Races ovines exploitées dans les systèmes d’élevage burkinabè
L’élevage ovin est partout pratiqué au Burkina Faso, mais la taille de l’animal diminue quand on passe du nord au sud du pays (SOUBEIGA, 2000). Selon les études de TOURE (1989), il y a une répartition régionale des races ovines:
➤ au Nord, entre les isohyètes 450 mm et 600 mm on rencontre le mouton Peul encore appelé mouton du Sahel. C’est un animal de grande taille dont le poids varie entre 35 et 50 kg pour le mâle et entre 30 et 40 kg pour la femelle;
➤ au Sud, entre les isohyètes 1000 mm et 1400 mm, on rencontre le mouton Djallonké appelé aussi mouton Mossi. Il est caractérisé par sa petite taille. Le mâle pèse de 25 à 35 kg et la femelle de 23 à 25 kg;
➤ au Centre, entre les isohyètes 650 mm et 1000 mm se trouvent les Djallonké et les métis issus du croisement entre mouton Peul et mouton Mossi. Pour SAWADOGO (1986), les métis sont généralement rencontrés en embouche traditionnelle dans les centres périurbains et urbains. Toutefois, avec le mouvement des animaux, il n’est pas surprenant de rencontrer en zones subhumides et humides des ovins de races sahéliennes en plus des ovins autochtones (SANGARE et al., 2005).
Principaux systèmes d’élevage
Système pastoral
Ce système est caractéristique de la société nomade pratiquant des mouvements de transhumance avec une utilisation extensive des parcours sur de longues distances et un usage de terres dont l’accès est plus ou moins règlementé et collectif (RONDIA, 2006). Cette pratique est basée sur l’exploitation extensive des ressources naturelles sans recours aux intrants zootechniques (RPCA, 2010). Le bétail transhumant, par le système de croissance compensatrice annuelle, peut prendre du poids, produire du lait et être très compétitif avec un taux de croît important (3 à 4 % pour les bovins et le double pour les ovins- caprins) (CILSS, 2008).
Système agropastoral
Ce système agropastoral combine le pâturage sur des terres non cultivées, la consommation de fourrages cultivés, et de sous-produits agro-industriels dans des exploitations de polycultureélevage. Selon le rapport du CILSS (2008), ce système concerne beaucoup de pasteurs qui ont du se sédentariser et diversifier leur économie domestique en développant la culture (descente des pasteurs vers les zones cultivables). Ce sont des systèmes de type naisseur avec une activité d’embouche saisonnière (RONDIA, 2006). Ce système d’élevage est présent en zone soudanienne (RPCA, 2010).
Système d’élevage amélioré
Ce système concerne essentiellement la production urbaine et périurbaine qui a connu une croissance très importante, avec l’extension des villes et le développement des régimes alimentaires urbains intégrant plus de produits animaux (CILSS, 2008). Les espèces concernées sont presque les mêmes que dans les types d’élevage précédemment cités avec l’apparition de races améliorées, indiquant une tendance nette à la spécialisation (OUEDRAOGO, 1998). Selon le rapport du MRA (20 Il), dans ce système on retrouve l’embouche familiale, l’embouche commerciale et l’élevage laitier. Ceux-ci sont principalement localisés dans les zones urbaines ou périurbaines mais également dans certains villages (RPCA, 2010).
Importances socio-économiques de l’élevage ovin
Importance socioculturelle
Le mouton occupe une place prépondérante dans la vie sociale. Il assure un statut social et une reconnaissance par son utilisation dans les fêtes religieuses (Tabaski), les cérémonies heureuses ou de deuil (TCHOUAMO, 2005; DJALAL, 2011). Selon DJALAL (2011), abattre ou offrir un mouton pour accueillir un étranger est une pratique culturelle de haute valeur sociale dans la zone sahélienne du Tchad. Pour BERRAG (2000), la consommation de la viande ovine n’est frappée d’aucun interdit d’origine ethnique ou religieuse. L’élevage ovin contribue à la sécurité alimentaire en permettant aux populations rurales de faire face aux aléas climatiques et à l’irrégularité des productions agricoles. Le développement de l’embouche ovine contribue à la création d’emplois (SANON et KIENDREBEOGO, 2010). Au Burkina Faso, environ 56,1 % des ménages ruraux ont recours à l’élevage pour faire face à des besoins alimentaires (MRA, 2011).
Importance économique
De façon générale, l’élevage joue un rôle prépondérant dans les économies sahéliennes. Il contribue de manière soutenue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations sahéliennes, ainsi qu’à la lutte contre la pauvreté (CILSS, 2008). Le mouton intervient dans le troc contre les céréales et d’autres produits de premières nécessités au Tchad avec un taux d’exploitation d’environ 32,07 % (DJALAL, 20 Il). Au Burkina Faso, l’importance quantitative du cheptel ovin était estimée à environ huit millions de têtes avec une valeur monétaire d’environ 169,4 milliards de franc CFA (MRA, 2011). Par ailleurs, en 2008, ce sont 428 189 têtes d’ovins burkinabè qui ont été exportées vers le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Niger et le Togo (MRA, 2008). Les retombées financières des activités d’embouche ovine pennettent d’améliorer le revenu monétaire des populations qui la pratiquent. BOLY et al. (2001) ont rapporté que l’élevage du « mouton de case » vise à générer des revenus substantiels nécessaires pour payer les soins de santé, la scolarisation des enfants et les besoins quotidiens de la famille.
Contraintes de l’élevage ovin
Contraintes environnementales
Une multitude de contraintes environnementales entrave le bon fonctionnement des exploitations pastorales et agropastorales (KANOUN et al., 2009). L’influence de l’environnement sur les paramètres de reproduction de la brebis est signalée par YENIKOYE et al. (1981). Les températures élevées entraînent des perturbations de la sécrétion des honnones hypothalamo-hypophysaires pour la dynamique de croissance folliculaire et le développement embryonnaire et fœtal (DJALAL, 2011). L’existence d’une forte dépendance de la production vis-à-vis des aléas climatiques qui se caractérisent par les sécheresses successives, la variabilité, la précarité et l’insuffisance des ressources est une contrainte majeure. Tous ces facteurs obligent les éleveurs du sahel à la mobilité et à une descente dans les parcours du sud du Burkina Faso, voire dans les pays côtiers avec pour conséquences des conflits graves et meurtriers (CILSS, 2008).
Contraintes zootechniques
Les contraintes zootechniques se caractérisent en général par un faible niveau d’encadrement des éleveurs, mais aussi par une absence de professionnalisme dans l’activité d’embouche (BOULANOUAR et al., 2009). Le contrôle et la planification des montes sont très lâches voire inexistants dans la majeure partie des cas (KICHOU, 2003). Le surpâturage et la promiscuité des élevages sont également des facteurs favorables aux infestations parasitaires des animaux (PALIARGUES, 2007). L’état vétuste des bergeries, ou encore l’état sommaire de l’habitat des animaux sont sources d’infestation parasitaires et de maladies bactériennes (BOYELDIEU, 1978). De plus la faible maîtrise des ressources génétiques est aussi un frein à l’amélioration de la productivité du secteur de l’élevage (BAKO, 2011).
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Table des matières
Introduction
PREMIERE PARTIE: SYNHTESE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre 1 : Généralités sur l’élevage ovin au Burkina
1. 1. Races ovines exploitées dans les systèmes d’élevage burkinabè
1.2. Principaux systèmes d’élevage
1. 2.1. Système pastoral
1. 2 .2. Système agropastoral
1.2.3. Système d’élevage amélioré
1.3. Importances socio-économiques de l’élevage ovin
1.3.1. Importance socioculturelle
1.3.2. Importance économique
1.4. Contraintes de l’élevage ovin
1.4.1. Contraintes environnementales
1.4.2. Contraintes zootechniques
1.4.3. Contraintes Pathologiques
Chapitre II: Description de quelques pathologies ovines
11.1. Maladies parasitaires
11.1.1. Hémoparasitoses
II.1.2. Parasitoses gastro-intestinales
II.2. Maladies bactériennes et virales
11.2.1. Brucellose
11.2.2. Pasteurelloses
II.2.3. Peste des Petits Ruminants (PPR)
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
Chapitre 1 : Présentation de la zone d’étude
1.1. Site d’étude
1.2. Climat et pluviométrie
1.3. Relief et sols
1.4. Hydrographie
1.5. Végétation
1.6. Activités socio-économiques
1.6.1. Agriculture
1.6.2. Elevage
Chapitre II : Matériel et méthodes
11.1. Matériel
II.1. 1. Ressources humaines et personnes enquêtées
11.1.2. Matériel biologique
11.1.3. Matériel technique
11.2. Méthodologie
11.2.1. Enquête
11.2.3. Récoltes
11.2.3. Analyse des échantillons
11.2.3.1.Hématologie
11.2.3.2.Coprologie
II.3. Analyse statistique des données
Chapitre III : Résultats et Discussion
111.1. Résultats
111.1.1. Résultats de l’enquête
111.1.1.1. Données sociales
111.1.1.2. Caractéristiques des troupeaux
111.1.1.3. Etude pathologique
III. 1.2. Résultats de l’hématologie
111.1.2.1. Détermination de l’hématocrite
111.1.2.2. Examen des frottis de sang
111.1.2.3. Résultats de la sérologie
111.1.2.4. Résultats de l’hémoculture
111.1.3. Résultats de la Coprologie
111.2. Discussion
111.2.1. Enquête
111.2.1.1. Données sociales et zootechniques
111.2.1.2. Données pathologiques
111.2.2. Hématologie
111.2.2.1. Hématocrite
111.2.2.2. Sérologie
111.2.2.3. Hémoculture
111.2.3. Coprologie
Conclusion et recommandations
Conclusion
Recommandations
REFERENCES CITEES
Annexes
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