Généralités sur le mil

Généralités sur le mil

Systématique 

Le mil P. glaucum, est une espèce annuelle de la famille des Poacées (Graminées) et de la sous famille des Panicoidae. Aussi appelé P. americanum (L.) leeke, le mil a plusieurs noms communs y compris le mil perlé, le petit mil, le mil à chandelle, le mil pénicillaire etc. (Anonyme, 1991) .

Cycle cultural

Le développement du mil comporte plusieurs stades allant du semis à la récolte. Le cycle complet dure 80 à 95 jours après semis (JAS) pour la variété souna 3. La levée des plantules a lieu 2 à 3 JAS. Le développement végétatif y compris le tallage et la montaison dure à peine 47 JAS et la floraison à 50% est observée 56 JAS. A environ 65 JAS, le remplissage des grains au stade laiteux et pâteux est constaté et le début de maturation est atteint vers 70 JAS (Sarr, 1996). En fonction de la phénologie, les mils cultivés peuvent être répartis en trois groupes: les mils tardifs qui sont photosensibles et arrivent à maturité à 100-150 JAS, les mils précoces dont le cycle varie entre 80-100 JAS et les mils très précoces qui bouclent leur cycle en 65-75 JAS (Tapsoba, 1991).

Importance et utilisation 

Au Sahel, le mil est cultivé principalement pour la consommation humaine. Il reste en dépit de sa faible productivité, une culture céréalière de grande importance du fait de sa part élevée dans l’alimentation des populations et de la diversité des utilisations auxquelles il est destiné (Tapsoba, 1991). En effet, le mil représente environ un tiers (1/3) de la consommation totale de céréales alimentaires au Burkina Faso, au Tchad et en Gambie, environ 40% au Mali et au Sénégal et plus des 2/3 au Niger (FAO, 1995). Les grains sont transformés en farine utilisée dans la préparation de mets variés tels que le couscous ou «tiéré» au Sénégal, la bouillie, les galettes etc. Brassé et fermenté, le mil peut fournir de la bière artisanale (FAO, 1995). Les tiges et les feuilles servent à l’alimentation du bétail, brûlées elles donnent des cendres pour la fabrication de la «potasse» (Tapsoba, 1991). Les tiges sont également utilisées dans la construction des clôtures des maisons, des jardins potagers et dans la confection des greniers mais aussi la confection de nattes pour couchettes.

Principaux insectes ravageurs du mil 

Une centaine d’insectes attaquent le mil depuis la levée jusqu’à la récolte (Gahukar et al., 1986). Toutes les parties de la plante sont attaquées. Les espèces ou groupes d’espèces nuisibles considérées comme les plus redoutables pour le mil comprennent entre autres les chenilles mineuses de l’épi (H. albipunctella), les foreurs de tige (C. ignefusalis) etc. (Dabré, 2008; Mbaye, 1993).

Foreurs de tige 

Une dizaine d’espèces de foreurs endommagent le mil à partir du semis jusqu’à la récolte. Ce sont des insectes polyphages. Les espèces qui se sont avérées très nuisibles sont C. ignefusalis et Sesamia calamistis Hmps. (Lepidoptera: Noctuidae). La première est la plus importante sur les variétés précoces et la seconde sur les variétés tardives (Gahukar, 1984; Ndoye, 1982 et Ndoye, 1981).

Chenilles mineuses de l’épi

Les chenilles mineuses sont des espèces endémiques dans la zone sahélienne. Le complexe des chenilles mineuses des chandelles renferme une dizaine d’espèces des genres Heliocheilus, Masalia, Adizura etc. Au Sénégal, H. albipunctella est l’espèce la plus nuisible (Bhatnagar, 1986; Ndoye, 1979; Vercambre, 1977). Toutefois, elle était connue comme ravageur secondaire des chandelles du mil jusqu’aux années 1970. Sa résurgence ces dernières années seraient due aux traitements antiacridiens qui ont contribué à l’élimination de ses ennemis naturels suite à la sécheresse des années 1972 – 74.

Groupe des coléoptères 

Plusieurs coléoptères attaquent le mil au Sahel causant des dégâts importants sur les épis. Les plus importants appartiennent à la famille des Meloidae (Mylabris holosericae KL; Psalydolytta flavicornis MKL; P. fusca, P. vestita) et à celle des Scarabaeidae (Rhinyptia infuscata Burm). Au Sénégal, l’étude de la dynamique des populations des méloïdés a montré que leur abondance coïncide le plus souvent avec la floraison du mil à cycle court (Mbaye, 1993; Bhatnagar, 1986).

Autres insectes 

De nombreuses autres espèces d’insectes s’attaquent également au mil. Ces insectes appartiennent à divers ordres notamment des lépidoptères, des diptères, des dermaptères, des hémiptères, des orthoptères etc. Certaines espèces de lépidoptères telles que Helicoverpa armigera Hubner (Lepidoptera: Noctuidae), Eublema gayneri (Lepidoptera: Noctuidae), Pyroderces spp. (Lepidoptera: Cosmoptérigidae), etc. attaquent parfois le mil en rongeant les grains au stade laiteux à pâteux et en sectionnant les épillets. Ce sont des ravageurs occasionnels d’une moindre importance mais leur incidence peut être aggravée par les épis très peu compacts qui facilitent la protection des larves et réduisent les possibilités de parasitisme (Baldé, 1993; Ndoye et al., 1984). La chenille poilue Amsacta moloneyi Druce (Lepidoptera: Arctiidae) plus connue sur l’arachide et le niébé a très fortement réagi à l’évolution du climat à la suite des longues années de sécheresse dans le sahel (Ndoye, 1978). Elle s’attaque particulièrement aux jeunes plants du mil et peut causer annuellement des dégâts appréciables au Sénégal et dans plusieurs pays du sahel (Ndoye et Gahukar, 1989). Parmi les diptères, la cécidomyie du mil, Geromyia penniseti Felt. (Diptera: Cecidomyiidae) est un ennemi redoutable susceptible d’infliger des dégâts sérieux au mil. Elle attaque les épis provoquant ainsi l’avortement des fleurs et l’échaudage des grains (grains vidés). Ce qui peut engendrer des dégâts très importants pouvant aller jusqu’à 100% de pertes de production dans certaines zones de défriche récente au Sud du Sénégal (Mbaye, 1993). Forficula senegalensis Serv.( Dermaptera: Forficulidae) est le seul dermaptère qui peut occasionner des dégâts assez importants sur le mil. Les adultes envahissent le mil à la montaison mais les larves apparaissent peu après le début de l’épiaison. Les adultes et les larves se nourrissent de toutes les parties aériennes de la plante (Guèvremont, 1982). Pour les hémiptères, la punaise rouge du coton, Dysdercus vôlkeri (Hémiptera: Pyrrhocoridae) Schmidt causerait des dégâts importants pouvant aller jusqu’à 20% de perte de production sur le mil. Elle attaque le mil au stade de floraison à remplissage des grains par la succion des fleurs et grains conduisant à des grains vides et des pertes de rendement conséquentes (Guèvremont, 1982). Un grand nombre d’espèces d’acridiens attaquent le mil mais une vingtaine d’espèces sont susceptibles de revêtir une importance économique compte tenu de l’ampleur des dégâts qu’elles peuvent occasionner. Parmi eux, les sauteriaux, Oedalus senegalensis Krauss (Orthoptère: Acrididae) sont les plus inféodés au mil et peuvent parfois causer des dégâts importants et des pertes financières significatives (Launois, 1989). Toutefois, Schistocerca gregaria F. (Orthoptère: Acrididae) reste le ravageur le plus redoutable en fonction de l’ampleur des invasions difficilement maîtrisables avec des interventions très coûteuses. Il détruit tout ce qui est vert sur son passage et peut causer des pertes pouvant aller jusqu’à 100% sur le mil voire même sur les autres cultures (Mbaye, 1993).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Généralités sur la communauté rurale de Dya
1.1.1 Communauté Rurale
1.1.2 Caractéristiques pédoclimatiques
1.1.3 Caractéristiques de l’agriculture
1.2 Généralités sur le mil
1.2.1 Systématique
1.2.2 Cycle cultural
1.2.3 Importance et utilisation
1.2.4 Principaux insectes ravageurs du mil
1.2.4.1 Foreurs de tige
1.2.4.2 Chenilles mineuses de l’épi
1.2.4.3 Groupe des coléoptères
1.2.4.4 Autres insectes
1.3 Mineuse de l’épi du mil: Heliocheilus albipunctella
1.3.1 Description
1.3.2 Répartition géographique
1.3.3 Biologie et dégâts
1.3.4 Méthodes de lutte
1.3.5.1 Lutte culturale
1.3.5.2 Résistance variétale
1.3.5.3 Lutte chimique
1.3.5.4 Lutte biologique et utilisation de bracon
CHAPITRE 2. MATERIEL ET METHODES
2.1 Sites et localisation
2.2 Piège lumineux
2.3 Souna 3
2.4 Pratiques culturales
2.5 Collecte et tri des insectes
2.6 Echantillonnage des œufs et des larves
2.7 Incidence de H. albipunctella
2.8 Période optimale de lâcher
2.9 Analyse des données
2.9.1 Emergences des insectes
29.2 Densité des différents stades et incidence de H. albipunctella
2.9.3 Transformation des données
CHAPITRE 3: RESULTATS ET DISCUSSION
3.1 Abondance et fluctuation des insectes en fonction du temps
3.2 Effet potentiel de la pluie sur l’émergence des adultes de H. albipunctella
3.3 Densité des œufs et des larves de H. albipunctella
3.4 Incidence de la mineuse de l’épi du mil
3.5 Période optimale de lâcher des bracons
CONCLUSIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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