Les palmiers tiennent une place importante dans le domaine de l’économie malgache. Cette importance s’explique par la valorisation de l’huile extraite de ses fruits et surtout des coques. Mais les autres parties de la plante fournissent aussi des produits utiles à l’Homme telles que : les feuilles, les racines, les fibres, les fleurs, la pulpe du fruit et l’amande. Les palmiers servent de préparations médicinales ou de produit d’hygiène. Ils sont rencontrés sur la côte Est de Madagascar, allant de Sambava jusqu’à Manakara. Le palmier à huile, premier fournisseur de corps gras végétal de la planète devant le soja, est cultivé pour ses deux types d’huiles comestibles : huile de palme et de palmiste. Mais les paysans malgaches ne s’intéressent qu’à la production d’huile de palme et laissent leurs déchets dans le lieu d’extraction. Ces déchets polluent l’environnement. A Madagascar, la construction d’un bâtiment n’est plus à la portée de la majorité de la population à cause du coût élevé des matériels, y compris le prix des ciments. Plusieurs travaux de recherches sur la stabilisation de la latérite ont donné des résultats satisfaisants du point de vue amélioration de la résistance à la compression et aussi pour la résistance à l’eau. Le problème se pose sur la masse volumique des briques produites.
GENERALITES SUR LE PALMIER À HUILE
ORIGINE ET HISTORIQUE
Les palmiers sont connus avec quasi-certitude depuis la fin de jurassique. Adanson fut le premier, en 1750, décrit le palmier à huile, il le nomma Palmiste et le rattacha au genre « Cocos » . Cet élégant palmier, originaire d’Afrique intertropicale humide, est un lointain parent du cocotier. Ensuite JACQUIN Vînt, auteur de son nom scientifique actuel, qui, en 1763 l’observait aux Antilles, il a pu mettre au point la description exacte de cette plante. Elaeis vient du mot grec « elaïa » qui signifie olive, en raison de ses fruits riches en huile et guineensis rappelle que la plante avait été importée de Guinée à la Martinique. Son foyer d’origine semble se situer le long du golfe de Guinée. De nos jours, les palmeraies « naturelles » ont, en général, une origine sub-spontanée. A cette dispersion naturelle ou sub-spontanée viennent s’ajouter les grandes zones de culture.
SYSTEMATIQUE DU PALMIER
Les milliers de variétés du palmier (environs 2800 espèces connues répartis en 226 genres) sont classés dans la famille de Palmacées. Les Palmacées sont divisées en six sousfamilles dont Phytelephantoideae et Nypoideae sont endémiques des parties Nord de l’Amérique du Sud et qui ne se trouvent pas encore à Madagascar. Tandis que les quatre sousfamilles restantes : Calamoideae ; Coryphoideae ; Ceroxydoideae et Arecoideae y sont recensées, environ 130 espèces à Madagascar.
Le palmier à huile fait partie de :
Règne : VEGETAL
Sous-règne : EUCARYOTES
Embranchement : ANGIOSPERMES
Classe : MONOCOTYLEDONES
Ordre : PALMALES
Famille : PALMACEES
Tribu : COCOÏNEAE
Genre : Elaeis
Espèce : guineensis
Nom vernaculaire : Zarina, Tsingilo.
On observe qu’à Madagascar, le genre Elaeis se présente sous deux variétés dont Elaeis guineensis et Elaeis madagascariensis. [16] Notons que la famille de Palmacées comprend plus de 200 genres et 4 000 espèces. Madagascar en compte 18 genres et 120 espèces dont 118 sont endémiques, Elaeis guineensis constitue une des essences introduites et dont la culture a débuté en 1964. On le désigne parfois sous le nom de « Palmier Eleide » ou de « Palmiste ». A Madagascar, son nom vernaculaire est « Zarina ». Les espèces voisines sont principalement présentées par :
❖ Elaeis melanococca ou Elaeis oleifera GAERTNER (1788): c’est l’analogue du palmier à huile en question, et parfois qualifié de palmier à huile américain, figure parmi les peuplements spontanés du Nord de l’Amérique Latine. En grandissant, il tend à s’incurver et à devenir partiellement rampant. Son intérêt particulier réside dans l’amélioration de l’Elaeis guineensis (faible croissance en hauteur de l’arbre et fluidité accrue de l’huile de palme extraite des fruits) ;
❖ Elaeis madagascariensis BECCARI (1914) : c’est un petit arbre poussant dans le Sud de Madagascar et sans intérêt économique. Le fait que le palmier à huile appartient à la tribu des Cocoïneae montre la parenté assez étroite existant entre cette plante et le cocotier (Cocos nucifera).
DESCRIPTION BOTANIQUE
Les palmiers sont des végétaux pérennes de grande taille. Mais ils ne sont pas des arbres au sens botanique du terme. On ne parle pas de tronc mais de stipe donc ce n’est pas du bois. Son stipe, qui peut atteindre 20 à 25 m de hauteur, est couronné de longues feuilles composées et décombrant entourant un bourgeon unique. Ses racines superficielles se développent considérablement suivant l’horizontal. L’inflorescence, formée de fleurs groupées en épis, se localise à l’aisselle des feuilles. L’ensemble des épis constitue le spadice. Après fécondation, obligatoirement croisé même la plante est monoïque, le spadice femelle se transforme en régime. Ce dernier forme une masse globuleuse, de quelques kilogrammes 60 – 70 Kg, plus ou moins hérissée de fortes épines. Il se compose d’un support fibreux, la rafle, sur laquelle sont fixés 800 à 4000 fruits (65 à 70 % du poids des régimes frais). Le fruit est une drupe sessile, ovoïde, de longueur 3 à 5 cm, plus ou moins ventrue, logée dans une cupule scarieuse et desséchée.
VARIETES DE LA COQUE DU PALMIER
D’après les travaux de VANDERWEYEN, on distingue quatre caractères génétiques pouvant se transmettre indépendamment les uns des autres dans les fruits : la formation d’une gaine charnue enveloppant le fruit, l’épaisseur de la coque, la pigmentation et la formation de caroténoïdes dans la pulpe à maturité. La classification usuelle, dans la pratique, repose sur le caractère d’épaisseur de la coque du fruit. Le palmier à huile appartient à l’un des types de fruits suivants:
° le type dura à coque (endocarpe) épaisse de 2 à 8 mm. L’endocarpe constitue 20 à 25 % du poids des fruits ; le mésocarpe moyen représente 35 à 55 % de la masse, et peut atteindre 65 % dans la variété Deli. [5], [13]
° le type tenera à coque mince mesurant de 0,5 à 4 mm d’épaisseur (croisement entre le dura et le pisifera d’après deux chercheurs, BEINAERT et VANDERWEYEN en 1939) ; le mésocarpe moyen et le mésocarpe supérieur représentent 60 à 95 %.
° le type pisifera sans coque dont le fruit est théoriquement le plus intéressant mais la femelle est particulièrement ou complètement stérile.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I: GENERALITES SUR LE PALMIER À HUILE
I.1 – ORIGINE ET HISTORIQUE
I.2 – SYSTEMATIQUE DU PALMIER
I.3- DESCRIPTION BOTANIQUE
I.4 – VARIETES DE LA COQUE DU PALMIER
I.5 – ECOLOGIE DU PALMIER A HUILE
I.6 – AIRE GEOGRAPHIQUE DU PALMIER
I.7 – UTILISATION DU PALMIER A HUILE
I.7.1- Les régimes
I.7.2 – Le stipe et les feuilles
I.7.3 – Le bourgeon terminal et la sève
I.8 – PLANTES OLEAGINEUSES
I.9 – TECHNOLOGIE D’OBTENTION
I.10 – DESCRIPTION DU PROCESSUS DE FABRICATION
I.10.1 – Huile de palme
I.10.2 – Huile de palmiste
I.11- CARACTERISTIQUES DES HUILES DE PALMISTE
I.11.1 – Propriétés physiques
I.11.2 – Propriétés physico-chimiques
I.11.3 – Composition en acide gras
I.12 – RAFFINAGE
I.13 – PRODUCTION A MADAGASCAR
Chapitre II: GENERALITES ET RAPPELS SUR LES LATERITES
II. 1- DEFINITION
II.2- FORMATION DES LATERITES
II.2.1- Le climat
II.2.2- L’eau
II.2.3- La topographie
II.2.4- Les roches mères
II.2.5- La végétation
II.3- INTENSITE DE LATERISATION
II. 4- CLASSIFICATION DES LATERITES
II.4.1- Classification de LACROIX
II.4.2- Classification des latérites selon MARTIN et DOYENNE, 1930
II.4.3- Classification pédologique
II.5- CONSTITUANT DES LATERITES
II.6 – UTILISATION DES LATERITES
II.7 – LA NORMALISATION ET CONSTRUCTION EN TERRE
II.8 – LA STABILISATION DES LATERITES
II.9 – LES TECHNIQUES DE STABILISATION
II.9.1 – Stabilisation physique
II.9.2 – Stabilisation chimique
II.9.3 – La stabilisation mécanique
II.10 – LES STABILISANTS
II.10.1- Les stabilisants minéraux
II.10.1.1- Stabilisation au ciment
II.10.1.2 – Stabilisation à la chaux
II.10.2 – Les stabilisants organiques
II. 11 – LES ADDITIFS
II.11.1 – L’argile
II.11.2 – Le lait
II.11.3 – Le blanc d’œuf
II.11.4 – Adjuvant hydrofuge
II.11.5 – L’ail ou Alium sativum
II. 12 – METHODE DE STABILISATION
II. 12.1 – Densifier
II.12.2- Armer
II.12.3 – Enchaîner
II.12.4 – Lier
II.12.5 – Imperméabiliser
II.12.6 – Hydrofuger
II.13 – CARACTERISATION DES LATERITES STABILISEES
II.13.1 – La résistance à la compression Rc
II.13.2 – Résistance à la traction (Rt)
II.13.3 – Résistance au cisaillement
II.13.4– Test de porosité
II.13.5 – Retrait (r) ou test d’Alcock
II.13.6 – Test d’érosion
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
INTRODUCTION
Chapitre I: VALORISATION DES AMANDES PALMISTES
I.1- HUILE DE PALMISTE
I.1.1 – Concassage du noyau de palme
I.1.2 – Extraction de l’huile d’amande
I.1.2.1 – Pressage à froid
I.1.2.2 – Pressage avec chauffage
I.1.3 – Purification de l’huile
I.1.3.1 – Procédé chimique
I.1.3.2 – Procédé naturel
I.1.4 – Analyse physico-chimique de l’huile
I.1.5 – Analyse des acides gras par chromatographie
I.1.6 – Utilisation de l’huile de palmiste
I.2 – TOURTEAU DE PALMISTE
I.2.1 – Teneur en protéines totales
I.2.1.1 – Délipidation du tourteau
I.2.1.2 – Détermination de la teneur en azote
I.2.2 – Teneur en eau et en matière volatile
I.2.2.1 – Principe
I.2.2.2 – Résultats des expériences
I.2.3 – Détermination des éléments chimiques
I.2.4 – Utilisation des tourteaux
I.3 – CONCLUSION
Chapitre II: VALORISATION DES COQUES DE PALME
II.1 – PREPARATION DES MATIERES PREMIERES
II.1.1 – Mise en œuvre de la fabrication des éprouvettes
II.1.1.1 – Broyage
II.1.1.2 – Criblage
II.1.1.3 – Dosage
II.1.1.4 – Malaxage
II.1.1.5 – Le moulage
II.1.1.6 – Le compactage
II.1.1.7 – Le démoulage
II.1.1.8 – Le séchage
II.1.2 – Présentation des matières premières
II.1.2.1 – Présentation de la latérite
II.1.2.2 – Présentation de coques de palme
II.2 – STABILISATION DES LATERITES PAR LES DIFFERENTS LIANTS
II.2.1 – Détermination de la teneur en eau
II.2.2 – Stabilisation avec le liant ciment
II.2.3 – Stabilisation avec le liant chaux
II.2.4 – Stabilisation avec liant ciment-chaux
II.2.5 – Essai sur la variation de la pression de compactage
II.3 – ESSAI SUR LA FAIBLE PRESSION DE COMPACTAGE
II.3.2 – Stabilisation de la latérite-coque avec le liant chaux
II.3.3 – Stabilisation de la latérite + coque avec le liant ciment
II.4 – CONFECTION DES BRIQUES STABILISEES ET DE BETONS LEGERS
II.4.1– Briques de terre stabilisée
II.4.2– Avantages et utilisation des blocs de terre stabilisée
II.4.3– Essai sur le béton léger
II.5 – CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
REFERENCE BIBLIOGRAPIQUE
ANNEXES