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Dรฉfinition des radicaux libres
Lโoxygรจne est un รฉlรฉment essentiel pour les organismes multicellulaires parce quโil permet de produire de lโรฉnergie en oxydant la matiรจre organique. Mais nos cellules convertissent une partie de cet oxygรจne en mรฉtabolites toxiques, nommรฉs radicaux libres (Meziti, 2007). Selon la dรฉfinition proposรฉe par Goudable et al. (1997), un radical libre est une espรจce chimique, molรฉcule, morceau de molรฉcule ou simple atome, capable d’avoir une existence indรฉpendante (ยซ libreยป) en contenant un ou plusieurs รฉlectrons cรฉlibataires (รฉlectron non appariรฉ sur une orbitale).
Cela lui confรจre une grande rรฉactivitรฉ donc une demi-vie trรจs courte. En effet, ce radical libre aura toujours tendance ร remplir son orbitale en captant un รฉlectron pour devenir plus stable : il va donc se rรฉduire en oxydant un autre composรฉ.
Les sources de radicaux libres
Origine endogรจne
Les radicaux libres sont produits par divers mรฉcanismes physiologiques, la plupart des radicaux libres se forment au cours du mรฉtabolisme de lโoxygรจne (rรฉduction de l’oxygรจne molรฉculaire en eau) dans les mitochondries. Le passage dโune molรฉcule dโoxygรจne ร deux molรฉcules dโeau nรฉcessite lโaction de quatre รฉlectrons selon lโรฉquation suivante : O2 + 4 e- + 4 H+ 2 H2O
Cependant, et jusquโร 5 % des cas, on peut assister ร une rรฉduction incomplรจte de lโoxygรจne en eau. Cette rรฉduction incomplรจte aboutit ร la production de lโoxygรจne singulet (1O2) mais surtout de lโanion superoxyde (O2.-). La dismutation de O2.-va donner naissance au peroxyde d’hydrogรฉne (H2O2) puis indirectement au radical hydroxyl (OH.) (Valko et al., 2006).
๏ Radical superoxyde
Dans lโorganisme une partie de lโoxygรจne molรฉculaire peut capter de maniรจre univalente et sรฉquentielle un รฉlectron conduisant alors ร la formation du chef de file des espรจces oxygรฉnรฉes rรฉactives : lโanion superoxyde O2 + e- O2.- (Koechlin-Ramonatxo, 2006).
๏ Peroxyde dโhydrogรจne
Le Peroxyde dโhydrogรจne H2O2 nโest pas un radical libre mais peut รชtre formรฉ secondairement ร la dismutation de O2.- par la superoxyde-dismutase ou produit par rรฉduction bivalente de lโoxygรจne grรขce ร un grand nombre de dรฉshydrogรฉnases, notamment lโacyl CoA dรฉshydrogรฉnase, la NADH dรฉshydrogรฉnase, la xanthine oxydase, lโuricase, la monoamine-oxydaseโฆetc (Jadot, 1994).
O2.-+ 2H+ H2O2 + O2
O2+ 2 e- + 2H+ H2O2
Le peroxyde dโhydrogรจne (eau oxygรฉnรฉe) est รฉgalement un agent oxydant trรจs rรฉactif; cโest pour cela quโon lโutilise souvent comme dรฉsinfectant et comme agent de blanchiment. Sโil nโest pas rapidement dรฉtruit, il peut se dรฉcomposer et produire des radicaux hydroxyles qui sโattaquent aux macromolรฉcules de la cellule (Karp, 2010).
๏ Radical hydroxyle
Il peut รชtre produit ร la suite de diverses rรฉactions.
Nous en citerons deux ร titre dโexemple :
– la rรฉaction dโHaber-Weiss :
O2.- + H2O2 OH. + OHโ + O2
– la rรฉaction de Fenton :
Fe2++ H2O2 Fe3+ + OHโ + OH. (Pelletier et al., 2004).
Le radical hydroxyle possรจde une trรจs grande rรฉactivitรฉ dans les milieux biologiques, pouvant se ยซ combiner ยป avec de nombreuses molรฉcules avec une constante de vitesse de lโordre de 109 ร 1010 M-1.s-1.
Il est capable de rรฉagir avec presque tous les composants cellulaires par รฉchange dโรฉlectron, addition sur les doubles liaisons ou arrachement dโun atome dโhydrogรจne, cโest un oxydant trรจs puissant, constituant certainement le radical libre le plus toxique en biologie et serait ร lโorigine de la production des radicaux libres ยซ secondaires ยป, suite ร sa rรฉaction avec diffรฉrents composรฉs cellulaires (Lacolley, 2007).
Origine exogรจne
Lโenvironnement et le mode de vie sont รฉgalement responsables de la crรฉation et de lโaccumulation de radicaux libres dans lโorganisme. Ces facteurs environnementaux incluant des agents cancรฉrogรจnes non-gรฉnotoxiques peuvent directement, ou indirectement, รชtre impliquรฉs dans la gรฉnรฉration de radicaux libres (xรฉnobiotiques, activation des leucocytes…).
Les rayonnements UV induisent la synthรจse de O2.-, OH.,1O2 et dโH2O2 lโintermรฉdiaire dโagents photo sensibilisants (Sumaya Martinez, 2004).
Lโoxyde dโazote (NO) et le dioxyde dโazote (NO2) prรฉsents dans notre mode de vie (tabagisme, radiations ionisantes, champs รฉlectriques, polluants industriels..), une alimentation riche en graisses saturรฉes et en sucre, les consommation dโalcool sont autant dโรฉlรฉments favorisant la genรจse de radicaux libres (Mena et al., 2009).
Rรดles des radicaux libres
Le paradoxe des radicaux libres en biologie est quโils constituent des espรจces extrรชmement dangereuses, susceptibles d’engendrer un nombre considรฉrable de maladies, tout en รฉtant des espรจces indispensables ร la vie.
Ils remplissent en effet de trรจs nombreuses fonctions utiles qui ร part la phagocytose, ont รฉtรฉ dรฉcouvertes rรฉcemment.
Les radicaux libres participent au fonctionnement de certaines enzymes, ร la transduction de signaux cellulaires, ร la dรฉfense immunitaire contre les agents pathogรจnes, ร la destruction par apoptose des cellules tumorales, ร la rรฉgulation de la dilatation capillaire, au fonctionnement de certains neurones et notamment ceux de la mรฉmoire, ร la fรฉcondation de l’ovule, ร la rรฉgulation des gรจnes (Favier, 2003), ร la production รฉnergรฉtique, au rรจglement de la croissance des cellules et ร la signalisation intracellulaire (Ardestani et al., 2007).
Pathologies impliquant des mรฉtabolites rรฉactifs dโoxygรจne:
Pendant longtemps, la formation des radicaux libres et le dรฉveloppement du stress oxydatif dans la vie des organismes ont รฉtรฉ considรฉrรฉ comme des รฉvรฉnements exclusivement destructeurs, menant ร divers effets physiopathologiques. En effet, de nombreuses รฉtudes ont montrรฉ que le dรฉveloppement de plusieurs maladies est associรฉ ร la surproduction de radicaux libres (Amzall, 2010).
La plupart des maladies induites par le stress oxydant apparaissent avec l’รขge, car le vieillissement diminue les dรฉfenses anti-oxydantes et augmente la production mitochondriale de radicaux. En faisant apparaรฎtre des molรฉcules biologiques anormales et en sur-exprimant certains gรจnes, le stress oxydant sera la principale cause initiale de plusieurs maladies: cancers, cataracte, sclรฉrose latรฉrale amyotrophique, syndrome de dรฉtresse respiratoire aigu, ลdรจme pulmonaire, vieillissement accรฉlรฉrรฉโฆ (Atti, 2014).
Le stress oxydant est aussi un des facteurs potentialisant l’apparition de maladies plurifactorielles tels que le diabรจte, la maladie d’Alzheimer, les rhumatismes et les maladies cardiovasculaires (Favier, 2003).
Les antioxydants:
Dรฉfinition:
En conditions normales, le mรฉtabolisme aรฉrobique chez les mammifรจres gรฉnรจre des substances rรฉactives de lโoxygรจne, lesquelles sont susceptibles de crรฉer dโimportants prรฉjudices ร lโorganisme. Le stress oxydatif est impliquรฉ dans un large spectre de maladies qui ont un impact รฉnorme sur la santรฉ des populations. Il est souvent initiรฉ et propagรฉ par une surproduction dโO2.- et de H2O2 et par leur conversion en de puissants oxydants qui sont trรจs dommageables pour les cellules. Cependant, en guise de protection, les cellules possรจdent des mรฉcanismes de dรฉfense endogรจnes enzymatiques et non-enzymatiques qui, de maniรจre gรฉnรฉrale, suffisent ร renverser le stress oxydant rรฉsultant du mรฉtabolisme aรฉrobique et que lโon appelle antioxydants. Les antioxydants ont comme principal rรดle de neutraliser et de dรฉgrader les radicaux libres toxiques pour les tissus. Les antioxydants sont dรฉfinis par Halliwell (1999) comme ยซ toute substance qui, en faible concentration par rapport au substrat susceptible dโรชtre oxydรฉ, prรฉvient ou ralentit lโoxydation de ce substrat ยป. Les antioxydants sont donc des molรฉcules qui peuvent prรฉvenir la formation des ERO, ou qui peuvent rรฉagir avec ces derniers pour les neutraliser.
En guise de protection, lโorganisme possรจde des mรฉcanismes de dรฉfense endogรจnes enzymatiques et non-enzymatiques ainsi que des systรจmes de protection exogรจnes.
Antioxydants endogรจnes
Antioxydants enzymatiques
๏ La superoxyde dismutase (SOD)
Elle catalyse la dismutation de lโanion superoxyde en peroxyde dโhydrogรจne et en oxygรจne molรฉculaire 2O2.-+2H+ SOD H2O2+O2
Elles constituent une premiรจre ligne de dรฉfense trรจs efficace en empรชchant l’accumulation cellulaire de superoxyde.
๏ La catalase
Essentiellement prรฉsente dans les peroxysomes et dans les รฉrythrocytes, la catalase est capable de transformer le peroxyde dโhydrogรจne en eau et en oxygรจne molรฉculaire mais leur rรดle est trรจs important surtout en prรฉsence dโions ferreux (Lindau – Sehpard et Shaffer, 1993). 2H2O2 CAT O2+2H2O
๏ La glutathion peroxydase (GPX)
Les glutathions peroxydases sont localisรฉes dans le cytosol et dans les mitochondries. Le rรดle de la glutathion peroxydase (GPx) est de rรฉduire dโune part le peroxyde d’hydrogรจne en molรฉcule dโeau, et dโautre part les hydroperoxydes organiques (ROOH) en alcools (Atti, 2014).
Cette enzyme lutte contre les radicaux libres qui, sโils sont en trop grand nombre, vont attaquer et dรฉtruire lโADN (Lah, 2014).
Antioxydants non enzymatiques
Ces types dโantioxydants possรจdent un avantage considรฉrable par rapport aux antioxydants enzymatiques. Du fait de leur petite taille, ils peuvent en effet pรฉnรฉtrer facilement au cลur des cellules et se localiser ร proximitรฉ des cibles biologiques. Ils regroupent un grand nombre de substances hydrophiles ou lipophiles et ils sont produits par l’organisme au cours de processus biosynthรฉtiques.
๏ La transferrine ou sidรฉrophiline et la lactoferrine
Elles exercent leurs effets protecteurs en complexant le fer, lโempรชchant ainsi de catalyser la formation du OHโข (Diop, 2013).
๏ La cรฉruloplasmine
Elle agit en transportant le cuivre et en neutralisant lโanion superoxyde. Elle catalyse รฉgalement lโoxydation du fer ferreux en fer ferrique sans libรฉration de radicaux libres oxygรฉnรฉs intermรฉdiaires (Niang, 2014).
๏ Lโalbumine
Elle se combine au cuivre et empรชche la formation du radical hydroxyle (OH.). Cโest รฉgalement un piรฉgeur de lโacide hypochloreux (HClO), un oxydant produit par la myรฉloperoxydase au cours de la phagocytose (Niang, 2014).
๏ Lโhaptoglobine et lโhรฉmopexine
Elles auraient des propriรฉtรฉs antioxydantes par fixation de lโhรฉmoglobine et de lโhรจme qui sont porteuses de fer quโelles peuvent libรฉrer et donc initier des rรฉactions telle que la lipoperoxydation (Guรจye, 2010).
๏ La bilirubine
C’est le produit final du mรฉtabolisme de l’hรจme. La bilirubine peut inhiber efficacement la peroxydation lipidique via un mรฉcanisme qui s’apparenterait ร celui de l’alpha-tocophรฉrol.
Elle est capable de piรฉger les radicaux peroxyles, lโoxygรจne singulet. Elle protรจge ainsi lโalbumine et les acides gras liรฉs ร lโalbumine des attaques radicalaires (Diop, 2013).
๏ Lโacide urique
Il inhibe la lipoperoxydation en fixant le fer et le cuivre. Cโest รฉgalement un piรฉgeur du radical peroxyde et de lโacide hypochloreux (Niang, 2013). A des concentrations physiologiques, il prรฉsente une activitรฉ antioxydante soutenue vis-ร -vis des radicaux hydrosolubles.
Antioxydants exogรจnes
Acide ascorbique (vitamine C)
La vitamine C ou acide ascorbique (figure 10) est une vitamine hydrosoluble, sensible ร la chaleur, aux ultraviolets et ร lโoxygรจne. Aprรจs ingestion, elle passe rapidement dans le sang puis diffuse de faรงon variable dans tous les tissus. Un apport quotidien minimal dโorigine alimentaire est donc nรฉcessaire, celui-ci provient essentiellement des fruits et lรฉgumes frais.
Lโacide L-ascorbique est considรฉrรฉ comme le plus important antioxydant dans les fluides extracellulaires. Cโest un piรฉgeur trรจs efficace des ions superoxydes O2.-, du peroxyde dโhydrogรจne H2O2, des radicaux hydroxyles HOโข, et de lโoxygรจne singlet 1O2. La vitamine C protรจge ainsi les biomembranes et les lipoprotรฉines (Atti, 2014).
La vitamine E (ou ฮฑ-tocophรฉrol)
Lโฮฑ-tocophรฉrol illustrรฉe par la figure 11 est le principal antioxydant contenu dans les LDL. La vitamine E interrompt la chaรฎne de propagation radicalaire dans les membranes en limitant la peroxydation des acides gras polyinsaturรฉs (Diattara, 2014).
La vitamine E regroupe de nombreux composants, les ฮฑ, ฮฒ, ฮณ et ฮด tocophรฉrols et tocotriรฉnols (Ohrvall et al., 1996).
En protรฉgeant ainsi les cellules contre les dommages associรฉs aux radicaux libres, la vitamine E prolonge la vie cellulaire tout en ralentissant le processus de vieillissement. Lโฮฑ-tocophรฉrol a รฉtรฉ largement รฉtudiรฉe comme complรฉment alimentaire potentiellement prรฉventive dans les maladies cardiovasculaires.
Il joue un rรดle dans l’attรฉnuation du stress oxydatif, dans les symptรดmes des maladies neuro dรฉgรฉnรฉratives, et en particulier dans la maladie dโAlzheimer (Annahรกzi et al., 2007). La vitamine E joue un rรดle important dans l’agrรฉgation de la ฮฒ- amyloรฏde (Aฮฒ), d’ailleurs, les donnรฉes cliniques ont prouvรฉ que les patients d’Alzheimer obtiennent des avantages remarquables au traitement par la vitamine E.
Les Carotรฉnoรฏdes
Les carotรฉnoรฏdes sont des pigments fabriquรฉs par les vรฉgรฉtaux. Les plus importants sont le bรชta-carotรจne, lโalpha-carotรจne, la lutรฉine, la zรฉaxanthine et le lycopรจne. Ce sont eux qui donnent aux fruits et lรฉgumes des couleurs orange, rouge, jauneโฆ. Leur fonction essentielle est de protรฉger les plantes. La plupart des carotรฉnoรฏdes ont une propriรฉtรฉ antioxydante (Causse, 2005).
Comme ils le font pour les plantes, ils ont des effets bรฉnรฉfiques sur notre santรฉ. Ce sont d’excellents piรฉgeurs d’espรจces radicalaires particuliรจrement vis-ร -vis de la lipoperoxydation des phospholipides membranaires grรขce ร leurs structures (Packer et al., 1981).
Les oligoรฉlรฉments
Le cuivre, le zinc, le manganรจse, le sรฉlรฉnium et le fer sont des mรฉtaux essentiels dans la dรฉfense contre le stress oxydant. Ces oligoรฉlรฉments jouent le rรดle de cofacteur pour maintenir lโactivitรฉ catalytique des enzymes antioxydantes
Ainsi, la SOD mitochondriale a besoin de manganรจse, la SOD cytosolique de cuivre et de zinc, la catalase de fer et la GPx de sรฉlรฉnium.
Le sรฉlรฉnium
Le sรฉlรฉnium est un micronutriment et un oligo-รฉlรฉment. Il a des propriรฉtรฉs anti inflammatoires et anti-oxydantes. Il est indispensable au maintien de lโintรฉgritรฉ des membranes cellulaires. En outre, le sรฉlรฉnium est un constituant de la glutathion peroxydase qui est une puissante enzyme anti-oxydante semblable ร la vitamine E. Ceci est ร lโorigine de son pouvoir protecteur contre le cancer (Bousso, 2010). Une carence en sรฉlรฉnium peut entraรฎner un stress oxydatif.
Le zinc (Zn)
Le rรดle antioxydant du zinc passe par diffรฉrents mรฉcanismes :
– protection contre la diminution de concentration de la vitamine E,
– stabilisation de la structure membranaire,
– limitation de la production endogรจne de radicaux libres,
– participation ร la structure et ร la fonction de lโenzyme extracellulaire ร activitรฉ
antioxydante qui est la superoxyde dismutase,
-participation au maintien de la concentration tissulaire en mรฉtallothionine, molรฉcule potentiellement capable de piรฉger les radicaux libres.
Le cuivre
Le cuivre est un oligo-รฉlรฉment qui participe au maintien des systรจmes de dรฉfenses antioxydantes dans lโorganisme (Bousso, 2010).
Les polyphรฉnols
Les polyphรฉnols suscitent depuis une dizaine dโannรฉe un intรฉrรชt croissant de la part des nutritionnistes, des industriels de lโagro-alimentaire et des consommateurs. Une des raisons principales est la reconnaissance de leurs propriรฉtรฉs antioxydantes et ainsi leur implication probable dans la prรฉvention des diverses pathologies associรฉes au stress oxydant. Un trรจs grand nombre de donnรฉes expรฉrimentales plaide aujourdโhui en faveur de leur implication dans la prรฉvention des maladies dรฉgรฉnรฉratives telles que les cancers, les maladies cardio-vasculaires, lโostรฉoporose ou les maladies inflammatoires (Rock, 2003). Les plus reprรฉsentรฉs sont les anthocyanes, les flavonoรฏdes et les tanins (Boizot et Charpentier, 2006).
Les antioxydants synthรฉtiques
Dans lโindustrie alimentaire, les antioxydants synthรฉtiques tels que le butylhydroxyanisole (BHA), le butylhydroxytoluรจne (BHT), le gallate propylรฉe (PG) et le tรฉtrabutylhydroquinone (TBHQ) sont largement utilisรฉs parce quโils sont efficaces et moins chers que les antioxydants naturels. Cependant, leur sรฉcuritรฉ est trรจs discutรฉe, il a รฉtรฉ montrรฉ que ces antioxydants de synthรจse pouvaient รชtre toxiques. En effet, le BHA convertirait certains produits ingรฉrรฉs en substances toxiques ou carcinogรจnes en augmentant la sรฉcrรฉtion des enzymes microsomales du foie et des organes extra hรฉpatiques (Barlow, 1990). Le BHT prรฉsenterait des effets carcinogรจnes chez le rat (Ito et al., 1985). Pour une utilisation pratique, les antioxydants doivent remplir les conditions suivantes : ils ne doivent pas รชtre toxiques, ils doivent รชtre hautement actifs ร de faibles concentrations (0,01-0,02%) (Bauer et al., 2010).
LES DIFFERENTES METHODES DโETUDE DE LโACTIVITE ANTIOXYDANTE
Les mรฉthodes dโรฉvaluation du caractรจre antioxydant peuvent รชtre qualitatives ou quantitatives. Les mรฉthodes qualitatives utilisรฉes pour rechercher lโactivitรฉ antioxydante de composรฉs font intervenir en gรฉnรฉral la coloration ou la dรฉcoloration (Li et al., 1999). Ce sont principalement des mรฉthodes dites โdโinhibitionโ dans lesquelles une espรจce chimique capable de gรฉnรฉrer des radicaux libres est utilisรฉe avec une substance capable de dรฉtecter ces espรจces. Lโรฉchantillon dont on souhaite mesurer le pouvoir antioxydant est capable dโinhiber la gรฉnรฉration des radicaux.
Dโaprรจs Blois (1958), il existe diffรฉrentes mรฉthodes pour dรฉterminer le potentiel antioxydant des produits alimentaires, actifs, ingrรฉdients, etc. Deux types dโanalyses que nous avons utilisรฉs dans nos travaux peuvent รชtre retenus : le test au DPPH (2,2-diphรฉnyl-1-picryl-hydrazyl) et le test FRAP (Ferric Reducing Antioxidant Power).
Les antioxydants peuvent rรฉduire les radicaux par deux mรฉcanismes : par transfert dโรฉlectron ou par transfert dโatome dโhydrogรจne. La mรฉthode DPPH joue sur le transfert dโun atome dโhydrogรจne alors que la mรฉthode FRAP joue sur le transfert dโรฉlectron singulet.
La mรฉthode au DPPHโข
La mรฉthode est basรฉe sur la dรฉgradation du radical DPPH.. Un antioxydant aura la capacitรฉ de donner un hydrogรจne au radical synthรฉtique DPPH.de coloration violette pour le stabiliser en DPPHH de coloration jaune-verte.
La mesure de la dรฉcroissance de la coloration violette au bout de 30 minutes permet de dรฉterminer la CI50 (Concentration inhibitrice ร 50%), la CE50 (Concentration efficace en antioxydant nรฉcessaire pour faire rรฉduire de 50% la quantitรฉ initiale de DPPH). Des comparaisons de CE50 peuvent รชtre rรฉalisรฉes et le rรฉsultat est dรฉpendant de la concentration en DPPH initiale.
Principe :
Le radical 2,2-diphรฉnyl-1-piccryl-hydrazyl (DPPH.) fut lโun des premiers radicaux utilisรฉs pour รฉtudier la relation structure/activitรฉ antioxydante des composรฉs phรฉnoliques (Blois, 1958). La stabilitรฉ du radical DPPH. (2,2-diphรฉnyl-
1-Picryl-Hydrazyl) rรฉsulte de la dรฉlocalisation importante de lโรฉlectron cรฉlibataire sur la totalitรฉ de la molรฉcule empรชchant ainsi la dimรฉrisation de se produire comme cโest souvent le cas pour les autres radicaux. Dโautre part, cette dรฉlocalisation est ร lโorigine de la coloration violette en solution รฉthanolique ou mรฉthanolique caractรฉrisรฉe par une bande dโabsorption dans le visible ร 517 nm. Lโaddition du
radical DPPH. ร une solution รฉthanolique (ou mรฉthanolique) contenant un composรฉ potentiellement antioxydant et pouvant cรฉder un atome dโhydrogรจne, entraรฎne une diminution ou une disparition de la coloration violette caractรฉristique de lโapparition de la forme rรฉduite du DPPH. Cette dรฉcoloration peut รชtre suivie par spectrophotomรฉtrie en mesurant la diminution de lโabsorbance ร 517 nm (Wade, 2013).
La mรฉthode FRAP (Ferric Reducing Antioxydant Power)
La mรฉthode est basรฉe sur la rรฉaction de rรฉduction de lโion ferrique (Fe3+) dans le complexe ferrocyanure de potassium en ion ferreux (Fe2+). La rรฉaction est rรฉvรฉlรฉe par le virement de la couleur jaune du fer ferrique en couleur bleu vert du fer ferreux. Lโintensitรฉ de cette coloration est mesurรฉe par spectrophotomรฉtrie ร 700 nm (Attou, 2011).
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : BIBLIOGRAPHIE
I.PRESENTATION DE Syzygium aromaticum (L.) Merr. et L.M. Perry(Myrtaceae)
I.1. Systรฉmatique
I.2.Synonymies
I.3. Diffรฉrentes appellations
I.4. Rรฉpartition gรฉographique
I.5. Description botanique
I.6. La culture du giroflier
I.7. Composition chimique
I.8. propriรฉtรฉs pharmacologiques
I.8.1. Activitรฉ antifongique
I.8.2. Activitรฉ antivirale
I.8.3. Activitรฉ anticancรฉreuse
I.8.4. Activitรฉ antioxydante
I.8.5. Activitรฉ hypocholestรฉrolรฉmiante
I.8.6. Activitรฉ antibactรฉrienne et anesthรฉsique en dentisterie
I.8.7. Activitรฉ acaricide
I.8.8. Stimulant gรฉnรฉral
I.9. Toxicitรฉ des huiles essentielles du giroflier
I.9.1.Toxicitรฉ aigรผe :
I.9.2.Toxicitรฉ chronique :
I.10. Spรฉcialitรฉs contenant des clous de girofle
I.11.Domaine dโutilisation
I.11.1.En odontologie
I.11.3. En industrie alimentaire
II. GENERALITES SUR LE STRESS OXYDATIF ET LES ANTIOXYDANTS
II.1. Le stress oxydatif
II.1.1.Dรฉfinition des radicaux libres
II.1.2. Les sources de radicaux libres
II.1.2.1. Origine endogรจne
II.1.2.2. Origine exogรจne
II.1.3. Rรดles des radicaux libres
II.1.4. Pathologies impliquant des mรฉtabolites rรฉactifs dโoxygรจne:
II.2. Les antioxydants:
II.2.1. Dรฉfinition:
II.2.2. Antioxydants endogรจnes
II.2.2.1. Antioxydants enzymatiques
II.2.2.2. Antioxydants non enzymatiques
II.2.3.Antioxydants exogรจnes
II.2.3.1. Acide ascorbique (vitamine C)
II.2.3.2. La vitamine E (ou ฮฑ-tocophรฉrol)
II.2.3.3. Les Carotรฉnoรฏdes
II.2.3.4. Les oligoรฉlรฉments
II.2.3.5. Les polyphรฉnols
II.2.4. Les antioxydants synthรฉtiques
III. LES DIFFERENTES METHODES DโETUDE DE LโACTIVITE ANTIOXYDANTE
III.1. La mรฉthode au DPPH
III.2. La mรฉthode FRAP (Ferric Reducing Antioxydant Power)
DEUXIEME PARTIE :
I. MATERIEL ET METHODES
I.1 Matรฉriel et rรฉactifs
I.1.1. Matรฉriel vรฉgรฉtal
I.1.2.Matรฉriel de laboratoire et rรฉactifs utilisรฉs
I.2.Mรฉthodes dโรฉtudes
I.2.1.Obtention des diffรฉrents extraits
I.2.2.Screening chimique
I.2.2.1. Recherche des hรฉtรฉrosides flavoniques
I.2.2.2. Recherche des Alcaloรฏdes
I.2.2.3. Recherche des tanins
I.2.2.4.Recherche des Hรฉtรฉrosides Anthracรฉniques
I.2.2.5. Recherche des saponosides
I.2.2.6. Recherche des Hรฉtรฉrosides Cardiotoniques
I.2.3.ACTIVITE ANTIOXYDANTE
I.2.3.1.Mรฉthode au DPPH
I.2.3.2. Mรฉthode FRAP
I.2.4. Expression des rรฉsultats
I.2.4.1. Mรฉthode au DPPH
I.2.4.2. Mรฉthode FRAP
I.2.4.3.Analyses statistiques
II. RESULTATS ET DISCUSSION
II.1 Rรฉsultats
II.1.1 Extraction
II.1.2. Screening chimique
II.1.3.Activitรฉ antioxydante
II.1.3.1.Mรฉthode au DPPH
II.1.3.1.2. Concentrations inhibitrice ร 50% (CI50), Concentration efficace ร 50% (CE50) et Pouvoir anti radicalaire (PA)
II.1.3.2. Mรฉthode FRAP
II.2. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES
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