Généralités sur le paludisme et les plantes médicinales

Le paludisme constitue l’une des maladies parasitaires les plus importantes dans le monde. Il est causé par une infection due aux parasites protozoaires du genre Plasmodium. Cette parasitose est due au développement et à la multiplication, d’abord dans les hépatocytes, puis dans les hématies, de cinq espèces de sporozoaires qui sont Plasmodium falciparum, P. vivax, P. ovale, P. malariae et P. knowlesi. Parmi ces cinq espèces plasmodiales, P. falciparum est la plus pathogène. Cette espèce est responsable des formes sévères de la maladie avec des complications rénales, pulmonaires, cérébrales et hématologiques (anémies sévères). Cette maladie est transmise à l’homme par la piqûre de moustique femelle du genre Anopheles (Touré et al, 2004) à l’occasion d’un repas sanguin indispensable à la maturation des œufs.

Le rapport publié en 2011 par l’Organisation Mondiale de la Santé, montre que les taux de mortalité attribuables au paludisme, ont baissé depuis 2000, de plus de 25% au niveau mondial et de 33% dans le continent africain (OMS, 2011). Cependant, malgré cette baisse le paludisme demeure toujours un problème de santé publique dans le monde et plus particulièrement en Afrique Subsaharienne. Les estimations font état de 219 millions d’épisodes palustres dans le monde dont 80% dans la région Africaine, soit 175 millions de cas (OMS, 2012). Le nombre des décès dû au paludisme est estimé à 660 000 personnes dont 90% en Afrique (OMS, 2012). Une grande majorité de ces décès survient chez les jeunes enfants en Afrique notamment dans les zones rurales reculées très mal desservies en service de santé. A l’échelle mondiale, 86% des victimes du paludisme sont des enfants de moins de cinq ans (OMS, 2011). Les études ont montré que les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes sont les groupes les plus vulnérables (Abdullah et al, 2007 ; Brooker et al, 2007 ; Menendez et al, 2007). Les femmes enceintes infectées sont souvent asymptomatiques mais la parasitémie peut causer des anémies maternelles et diminuer le poids de l’enfant à la naissance (Dellicour et al, 2007). Les autres groupes à haut risque sont les voyageurs non immunisés, les réfugiés, les personnes déplacées et les ouvriers agricoles arrivant dans des zones d’endémie.

Epidémiologie

Classification de l’agent pathogène

L’agent pathogène du paludisme est un hématozoaire du genre Plasmodium appartenant :
– Embranchement des Apicomplexa
– Classe des Sporozoea
– Sous classe des Coccidia
– Ordre des Haemosporida
– Famille des Plasmodiidae
– Genre Plasmodium
– Espèce : P. falciparum, P. vivax, P. ovale, P. malariae et P. knowlesi .

Cent vingt trois espèces du genre Plasmodium ont été répertoriées mais seules les cinq précitées parasitent l’homme et P. falciparum est la plus pathogène et responsable de plus de 90% des décès. Etymologiquement, le nom paludisme est dérivé du mot latin palus, qui signifie « marais ». Quant au terme malaria, il désigne la même maladie que le paludisme et provient du mot italien malaria signifiant « mauvais air ». Cette étymologie est due au fait que les causes du paludisme ont longtemps été attribuées à des vapeurs empoisonnées provenant des marais. La véritable cause du paludisme tout comme la découverte de son mode de transmission n’ont cependant été identifiées que vers la fin du XIX siècle. En 1861, Lavaran découvrit le P. falciparum. En 1898, Ronald Ross démontra l’existence du Plasmodium dans l’estomac du moustique du genre Anopheles. Ainsi, il existe cinq espèces plasmodiales parasites de l’homme :
– P. malariae qui, en plus de l’homme, parasite également les singes africains et est responsable de la fièvre quarte. Sa distribution géographique est disparate. Ce parasite a la plus longue période d’incubation, 14 jours (Siala et al, 2005 ; Mueller et al, 2007)
– P. ovale, responsable de la fièvre tierce bénigne. Il est très proche de P. vivax, avec lequel il a été longtemps confondu. Il remplace là où cette espèce n’existe pas telle en Afrique noire. Ce parasite peut persister dans les hépatocytes causant ainsi des recrudescences après plusieurs mois (Chin et Coatney, 1971).
– P. vivax, cette espèce est largement répandue mais moins intensément que P. falciparum. On le rencontre du 37e degré de latitude Nord et 29e degré de latitude Sud. Ce parasite peut rester longtemps dans les hépatocytes et causant ainsi des recrudescences 5 ans après l’infection (Pukrittayakamee et al, 2004).
– P. knowlesi qui est un parasite antérieurement connu chez le singe, mais aujourd’hui rencontré chez l’homme particulièrement en Asie du Sud-est. Il est morphologiquement proche de P. malariae et génétiquement de P. vivax.
– P. falciparum : c’est l’espèce la plus redoutable, celle qui tue le plus. Elle est la plus répandue mais sévit dans les régions chaudes seulement. Une infection causée par ce parasite peut entrainer la mort en quelques heures ou jours (Trampuz et al, 2003).

Ultrastructure du mérozoite

La structure des mérozoites de P. falciparum a été décrite par Langreth en 1978. C’est une petite cellule polarisée de forme ovoïde de 1,5µm de long et 1µm de large. Comme tous les apicomplexa, cette forme parasitaire possède plusieurs types d’organes apicaux : les rhoptries, les micronémes et les granules denses. Ceux-ci sont impliqués, de manière séquentielle, dans le processus d’invasion de l’érythrocyte. Le mérozoite est recouvert d’un manteau, sous lequel, en plus de la membrane plasmique, se trouvent deux autres membranes connectées par un important matériel fibrillaire et relié au cytosquelette.

Génome de Plasmodium falciparum 

Le génome de P. falciparum est composé de 14 chromosomes et de deux génomes extra chromosomiques. Il possède 6000 à 7000 gènes.

Structure et composition

L’ADN de P. falciparum est le génome nucléaire le plus riche en A+T. La composition en A+T (approximativement 82%) est estimée par différentes méthodes (Tan et al., 2002). Des études qui ont été menées sur la composition totale en bases avaient permis de conclure que P. falciparum est plus proche des Plasmodiums de rongeurs et d’oiseaux que ceux des primates. Cette liaison de parenté a été confirmée par la comparaison phylogénétique (Tarassov et Martin, 1996). Cependant la distribution des bases n’est pas uniforme. Le génome de P. falciparum contient également des séquences répétées plus particulièrement au niveau des régions subtélomériques qui sont non codantes. Par conséquent, les séquences dominantes sont sous la forme TA (n), T (n), TAA (n). Les structures des protéines codées par les gènes ont été prédites en utilisant plusieurs programmes de recherche des gènes et arrangées manuellement. Près de 52% des produits estimés de ces gènes ont été détectés dans des lysats cellulaires préparés à partir de plusieurs stades du cycle évolutif du parasite par chromatographie liquide à haute performance (CLHP) et spectrophotométrie de masse. Ils incluent plusieurs protéines prédites n’ayant aucune similarité avec les protéines des autres organismes (Tan et al., 2002) .Le génome nucléaire contient une quantité importante d’ARN de transfert (ARNt). Le génome mitochondrial de P. falciparum est petit (environ 6 Kb) et ne code pas d’ARNt. Donc la mitochondrie utilise des ARNt provenant du cytoplasme. Cette importation d’ARNt à partir du cytoplasme peut servir à la synthèse des protéines (Tarassov et Martin, 1996 ; Tan et al., 2002). Le génome de l’apicoplaste (organelle ou organite qui ressemble un peu à un chloroplaste) apparaît comme codant suffisamment d’ARNt pour la synthèse de cet organe (Wilson et al., 1996 ; Zuegge et al., 2001).

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Généralités sur le paludisme et les plantes médicinales
Première partie : Généralités sur le paludisme
I-Epidémiologie
I-1 Classification de l’agent pathogène
I-2 Ultrastructure du mérozoite
I-3 Génome de Plasmodium falciparum
I-3-1 Structure et composition
I-3-2 Structure des chromosomes de Plasmodium falciparum
I-4 Cycle de développement des plasmodiums humains
I-4-1 Cycle chez l’homme
I-4-1-1 Cycle exo-érythrocytaire
I-4-1-2 Cycle intra érythrocytaire
I-4-2 Chez l’anophèle
I-5 Mode de transmission du paludisme
I-5-1 Les vecteurs du paludisme
I-5-2 Type de transmission
I-5-3 Faciès épidémiologique
I-5-4 Mode de contamination
I-5-5 Les facteurs favorisant la transmission
II-Manifestations cliniques
II-1 Les accès palustres simples
II-2 Les accès pernicieux ou accès graves
III-Immunité anti palustre
IV-Diagnostic du paludisme
IV-1 Diagnostic clinique
IV-2 Diagnostic biologique
IV-2-1 Méthodes directes
IV-2-1-1 Le frottis mince et la goutte épaisse
IV-2-1-2 La Polymeras Chain Reaction (PCR)
IV-2-1-3 Le QBC ou le « Quantitative Buffy Coat »
IV-2-2 Méthodes indirectes : les tests de diagnostic rapides
V-Traitement du paludisme
V-1 Les cibles plasmodiales
V-2 Les molécules antipaludiques
V-2-1 Les schizonticides
V-2-2 Les inhibiteurs des acides nucléiques ou antimétaboliques
V-2-3 Les associations d’antipaludiques
V-2-4 Les gamétocytocides
V-3 Les molécules antipaludiques issues des plantes médicinales
VI-Lutte anti vectorielle
VII-Résistance de Plasmodium falciparum aux antipaludiques et contexte actuel
VII-1 Aperçu général de la résistance
VII-2 Facteur d’apparition et d’extension
VIII-Résistance des vecteurs aux insecticides
VIII-1 La résistance métabolique
VIII-2 La résistance par modification de la cible
VIII-3 La résistance comportementale
IX-Méthodes d’évaluation de la chimiorésistance de Plasmodium falciparum
IX-1 Les tests in vivo
IX-2 Les tests in vitro
IX-2-1 Les anciennes méthodes
IX-2-1-1 Le Macrotest de Rieckmann
IX-2-1-2 Le Macrotest OMS
IX-2-2 Les nouvelles méthodes
IX-2-2-1 Les méthodes microscopiques
IX-2-2-2 Les méthodes isotopiques
IX-3 Les tests moléculaires
Deuxième partie : Généralités sur les plantes médicinales
I-Background sur les plantes médicinales
I-1 Historiques des plantes médicinales
I-2 Contribution de la médecine traditionnelle sur le développement de la médecine moderne
II-L’Artemisia annua
II-1 L’ethnopharmacologie
II-2 Activité antipaludique de l’A. annua
II-3 Recommandations de traitement
II-4 Aspect botanique
II-5 Culture de l’Artemisia annua
II-6 Préparation de la tisane d’Artemisia annua
II-6-1 Méthode de Mueller et al, 2000
II-6-2 Méthode de Rath et al, 2004
II-7 Composantes de l’Artemisia annua : propriétés et importances
II-7-1 Les terpénoides
II-7-1-1 Les monoterpènes : le camphre
II-7-1-2 Les sesquiterpènes : l’artémisinine
II-7-2 Les composés phénoliques : les flavonoïdes
II-7-3 Les éléments minéraux
II-7-4 Les protéines végétales
II-8 Pharmacocinétique et pharmacodynamique de la tisane d’A.annua
Chapitre II : Matériels et méthodes
I- Cadres de l’étude
I-1 Le Poste de Santé Touba Diacksao
I-2 Le Service de Lutte Antiparasitaire de Thiès
I-3 Les Laboratoires
II-Matériels d’étude
II-1 Matériel biologique
II-2 Matériels et réactifs de laboratoire
II-2-1 Matériels de laboratoire
II-2-2 Réactifs de laboratoire
III-Méthodologie
III-1 Critères d’inclusion et d’exclusion
III-2 Procédures de consentement
III-3 Détermination de la parasitémie
III-4 Prélévements sanguins
III-5 Les différentes méthodes
III-5-1 Le DELI-test
III-5-2 Le DAPI-test
III-5-3 Le LIBS
Chapitre III : Résumés et discussion des articles
Conclusions

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