Généralités sur le Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil

Généralités sur le Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil 

Historique

Le Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS) a été défini pour la première fois par le Docteur Christian Guilleminault, neurologue français, en 1976 (14). Il s’est ensuivi la mise au point du premier traitement par Pression Positive Continue (PPC) en 1981 par le Docteur Collin Sullivan (15). Ce traitement est devenu le traitement de référence à partir de 1982. Malgré l’identification de cette pathologie dans les années 1960, elle n’a été intégrée au programme des enseignements des facultés de médecine qu’en 1991.

Définitions

Le syndrome d’apnées du sommeil se caractérise par la survenue d’un nombre anormal d’évènements respiratoires caractérisés, chez des patients présentant des signes cliniques évocateurs. Il existe plusieurs types d’apnée du sommeil (8) :
– Apnée centrale : arrêt du débit aérien naso-buccal pendant au moins 10 secondes avec absence d’effort ventilatoire pendant l’apnée, dû à des anomalies de la commande des centres respiratoires cérébraux. Selon le mécanisme impliqué dans la survenue des apnées, le syndrome est caractérisé par une hypercapnie (liée à une diminution de la commande ventilatoire avec hypoventilation alvéolaire) ou une hypocapnie (liée à une instabilité de la commande ventilatoire, avec modification du seuil apnéique de la PaCO2). Les syndromes des apnées centrales du sommeil hypocapniques regroupent (16) : le syndrome des apnées centrales primaire ou idiopathique ; la respiration périodique d’altitude ; le syndrome des apnées centrales lié à la prise d’opioïdes ; la respiration périodique de Cheyne-Stokes ;
– Apnée obstructive : arrêt du débit aérien naso-buccal pendant au moins 10 secondes avec persistance d’effort ventilatoire pendant l’apnée, dû au mécanisme d’obstruction des voies aériennes supérieures ;
– Apnée mixte : arrêt du débit aérien naso-buccal pendant au moins 10 secondes. L’apnée débute comme une apnée centrale puis se termine avec des efforts ventilatoires.

Le SAHOS se définit par la survenue répétée d’obstructions complètes (apnées) ou incomplètes (hypopnées) du pharynx par collapsus complet ou incomplet des voies aériennes supérieures, à l’origine de désaturations périodiques et d’une déstructuration de la qualité du sommeil (1).

Il n’existe pas de consensus pour la définition de l’hypopnée. Cet événement doit durer au moins 10 secondes et répondre à l’une des propositions suivantes :
– Diminution d’au moins 50 % d’un signal de débit validé par rapport au niveau de base ;
– Diminution inférieure à 50 % ou aspect en plateau inspiratoire associé à une désaturation transcutanée d’au moins 3 % et/ou à un micro-éveil. Le micro-éveil est une description électro-encéphalique dont la durée retenue est d’au minimum 3 secondes.

Le niveau de base est déterminé par :
– L’amplitude moyenne de la respiration stable dans les 2 minutes précédant le début de l’évènement ou ;
– L’amplitude moyenne des 3 cycles les plus amples au cours des 2 minutes précédant le début de l’évènement pour les patients ne présentant pas une respiration stable.

Le SAHOS est une pathologie chronique définie par les critères de l’American Academy of Sleep Medecine (17), repris dans les recommandations de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) (8), par la présence des critères A ou B, et du critère C.

– A : Somnolence diurne excessive non expliquée par d’autres facteurs ;
– B : Deux au moins des critères suivants non expliqués par d’autres facteurs :
• Ronflements sévères et quotidiens ;
• Sensation d’étouffement et de suffocation pendant le sommeil ;
• Sommeil non réparateur ;
• Fatigue diurne ;
• Difficulté de concentration ;
• Nycturie (plus d’une miction par nuit).
– C : Critère polysomnographique ou polygraphique : au moins 5 apnées + hypopnées par heure de sommeil soit un Index d’Apnées Hypopnées (IAH) ≥ 5/heure.

La sévérité du SAHOS prend en compte deux composantes : l’IAH et l’importance de la somnolence diurne (après exclusion d’une autre cause de somnolence).

Présentation clinique 

Les symptômes du SAHOS sont nombreux et peu spécifiques (18). Les trois symptômes cardinaux, dont l’association est évocatrice d’un SAHOS, sont les suivants :
– Somnolence diurne : elle est la conséquence des nombreux micro-éveils. La somnolence diurne excessive non expliquée par d’autres facteurs représente le maître symptôme. Plusieurs questionnaires ont été élaborés pour essayer de la quantifier. Le plus utilisé est l’échelle de somnolence d’Epworth (19) dont la mise en pratique sera détaillée un peu plus loin ;
– Ronflements : il s’agit d’un motif initial fréquent de consultation mais ce symptôme est très peu spécifique, il n’est donc pas un bon facteur prédictif de SAHOS. Il est évocateur du SAHOS lorsqu’il est d’intensité majeure (perçu à travers une porte close) et qu’il survient quotidiennement ;
– Pauses respiratoires : ce symptôme subjectif n’est pas spécifique du SAHOS. Il peut se produire de manière physiologique lors des phases d’endormissement et lors des phases de sommeil paradoxal. Il s’agit d’un blocage respiratoire qui dure quelques secondes, qui peut être suivi d’une reprise inspiratoire bruyante ainsi qu’un réveil avec sensation de suffocation.

Epidémiologie

La prévalence estimée du SAHOS de la population adulte est de 4 % à 5 %. Dans les pays occidentaux, cette prévalence varie selon les études entre 3 % et 28 % (2) (18). L’analyse des données des années 2007 à 2010 de Wisconsin Sleep Cohort, après extrapolation à la population américaine, a estimé la prévalence globale du SAHOS à 26 % (34 % chez les hommes et 17 % chez les femmes). La prévalence des SAHOS modéré et sévère serait de 10 % (25). Les différences de population ainsi que l’inhomogénéité des définitions et des méthodes diagnostiques utilisées expliquent probablement une partie de la dispersion des prévalences observées. La prévalence du SAHOS est bien plus importante chez les patients présentant des antécédents cardiovasculaires : jusqu’à 80 % chez les patients avec une HyperTension Artérielle (HTA) réfractaire (26) ; 72 % chez les patients ayant eu un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) ou un Accident Ischémique Transitoire (AIT) (27) ; 34 % pour le SAHOS léger chez les patients diabétiques mal équilibrés (28).

D’après l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), l’incidence du SAHOS augmente de façon quasiment linéaire en fonction de l’âge chez l’adulte : 7,9 % des 20-44 ans ; 19,7 % des 45-64 ans et 30,5 % des plus de 65 ans (29). En consultation de médecine générale, un patient sur vingt-cinq est susceptible d’être atteint d’un SAHOS. Un médecin généraliste reçoit donc en moyenne un patient apnéique par jour dans son cabinet (3). D’après l’étude en population française de N. Meslier (18), une exploration du sommeil dans le seul domaine du SAHOS devrait être réalisée chez au moins 7,5 % des personnes âgées de 30 à 70 ans.

En tenant compte du vieillissement de la population et de l’augmentation de la prévalence de l’obésité, il est à prévoir une augmentation significative du nombre de cas de SAHOS dans les années à venir, faisant de cette pathologie un problème majeur de santé publique avec des répercussions socio-économiques importantes. Une étude de 2019 (30) a estimé à près d’1 milliard le nombre de personnes âgées de 30 à 69 ans atteintes de SAHOS dans le monde, avec 425 millions de personnes présentant un SAHOS modéré ou sévère. Selon plusieurs travaux, le SAHOS serait encore largement sous-diagnostiqué. En 1997, Young retrouvait que 93 % des femmes et 82 % des hommes ayant un IAH ≥ 15/h n’étaient pas diagnostiqués (31). Des études ont évalué le coût économique lié à l’absence de diagnostic et de traitement du SAHOS aux Etats-Unis. En France, ces données ne sont pas aisément accessibles. En 2015, aux Etats-Unis, le coût économique du SAHOS non diagnostiqué était estimé à 150 milliards de dollars. Le traitement de chaque patient américain atteint de SAHOS permettrait une économie annuelle de 100 milliards de dollars .

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Table des matières

Introduction
Définitions et rappels
1. Généralités sur le Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil
1.1. Historique
1.2. Définitions
1.3. Présentation clinique
1.4. Epidémiologie
1.5. Facteurs de risque du SAHOS
1.6. Complications du SAHOS
1.7. Moyens de dépistage du SAHOS
1.8. Méthodes de diagnostic du SAHOS
1.9. Thérapeutiques
2. Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil et qualité de vie
2.1. Définition de la qualité de vie
2.2. Définition de la qualité de vie liée à la santé
2.3. Différents outils pour mesurer la qualité de vie liée à la santé
3. Question de recherche
Matériel et méthode
1. Description de l’étude
1.1. Objectif de l’étude
1.2. Le questionnaire
1.3. Critères d’inclusion et critères d’exclusion
2. Déroulement de l’étude
2.1. Modalités de recueil des données
2.2. Analyse des données
2.3. Considérations éthiques et réglementaires
2.4. Recherches bibliographiques
Résultats
1. Description de la population étudiée
1.1. Caractéristiques de la population étudiée
1.2. Questionnaire d’Angers de la population étudiée
1.3. Traitements de la population étudiée
2. Analyse principale : une amélioration de la qualité de vie ?
2.1. Comparabilité du groupe des PDV et du groupe des non PDV
2.2. Analyse principale
2.3. Analyse de sensibilité
2.4. Analyse de chaque domaine du QSQ
Discussion
1. Forces de l’étude
1.1. Population étudiée
1.2. Analyse de sensibilité
2. Limites et biais de l’étude
2.1. Objet de l’étude
2.2. Méthodologie
2.3. Organisation au sein de la MSP de Neufchâtel-en-Bray
2.4. Questionnaire du Sommeil de Québec
2.5. Pandémie de Covid-19
2.6. Résultats
3. Qualité de vie liée à la santé comme critère de jugement principal : limites et voies d’améliorations
3.1. Mesures standardisées de la qualité de vie
3.2. Mesures individualisées de la qualité de vie : une meilleure approche ?
3.3. Déterminations et interprétations de la différence minimale cliniquement importante
4. Place du médecin généraliste
4.1. SAHOS : une prise en charge pluridisciplinaire en soins primaires
4.2. Approche de la qualité de vie en médecine générale
5. Perspectives pour l’avenir
5.1. Prise en charge du SAHOS
5.2. Formation des professionnels de santé
5.3. Prévention de l’obésité
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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