Généralités sur le savon

Evolution en Europe

Longtemps à l’état rudimentaire, la savonnerie a évolué très lentement. Petit à petit, on a utilisé la lessive des cendres à la place de la cendre entière ; puis on a substitué progressivement les graisses végétales et en particulier l’huile d’olive, aux suifs. Ensuite, on a utilisé la chaux pour augmenter la causticité des lessives. Les Gaulois semblent avoir été les premiers à fabriquer intentionnellement du savon, en mélangeant du suif de chèvre avec de la potasse de cendres de hêtres. Ils ont été suivis dans cette pratique par les Romains qui l’ont apprise après la conquête de la Gaule par Jules César. La fabrication de savon semble avoir connu un essor important au VIIIème siècle en Espagne et en Italie. Longtemps ces deux pays eurent la suprématie en matière de fabrication de savon car ces deux pays avaient des facilités d’approvisionnement en matières premières. C’est Colbert qui en introduisit la fabrication en France. La première manufacture fut créée à Toulon par édit royal. La réussite fut immédiate et d’autres manufactures furent construites à Marseille. A la fin du XVIIIème siècle, l’industrie marseillaise devait importer des matières premières de tout le bassin méditerranéen pour répondre à la demande.

Au XIVème et XVème siècles, le savon aurait été produit à une échelle commerciale en Italie, dans la ville de Savone, d’où proviennent peut-être les mots « savon », « sabon » et « jabon » qui sont respectivement les mots français, portugais et espagnol désignant le savon. En 1792, le chimiste Nicolas Leblanc parvint à extraire la soude du sel de mer de façon industrielle. Cette découverte a permis aux savonneries marseillaises de produire des savons de qualité plus constante tout en abaissant le prix de revient. Vers 1840, une nouvelle évolution fut l’utilisation progressive d’autres huiles que celle d’olive, permettant d’élargir la gamme des produits proposés. Quelques années plus tard, Michel Eugène Chevreul entreprit avec succès une recherche sur la constitution des graisses et des huiles. Il démontra que la production de savon était due à une réaction chimique qui impliquait la séparation initiale des acides gras et de la glycérine. Ces découvertes ont fourni au savonnier une source illimitée d’une de ses matières premières de base, la soude caustique.

Elles ont aussi placé l’industrie savonnière à un niveau scientifique, les savonniers étant alors en mesure de connaître la nature de la réaction chimique produisant le savon. De nos jours, le « Savon de Marseille  » reste une référence même si d’autres types de produits ont fait leur apparition. Les savons mous de potasse ont toujours existé, en parallèle aux savons durs. Plus répandus dans le Nord, ils étaient plutôt utilisés pour des applications professionnelles demandant à la fois une bonne détergence et une faible agressivité, pour l’industrie textile en particulier.

Développement en Afrique 

En Afrique aux temps précoloniaux, la fabrication de savon était une technologie indigène. C’était le cas aussi bien le cas au Ghana qu’à Madagascar bien avant l’arrivée respective des Portugais en 1482 et des Français en 1896. Si les Ghanéens préparaient du savon à partir de l’huile de palme brute, les Malgaches eux les faisaient à partir du suif de boeuf et tous deux utilisaient comme lessive de la potasse, extraite des cendres de bois.

Le savon issu de ce mélange était réputé d’avoir des propriétés dermatologiques très appréciées mais qui cependant présentait un aspect un peu mou et noirâtre et d’une odeur peu attrayante. La production et l’utilisation de ce savon de potasse se poursuivent dans les zones rurales ; mais rien n’a été fait pour produire un savon de « bonne qualité », acceptable pour les consommateurs urbains. Il est probable que la population rurale aime utiliser ce savon pour la toilette à cause de ses excellentes propriétés cosmétiques. Bien que ce savon soit très mou et qu’il soit d’ordinaire noir et cendreux, il est très doux et il a la propriété de rendre la peau plus claire, ce qui la rendu populaire chez les femmes qui préfèrent avoir le teint clair. Il est aussi utilisé pour des soins dermatologiques. Son emploi dans le traitement de la teigne et des inflammations est bien connu.

La production de ce type de savon de potasse a été freinée dans une certaine mesure par sa nature molle, sa durée de conservation limitée, et la difficulté de production de la potasse caustique (qui se fabrique à partir des cendres de coques du cacao, de la pelure de banane, etc.…) et/ou la pénurie de potasse sur le marché local. Il n’est donc pas surprenant que dans les pays d’Afrique au moment de la colonisation du pays, les savonniers indigènes abandonnaient rapidement la production de savon traditionnel pour celle du savon de lessive qui fut introduit par les colonisateurs et impliquait l’emploi de soude caustique importée. A Madagascar, il en est autrement car aujourd’hui encore on continue à produire du savon traditionnel même si le savon de lessive a largement substitué celui-ci dans les ménages malgaches.

Les graisses animales Généralement solides à température normale (sauf de nombreuses huiles d’animaux marins), elles sont très employées en savonnerie et c’est à partir des graisses animales qu’on a pu obtenir les premiers savons. Le suif Les suifs sont des graisses garnissant les cavités abdominales des ruminants, mais cette dénomination englobe également les graisses d’os. Ils sont d’aspect grumeleux et de point de fusion élevé.

En effet, ils contiennent plus de glycérides d’acides saturés (stéarique, palmitique) que de glycéride fluide (oléine) : l’acide stéarique ne fond que vers 70°C, les suifs usuels vers 42-46°C. La riches se en stéarine rend fermes et durables les savons empâtés avec des suifs. Ce groupe comprend : le suif de boeuf, de mouton, la graisse de cheval. Le suif de boeuf constitue la plus ancienne et l’unique matière grasse utilisée à Madagascar dans les savonneries traditionnelles pour la fabrication du « savony gasy ». Actuellement, il reste encore l’une des principales matières premières de la savonnerie car c’est une graisse très stable et dont la consistance permet d’obtenir des savons durs.

Du fait de l’élévation incessante du prix de la viande à Madagascar depuis quelques années, associé au fait que les bouchers ne classent plus les suifs parmi les abats mais les vendent au même titre que les autres parties de la viande, certains fabricants de savon mais surtout ceux qui fabriquent du « savony gasy » sont contraints d’abandonner leur activité ou du moins chercher un autre type d’huile en substitut car à un tel revient, la production ne serait plus rentable.

L’indice d’iode, L’indice d’iode, qui, par la quantité d’iode fixé, renseigne sur la proportion des acides non-saturés dans le corps gras. Il se définit comme la quantité en centigrammes d’iode absorbée par un gramme d’huile. Cet indice indique la présence d’acides insaturés dans l’huile ou la graisse. Plus l’indice est élevé, plus la proportion de ces acides est élevée et plus le savon issu de l’huile sera mou.

L’indice d’iode indique donc la fermeté du savon. L’indice le plus faible correspond au savon le plus dur. Cependant, l’emploi de cet indice dans la détermination de la fermeté du savon issu d’un mélange d’huiles n’est pas très fiable du fait qu’il ne donne aucune information relative à la nature des acides gras insaturés présents dans le mélange. Il ne suffit pas que l’indice d’iode de l’huile soit bas pour dire qu’il donnera un savon dur car cette fermeté dépend de la nature ainsi que de la proportion de ces acides insaturés dans l’huile.

La présence de stéarine et de palmitine rend les corps gras solides à la température ambiante. Plus grande est leur proportion, plus dur est le corps gras, et plus élevé est le point de fusion. Au cas où l’oléine serait le constituant majoritaire, le corps gras est liquide à la température normale. Au contraire, l’indice de saponification donne directement le poids moléculaire des acides gras présents dans le mélange et révèle donc la présence des acides saturés de poids moléculaire réduit. Plus l’indice de saponification de l’huile ou du mélange d’huile est élevé, plus il y a de molécule d’acides gras dans notre matière grasse, ce qui veut dire que le poids moléculaire moyen des acides gras présents est petit et qu’ils sont donc à courte chaîne. Pour cette raison, il est préférable de servir des deux constantes dans la sélection de l’huile qui convient à la fabrication de savon particulier. Cela fait appel à un autre coefficient que l’on appelle INS (Iodine- Number- Saponification)

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Table des matières

RESUME
INTRODUCTION
1- GENERALITES SUR LE SAVON
1.1- Historique et définition
1.1.1- Historique
1.1.1.1- Origine
1.1.1.2- Evolution en Europe
1.1.1.3- Développement en Afrique
1.1.2- Définition
1.1.2.1- Rappel sur la structure des corps gras
1.1.2.2- Chimie de la saponification
a)- Mécanisme de saponification
b)- Cinétique de la réaction
1.1.2.3- Définition et propriétés du savon
a)- Définition
b)- Propriétés du savon
c)- Structure moléculaire
d)- Mode d’action du savon
1.2- Les industries savonnières
1.2.1- Les matières premières dans la fabrication du savon
1.2.1.1- Les graisses et huiles
1.2.1.1.1- Les corps gras selon leur origine
a)- Les graisses animales
b)- Les huiles végétales
1.2.1.1.2- Importance en savonnerie des indices de constantes physiques ou chimique des graisses et huile
a)- L’indice de saponification
b)- L’indice d’iode
c)- Coefficient I.N.S
1.2.1.2- Les résines
1.2.1.3- Les alcalis
a)- La soude caustique
b)- La potasse caustique
1.2.1.4- Les matières d’agrégation
1.2.1.5- Les colorants et parfums
1.3- Les équipements nécessaires pour la fabrication de savon de ménage
1.3.1- Les matériels de base
1.3.2- Les accessoires
1.4- Les différents types de procédé
1.4.1- Procédé direct ou en une seule étape
1.4.2- Procédé en plusieurs étapes ou méthode marseillaise
1.5- Le contexte actuel des industries savonnières à Madagascar
1.6- Conclusion partielle
2- ETUDE TECHNIQUE DE LA PRODUCTION
2.1- Les conditions de faisabilité du projet
2.1.1- Les matières premières
2.1.2- Le marché
2.1.3- La main d’oeuvre
2.1.4- Les conditions géographiques
2.2- Essai de production
2.2.1- Définition de la taille de l’usine et la capacité de production
2.2.2- Procédé utilisé
2.2.2.1- Choix du procédé
2.2.2.2- Avantages et inconvénients du procédé choisi par rapport au procédé marseillais
2.3- Formulation de la matière première
2.3.1- Contraintes de la formulation
2.3.2- Etablissement de la formulation
2.4- Méthode
2.5- Préparation des réactants
2.5.1- Epuration de l’huile
2.5.2- Préparation de la lessive
2.5.2.1- Détermination de la quantité de soude à utiliser pour la saponification
2.5.2.2- Détermination de la quantité d’eau pour la saponification
2.6- Ligne de fabrication
2.7- Description des matériels
2.9- Description du processus
2.10- Plan de l’atelier
2.11- Caractéristique du produit fini
2.12- Les facteurs influençant la qualité du savon
2.12.1- Les caractéristiques mêmes des matières premières
a)- Huile
b)- Soude
2.12.2- Le pré traitement de l’huile
2.13- Les accidents de fabrication
2.13.1- Formation de « grumeaux huileux
2.13.2- Savon piquant
2.14- Les modifications post-production
2.14.1- Savon rance
2.14.2- Autres déformation
2.15 Conclusion partielle
3- ETUDE DE MARCHE
3.1- Matériels et méthode
3.1.1- Buts et objectifs
3.1.2- Méthodologie de l’étude
3.1.3- Echantillonnage
3.2- Mise en forme des données
3.2.1- Entretien avec les distributeurs (revendeurs)
3.2.1.1- Evaluation de l’importance de vente
a)- Savon mis sur le marché
b)- Les savons les plus vendus
c)- La quantité de savon vendu
d)- Motivation de la vente de savon
3.2.1.2- Evaluation des besoins et des exigences des distributeurs
3.2.1.3- Mode d’approvisionnement
3.2.1.4- Promotion et publicité
3.2.2- Entretien avec les consommateurs
3.2.2.1- Recensement des types de savon les plus utilisés
3.2.2.2- Evaluation de la consommation de savon
3.2.2.3- Les raisons du choix
a)- Pour les produits déjà existants
b)- Pour les nouveaux produits
3.2.2.4- Comportement des consommateurs
3.2.2.5- Evaluation des besoins et exigences des consommateurs
3.3- Démarche marketing : marketing mix
3.3.1- Produits
3.3.2- Prix
3.3.3- Placement (distribution)
3.3.4- Promotion (communication)
3.4- Conclusion partielle
4- FAISABILITE ECONOMIQUE ET FINANCIERE
4.1- Etude économique
4.1.1- Investissement
4.1.1.1- Structure et financement des investissements
4.1.1.2- Amortissement des investissement
4.1.2- Les charges
4.1.2.1- Matières premières et consommables
4.1.2.2- Les charges externes
4.1.2.3- Les impôts et taxes
4.1.2.4- Rémunération du personnel
4.1.3- Evaluation des recettes
4.1.4- Compte des résultats
4.2- Analyse de la rentabilité
4.2.1- VAN
4.2.2- Le taux de rentabilité interne TRI
4.2.3- Le délai de récupération du capital investi ou DRCI
4.3- Conclusion partielle

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