Generalites sur les alicaments

Le souci de plus en plus grandissant des consommateurs vis- à- vis de leur santé et la conviction que celle-ci dépend beaucoup de leur alimentation a permis le développement du concept d’alicament. Contraction des termes aliment et médicament, les alicaments, désignent des denrées revendiquant des vertus pour la santé. Très populaire et de consommation importante la plupart exploite le flou existant entre aliment et médicament [33]. Ils se distinguent néanmoins des médicaments, car ils ne contiennent pas de substances dont la teneur confèrerait des propriétés curatives. Ils n’ont donc pas d’effets pharmacologiques permettant de soigner des maladies. Les alicaments agissent plutôt au niveau du bien-être, de la forme ou de la beauté. Ces produits font partie aujourd’hui du paysage thérapeutique, il est donc impératif que l’on puisse contrôler leur commercialisation.

Définition, Historique, Terminologie et classification des alicaments

Définition

Contraction des termes aliment et médicament, l’alicament (on trouve aussi souvent « aliment fonctionnel ») est un concept marketing qui désigne globalement les produits alimentaires revendiquant des vertus pour la santé[27].Selon le Professeur Robertfroid : « Un aliment est dit fonctionnel s’il contient un ingrédient (nutritif ou non) affectant de manière ciblée une ou plusieurs fonctions de l’organisme dans le but d’obtenir des effets positifs qui puissent justifier les allégations fonctionnelles (physiologiques), voire les allégations de santé. Les allégations fonctionnelles décrivent les conséquences positives des interactions entre un composant alimentaire et les fonctions génomiques, biochimiques, cellulaires ou physiologiques, sans référence directe à un quelconque effet en matière de santé ou de prévention… Les allégations de santé indiquent que la consommation d’un composant alimentaire ou d’un ingrédient spécifique est un moyen de prévention contre une pathologie ou une maladie. Pour être considérée comme vraie, une allégation de santé devra généralement faire l’objet d’études approfondies avec des tests à long terme portant sur des populations importantes » [27].

En suisse, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) définit l’alicament plus simplement comme une : « Denrée alimentaire dont les propriétés spécifiques vont au-delà du simple effet nutritif associé aux éléments nutritifs qu’elle contient » [5,27] L’UEMOA définit le complément alimentaire comme étant « toute denrée alimentaire dont le but est de compléter un régime alimentaire normal et qui constitue une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique ; présentée seule ou sous forme combinée, commercialisée sous forme de doses, à savoir les formes de présentation tels que les gélules, les comprimés, les pilules et autres formes analogues aux préparations liquides ou en poudre, destinées à être prises en unités mesurées de faible quantité »[40]. Qu’ils s’appellent aliments-santé, alicaments, aliments fonctionnels, nutraceutiques, cosméto-foods ou autres, tous ces aliments se rejoignent sur un point : ils prétendent prévenir et / ou soigner des maladies et redonner force, forme et beauté [27].

Historique

Bien que le terme alicament soit apparu récemment, l’idée de se « nourrir pour se guérir » n’est pas nouvelle en soi, celle-ci fut déjà exprimée à plusieurs reprises dans le passé : « Que ton aliment soit ton premier remède » (Hippocrate) ou « Tout menu est une ordonnance » (Jean Rostand). De tout temps, l’homme a mangé les aliments qui lui étaient proposés. C’est avec l’avancée technologique que celui-ci a vu apparaître de nouvelles gammes de produits sur le marché [9].Tenté par les tendances et les nouveautés, il a donc au fil du temps changé son alimentation .

Historiquement, après avoir été uniquement utilisé dans le but de combler la faim des hommes, dès le 18èmesiècle, l’usage de l’aliment, désormais facile d’accès, change quelque peu. Ce dernier devient un produit, il est vendu dans divers magasins et a désormais, grâce à divers additifs et conservateurs, une longue durée de vie [9]. Puis, dès le début du 20ème siècle, la tendance change et se tourne vers l’amusement et le plaisir. Ce sont alors les denrées riches en graisses et en sucre qui ont les faveurs des consommateurs et paradoxalement, dès les années 1970 la tendance s’inverse complètement et on assiste à un retour à une meilleure hygiène alimentaire soutenue par l’apparition des produits « light ». Suivant cette tendance, après être apparus pour la première fois en 1980 au japon, les alicaments ou aliments fonctionnels (aliments enrichis) arrivent sur les marchés européens en 1990. Mais le principe de « l’aliment médicament » n’est pas nouveau et a déjà été utilisé dans le passé [9]. Au Sénégal, le gouvernement a mis en place en 1994 en collaboration avec l’UNICEF un programme d’iodation du sel. Ce programme vise à ajouter de l’iodate de potassium au sel de cuisine afin de lutter contre les troubles du déficit d’iode (goitre, crétinisme, retard pondéral, avortement etc.) .

Terminologie et classification

Terminologie

Le terme alicament a vu le jour par le fait que certains produits étaient considérés à la fois comme étant des aliments et des médicaments. C’est le cas de la caféine. Elle est considérée comme un aliment lorsqu’elle est consommée comme du café et d’autre part comme un médicament lorsqu’elle est additionnée au paracétamol(MIGRALGINE) [38]. On peut également citer l’exemple du bicarbonate de sodium, qui est considéré comme un additif alimentaire dans les biscuits et un antiacide dans les médicaments [38].

Aliments fonctionnels
Il n’existe pas de définition conventionnelle concernant les aliments fonctionnels. Néanmoins ils peuvent être considéré comme étant des aliments qui renferment des substances actives et qui leurs confèrent un effet médical autre que nutritif. Cette substance active est appelée nutraceutique [38].
Exemples : oignon, ail, pomme, poire, œufs aux omégas 3, jus de fruits multivitaminés etc.

Nutraceutiques

Un nutraceutique correspond à la substance active contenue dans l’aliment. Il vient de la conjonction de « nutritif » et de « pharmaceutique ». C’est donc un produit isolé de l’aliment et qui possède un effet nutritif et médical [38].
Exemples : terpènes, produits phénoliques, alcaloïdes etc.

Compléments alimentaires
Un complément alimentaire possède un effet nutritif et est vendu sous forme médicamenteuse (comprimé, capsule, poudre, tablette…) pour palier une insuffisance alimentaire [38]. En France, le décret de 2006 définit le complémentaire alimentaire comme suit : « toute denrée alimentaire, source concentrée de nutriments ayant un effet nutritif et/ou physiologique sur le consommateur » [38].

Classifications des alicaments

De par leur positionnement à la frontière entre aliments et médicaments, les alicaments sont difficiles à classer. Certains chercheurs essaient de mieux les cerner, tel Bernhard Kitous qui opère une classification en douze catégories :

● Aliments améliorés, allégés, enrichis,
● Produits de l’agriculture biologique,
● Compléments alimentaires ou nutritionnels,
● Denrées diététiques pour adultes,
● Diététique infantile,
● Aliments pour la forme et la minceur,
● Liquides et eaux minérales
● Médicaments avec autorisation de mise sur le marché en vente libre,
● Denrées alimentaires dont les allégations bénéficient de preuve,
● Produits-conseils vendu en pharmacie et parapharmacie,
● Plantes médicinales autorisées hors pharmacie,
● Cosmétiques à ingérer.

Aliments fonctionnels naturels
Il s’agit de produits naturels obtenus sans modifications et susceptibles d’avoir un effet sur la santé. Ils constituent une liste très vaste comprenant [38]:
● Les produits d’origine laitière (lait de vache) ;
● Les produits d’origine marine (crevettes, sardines, saumon…) ;
● Les produits d’origine maraîchère (lentilles, tomates, chou…) ;
● Les fruits (avocat, pomme, poire…) ;
● Les huiles végétales (olive, noix…) ;
● Autres produits naturels transformés en produits finis
Exemples : lait en poudre, lait liquide, la tomate etc.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES ALICAMENTS
I Définition, Historique, Terminologie et classification des alicaments
I.1 Définition
I.2 Historique
II Terminologie et classification
II.1 Terminologie
II.1.1 Aliments fonctionnels
II.1.2 Nutraceutiques
II.1.3 Compléments alimentaires
II.1.4 Prébiotiques
II.1.5 Probiotiques
II.2 Classifications des alicaments
II.2.1 Aliments fonctionnels naturels
II.2.2 Aliments de conditionnement industriels
II.2.3 Composition des alicaments ou aliments fonctionnels
II.2.4 Pourquoi consommer des alicaments ou aliments fonctionnels ?
II.2.5 Avantages des alicaments ou aliments fonctionnels
III Le marché des alicaments
III.1 Evolution du secteur
III.2 Les raisons de l’émergence des alicaments
III.2.1 La demande
III.2.2 L’offre
III.3 La commercialisation des alicaments
III.3.1 Marché des compléments alimentaires
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS REGLEMENTAIRES DES ALICAMENTS
I Généralités sur la règlementation des alicaments
I.1 Définition des allégations
I.1.1 Allégations santé
I.1.2 Allégations nutritionnelles (quantitatives)
I.1.3 Allégations nutritionnelles (fonctionnelles)
I.1.4 Allégations maladie (interdites)
I.2 Réglementation
I.2.1 Américaine
I.2.2 Suisse
I.2.3 Française
I.2.3.1 Obligation de sécurité
I.2.3.2 Fabrication
I.2.3.3 Définition des besoins, des apports nutritionnels conseillés, des apports journaliers recommandés
I.2.3.4 Conditionnement / étiquetage
I.2.3.5 Conditionnement/ emballage
I.2.3.6 Conditions requises pour la commercialisation
I.2.3.7 Circuit de distribution
I.2.3.8 Publicité destinée au grand public
I.2.3.9 Fraude
I.2.4 Européenne
I.2.4.1 La réglementation des compléments alimentaires avant 2002
I.2.4.2 Les évolutions réglementaires depuis 2002
II Situation des alicaments au Sénégal
II.1 Réglementation
II.1.1 Avant 2010
II.1.2 Directive de l’UEMOA
II.1.2.1 Classification des Compléments Nutritionnels
II.1.2.2 Critères de pureté
II.1.2.3 Procédures réglementaires applicables aux compléments nutritionnels
II.1.2.3.1 Dossier d’enregistrement d’un complément alimentaire
II.1.2.3.2 Dossier de renouvellement de l’autorisation de commercialisation d’un complément nutritionnel
II.1.2.3.3 Les variations
II.1.2.4 La commission d’homologation des compléments nutritionnels
II.1.2.4.1 Les principales missions
II.1.2.4.2 La composition
II.1.2.4.3 Evaluation des dossiers
II.1.2.5 La procédure d’octroi d’une autorisation de commercialisation d’un complément nutritionnel
II.1.2.6 Contenu et libellé d’une autorisation de commercialisation
II.1.3 Eléments d’information sur quelques alicaments commercialisés au Sénégal
II.1.4 Distribution
III – Commentaire
Conclusion
Références bibliographiques
ANNEXES

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