.2.1.5.1. Trichostrongylus axei
1.2.2.1.6. Famille des Strongylidés
1.2.2.1.6.1. Les petits strongles ou Cyathostomes
1.2.2.1.6.2. Les grands strongles ou Strongylinés
a. Strongylus vulgaris
b. Strongylus edentatus
c. Strongylus equinus
2. Clinique et pathogénie
2.1. Symptômes
2.2. Diagnostic
2.2.1. Diagnostic clinique
2.2.2. Diagnostic de laboratoire
2.2.3. Diagnostic nécropsique
2.3. Pathogénie
2.3.1. Les actions pathogènes des helminthes
2.3.1.1. Actions mécaniques et traumatiques
2.3.1.2. Actions spoliatrices
2.3.1.3. Action toxémique
2.3.1.4. Action perturbatrice de métabolisme
2.3.1.5. Action bactérifère
2.3.3. Degré d’infestation parasitaire
METHODES ET RESULTATS
A. METHODES
1. Cadre de l’étude
2. Type d’étude
3. Période étudiée et durée de l’étude
4. Population d’étude
4.1. Critères d’inclusion
4.2. Critères d’exclusion
5. Mode d’échantillonnage
6. Taille de l’échantillon
7. Variables étudiées
8. Matériels utilisées
8.1. Matériel animal
8.2. Bio-matériel
8.3. Matériel de prélèvement et de conservation des fèces
8.4. Matériel de traitement et d’observation des échantillons au laboratoire
9. Collecte de données
9.1. Outils de collecte de données
9.2. Méthode de collecte et de conservation des fèces
9.3. Traitement des échantillons avant l’examen
9.4. Mesures de biosécurité
10. Analyse coproscopique et diagnose des éléments parasitaires
10.1. Examen macro-coproscopique
10.2. Examen micros-coproscopique
10.2.1. La coprologie qualitative
10.2.2. La coprologie quantitative : méthode de flottaison sur lame Mac Master
11. Analyse et traitement des données
12. Limites de l’étude
13. Considérations éthiques
B. RESULTATS
1. Prévalence
1.1. Prévalence globale des parasites dans la population totale
1.2. Prévalence de l’infestation parasitaire selon le fokontany
1.3. Prévalence par classe parasitaire
1.4. Prévalence par espèce parasitaire
1.5. Parasites digestifs
1.6. Association parasitaire
1.7. Facteurs de variations des helminthes
1.7.1. En fonction de la race
1.7.2. En fonction du sexe
1.7.3. En fonction des catégories d’âge
1.7.4. En fonction du type d’habitat
1.7.5. En fonction du type de stabulation
2. Données collectées
2.1. Description des activités
2.1.1. Conduite d’élevage
2.1.2. Conduite sanitaire
2.1.3. Rôle socio-économique de l’élevage équin
2.1.4. Problèmes et opportunité de l’élevage équin
DISCUSSION
1. Commentaires et limites du protocole
2. Prévalence des infestations et facteurs de risque associés
3. Associations parasitaires
4. Recommandations de lutte contre les helminthoses
4.1. A l’attention des propriétaires des chevaux
4.1.1. Mesures médicales
4.1.1.1. Choix des anthelminthiques
4.1.1.2. Fréquence et période privilégiée des traitements
4.1.1.3. Règles de bonnes pratiques de la vermifugation
4.1.2. Mesures sanitaires
4.1.2.1. Au pâturage
4.1.2.2. Au box
4.1.2.3. Lutte contre les hôtes intermédiaires
4.2. A l’attention des vétérinaires praticiens
4.3. A l’attention des chercheurs
4.4. A l’attention des services publics
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES