Généralités sur le syndrome métabolique

GENERALITES SUR LE SYNDROME METABOLIQUE 

Définitions

Le syndrome métabolique se caractérise par l’association de plusieurs désordres clinico-biologiques concourant à l’augmentation du risque cardio-vasculaire. Plusieurs définitions ont été proposées entre 1998 et 2005 ; Toutes prennent en compte d’une manière ou d’une autre l’insulinorésistance, l’hyperglycémie, le surpoids (tour de taille++), l’hypertriglycéridémie, cholestérol, l’hypertension [6].

Définition du syndrome métabolique Selon l’OMS 

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a proposé la première définition en 1998. Elle définissait l’insulinorésistance comme critère indispensable au diagnostic. L’insulinorésistance étant difficile à évaluer directement en pratique courante ; une évaluation indirecte était acceptée : une glycémie à jeun trop élevée, intolérance au glucose, constatée deux heures après charge glucosée, chez le diabète de type II. Les autres critères associés sont :
– L’obésité définie par l’Indice de Masse Corporelle (IMC = poids (kg)/taille2(m)) > 30 kg/m2 et/ou par le rapport taille/hanche (en mesurant le périmètre abdominal sur la ligne située au milieu entre le bord inférieur du thorax et la crête iliaque) > 0,9 chez l’homme et > 0,8 chez la femme.
– La pression artérielle ≥ 140/ 90 mm Hg,
– Le taux de triglycérides ≥ 1,5 g/l et/ou taux de HDL-cholestérol < 0,35 g/l chez l’homme et < 0,39 g/l chez la femme.

Définition du syndrome métabolique Selon l’EGIR

L’EGIR (European Group for the Study of Insulin Resistance) a publié un rapport en 1999 qui a préféré l’appellation de « syndrome d’insulinorésistance » à celle de « syndrome métabolique ». L’insulinorésistance a, dans ce cas, été définie par l’élévation du taux plasmatique d’insuline associé à deux des facteurs suivants : obésité abdominale évaluée par la mesure du périmètre abdominal, hypertension, augmentation des triglycérides et/ou diminution du HDL-cholestérol et hyperglycémie à jeun ou intolérance au glucose, diabète exclu.

Définition du syndrome métabolique selon NCEP-ATP III

En 2001, la définition proposée par le groupe d’experts du programme national « Cholestérol » (National Cholesterol Education Program-Adult Treatment Panel III [NCEP-ATPIII]) s’est voulue plus pragmatique avec pour objectif principal d’identifier les patients ayant un risque élevé de complications cardio-vasculaires et qui mériteraient une intervention thérapeutique. Un sujet présente un syndrome métabolique s’il rassemble trois des cinq critères suivants :
– obésité abdominale avec un périmètre abdominal ≥ 102 cm pour l’homme et ≥ 88 cm pour la femme,
– triglycérides ≥ 1,50 g/l (1,69 mmol/l), HDL-cholestérol < 0,40 g/l (1,04 mmol/l) pour l’homme et < 0,50 g/l (1,29 mmol/l) pour la femme,
– glycémie à jeun ≥ 1,10 g/l (6,1 mmol/l) – seuil abaissé à 1 g/l en 2005 sur recommandation de l’ADA (American Diabetes Association) – diabète inclus –
– pression artérielle ≥ 130/85 mmHg.

Bien que, dans les faits, elle soit un élément majeur, l’obésité abdominale n’est pas indispensable au diagnostic car de nombreuses personnes sont susceptibles de développer un syndrome métabolique malgré une circonférence abdominale inférieure aux chiffres proposés par le NCEP-ATPIII.

Définition du syndrome métabolique selon IDF 2005
Par ailleurs, les experts de l’IDF (International Diabetes Foundation) ont repris la définition proposée par le NCEP-ATP III mais en imposant l’obésité abdominale comme critère obligatoire au diagnostic, considérant qu’il s’agit de l’élément le mieux corrélé à l’insulinorésistance, en association avec deux facteurs de risques proposés par le NCEP-ATP III. L’IDF a par ailleurs spécifiée que la valeur du périmètre abdominale devrait être adaptée à l’appartenance ethnique.

Historique 

Le concept de syndrome métabolique (SM) très ancien a beaucoup évolué dans le temps :
– 1923 : Kylin, médecin suédois observa une association entre hyperglycémie, hypertension et hyperuricémie.
– 1948 : Vague observe une corrélation entre tissu adipeux et obésité, risque de diabète et maladies cardiovasculaires.
– 1980 : Krotkiewski et les suédois Björntorp et Sjöström ont établi un index tour de taille/tour de hanche. Cet outil leur permit de mettre en évidence qu’une obésité abdominale était associée aux dyslipidémies (notamment à l’hypertriglycéridémie), à l’hypertension artérielle, à l’hyperinsulinémie et à l’hyperglycémie à jeun, et exposait donc à un risque augmenté de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires.
– 1988 : Reaven décrivait le concept de l’altération de l’action de l’insuline comme point central d’une constellation d’anomalies métaboliques. C’est ce qu’il appela « syndrome d’insuline-résistance » ou « syndrome X ».
– 1989 : Kaplan décrit le « quatuor mortel » ; impliquant l’association entre obésité abdominale, intolérance au glucose, hypertriglycéridémie et hypertension artérielle.
– 1998 : le terme de « syndrome métabolique » sera inventé en 1998 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et deviendra le plus populaire.
– 1999 : la première définition officielle du syndrome métabolique fut proposée par l’OMS. Cependant d’autres définitions ont été proposées par d’autres structures dont les plus utilisées sont celles de European Group for the Study of Insulin Resistance (EGIR) et le National Cholesterol Education Program – Adult Treatment Panel III (NCEP-A TP III).

Épidémiologie du syndrome métabolique

Le syndrome métabolique constitue un réel problème de santé publique, plusieurs études ont été réalisées sur différentes populations et dans différents pays pour estimer sa prévalence. Cependant, les données de ces études restent variables selon les pays en fonction de la définition utilisée, le mode de sélection, l’âge, le sexe [10].
– Aux USA, l’étude NHANES III, selon la définition du NCEP-ATP III à évaluer la prévalence globale du syndrome métabolique à 23,7% après ajustement de l’âge. La prévalence chez les hommes était de 24% contre 23,4% chez les femmes. Cette étude démontrait également que cette prévalence augmentait avec l’âge, de 6,7% chez les sujets de 20 à 29 ans, de 43,5% et 42% pour les sujets respectivement de 60 à 69 ans et de plus de 70 ans. De plus cette prévalence variait selon l’origine ethnique avec des taux de 31,9% pour les sujets d’origine mexicaine, 23,8% pour les blancs et 21,6% pour la population d’origine africaine. (Ford et al-13/14-boursier).
– En Europe, plusieurs études ont été réalisées selon les différentes définitions du syndrome métabolique. En effet, la prévalence du SM selon la définition de l’OMS était de 13% pour les hommes et de 4% pour les femmes chez les sujets non diabétiques âgés de moins de 40 ans ; respectivement 20% et 11% dans la tranche d’âge de 40-55 ans et respectivement de 33% et 11% chez les plus de 55 ans. (16 boursiers). En utilisant la définition du NCEP-ATP III, l’étude DESIR (Données Epidémiologiques sur le Syndrome d’InsulinoRésistance) à évaluer la prévalence à 12% pour les hommes et 8% pour les femmes. (17-16 boursier ; 6-5 ducluzeau) – En Côte d’Ivoire la prévalence du syndrome métabolique déterminée sur une population comprise entre 15 et 69 ans était de 4,94%. (attoumgbre et al) – Au Sénégal, la prévalence est de 22,7 dans la population générale dont 35,6% pour les hommes et 15,3 pour les femmes. [52]

Physiopathologie

La physiopathologie du syndrome métabolique n’a pas été bien élucidé, (marc et al), la notion de syndrome métabolique provient des données épidémiologiques associant certains facteurs métaboliques de maladies cardiovasculaires .Chaque élément est un facteur de risque de survenue de maladies cardiovasculaires ; cependant la présence simultanée de plusieurs facteurs chez un même individu semble engendrer un effet multiplicateur sur ce risque d’où le concept d’agrégat de facteurs de risque [13].Les causes du syndrome métabolique sont multifactorielles et schématiquement reconnaissent trois grandes origines : une prédisposition génétique, un déterminisme in utéro et une influence environnementale [14]. L’adiposité viscérale et résistance à l’insuline semble être au cœur de ce syndrome, en effet, il est clairement établi que l’excès de graisse, en particulier l’adiposité viscérale joue un rôle essentiel dans la physiopathologie du syndrome métabolique [14]. Les mécanismes impliquant la graisse abdominale dans le syndrome métabolique sont regroupés en deux théories : La première suggère une théorie métabolique induisant une « lipotoxicité » et une théorie dans laquelle le tissu adipeux joue un rôle d’organe endocrine pour la sécrétion d’hormones et de substance inflammatoire.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I. GENERALITES SUR LE SYNDROME METABOLIQUE
I.1. Définitions
I.1.1. Définition du syndrome métabolique Selon l’OMS
I.1.2. Définition du syndrome métabolique Selon l’EGIR
I.1.3. Définition du syndrome métabolique selon NCEP-ATP III
I.1.4. Définition du syndrome métabolique selon IDF 2005
I.2. Historique
I.3. Épidémiologie du syndrome métabolique
I.4. Physiopathologie
I.5. Complications du syndrome métabolique
I.5.1. Complications cardiovasculaires
I.5.2. Diabète de type 2
I.5.3. Autres complications
I.6. Prise en charge du syndrome métabolique
I.6.1. Mesures hygiéno-diététiques
I.6.2. Pise en charge médicamenteuse
II. GENERALITES SUR L’ACIDE URIQUE
II.1. Définition
II.2. Propriétés physico-chimiques
II.3. Métabolisme
II.3.1. Origine
II.3.2. Formes circulantes
II.3.3. Elimination
II.4. Méthodes de dosage
II.4.1. Prélèvements
II.4.2. Principales méthodes de dosage
II.5. Valeurs usuelles et variations physiologiques
II.6. L’Hyperuricémie
II.6.1. Définition
II.6.2. Etiologies
II.6.3. Hyperuricémie et risque cardiovasculaire
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
I. MATERIEL ET METHODES
I.1. Type et Cadre d’étude
I.2. Population d’étude
I.3. Prélèvements
I.4. Paramètres étudiés
I.5. Méthodes
I.5.1. Appreillage
I.5.2. Le bilan lipidique
I.5.3. Dosage de la glycémie à jeun
I.5.4. Dosage de l’acide urique
I.5.5. Evaluation du syndrome métabolique
I.5.6. Statistique
II. RESULTATS
II.1. Caractéristiques générales de notre population d’étude
II.2. Evaluation des paramètres biologiques dans la population d’étude
II.3. Fréquence du syndrome métabolique dans notre population d’étude
II.4. Fréquence de l’hyperuricémie et des composantes du SM
II.5. Hyperuricémie et composantes du SM selon le sexe
II.6. Etude de la corrélation entre syndrome métabolique et uricémie
III. DISCUSSIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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