Généralités sur les Aires Marines Protégées (AMP)

Les milieux marins et côtiers tropicaux constituent des écosystèmes complexes et très diversifiés. Ces systèmes sont parmi les plus productifs de la biosphère et offrent des attributs dont le développement économique et social peut tirer partie ou inversement mettre en danger. En Afrique les populations dépendent beaucoup des ressources naturelles. La pêche représente une source de devises, d’emplois et d’alimentation pour plusieurs millions de personnes. En dépit de la richesse de ses ressources naturelles, le continent soufre d’une pauvreté sans précédant, accentuée par une mauvaise valorisation des très nombreux produits tirés de ses eaux. Les écosystèmes sont exploités à un rythme qui n’a d’égal que le degré de paupérisation de la majeure partie des populations africaines. Les tendances actuelles de l’évolution des stocks de poissons montrent des signes inquiétants. Les stocks sont dans un état tel que si rien n’est fait, la situation risque d’être désespérée. Face à cette situation, de nouvelles initiatives notamment la réglementation des pêcheries, la création de réserves marines, d’Aires Marines Protégées, de parcs sont développés par les Etats, les Organisations non gouvernementales et associations œuvrant pour la protection de l’environnement. Ces mesures permettent de pallier à ces tendances négatives de dégradation des écosystèmes et de promouvoir un véritable développement durable pour les populations.

Généralités sur les Aires Marines Protégées (AMP) 

Le terme aire marine protégée est défini par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) comme « une portion de terre ou de mer vouée spécialement à la protection et au maintien de la diversité biologique, ainsi que des ressources naturelles et culturelles associées, et aménagée par des moyens efficaces, juridiques ou autres ». Kelleher (1999), définit cette notion comme « tout espace intertidal ou infratidal ainsi que ses eaux sous-jacentes, sa flore, sa faune, et ses ressources historiques et culturelles que la loi ou d’autres moyens efficaces ont mis en réserve pour protéger en tout ou en partie le milieu ainsi délimité ». Les niveaux de protection d’une aire marine dépendent de la nature et du contenu de l’arsenal législatif et réglementaire édicté et mis en application pour protéger la zone. Les prescriptions varient ainsi, de la limitation de la pêche, à l’interdiction stricte de toute forme d’utilisation ou de prélèvement (notion de « zone sans prélèvement »), voir à la restriction ou à l’interdiction de circuler à l’intérieur de l’aire marine protégée.

Valeurs et Fonctions

Avant les années 1980, les AMPs étaient considérées comme remplissant trois fonctions : une fonction en matière de recherche scientifique, une fonction de conservation, une fonction d’éducation. Les AMPs étaient importantes dans la mesure où leur environnement était relativement moins perturbé et leurs limites bien définies. Mais aujourd’hui, l’évolution du concept a fait apparaître une panoplie de fonctions et de valeurs que comportent ces aires marines protégées.

Education et Recherche scientifique
Les AMPs, offrent d’importantes opportunités pour l’éducation environnementale du public. En effet, du fait de leur richesse et de la diversité de leurs écosystèmes et de leurs ressources, elles constituent d’intéressants outils pédagogiques. Les AMPs représentent de véritables laboratoires de recherche pour la science et les scientifiques. Les thèmes de recherche pour les AMPs sont principalement axés sur l’écologie et la biologie. Ceci du fait que la connaissance biophysique du milieu est fondamentale pour la mise en œuvre de systèmes de protection et de conservation des ressources vivantes et de leurs habitats.

Les recherches effectuées dans les AMPs contribuent à mieux connaître le milieu marin dans plusieurs domaines (biologie, écologie, géologie, hydrographie, etc.). Au Sénégal, l’AMP communautaire de Bamboung, initié par l’Océanium est un exemple parfait car ici la recherche s’est accentuée sur les poissons et aujourd’hui, l’état de référence est complètement réalisé. Ainsi toutes les espèces de poisson vivant dans le milieu sont désormais connues. L’état de référence est réalisé par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et le Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT). Le suivi scientifique permet de connaitre l’évolution dans le temps de l’ensemble de la biomasse animale existante. Anonymat (2008). La Nouvelle-Calédonie a pu développer un réseau de réserves marines en ses provinces sud car cette partie constitue l’un des endroits les plus riches au monde en récifs coralliens. Les scientifiques ont pu dénombrer le nombre d’individus et recenser toutes les espèces, montrer le pourcentage de l’augmentation de la biomasse. Dans le suivi plusieurs nouvelles espèces ont été découvertes dans la zone.

Protection des écosystèmes
Il s’agit de protéger certaines zones dites « Habitats marins critiques ». Les habitats critiques sont définis comme étant des « aires qui abritent des espèces essentielles, ou qui ont une fonction essentielle de support, ou qui abritent des processus écologiques essentiels » Holdgate, (1999). C’est par exemple les frayères qui sont des zones de reproduction des espèces. Les récifs coralliens, les zones de mangrove et les herbiers marins étant des exemples d’habitats marins (ou estuariens) critiques. Au Canada, plusieurs menaces pesaient sur les écosystèmes et les ressources marines. Ces ressources étaient soumises à la pollution, à la dégradation des zones de reproduction des espèces. Ainsi pour protéger ces écosystèmes, l’Etat a envisagé la mise en œuvre d’un programme de conservation équilibré qui inclut les aires marines protégées. Aujourd’hui, il a pu faire face à ce problème grâce à ce programme qui a redonné une nouvelle chance aux espèces ; Mabile (2004). D’autres appellations telles que «zone particulièrement sensible » et « habitat essentiel » seront utilisées au cours de la période suivante pour désigner des habitats critiques. La conservation, ne vise pas seulement les habitats critiques, mais, elle peut viser aussi de façon individuelle certaines espèces dites « espèces essentielles ». Le concept d’espèces essentielles désigne les espèces dont la protection est nécessaire. Il s’agit des « espèces marines en danger » autrement appelées « ressources marines vulnérables ».

Mais la conservation dans les aires marines protégées peut aussi viser des espèces non marines, en particulier l’avifaune par exemple dans le Parc National du Saloum et dans le Parc National du Banc d’Arguin (Gowthorpe et lamarche, 1983). La fonction de conservation comporte donc la restauration des écosystèmes dégradés et des ressources surexploitées par l’homme, la protection et prévention contre les risques de dommage sur les écosystèmes et les ressources (surexploitation, destruction d’habitats et pollution).

Ressources halieutiques et forestières

Le développement de la pêche et la protection des ressources halieutiques par la création d’AMPs fait partie des thèmes les plus développés dans la littérature. Dans un document publié par la CSRP (Commission Sous Régionale des Pêches), il est clairement montré que depuis toujours, le suivi des activités des professionnels de la pêche est généralement imprécis, les règlementations sont difficilement mises en application ou parfois incomplètes. La mise en œuvre des outils classiques d’aménagement et de gestion des pêches se révèle inefficace. C’est pour cette raison que les Etats membres de la CSRP ont souhaité promouvoir une implication plus forte des acteurs et de la société civile dans la gestion des AMPs. Cette stratégie sous régionale est élaborée au cours des années 2002 et 2003. Elle s’appuie sur des processus de cogestion, la création de nouvelles AMPs et l’amélioration de la gestion des AMPs existantes, au bénéfice de la biodiversité et de la gestion durable des pêches. Elle est inspirée par le Bamboung, qui est un succès grâce à la méthode participative de l’Océanium qui a impliqué les populations à la base. Au Bamboung, 23 nouvelles espèces de poissons on été recensées en 3 ans et une augmentation de la biomasse.

Les publications ont aussi permis de comprendre que la création d’une AMP est finalement perçue, non comme incompatible à l’exercice de la pêche, mais plutôt comme une alternative viable aux techniques classiques de gestion des pêches. A ce titre, elles permettent la protection des stocks reproducteurs et représentent une source de recrutement pour les zones voisines (exportation de larves). L’AMPs de la nouvelle Calédonie en est un exemple parfait. Pinfold (2000), affirme que la mise en place de cette AMP a eu un effet positif sur la production d’œufs et de larves par unité d’aire. Selon lui, cela est du au fait que la fécondité des poissons coralliens dépend de leur biomasse, plus celle-ci est importante, plus la fécondité sera importante. Cette fécondité importante a provoqué ce que l’on appelle débordement ou « spillover effect » qui signifie un export net des adultes depuis les zones protégées vers celles non protégées. C’est le repeuplement des zones adjacentes à travers la migration d’individus adultes. Ce phénomène est aussi rencontré dans le Bamboung car la réussite du projet a fait que les bolongs environnants non protégés sont devenus très riches en poissons et c’est pour cette raison qu’un nombre important de pêcheurs viennent pêcher dans la zone. Les AMPs constituent une assurance contre l’échec des autres modes de gestion et participent à une démarche basée sur le principe de précaution.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I
1.2 Valeurs et Fonctions
1.2.1 Education et Recherche scientifique
1.2.2 Protection des écosystèmes
1.2.3 Ressources halieutiques et forestières
1.2.4 Activités récréatives et touristiques
1.2.5 Génération de revenus
CHAPITRE II Présentation de la zone d’étude
2.1 Localisation et caractérisation de la zone d’étude
2.3 Présentation des villages de l’AMP
2.3.1 Niomoune
2.3.2 Hitou
2.3.3 Haère
2.3.4 Bakassouk
2.4 Mangrove dans l’AMP et ses ressources
CHAPITRE III
3.1 Méthodologie
3.1.1 Matériel d’étude
3.1.2 Méthodes d’étude
3.1.2.1 La recherche bibliographique
3.1.2.2 Les visites exploratoires
3.1.2.3 Collecte de données
3.2. Résultats
3.2.1. Etude de la population
3.2.2 Ethnies
3.2.3 Organisation sociale
3.2.4 La répartition de la population
3.2.4.1 La répartition de la population par sexe
3.2.4.2 Répartition de la population par âge
3.2.5 Profil des ménages
3.2.6 L’organisation dans le travail
3.2.2 Activités socio-économiques
3.2.2.1 Agriculture
3.2.2.1.1 Types de cultures
3.2.2.1.2 Contraintes et Difficultés
3.2.2.2 L’exploitation de la forêt
3.2.2.3 Pêche
3.2.2.3.1 Types de pêche
3.2.2.3.2 Les engins de pêche utilisés
3.2.2.3.3 Les caractéristiques des embarcations
3.2.2.4 Exploitation des coquillages
3.2.2.4.1 Lieux de collecte et Moyens de déplacements
3.2.2.4.2 Période et durée d’une sortie de récolte
3.2.2.4.3 Les associations informelles
3.2.2.4.4 Les Groupements d’Intérêt Economique (G.I.E)
3.2.3 Les revenus générés
3.3 Discussion des résultats
3.3.1 La démographie
3.3.2 L’agriculture
3.3.3 Impact de l’AMP
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE

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