Generalites sur le paludisme

RAPPEL HISTORIQUE DU PALUDISME

Période clinique
Le paludisme est vraisemblablement l’une des plus anciennes maladies de l’homme. Au IV ème siècle avant Jésus Christ, Hippocrate décrit les fièvres palustres avec la triade « frissons-sueurs-fièvre » et les principaux types de fièvres intermittentes tierces et quartes (16). La mythologie chinoise parlant du paludisme qu’elle croit être d’origine démoniaque, le représente par des démons armés du marteau, du brasero et de la marmite d’eau froide, reflet des trois phases de l’accès palustre (16, 19). Au IIème siècle avant Ière chrétienne, les Grecs et les Romains relèvent une corrélation étiologique entre les fièvres intermittentes et la proximité des terrains marécageux. Cela a conduit au terme italien « malaria » qui signifie mauvais air. Le paludisme va continuer à prélever son tribut en vies humaines à travers le temps, jusqu’aux premières conquêtes coloniales où on retrouve les mêmes tableaux cliniques dans les pays tropicaux. On considère alors les fièvres tropicales et les fièvres des marais d’Europe comme une seule et même maladie (19).

Période parasitologique
Le paludisme était jadis connu mais les chercheurs n’étaient pas unanimes quant à son origine. De nombreuses étiologies avaient été proposées telles que l’inhalation de miasmes provenant des marécages, des champignons ou des bactéries. Mais, le cheminement vers la découverte du parasite a été amorcé par l’observation du pigment sous forme de granulations foncées dans les organes. En 1717, Morton et Giovanni Lancisi décrivent le pigment dans la rate et le cerveau. Cette observation est faite par plusieurs autres auteurs tels que Meckel en 1847. Afanasiev ajoute en 1879 que le pigment semble contenu dans des « corps protoplasmiques » (31).

En 1880, Alphonse Laveran observe à Bone en Algérie, dans une préparation de sang d’un malade fiévreux, outre le pigment, des filaments très mobiles s’agitant autour d’un globule rouge: les microgamètes. Il nomme le parasite Oscillaria malariae, puis Haemamoeba malariae (19, 31). La distinction des espèces Plasmodium malariae, Plasmodium vivax et Plasmodium falciparum est faite entre 1885 et 1890 par Golgi, Marchiafava, Grassi et Felleti en Italie. En 1900, Schaudin décrit et nomme les stades du cycle du Plasmodium. En 1922, Stephens décrit le Plasmodium ovale. Le parasite étant découvert, il fallait alors en déterminer le mode de transmission. Déjà, en 1717, Lancisi incriminait les moustiques en affirmant que « le paludisme est dû à un poison des marais transmis par des moustiques qui inoculent les mauvaises humeurs dans le sang ». Les travaux de Ronald Ross entre 1895 et 1898 confirment le rôle des anophèles.

Période thérapeutique
Depuis plus de 2000 ans, les chinois utilisent la poudre des racines du Chang shan. L’ère du quinquina commence en 1630 au Pérou et vers 1840, la poudre est introduite en Europe par les Jésuites. En 1820, les pharmaciens Pelletier et Joseph Caventou extraient et identifient chimiquement la quinine du quinquina. Celle-ci se révèle efficace contre le paludisme et sera le médicament le plus utilisé jusqu’à l’avènement des antipaludiques de synthèse, et aujourd’hui toujours dans les accès graves.

ELEMENTS D’EPIDEMIOLOGIE SUR LE PALUDISME

Le paludisme menace 2,2 milliards d’individus soit environ 40% de la population mondiale et entraîne chaque année 300 à 500 millions de cas cliniques (44).

Variations géographiques du paludisme

L’épidémiologie du paludisme présente des variations considérables jusqu’au sein d’un même pays (41).

La transmission est très reduite en zone urbaine où l’urbanisation réduit les gîtes larvaires d’Anopheles gambiae au profit de ceux propices à Culex quinquefasciatus. Au Burkina, à Bobo Dioulasso, la transmission varie de 0,1 piqure infectéelhomme/an dans la zone centrale bien urbanisée, à 4,5 piqûres Ihommelan dans la zone suburbaine, soit environ 100 fois moins que dans les villages de la zone rurale avoisinante. Les modifications naturelles ou artificielles de l’environnement, les facteurs climatiques, le relief, le polymorphisme des anophèles vecteurs, l’hétérogénéité des parasites ainsi que les degrés de réceptivité des populations à l’infection palustre conditionnent diverses situations épidémiologiques (46).

Les principaux types épidémiologigues

L’OMS a adopté une stratification qui tient compte des caractéristiques épidémiologiques et des possibilités d’exécution des opérations de lutte antipaludique. On a ainsi défini sept principaux types épidémiologiques (44):

Le paludisme des savanes (Afrique Sub-saharienne, Papouasie NouvelleGuinée)
– transmission permanente en zone équatoriale, variations saisonnières aux latitudes plus élevées,
– prédominance de P.falciparum,
-morbidité et mortalité principalement chez les jeunes enfants et les femmes enceintes,
– extension de la pharmacorésistance;

Le paludisme des plaines et des vallées hors d’Afrique (Amérique centrale, Chine, Sous Continent indien)
– transmission variable, généralement modérée,
– prédominance possible de P.vivax,
-fortes variations saisonnières,
– risques d’épidémie,
– pharmacorésistance généralement bien établie;

Paludisme d’altitude et des zones en marge des déserts (montagnes d’Afrique et d’Asie du Sud Est, Sahel, Afrique australe, Sud Ouest du Pacifique)
– risque d’épidémie dû à des aberrations climatiques, des changements dans les pratiques agricoles ou des migrations vers des zones impaludées;

Paludisme des projets de développement agricole (Afrique, Asie, Amérique du Sud)
– intensification de la transmission à cause de l’irrigation dans certaines circonstances,
– risques de poussées épidemiques saisonnières à cause de l’attraction de travailleurs non Immuns;

Paludisme urbain et périurbain (Afrique, Amérique du Sud, Asie du Sud)
– transmission et immunité de la population très variables sur de courtes distances,
– épidémies causées par les vecteurs spécialement adaptés en Asie du Sud,

Paludisme des forêts et des lisières des forêts (Asie du Sud-Est, Amérique du Sud)
– foyers de transmission intense,
– groupes à risque fréquemment de caractère professionnel,
– très importante polypharmacorésistance;

Paludisme des zones de guerre
– déplacement de populations infectées ou non immunes,
– dégradation de l’environnement favorisant la reproduction des moustiques.

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Table des matières

INTRODUCTION
OBJECTIFS DE L’ETUDE
PREMIERE PARTIE: GENERALITES SUR LE PALUDISME
1. Rappel historique du paludisme
2. Eléments d’épidémiologie sur le paludisme
2.1. Variations géographiques du paludisme
2.2. Les principaux types épidémiologiques
2.3. Caractéristiques du paludisme dans la ville de Ouagadougou
3. L’agent pathogène
4. Modes de transmission
5. Immunité antipalustre
6. Rappels physiopathologiques
7. Diagnostic
8.Traitement du paludisme et chimiorésistance
DEUXIEME PARTIE: ETUDE REALISEE
I. MATERIEL ET METHODE D’ETUDE
LI. Cadre de l’étude
1.2. Matériel de l’étude
1.3. Méthode d’étude
lA. Considérations éthiques
II. RESULTATS
11.1. Caractéristiques épidémiologiques
II.2. Résultats cliniques
11.3. Résultats biologiques
11.3.1. Parasitologie
11.3.2. L’hémogramme
II.3.3. Comparaison des hémogrammes des deux groupes d’étude
lIA. Evolution de la maladie
III. DISCUSSIONS DE L’ETUDE
IILI. Biais et limites de l’étude
IIL2. Les caractéristiques épidémiologiques
IIL3. L’hémogramme
IIIA. Evolution
IV. CONCLUSION
V. RECOMMANDATIONS
VI. BIBLIOGRAPHIE

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