Généralités sur les APD

L’Etat est une institution qui regroupe tous les organismes et éléments au sein desquels prévaut un mode de décision collective. Il est aussi défini comme l’ensemble des administrations publiques et des organismes de sécurité sociale. Les interventions de l’Etat sont à caractère financier et réglementaire comme : l’amélioration du bien être de la collectivité, les interventions pour promouvoir une grande justice sociale , la politique de redistribution de revenu, la stabilisation des fluctuations économiques, la protection de l’environnement par exemple. Pour satisfaire les besoins de la collectivité cités ci dessus, l’Etat doit disposer de ressources financières. Ces ressources peuvent être internes ou externes, au niveau interne, on distingue les prélèvements publiques dont les ressources fiscales (taxes et impôts) et les ressources non fiscales (amendes et pénalités), il y a aussi d’autres alternatives au niveau interne comme la création monétaire ou les emprunts auprès des ménages par l’intermédiaire du Bon de Trésor ou tout simplement par les arriérés de paiements.

Les ressources externes sont des ressources venant de l’extérieur du territoire de l’Etat tels que les dons et les prêts venant des autres pays étrangers. L’aide publique au développement se situe à peu près dans cette dernière catégorie en tant que ressource externe. Comme les arriérées de paiement peuvent diminuer la crédibilité de l’Etat et que la création monétaire reste impopulaire du fait qu’elle est difficile à mettre en œuvre et que son application peut engendrer une inflation, l’aide publique au développement constitue l’alternative la moins coûteuse pour les pays en développement . L’aide publique au développement n’a pas de conséquence directe au niveau des pays récipiendaires. Ainsi, la problématique se situe donc au niveau de son efficience, c’est-à-dire est-ce que les objectifs de l’aide sont atteints aux moindres coûts ? En effet, c’est ce qui diffère l’efficience de l’efficacité, qui se soucie juste de l’atteinte des objectifs sans se soucier des coûts engagés.

GENERALITES SUR LES APD 

L’évolution des échanges de capitaux entre les pays riches et les pays en développement a entraîné un changement au niveau de l’économie internationale. L’aide publique au développement a vu le jour après la seconde guerre mondiale, plus précisément dans le contexte de la guerre froide et de la décolonisation. Depuis, elle a subi de profondes mutations durant les contextes qui ont évolué au fil du temps. Dans un premier temps, une historique de l’aide publique au développement (APD) va être développée pour comprendre le pourquoi et le comment de l’APD. La suite va se concentrer sur l’analyse des théories qui expliquent la corrélation entre l’aide et la croissance.

Genèse des APD

L’aide a toujours existé si on se réfère au contexte historique mais elle a pris différentes formes selon les situations économiques internationales. De ce fait, la question concernant la mutation de l’aide et la logique de son allocation a suscité plusieurs débats.

Historique

La conception de l’aide remonte aux années 40, l’aide a été en ce temps là considéré comme un instrument politique. L’histoire de l’aide en Amérique a été choisie en guise d’illustration à cause de son succès et parce que l’Amérique a une grande influence au niveau de l’économie mondiale. En effet, les Etats-Unis ont une part considérable dans les différents organismes créés après la seconde guerre mondiale. Leur forte contribution dans le FMI leur donne la possibilité d’influencer les décisions à travers leur droit de vote. Il en est de même pour les autres organismes qui constituent jusqu’ à aujourd’hui les principaux organisateurs de l’aide, à savoir la Banque mondiale, l’OCDE.

La domination américaine 

L’origine de la prospérité des Etats-Unis repose sur l’histoire de son endettement d’après Paul Samuelson . Les pays du tiers monde essayaient de prendre l’exemple des Etats Unis à cette époque et l’on peut distinguer les étapes suivantes :

De la guerre révolutionnaire de 1776 à la guerre civile de 1865, les Etats Unis étaient endetté, ils étaient qualifiés de jeune emprunteur.

De 1873 à1914, ce pays était devenu une nation endettée mûre ; la nouvelle nation créancière était devenu ensuite une nation créancière mûre dans les années 1960. Le modèle de développement économique des Etats-Unis durant la période entre la fin du XVII è siècle et la seconde guerre mondiale représentait un exemple pour les pays pauvres. Ces derniers étaient convaincus que la solution serait d’imiter l’expérience des Etats-Unis . D’autant plus que l’aide américaine visait aussi à encourager les nouveaux pays à conserver ou à adopter des institutions politiques démocratiques et à favoriser l’initiative privée à l’image des EtatsUnis. A cela s’ajoute le fait que les Etats-Unis voulaient contrer le communisme après la deuxième guerre mondiale donc ils essayaient à tout prix de renforcer leur influence.

Evolution des motivations de l’aide américaine

Dans les années 50, le président Truman proposait un programme d’assistance technique et de garantie des investissements à moindre coût dans un plan appelé : « le Plan Marshall ». Ce plan retrace quelques objectifs qui peuvent être énumérés comme suit : « répondre aux horreurs de la Seconde Guerre Mondiale, prévenir une nouvelle crise économique mondiale, combattre le communisme dans les pays du tiers monde et de tenter le contrôle américain sur la politique et l’économie mondiale ».

En 1960, le programme d’aide des Etats-Unis était motivé par un aspect plus humanitaire et on assistait alors à la création de l’AID ou « Agency for International Développement ». En gros, les aides américaines durant cette période étaient motivées par le fait qu’on observait dans la balance des paiements des pays du Tiers Monde deux déficits à la fois, c’est à dire au niveau intérieur et extérieur.

Le président Nixon a décidé vers les années 70 que l’aide militaire et l’aide au développement seront désormais séparées et le recours au secteur privé serait sollicité. La confiance envers le gouvernement des pays récipiendaires jouait alors un rôle déterminant parce que l’objectif était de refuser l’octroi de l’aide aux pays qui ne respectent pas les droits de l’homme.

Vers les années 80, l’administration Reagan a voulu recentrer l’aide en mettant l’accent sur les intérêts économiques et stratégiques. Ce dernier avait une préférence sur l’aide bilatérale parce que l’aide multilatérale s’avère être une erreur. On assiste alors à un désengagement des Etats Unies dans les banques de développement. La politique de l’aide au développement était alors défini par quatre piliers : « la réforme des politiques, la décentralisation des institutions, le transfert de technologie, le développement du secteur privé. » .

De nouvelles théories du développement ont vu le jour durant cette période. Le développement des modèles de croissance endogène a fait apparaître le rôle du capital humain et l’apparition de la nouvelle économie institutionnelle a mis l’accent sur l’importance des institutions et le développement des modèles d’équilibre général. L’ampleur des déséquilibres en Afrique et en Amérique latine pousse les gouvernements des pays en développement et les institutions internationales à mettre l’accent sur l’ajustement et la stabilité macroéconomique. Des mesures ont été prises dans le consensus de Washington (voir annexe) concernant la dévaluation, l’élimination des distorsions de prix, l’ouverture commerciale et la minimisation du rôle du gouvernement.

Il est à noter que les politiques économiques occidentales, américaines se basaient sur le fait que les apports financiers extérieurs devaient être bénéfiques .

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : GENERALITES SUR LES APD
Chapitre 1 : Genèse des APD
A. Historique
1. La domination américaine
2. Evolution des motivations de l’aide américaine
3. Les organismes et instrument de l’aide
B. Caractéristiques de l’APD
1. Les différentes logiques d’attribution de l’aide
2. La valeur stratégique de l’aide
3. Evolution de l’aide dans le temps
C. Définition
1. Le financement public du développement : FPD
2. La terminologie technique d’aide publique au développement
Chapitre 2 : Aide et croissance économique
D. L’aide qui peut créer le développement
1. Les causes du sous développement
2. La solution pour sortir du sous développement ou la nécessité de l’aide internationale
a) Les étapes de développement de ROSTOW
b) Insuffisance de l’épargne et nécessité de recourir au financement extérieur
c) La théorie du double déficit ou le two-gap model
E. Aide et croissance : les débats sur l’efficacité de laide
1. Efficacité de l’aide et analyse de Burnside et Dollar
2. Les facteurs alternatifs de l’efficacité de l’aide
F. Aide, blocage au développement
1. Le mal hollandais
a. Les impacts du mal hollandais
2. L’endettement des pays en développement et les déséquilibres financiers
a. La situation de la dette
b. Les origines de la crise de la dette
c. Résumé historique
3. Dette extérieure et croissance
Partie II : MADAGASCAR ET LES AIDES EXTERIEURS
Chapitre 3 : L’ajustement structurel
A. Contexte de l’ajustement structurel
1. Définition
B. Hypothèses de l’ajustement structurel
3. Les procédures à suivre pour l’accord de prêts d’ajustement structurel
4. L’approche du FMI
C. Les conditionnalités
1. Critique des conditionnalités
D. Les résultats de l’ajustement structurel
1. Les impacts au niveau de l’Afrique subsaharienne
2. L’impact de l’ajustement structurel à Madagascar
Chapitre 4 : Analyse de l’efficience des APD à Madagascar
E. Cadre économique
F. Tendance de l’aide dans les années 80
G. Structure des financements de l’Etat
H. Les mesures d’ajustements structurels
I. Contexte et analyse de la dette extérieure
1. Analyse de la dette
2. Le problème de la dette à Madagascar
CONCLUSION
ANNEXE

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