Generalites sur l’epilepsie

Du point de vue neurophysiologique la crise d’épilepsie est la traduction clinique d’une décharge excessive, paroxystique et hypersynchrone d’une population neuronale cérébrale plus ou moins étendue. Elle se caractérise par une tendance à des crises récurrentes qui peuvent mener à une perte de la conscience. C’est une pathologie dont la prise en charge nécessite un traitement médicamenteux de longue durée et ce traitement est associé à un dysfonctionnement endothélial avec l’apparition de réactions adverses pouvant accélérer la survenue d’athérosclérose (40 ; 87). Le stress oxydant est reconnu comme jouant un rôle important dans la survenue de l’athérosclérose (84). La sévérité du stress oxydant et la capacité de l’organisme à réduire ce dernier pourraient expliquer les différences de susceptibilité à la survenue d’athérosclérose (40 ;87). Le polymorphisme de certains gènes codant pour certaines protéines joue un rôle important dans l’explication des différences de susceptibilité chez les patients atteints d’épilepsie de phénotypes différents. L’haptoglobine est une protéine plasmatique codée par deux allèles notés 1 et 2 et elle présente un pouvoir antioxydant qui est phénotype dépendant. En outre l’impact du polymorphisme de l’haptoglobine sur la progression les maladies cardiovasculaires a été rapporté par plusieurs auteurs .

GENERALITES SUR L’EPILEPSIE

DEFINITION

La définition moderne de l’épilepsie, nous l’empruntons de Jallon P. (44) : ce dernier la définit comme une maladie dont l’unité pathologique est représentée par la survenue de crises qui vont se répéter plus ou moins fréquemment pendant plus ou moins longtemps dans la vie d’un individu. Une crise d’épilepsie est l’expression clinique d’un dysfonctionnement d’une population de cellules cérébrales (neurones), elle est en générale brève et dure de quelques secondes à quelques minutes. C’est une affection neurologique chronique. Les facteurs déclenchant des crises sont nombreux : Ingestion d’alcool, oubli du traitement, manque de sommeil,etc…. Les symptômes sont multiples : perte de connaissance, contraction des muscles, convulsions qui affectent d’abord les membres puis s’étendent au tronc et à la tête, hallucinations sensitives, gustatives, auditives et visuelles.

HISTORIQUE

L’épilepsie a été inscrite à travers les siècles, dans la mémoire collective des populations à travers des représentations qui, selon les cultures et sociétés, sont différentes. Le terme épilepsie trouve son origine du mot grec « Epilepsia » qui vient de la racine du verbe « Epilambenein » qui signifie « saisir » ou « prendre par surprise » (2 ; 3 ; 5). L’épileptique fut de tout temps persécuté et déshérité. Vingt siècles avant Jésus Christ, le code d’Hammourabi interdisait la vente d’esclaves épileptiques sur la place Babylone (59).

C’est à Hippocrate et à son école que l’on doit la première tentative de démystification de cette maladie : Le mal divin «morbus divinus» ne paraît avoir rien de plus divin que les autres maladies. Mais on continue à invoquer à l’origine de l’épilepsie les forces surnaturelles et pendant tout le moyen-âge, l’origine satanique des accès épileptiques sera l’idée maîtresse. Pour les prévenir, on a recours aux incantations, aux pèlerinages. Les médecins arabes ont largement contribué à l’étude de l’épilepsie en lui consacrant plusieurs ouvrages: Ibn Jazzar la traite dans son ouvrage «provision du voyageur». Ce n’est qu’à la fin du XVIIIᵉsiècle et surtout à la fin du XIXᵉ siècle que les épileptiques commencent à être considérés comme des malades autant que les autres. C’est en cette fin de XIXᵉsiècle qu’eurent lieu les premiers essais sur les bromures pour le traitement.

FACTEURS DECLENCHANTS

La grande majorité des crises est d’apparition fortuite c’est-à-dire survenant sans aucune raison apparente. Un certain nombre de facteurs paraît cependant conditionner leur apparition et il semble qu’on puisse les reconnaître dans 20% des cas.

Stimulations sensorielles (visuelle, auditive)
❖Lumière clignotante sur une route en pleine nuit ;
❖Miroitement du soleil sur un plan de l’eau ;
❖Télévision ;
❖Bruits inopinés ;

Facteurs psychoaffectifs :
Emotions fortes heureuses ou malheureuses.

Facteurs hormonaux
❖Puberté ;
❖Approche des règles ;
❖Ovulation.

Le rôle du sommeil
La privation du sommeil est un facteur favorisant. Les épileptiques doivent donc être particulièrement vigilants quant à leurs horaires de coucher et doivent de préférence éviter les dettes de sommeil.

Au Sénégal

L’épilepsie pose un problème de santé publique lié aux interprétations socioculturelles et à l’insuffisance des ressources humaines et matérielles. Selon deux enquêtes effectuées en 1986 par Ndiaye et Coll. (68) et en 1989 par Thiam , la prévalence est de 8 à 12‰ avec des disparités entre les zones urbaines et rurales L’épilepsie y touche principalement les âges extrêmes : La petite enfance et le troisième âge ; ainsi on trouve
➤Chez les enfants de 0 à10 ans, une prévalence de 23% en consultation neurologiques (55) ;
➤Une prévalence de 31,02‰ chez les enfants du district sanitaire de Pikine(21) ;
➤Chez les personnes de plus de 50 ans une prévalence de 32‰ en consultation externe (21).

En milieu scolaire, la prévalence est variable selon les localités, ainsi, elle est estimée à 21‰ des enfants scolarisés de 3 à 10 ans dans les régions de Dakar et Thiès (4) alors qu’elle est plus faible à Saint Louis avec 2,64‰ dans une population scolaire de 6 à 10 ans (69). Ceci pourrait s’expliquer par le recrutement et les particularités locales ; l’éviction scolaire étant de règle en cas de survenue et de répétition à l’école. La constatation générale est qu’il existe des disparités continentales, Interpays et inter-zone. La LICE, afin d’harmoniser les méthodes d’enquêtes et de rendre plus comparables voire plus crédibles les résultats, a jugé nécessaire de proposer en 1993 des « guidelines », dans la lignée de classification de plus en plus exhaustives.

PRINCIPE DU TRAITEMENT 

Le traitement médical, comporte des molécules dont certaines sont anciennes et toute une série beaucoup plus récente. Le traitement n’est débuté que si on a la certitude du diagnostic d’épilepsie, ce qui s’explique qu’habituellement, on ne traite pas une première crise. Le patient doit être informé de l’importance de la régularité de ce traitement et de sa bonne observance.

La monothérapie est de règle : en effet, l’utilisation d’un seul médicament est beaucoup plus facile à gérer, pour le patient comme pour le médecin. Près des 2/3 des patients peuvent être parfaitement équilibrés en monothérapie ; chez d’autres, il faudra cependant recourir à des associations de médicaments antiépileptiques et la surveillance de ces polythérapies est plus complexe (98). S’il devient possible d’arrêter le traitement, la diminution devra être très progressive, jamais brutalement, pour éviter un risque de crise et d’aggravation. Le nombre de médicaments dont on peut disposer a considérablement augmenté depuis plusieurs années et de nouvelles molécules sont en cours de validation.

Interactions médicamenteuses

C’est un inducteur enzymatique prononcé avec accélération du métabolisme des médicaments co-prescrits et une baisse de leur taux plasmatique en particulier avec:
➤Les autres antiépileptiques (Carbamazépine, Valproate de sodium, Lamotrigine, Tiagabine, et Topiramate) ;
➤Les antibiotiques ;
➤La théophylline et dérivés ;
➤Les diurétiques, les antihypertenseurs et les antiarythmiques ;
➤Les contraceptifs oraux.

Indications
La Phénytoine présente un très large spectre d’action avec une efficacité comparable au Phénobarbital. C’est le plus prescrit aux Etats-Unis, et au Royaume-Uni (33). Son activité s’étend des crises partielles aux crises secondairement généralisées, elle est inefficace dans les absences typiques et myoclonies qu’elle semble même pouvoir aggraver .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’EPILEPSIE
I. DEFINTION
II. HISTORIQUE
III. FACTEURS DECLANCHANTS
III.1.Stimulations sensorielles
III.2.Facteurs psychoaffectifs
III.3.Facteur hormonaux
III.4.Rôle du sommeil
III-5.Autres facteurs
IV. PREVALENCE DE L’EPILEPSIE
IV-1.En Afrique
IV-2.Au Sénégal
V.CLASSIFICATION INTERNATIONALE DE L’EPILEPSIE
V-1. Epilepsie avec signes moteurs
V-1-1. Moteur élémentaire
V-1-2. Automatisme
V-2. Epilepsie avec signes non moteurs
V-2-1.Aura
V-2-2. Sensoriel
V-2-3. Dyscognitif
V-3.Evènement automatique
V-3-1. Aura automatique
V-3-2. Crise automatique
V-4. Modificateurs somatotopiques
V-4-1.Latéralité
V-4-2.Partie du corps
V-4-3.Centralité
VI. TRAITEMENT MEDICAL
VI-1.Principe du traitement
VI-2.Antiépileptiques classiques
VI-2-1. Le Phénobarbital
VI-2-2. Le Valproate de sodium
VI-2-3. La Carbamazépine
VI-2-4. La Phénytoine
VI-3.Nouvelles molécules antiépileptiques
VI-3-1. Le Vigabatrin
VI-3-2. La Gabapentine
VI-3-3. La Lamotrigine
VI-3-4. Autres médicaments
VI-4.Antiépileptiques d’appoints
VI-5. Conduite du traitement
VI-5-1. Quant débuter le traitement ?
VI-5-2. Quel médicament prescrire ?
VI-5-3. Surveillance du traitement
VI-5-4.Diminution et arrêt du traitement
VII.TRAITEMENT CHIRURGICAL
CHAPITRE II : GENERALITES SUR L’HAPTOGLOBINE
I. STRUCTURE DE LA PROTEINE DE L’HAPTOGLOBINE
II. STRUCTURE DU GENE
III. SYNTHESE DE L’HAPTOGLOBINE
IV. FONCTIONS DE L’HAPTOGLOBINE
IV-1. Activité antioxydante
IV-2. Prévention des lésions rénales
IV-3.Activité antibactérienne
IV-4. Inhibition de l’activité vasoconstrictrice de l’hémoglobine
IV-5.Inhibition des prostaglandines
IV-6. L’angiogénèse
IV-7. Régulation du système immunitaire
V. POLYMORPHISMES DE L’HATOGLOBINE ET EPILEPSIE
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE I : METHODOLOGIE
I-1.Type d’étude
I-2. Cadre d’étude
I-3. Les sujets
I-3-1.Malades
I-3-2.Témoins
I-4.Prélèvement
I.5.Les paramètres étudiés
I-5-1. Dosage de la glycémie
I-5-2. Dosage l’urée
I-5-3. Dosage de la créatinine
I-5-4. Dosage du cholestérol Total
I-5-5. Dosage du cholestérol HDL
I-5-6. Dosage des triglycérides
I-5-7 .Dosage du cholestérol LDL
I-5-8. Détermination de la CRP
I-5-9.Détermination de la CRP-us
I-5-10. Phénotypage de l’haptoglobine
I-5-11. Identification des phénotypes d’haptoglobine
I-5-12. Dosage Des TBARS
I-6. Statistiques
CHAPITRE II : RESULTATS
II-1. Aspects épidémiologiques de l’échantillon
II-1-1. Répartition des patients et témoins selon le sexe
II-1-2. Répartition des patients selon l’âge
II-1-3. Répartition des témoins selon l’âge
II-1-4. Répartition des patients en fonction du type de crise
II-1-5. Fréquence des crises en fonction des phénotypes d’haptoglobine
II-2. Traitement médicamenteux chez les patients
II-3. Aspects biologiques
II-3-1. Fréquence des phénotypes d’haptoglobine chez les patients et témoins
II-3-2. Bilan lipidique
II-3-3. CRP chez les patients et témoins
II-3-4. Concentration de la CRP-us chez les patients et témoins
II-3-5. Evaluation de la fonction rénale
II-3-6. Glycémie chez les patients et témoins
II-3-7. Evaluation du stress oxydant
CHAPITRE III : DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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