Généralités sur le sorgho
Importance du sorgho au Burkina Faso
Le sorgho constitue un aliment de base au Burkina Faso (Clerget, 2004). Environ 3,5 millions d’hectares sont cultivés, soit un tiers des surfaces cultivables au Burkina Faso. 88% des surfaces agricoles sont emblavées en céréales (mil, sorgho et maïs), cultures qui représentent 70% de l’alimentation burkinabé (FIAB, 2001). De même le sorgho constitue une culture résistante à la sécheresse (OMS/FAO, 2012). Physiologiquement et génétiquement, le sorgho est une culture qui répond au défi du changement climatique. Enfin, la valeur nutritionnelle du sorgho en acides aminés et minéraux essentiels est bien supérieure à celle des plantes à tubercule, et légèrement meilleure que celle du riz (DPSAA, 2011).
Contraintes liées à la culture du sorgho au Burkina Faso
Dans les pays d’Afrique subsaharienne comme le Burkina Faso, les engrais minéraux sont très peu utilisés à cause de leurs coûts élevés par rapport aux faibles revenus des producteurs. Ce faible apport d’engrais est aussi limité aux cultures de rente et aux cultures irriguées qui bénéficient des subventions et des crédits octroyés (Traore, 2016). Ainsi la culture du sorgho reçoit très peu d’apport d’engrais dans les systèmes de production au Burkina Faso malgré qu’il constitue la principale culture céréalière. En plus il est cultivé sur des sols marginalisés à cause de sa faible valeur économique aux yeux des producteurs et de sa capacité à résister à la sécheresse. En plus sa production est confrontée à d’autres problèmes comme les attaques des agents pathogènes causant des maladies (fonte de semi, anthracnose, charbon…), les mauvaises herbes et les parasites (Striga hermonthica). Face à ces contraintes, la production du sorgho connait une baisse dans certaines zones du pays. Clerget (2004) avait constaté dans la zone cotonnière proche de Bobo -Dioulasso que le maïs a pris le pas sur le sorgho. Du reste, les rendements en sorgho sont faibles et l’augmentation de la production est essentiellement due à l’extension des surfaces emblavées (OMS/FAO, 2012). Pourtant il existe des techniques culturales appropriées telles que la rotation légumineuse-céréale, l’utilisation de la fumure organique, l’application des techniques de CES/DRS et l’existence des variétés améliorées de sorgho plus productives que les variétés locales plus produites.
Importance des légumineuses sur la fertilité du sol
Les légumineuses possèdent une propriété particulière; celle de capture d’azote atmosphérique et de le fixer dans des nodosités situées sur des racines, grâce à des bactéries du genre rhizobium. Ce qui leur donne trois grandes qualités : elles fournissent un fourrage riche en protéines, elles ne nécessitent pas de fertilisation azotée et procurent un effet améliorateur sur la fertilité du sol (César et Gouro, 2005). Les légumineuses utilisées en rotation ou en association dans les systèmes de culture, contribuent à améliorer les teneurs en azote dans le système, car les résidus des légumineuses sont plus riches en azote et contribuent à enrichir le sol en cet élément (LaRue et Patterson, 1981). Contrairement à l’application des engrais minéraux de synthèse, l’azote issu des légumineuses l’est sous forme organique, moins labile: la minéralisation des différents résidus végétaux laissés dans la parcelle qui rend l’azote disponible sous forme minérale (ammoniacale et nitrique) est un processus biologique dont la dynamique dépend des facteurs du milieu et est moins facile à maitriser que le pilotage des intrants (Shneider et Hygyhe, 2015).
Cajanus cajan
La plante s’adapte pratiquement à une gamme très variée de sols et seuls quelques traitements phytosanitaires mineurs s’avèrent nécessaires. La culture ne demande que des soins minima. Elle ne requiert ni labour, ni entretien, ni suivis. Au milieu de mauvaises herbes, elle arrive toujours à produire, contrairement aux autres légumineuses qui ne tolèrent pas les mauvaises herbes. La légumineuse s’adapte parfaitement à toutes les grandes associations culturales africaines et constitue un précédent cultural de choix. La culture peut servir de jachère améliorante et entrer dans les systèmes agro-forestiers avec l’avantage d’être plus facilement adoptée par les populations à cause de ses nombreux usages. En effet le pois d’angole fertilise et régénère les sols dégradés. Ainsi il est capable de fixer des quantités considérables d’azote surtout dans son jeune âge et à cause de son système racinaire puissant, la plante arrive à remonter les éléments nutritifs qui ont percolés (Niyonkuru, 2002).
La plante a une capacité exceptionnelle d’utiliser les fractions de phosphore peu disponibles et celles notamment liées aux oxydes de fer. Ensuite la plante rejette une masse considérable de feuilles qui, une fois décomposé, améliore la structure du sol et en assure une alimentation permanente (Niyonkuru, 2002). De même, Cajanus cajan peut être taillé régulièrement, ses branches constituent un mulch qui protège le sol contre le vent et l’érosion des pluies. Cela constitue un amendement organique pour le sol. La plante est capable d’explorer les horizons profonds et décompacter le sol (Gret, 2010) .
Mucuna deeringiana
C´est une légumineuse originaire de la Chine et de l’Inde orientale où elle a historiquement été cultivée en tant que légume vert. Ses fanes peuvent être utilisées pour la nutrition des animaux en complémentation du pâturage naturel ou à d’autres fourrages grossiers.
En plus de ces avantages, le Mucuna joue un rôle important dans la gestion de la fertilité des sols. En effet, en agriculture, le Mucuna permet de restaurer la fertilité des sols cultivés grâce à sa capacité de fixer l’azote de l’air (environ plus de 300 kg d’azote par hectare de culture en fonction du niveau de développement de la culture). Il peut jouer un rôle de protection du sol par sa couverture (à condition d’assurer une protection totale de la parcelle contre les animaux en divagation). Il permet de lutter contre l’érosion par effet de jaillissement des particules du sol et contre les mauvaises herbes telles le chiendent et le striga. De par sa production énorme de biomasse et la rapidité de décomposition, sa culture améliore la texture du sol (Aklamavo et Mensah, 1997).
Vigna unguiculata
Dans un système de rotation, le niébé joue un rôle important comme source d’azote pour les cultures céréalières (telles que le maïs, le mil et le sorgho), notamment dans les zones caractérisées par une faible fertilité du sol. Ses besoins en azote sont peu élevés; ses racines sont munies de nodosités peuplées de bactéries (Rhizobiums) qui contribuent à la fixation de l’azote atmosphérique (Dugje, 2009). Bado (2002) a montré que la quantité d’azote fixée par le niébé sur les sols ferrugineux tropicaux du Burkina Faso, varie de 50 à 115 kg d’azote /ha. Une étude similaire menée par Togoï (2006) a montré que cette fixation d’azote atmosphérique à des niveaux très élevés (70 à 350 kg/ha), augmente ainsi la fertilité des sols.
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Table des matières
Introduction
Chapitre I. Revue bibliographique
1.1. Généralités sur le sorgho
1.1.1. Importance du sorgho au Burkina Faso
1.1.2. Contraintes liées à la culture du sorgho au Burkina Faso
1.2. Importance des légumineuses sur la fertilité du sol
1.2.1. Cajanus cajan
1.2.2. Mucuna deeringiana
I.2.3. Vigna unguiculata
I.3. Notion sur l’effet précédent des légumineuses
I.4. Avantages de la rotation culturale
Chapitre II : Matériels et méthodes
2.1. Matériels
2.1.1. Site de l´étude
2.1.2. Matériel végétal utilisé
2.1.2.1. Sorgho (Sorghum bicolor)
2.1.2.2. Mucuna (Mucuna deeringiana)
2.1.2.3. Niébé (Vigna unguiculata 58-74)
2.1.2.4. Pois d’angole (Cajanus cajan)
2.2. Méthodes de conduite des essais
2.2.1. Dispositif expérimental
2.2.2. Conduite de la culture du sorgho
2.2.3. Récolte
2.2.4. Evaluation du taux de levée
2.2.5. Evaluation des composantes du rendement
2.2.6. Détermination des rendements
2.2.6.1. Rendements en grains
2.2.6.2. Rendements pailles des différents traitements
2.2.7. Détermination des paramètres du sol
2.2.8. Teneur de la paille de sorgho en éléments majeurs et en calcium
2.2.9. Analyse statistique
Chapitre III. Résultats/Discussion
3.1. Résultats
3.1.1. Arrière effet des précédents légumineuses sur les paramètres chimiques du sol après récolte du sorgho
3.1.2. Arrière effets des précédents légumineuses sur les paramètres chimiques du sol après deux années de culture consécutive du sorgho
3.1.3. Arrière effet des précédents légumineuses de trois ans sur les composantes de rendement du sorgho
3.1.4. Arrière effet des précédents légumineuses de deux et trois ans sur les composantes de rendements du sorgho
3.1.5. Arrière effet des précédents légumineuses de trois ans sur le rendement paille et le rapport grain/paille du sorgho
3.1.6. Arrière effet des précédents légumineuses sur le rendement paille et le rapport grain/paille du sorgho en 2015 et en 2016
3.1.7. Arrière effet des précédents légumineuses de trois ans sur la composition chimique de la paille du sorgho
3.1.8. Arrière effet des précédents légumineuses sur la composition chimique de la paille du sorgho après la deuxième année de culture
3.2. DISCUSSION
3.2.1. Impacts des précédents légumineuses de trois ans sur les paramètres chimiques du sol après la culture du sorgho
3.2.2. Impacts des précédents légumineuses de deux ans sur les paramètres chimiques du sol après deux années de culture continue du sorgho
3.2.3. Impacts des précédents légumineuses de trois ans sur les composantes de rendement du sorgho
3.2.4. Impacts des précédents légumineuses de deux et trois ans sur les composants de rendements du sorgho
3.2.5. Impacts des précédents légumineuses de trois ans sur le rendement paille et le rapport grain/paille du sorgho
3.2.6. Impacts des précédents légumineuses sur le rendement paille et le rapport grain/paille du sorgho en 2015 et en 2016
3.2.7. Impacts des précédents légumineuses de trois ans sur la composition chimique de la paille du sorgho
3.2.8. Impacts des précédents légumineuses de trois ans sur la composition chimique de la paille du sorgho après deux années de culture consécutive du sorgho
Conclusion
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