Generalites sur les adventices

GENERALITES SUR LES ADVENTICESย 

DEFINITION

ยซAdventicesยป et ยซmauvaises herbesยป ne sont pas ร  proprement parler des synonymes. Il est cependant de coutume ร  les confondre dans leur acception agronomique. Pris au sens botanique, est adventice toute plante qui, pour des raisons diverses, est introduite spontanรฉment dans une nouvelle rรฉgion et vient donc sโ€™ajouter ร  un peuplement vรฉgรฉtal auquel elle est initialement รฉtrangรจre (BOURNERIAS, 1969). Pour certains auteurs (HAMEL et al., 1949 ; GODINHO, 1984), le terme adventice doit รชtre compris au sens รฉcologique : est adventice toute plante qui se dรฉveloppe dans les milieux modifiรฉs par lโ€™homme. Les adventices caractรฉrisent donc mieux lโ€™ensemble des flores des milieux artificialisรฉs en gรฉnรฉral que les รฉlรฉments introduits accidentellement. Cโ€™est dans ce sens que le terme ยซ adventice ยป est utilisรฉ dans la terminologie en malherbologie. La flore adventice prรฉsente de nombreuses utilitรฉs au plan ethnobotanique (GLIESSMAN, 1988 ; FAO, 1990 ; MBAYE et al., 2001). Pour plusieurs auteurs (Le BOURGEOIS et al., 1995 ; ANDERSON 1977), les adventices lorsquโ€™elles sont maintenues ร  des seuils tolรฉrables de nuisibilitรฉs perdent leur statut de plantes indรฉsirables et peuvent mรชme dans certains cas devenir des plantes utiles pour le maintien de la fertilitรฉ minรฉrale et biologique des sols. Cependant les adventices constituent lโ€™un des grands groupes nuisibles des cultures, ร  cรดtรฉ des insectes ravageurs, des nรฉmatodes, des champignons, des virus et autres agents phytopathogรจnes.

ORIGINE

La flore dโ€™adventice observรฉe dans une culture est la consรฉquence de la conjugaison de deux facteurs dรฉterminants:
– la prรฉsence dans le sol de semences viables et dormantes ;
– les conditions environnementales favorables ร  la germination (aprรจs la levรฉe de la dormance) de ces semences. On distingue ainsi une flore potentielle liรฉe au potentiel semencier et une flore rรฉelle ou flore de surface qui se met en place ร  partir du potentiel semencier et qui se renouvelle plus ou moins bien en fonction de la nature et de la date de semis de la plante cultivรฉe (NOBA, 2002).

CYCLE ET TYPE BIOLOGIQUE

Dans les pays tempรฉrรฉs, les รฉtudes sur les cycles et les types biologiques des espรจces adventices sont trรจs nombreuses (MONTEGUT, 1983 ; JAUZEIN et al., 1983). Elles ont permis de mieux caractรฉriser les infestations en fonction du cycle de dรฉveloppement des espรจces et des conditions mรฉsologiques, et de suivre lโ€™รฉvolution des adventices en rapport avec les modifications rรฉcentes des pratiques agricoles comme lโ€™utilisation des dรฉsherbants chimiques. Dans les pays tropicaux en gรฉnรฉral et au Sรฉnรฉgal en particulier, les รฉtudes sont plus rares (MERLIER et al., 1982 ; LE BOURGEOIS, 1993). Or, au plan agronomique, la connaissance de ces paramรจtres apparait de plus en plus comme des รฉlรฉments indispensables de prรฉvision des infestations et de lutte contre les adventices. Ces derniรจres, comme les autres vรฉgรฉtaux, peuvent รชtre classรฉes selon leur cycle de dรฉveloppement. Lโ€™รฉvolution des connaissances dans ce domaine et leur application (MERLIER et al., 1982 ; Le BOURGEOIS et al., 1995) permettent de diviser les adventices en deux groupes :
– les espรจces monocarpiques qui ne fleurissent pas et ne fructifient quโ€™une seule fois; chez les espรจces adventices, on peut y distinguer les plantes annuelles et les plantes bisannuelles ;
– les espรจces polycarpiques chez lesquelles on observe une succession des รฉtats vรฉgรฉtatif et reproducteur qui assurent la pรฉrennitรฉ de la plante ; ces espรจces sont subdivisรฉes dโ€™aprรจs leur facultรฉ de dissรฉmination en plantes pluriannuelles et en plantes vivaces. La plupart des adventices tropicales sont des thรฉrophytes (MERLIER et al., 1982 ; Le BOURGEOIS et al., 1995).

LES CONTRAINTES LIEES AUX ADVENTICES

Les dรฉgรขts dus aux adventices constituent, aprรจs lโ€™eau, la premiรจre contrainte ร  lโ€™augmentation de la production agricole en Afrique subsaharienne (AKOBUNDU et al., 1989). En effet, les pertes dues ร  lโ€™impact des adventices sont รฉvaluรฉes ร  25% contre 5% dans les pays dรฉveloppรฉs (PARKER et al., 1975) mais elles peuvent รชtre plus รฉlevรฉes et atteindre 56% selon CRAMER (1967) ou parfois aller jusqu’ร  la perte totale de la production par abandon de la culture (FONTANEL, 1988a et 1988b). En plus des pertes de rendement elles posent dโ€™autres types de problรจmes. En effet :
โ€ข la prรฉsence dโ€™adventices en fin de cycle peut gรชner ou ralentir les opรฉrations de rรฉcolte ;
โ€ข les plantes adventices peuvent servir de refuges et dโ€™hรดtes intermรฉdiaires aux insectes parasites et agents phytopathogรจnes ;
โ€ข lโ€™envahissement des voies dโ€™eau par les adventices rรฉduit lโ€™hydraulicitรฉ et le dรฉplacement dans les cours dโ€™eau et les canaux et diminue lโ€™efficience de lโ€™irrigation et du drainage ;
โ€ข dans les pรขturages, la prolifรฉration des adventices rรฉduit la densitรฉ et la croissance des espรจces appรฉtรฉes par les animaux. (PA/MAS, 2009) .

TECHNIQUES DE LUTTE CONTRE LES ADVENTICES

La lutte contre les adventices dans les cultures a toujours รฉtรฉ en Afrique, plus que dans les autres rรฉgions du monde, un des soucis majeurs des paysans. En effet, le dรฉveloppement des plantes en climat chaud est plus rapide, les ressources chimiques du sol รฉtant gรฉnรฉralement plus faibles, la concurrence des adventices se fait sentir plus vite et plus violemment que dans les pays tempรฉrรฉs (FONTANEL, 1988a). Ce phรฉnomรจne est plus accentuรฉ dans les rรฉgions sahรฉliennes oรน la saison des pluies, trรจs courte, oblige ร  des interventions rapides, si lโ€™on veut รฉviter une perte quasi totale des rรฉcoltes. Le contrรดle des mauvaises constituent un coรปt en travail estimรฉ ร  50% de lโ€™ensemble des opรฉrations culturales (FALL et al., 1978). En matiรจre de protection des vรฉgรฉtaux en agriculture, on peut utiliser plusieurs types dโ€™approches dont : la lutte chimique, la lutte biologique, la lutte physique, les biopesticides et les facteurs humains (Fig. 1).

La lutte chimique

Il sโ€™agit essentiellement de mรฉthode dโ€™utilisation des herbicides parmi lesquels on peut citer : la rotation des herbicides, la mosaรฏque ou les mรฉlanges de pesticides (GRESSEL et al, 1990 ; MORRISON et al, 1995 ; PITTENDRIGH et al., 2001 ; VACHER et al., 2003 ; HOUGARD et al., 2003 ; DIGGLE et al., 2003).
– La rotation des herbicides : afin de rendre le milieu hรฉtรฉrogรจne dans le temps, des herbicides nโ€™affectant pas la mรชme cible mรฉtabolique des organismes cibles sont utilisรฉs alternativement sur une mรชme parcelle (MORRISON et al, 1995).
– La mosaรฏque : cette stratรฉgie consiste en un fractionnement du champ en unitรฉs recevant chacune un herbicide diffรฉrent. Ainsi, chaque unitรฉ traitรฉe avec lโ€™herbicide A se trouve entourรฉe dโ€™unitรฉs traitรฉes ร  lโ€™herbicide B et rรฉciproquement. Par opposition ร  la rotation, la mosaรฏque, cโ€™est une hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ spatiale qui est crรฉรฉe par lโ€™opรฉrateur.
– Les mรฉlanges dโ€™herbicides : comme pour le programme et par opposition ร  la stratรฉgie prรฉcรฉdente qui ne pulvรฉrise que lโ€™รฉquivalent dโ€™une dose dโ€™herbicide, deux ou plusieurs herbicides combinant des modes dโ€™action diffรฉrents sont associรฉs et pulvรฉrisรฉs simultanรฉment sur lโ€™ensemble du champ.

La lutte physique

La lutte physique en protection des plantes regroupe toutes les techniques de lutte dont le mode dโ€™action primaire ne fait intervenir aucun processus biologique, biochimique ou toxicologique. Cโ€™est lโ€™ensemble des mรฉthodes culturales dรฉfavorisant les ravageurs des rรฉcoltes (HERZOG et al., 1986). Il convient de distinguer deux types fondamentaux de mรฉthodes en lutte physique : les mรฉthodes actives et les mรฉthodes passives. Les mรฉthodes actives utilisent de lโ€™รฉnergie au moment de lโ€™application pour dรฉtruire, blesser ou stresser les ennemis des cultures, ou pour les enlever du milieu. Ces mรฉthodes nโ€™agissent quโ€™au moment de lโ€™application et ne prรฉsentent pratiquement pas de rรฉmanence. Les mรฉthodes passives procรจdent par une modification du milieu et ont un caractรจre plus durable.

La lutte biologique contre les adventices

Au cours de ces derniรจres dรฉcennies, la protection de lโ€™environnement sโ€™impose de plus en plus comme une prรฉoccupation mondiale. Dans le domaine de lโ€™agriculture, il est indรฉniable que lโ€™expansion et la productivitรฉ agricole doivent dorรฉnavant passer par une gestion optimale des insectes nuisibles et des mauvaises herbes en minimisant leurs effets sur lโ€™environnement. Deux options existent, selon la nature de lโ€™agent biocide rรฉpresseur utilisรฉ : lโ€™exploitation de biocides inertes (toxines dรฉrivรฉes de micro-organismes) et lโ€™exploitation de biocides autonomes entomophages microbiens (champignons, virus, bactรฉries, protozoaires). Ces biocides peuvent รชtre utilisรฉs selon deux stratรฉgies; lโ€™une curative, par la rรฉpression immรฉdiate ou lโ€™autre, prรฉventive lorsque lโ€™intervention nโ€™est pas imminente. La lutte biologique contre les mauvaises herbes nโ€™est pas trรจs courante dans les cultures annuelles. Les animaux dโ€™รฉlevage broutent les mauvaises herbes en dehors des pรฉriodes de culture. Certains agents pathogรจnes des plantes (Puccinia thlaspeos, Colletotrichum gloeosporioide) ont รฉtรฉ utilisรฉs de faรงon sรฉcuritaire et efficace comme bioherbicides contre plusieurs adventices (RAGHAVAN, 2005). La lutte biologique par utilisation de micro organismes est une alternative trรจs prometteuse pour assurer une protection phytosanitaire performante par lโ€™ubiquitรฉ naturelle des agents microbiologiques dans les รฉcosystรจmes, leur grande variรฉtรฉ, leur dissรฉmination facile, leur spรฉcificitรฉ dโ€™action et aussi leur persistance dans lโ€™environnement. Les micro-organismes utilisรฉs en lutte microbiologique appartiennent ร  plusieurs taxons ร  savoir les virus, les bactรฉries et les microchampignons. ร€ ce jour, plusieurs milliers de micro-organismes entomopathogรจnes et pathogรจnes des mauvaises herbes ont รฉtรฉ dรฉcrits et plus dโ€™une centaine dโ€™espรจces sont utilisรฉes en champs (IGNOFFO, 1970, 1977). Les formulations de biocides ร  base de micro-organismes deviennent de plus en plus performantes avec des prix compรฉtitifs (AHMED et al., 1994; STARNES et al., 1993).

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE GENERALITES SUR LES ADVENTICES
1. DEFINITION
2. ORIGINE
3. CYCLE ET TYPE BIOLOGIQUE
4. LES CONTRAINTES LIEES AUX ADVENTICES
5. TECHNIQUES DE LUTTE CONTRE LES ADVENTICES
5.1. La lutte chimique
5.2. La lutte physique
5.3. La lutte biologique contre les adventices
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
1. MATERIELS
1.1. Matรฉriel biologique
1.1.1. Pennisetum glaucum (L.) R.Br. (le petit mil)
1.1.1.1. Prรฉsentation
1.1.1.2. Cycle Biologique
1.1.1.3. La germination
1.1.2. Les plantes adventices
1.1.2.1. Senna obtusifolia (L.) I.B
1.1.2.2. Sesbania pachycarpa DC
1.1.3. Les plantes biocides
1.1.3.1. Azadirachta indica A. Juss (neem)
1.1.3.1.1. Prรฉsentation
1.1.3.1.2. Chimie et principes actifs
1.1.3.1.3. Utilisation
1.1.3.2. Prosopis juliflora (SW.) DC
1.1.3.2.1. Prรฉsentation
1.1.3.2.2. Chimie et principes actifs
1.1.3.2.3. Utilisations
1.2. Matรฉriel de laboratoire
2. METHODOLOGIE
2.1. Prรฉparation des boรฎtes de Pรฉtri
2.2. Rempotage des gaines
2.3. La prรฉparation des extraits vรฉgรฉtaux
2.4. La germination du mil et des adventices dans les boites de Pรฉtri et gaines
2.5. La scarification des graines
2.6. Arrosage des graines et des plantes
CHAPITRE III : RESULTATS
1. GERMINATION
1.1. Le mil
1.1.1. Au laboratoire
1.1.2. En serre
1.2. Les adventices
1.2.1. Senna obtusifolia
1.2.1.1. Au laboratoire
1.2.1.2. En serre
1.2.2. Sesbania pachycarpa
1.2.2.1. Au laboratoire
1.2.2.2. En serre
1.3. Conclusion
1.3.1. Au laboratoire
1.3.2. En serre
2. EFFET DES EXTRAITS SUR LE DEVELOPPEMENT DES PLANTES
2.1. La production foliaire
2.1.1. Pennisetum glaucum (Le mil)
2.1.2. Senna obtusifolia
2.1.3. Sesbania pachycarpa
2.1.4. Conclusion
2.2. Hauteur des plantes
3. MORTALITE DES PLANTES TRAITEES AVEC LES EXTRAITS
DISCUSIONS
1. LA GERMINATION
2. LA CROISSANCE
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAOHIQUES
ANNEXES

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