Généralités sur les Amaryllidacées
Durant des siècles, pour lutter contre certaines maladies humaines un grand nombre de plantes ont été utilisées comme ressources essentielles d’agents thérapeutiques. La famille des Amaryllidacées est l’une de ces sources traditionnelles de médicament et renferme de nombreuses plantes sources de molécules bioactives (Jin Z. , 2013). En plus de leur intérêt pharmacologique, la valeur ornementale des Amaryllidacées est depuis longtemps reconnue et exploitée .
Distribution des plantes de la famille et systématiques
Les plantes de la famille des Amaryllidacées, constituent un groupe d’espèces monocotylédones, et appartiennent à l’une des 20 plus importantes familles de plantes végétales à alcaloïdes (Jin Z. , Amaryllidaceae and Sceletium alkaloids, 2005). On compte dans cette famille environ 1100 espèces à bulbes classées dans 85 genres, réparties dans les régions tropicales à climat tempéré et chaud, parfois dans les déserts trop secs et les régions trop froids (Willis. J.C, 1988), (Figure 1). Les Amaryllidacées sont une famille de plantes monocotylédones ; qui appartient à l’ordre des Asparagales dans la classification phylogénétique APG III (2009) alors que dans celle de Cronquist (1981), elle se trouvait dans celle des Liliacées. Dans la classification APG II (2003), cette famille était optionnelle et les plantes contenues pouvaient tout aussi bien se trouver dans la famille des liliacées (Wikipédia).
Les principaux genres retrouvés sont rencontrés en Amérique du Sud (28 genres) et en Afrique du Sud (19 genres) qui représentent les zones les plus riches en termes de diversité. La région méditerranéenne comporte 8 genres ; alors que l’Australie en a seulement 3 (Cedron et al, 2010) (Figure 1). Dans la flore Sénégalaise quatre genres (Haemanthus, Crinum, Pancratium et Hymnocallis) sont principalement rencontrés. (Kerharo & Adam, 1974). Ces genres sont retrouvés dans les zones horticoles de culture maraichère, dans les jardins humides, dans les pépinières des fleurisses. Les plantes appartenant à cette famille occupent plusieurs habitats différents : les endroits secs par saison, les piscines éphémères, les forêts tropicales, et les bords de rivières. Elles fleurissent vers la fin de la saison sèche et donne leur feuille en saison des pluies. Il est difficile sinon impossible de les observer de Novembre à Mai durant leur période de repos (Kerharo & Adam, 1974). La famille des Amaryllidacées doit son nom à l’Amaryllis, genre mono spécifique d’Afrique du Sud et qui est largement cultivé comme plante ornementale. Beaucoup d’Amaryllidacées possèdent des fleurs ou les pièces florales sont au nombre de trois, ils sont réguliers, quelquefois libres, mais souvent soudées en un tube (coronule). Les principaux genres sont : le Crinum avec plus de 120 espèces, Hippeastrum avec 75 espèces, Cyrtanthus, Zephyranthes et Hymenocallis avec plus de 40 espèces chacun.
Caractères botaniques de la famille des Amaryllidacées
Appareil végétatif
Ce sont des plantes monocotylédones vivaces par un bulbe. Les feuilles sont plates, engainantes à la base et habituellement glabres (Figure 2) (Botineau. M, 2010).
Appareil reproducteur
➤ L’inflorescence
On observe une inflorescence terminale ombelliforme, formée de cymes hélicoïdes condensées à l’aisselle d’une spathe membraneuse (Figure 3). Chez certains genres, la fleur est solitaire (Narcissus pseudonarcissus L.) (Botineau. M, 2010).
➤ La fleur
La fleur est régulière, bisexuée et trimère. Le périanthe est constitué de 2 verticilles et de 3 tépales, libres (Galanthus, Leucojum) ou soudés en une profonde coupe évasée au sommet (Sternbergia). Parfois il existe une couronne pétaloïde interne issue de la soudure des stipules staminales, appelée paracorolle (Narcissus). L’androcée montre 2 verticilles et 3 étamines, mais leur nombre peut aller jusqu’à 18; leurs filets sont libres, mais parfois soudés à la base du tube du périanthe (Pancratium). Les anthères sont à déhiscence généralement longitudinale, mais parfois poricide (Galanthus, Leucojum). La pollinisation est entomophile. Le gynécée présente 3 carpelles, formant un ovaire infère triloculaire. Chaque loge renferme un nombre variable d’ovules anatropes (Botineau. M, 2010).
➤ Le bulbe
Généralement le bulbe est souterrain, avec une tige contractée en plateau, mais formant parfois un rhizome.
Generalites sur le genre Crinum
Crinum est l’un des genres les plus important de la famille par le nombre d’espèce et sa répartition géographique pantropicale est la plus étendue. La publication de travaux de phylogénie donne un nouveau regard sur l’histoire du genre. Les qualités décoratives et la vigueur de nombre d’espèces en font d’excellent plantes de jardin très appréciées dans de nombreux pays.
Le Crinum distichum
C’est une plante bulbeuse de répartition géographique étendue dans les forêts claires, sur des sols sablonneux, profonds et bien drainés ; également sur des sols superficiels temporairement engorgés ; souvent en peuplement importante.
La plante est retrouvée en haute Casamance et en haute Gambie, mais aussi dans le Sine Saloum, en basse Casamance, à l’est de Ziguinchor : ( Berhaut 1639 ) et en Afrique Soudanienne.
➤ Le nom français du Crinum distichum est : lis de brousse
➤ Le nom Wolof : Soblé boukki
➤ Le nom Malinkés : Babako dinguo
➤ Le nom Bambara : Baga qui signifie poison
Au Sénégal l’emploi thérapeutique par voie interne n’était pas recommandé dans certaines régions parce qu’on considérait la partie bulbeuse comme un dangereux poison. Seuls les Socés à notre connaissance utilisent couramment les squames fraiches du bulbe en usage externe pour les dermatoses, les plaies, les ulcérations rebelles en les appliquant sur la partie lésée et en les renouvelants régulièrement lorsqu’elles sont sèches jusqu’à guérison.
Description botanique du Crinum distichum
Plante bulbeuse avec des feuilles distichous et des fleurs blanches. Le bulbe est épais de 6cm environ. Les feuilles distiques à limbe linéaire plié en gouttière large de 1-2cm et long de 30-50cm après développement de l’inflorescence, bordé d’une marge hyaline étroite et parfois finement denticulé. La floraison se fait durant les mois de mai, juin-juillet, rarement au mois de septembre. Les Ombelles portées par un pédoncule haut de 20-30cm, sous tendue par deux bractées vertes longues de 7 à 10 cm et 1 à 2 fleurs. Celles-ci à tube longue de 6 à 11cm et courbe a lobes oblongs-lancéolés a oblongs-linéaires larges de 1-2cm .
LES ALCALOIDES
Généralité sur les alcaloïdes
Les plantes appartenant à la famille des Amaryllidacées sont connues pour produire un groupe exclusif d’alcaloïdes appelés « les alcaloïdes d’Amaryllidacées ». Depuis l’isolement de la Lycorine à partir de Narciccus pseudonarciccus en 1874 (Cedron et al 2010), plus de 500 alcaloïdes ont été isolés des plantes d’Amaryllidacées (O. Hochino, 1998). Ces composés alcaloïdes bioactifs sont connus et exploités grâce à leurs propriétés médicamenteuses intéressantes (Batisda, Viladomat, Llables, Codina, Felis, & Rubiralta, 1987) (Jensen, Christensen, Jager, & Ronsted, 2011) .
Définition
A l’état naturel, les alcaloïdes sont des substances basiques qui se trouvent dans le végétal sous formes de sel soluble ou sous forme de complexe tanniques insoluble (Bassene, 2012). Ainsi, les alcaloïdes peuvent être classés en fonction de leur précurseur avant leur synthèse dans une voie biologique. On distingue alors trois grandes classes selon qu’ils possèdent ou non un acide aminé comme précurseur direct, et qu’ils comportent ou non un atome d’azote dans un hétérocycle. Ce sont :
➤ Les alcaloïdes vrais qui représentent le plus grand nombre d’alcaloïdes, sont toxique et disposent d’un large spectre d’activités biologiques importantes. Ils dérivent d’acide aminés et comportes un atome d’azote dans un système hétérocyclique. Ces substances sont douées d’une grande activité biologique même à faible dose. Ils sont présents dans les plantes, soit sous forme libre, soit sous forme de sel, soit comme N’oxyde.
➤ Les pseudo-alcaloïdes présentent le plus souvent toutes les caractéristiques des alcaloïdes vrais, mais ne sont pas des dérivés d’acides aminés.
➤ Les proto-alcaloïdes sont des amines simples dont l’azote n’est pas inclus dans un système hétérocyclique ; ils ont un caractère basique et sont élaborés in vivo à partir d’acide aminés. Ils sont souvent appelés amine biologique et sont soluble dans l’eau.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. Généralités sur les Amaryllidacées
I. Généralités sur les Amaryllidacées
1. Distribution des plantes de la famille et systématiques
2. Caractères botaniques de la famille des Amaryllidacées
a. Appareil végétatif
b. Appareil reproducteur
3. Generalites sur le genre Crinum
a. Le Crinum distichum
b. Description botanique du Crinum distichum
I. Généralité sur les alcaloïdes
1. Définition
2. Solubilité
II. Les alcaloïdes des Amaryllidacées
1. Classification
2. Voie de biosynthèse des Amaryllidacées
a. Alcaloïde type galanthamines
b. Alcaloïde types Lycorine et homolycorine
c. Type crinine, haemanthamine, tazettine, narciclasine, montanine
3. Activités Biologiques des Alcaloïdes des Amaryllidacées
a. Galanthamine
b. Lycorine
Autres alcaloïdes
I. Définition
1. Les differents types de bacteries
II. Classification des bactéries
III. Structure des bactéries
1. Structure externe des bactéries
2. Structure interne des bactéries
IV. Les antibiotiques
V. Antibiogramme
1. Principe
2.Méthodes de diffusion : antibiogramme standard
VI. La résistance aux antibiotiques
1. La résistance bactérienne naturelle
2. La résistance acquise
I. Cadre d’étude
II. Matériel
1. Matériel végétal
2. Souches bactériennes
3. Solvants
4. Matériel pour le test d’activité antibactérienne
III. Méthode
1. Préparation de l’extrait brut
2 Extraction
a. Extraction organique non polaire
b. Extraction organique polaire
c. Extraction par eau acide
d. Élimination des composés neutres de l’extrait brut
e. Extraction des alcaloïdes du Crinum distichum
3 Caractérisation des extraits totaux d’alcaloïdes
IV. Test d’évaluationdel’activité antibactérienne del’extrait alcaloïdes d’acétated’éthyle (AAc)
1. Test de sensibilité de l’extraits sur les microorganismes
a. Préparation de l’extrait alcaloïde
b. Préparation du milieu de culture
c. Préparation de l’inoculum
d. Ensemencement
e. Distribution des disques d’antibiotiques et des extraits AAc
2. Détermination de la concentration minimale inhibitrice (CMI)
ETAPE 3 : Inoculation des puits
ETAPE4 : Incubation de la plaque de microtitrage
ETAPE5 : Lecture et Interprétation
I. Résultats d’extraction des alcaloïdes
II. Resultats de la caractérisation
III. Resultats des tests antibactériens
1. Résultats des tests de sensibilités
2. Résultats de la concentration minimale inhibitrice ( CMI )
CONCLUSION