Généralités sur le massif de l’Ankaratra

Madagascar est connu pour sa diversité biologique très remarquable tant au niveau de la flore que de la faune plus particulièrement pour les Amphibiens. La grande île abrite environ 276 espèces de grenouilles réparties en cinq familles (Lehtinen et al., 2011). Cette richesse exceptionnelle représente 4% de la faune amphibienne mondiale. Selon l’UICN en avril 2013, Cinquante-cinq espèces sont menacées d’extinction et neuf sont considérées comme en danger critique d’extinction.

Une des menaces majeures qui pèse sur la batracofaune de Madagascar est la destruction de leurs habitats à cause, entre autres, de la déforestation et de la pollution (Andreone et al., 2008b). Le changement climatique observé actuellement semble également contribuer à la modification des microhabitats et peut constituer une menace, particulièrement, pour les espèces non généralistes (IPCC, 2008). Par ailleurs, certaines espèces telles que Mantella, Scaphiophryne et Dyscophus font l’objet du commerce international des animaux (Vietes et al., 2009). Il faut souligner, fort heureusement, que jusqu’à présent la maladie fongique émergente causée par Batrachochytrium dendrobatidis qui est à l’origine de l’extinction de populations entières d’espèces dans d’autres régions du monde est absente à Madagascar (Rabibisoa et Raharivololona, 2010). La découverte de nouvelles espèces de grenouilles malgaches n’a cessé d’augmenter au cours de ces deux dernières décennies, situation qui résulte de l’effort accru, en matière de recherche, de l’utilisation de nouvelles techniques comme les études moléculaires et l’exploration des zones restreintes (Vences et al., 2012).

Les massifs de Madagascar abritent une grande diversité herpétologique (Raxworthy et Nussbaum, 1996). Ainsi, des recherches sur les Amphibiens ont été effectuées dans certains massifs forestiers: Andringitra (22°12’S, 46°58’E par Raxworthy et al., 1995); AnjanaharibeSud (14°41’S, 49°27’E par Andreone et al., 2000); Marojejy (14°26’S, 49°42’E par Raselimanana et al., 2000); Tsaratanana(14°09’S, 48°58’E par Andreone et al., 2009); et Ranomafana (47°27’E, 21°15′ S par Andreone, 1994). Certaines de ces études ont conclu une migration altitudinale ascendante des espèces de grenouilles en raison notamment du changement climatique global (Raxworthy et al., 2008).

Dans le massif de l’Ankaratra, 16 espèces sont connues actuellement et parmi elles Boophis williamsi et Mantidactylus pauliani sont endémiques locales (Vences et al., 2002). La distribution des espèces dans cette zone est encore mal connue, de plus ces espèces sont gravement menacées à cause des activités anthropiques. Cette menace est amplifiée par le fait qu’aucune législation nationale spécifique ne protège ces espèces à Madagascar. Face à cette situation, l’ASG a élaboré durant un atelier qui se déroulait au mois de septembre 2006, un plan stratégique de la conservation des Amphibiens qui est l’ACSAM. Ainsi, il est primordial de mettre en place une stratégie visant à gérer les espèces de grenouilles dans le massif de l’Ankaratra.

GENERALITES SUR LE MASSIF DE L’ANKARATRA

Situation géographique 

Cette étude a été menée dans le massif de l’Ankaratra qui est délimité par les communes de Sabotsy Namatoana au nord, d’Ambohimandroso au sud, d’Ambatolampy à l’est, et de Faratsiho à l’ouest. Ce massif se trouve à 12 km d’Ambatolampy. Le point culminant qui est Tsiafajavona est à 47°16’00″E et 19°22’00″S.

Relief
Le massif de l’Ankaratra a un relief dérivé de failles, très accidenté, marqué par des pentes abruptes et de nombreux affleurements rocheux. Il est compris entre 1600 m et 2643 m d’altitude. Le sommet qui est Tsiafajavona, culmine à 2643 m.

Sol et hydrologie
Une esquisse pédologique de la nature des sols de Madagascar (Hervieu, 1967) montre une prédominance dans les régions centrales de sols de type ferralitique rouge. Une autre constatation était que le sol est beaucoup plus meuble en pleine forêt par rapport à celui dans la périphérie. Le massif est parcouru par des cours d’eau de type ruisseau, clairs, froids, à fond sableux et rocailleux.

Flore et végétation
Selon l’ex-projet PGDRN/GTZ établi par Lennertz et al. (1994), 45,85% de la superficie de la Commune rurale de Tsiafajavona est constituée de «tanety» recouvert de végétation arbustive ou herbacée et 20,29% est couverte par de la forêt naturelle et exotique. La végétation exotique est constituée de peuplements de pins (Pinus patula, Pinus Kesiya, Pinus pinaster), tandis que la forêt naturelle est surtout dominée par Weinmannia sp (Goodman et al., 1996) et Dicoriphe viticoides. La forêt naturelle se concentre entre 1600 m et 2100 m d’altitude et est en général observée sur des pentes fortes à très fortes, à accès difficile voire impossible (Lennertz et al., 1994).

Faune
Dans le massif de l’Ankaratra, huit espèces de mammifères et 30 espèces d’oiseaux ont été inventoriées par Goodman et al. (1996). Concernant l’herpetofaune, 16 espèces de grenouilles et 12 espèces de reptiles ont été recensées par Vences et al. (1996). Parmi ces 16 espèces de grenouilles, Mantidactylus pauliani et Boophis williamsi sont endémiques locales et sont en danger critique selon le statut UICN.

Climatologie
Le massif de l’Ankaratra est caractérisé par un climat de type tropical de haute altitude à deux saisons: l’été où il pleut principalement entre octobre et avril, et l’hiver de mai à septembre. D’après les données météorologiques collectées à Manjakatompo par Donque (1975), la température moyenne varie de 11,9°C (juillet) à 17,9°C (janvier). Les températures extrêmes minimum et maximum sont de 5,5°C (juillet) et 24,7°C (novembre). Dans cette même zone, la pluviométrie annuelle moyenne est de 2012 mm. Elle est plus élevée au mois de janvier et connait une forte diminution aux mois de juin et de juillet. Il est à noter que les données climatiques ne sont plus disponibles pour le District d’Ambatolampy et la Commune de Tsiafajavona car il n’existe plus de station météorologique. D’après la courbe ombrothermique , il y a environ sept mois de période humide (d’octobre à avril) et cinq mois de période sèche (de mai à septembre).

Analyse statistique

Dans le cadre de cette étude, le logiciel d’analyse utilisé est l’IBM SPSS Statistics 19. Un test de normalité de Kolmogorov-Smirnov a été fait pour voir la normalité des données. Ainsi:
– Le test de Chi-deux a été choisi pour voir si la variation spatio-temporelle influence les différents paramètres qui définissent la structure de la communauté d’amphibien dans le massif de l’Ankaratra.
– Une analyse de régression multiple et un test de corrélation de Pearson ont été faites pour vérifier si la température, la vitesse de l’eau, la profondeur de l’eau et la taille des roches, sont associées significativement à la richesse spécifique ou à l’abondance relative.
– Un test-t de Student a été fait pour savoir s’il y a une différence entre la taille des mâles et des femelles pour chaque espèce.

Analyse de la structure de la communauté 

Pour définir la structure de la communauté, les paramètres suivants ont été considérés Il s’agit de la richesse spécifique, l’abondance relative, la classe d’âge, le sex-ratio, la diversité spécifique et l’équitabilité. Dans le cadre de cette étude, c’est la distribution spatiotemporelle ou autrement dit la distribution altitudinale et saisonnière de ces différents paramètres qui vont être analysés.

Richesse spécifique

Elle correspond à la totalité des espèces qui compose un écosystème. Dans notre cas, c’est le nombre total d’espèces présentes à chaque altitude ou dans chaque site lors des deux saisons dans le massif de l’Ankaratra.

Abondance relative 

C’est le rapport entre le nombre d’individus d’une espèce et le nombre total d’individus (Ramade, 1984). L’espèce qui présente un pourcentage le plus élevé est l’espèce la plus abondante. Tandis que celle qui a un pourcentage le plus faible est l’espèce rare. Cette étude sera axée sur la répartition altitudinale et saisonnière de cette abondance relative.

Classe d’âge

Elle renseigne sur la distribution par stade de développement des espèces. Trois stades ont été définis: adulte, juvénile et têtard. La différenciation entre adulte et juvénile s’est basée sur la taille des individus pour chaque espèce.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I. GENERALITES SUR LE MASSIF DE L’ANKARATRA
I.1 Situation géographique
I.2 Relief
I.3 Sol et hydrologie
I.4 Flore et végétation
I.5 Faune
I.6 Climatologie
II. MATERIELS ET METHODES
II.1 Chronogramme des activités
II.2 Description des sites d’étude
II.3 Matériel biologique
II.4 Méthode d’étude des paramètres écologiques liés au cours d’eau
II.5 Méthode d’inventaire
II.6 Analyse statistique
II.7 Analyse de la structure de la communauté
II.8 Indice de diversité de Shannon H’ (Magurran, 1988) et d’équitabilité
II.9 Analyse de l’affinité éco-biologique des sites
II.10 Analyse des pressions et menaces sur les grenouilles
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1 Morphométrie
III.2 Distribution spatio-temporelle de la structure de la communauté
III.3 Indice de diversité et équitabilité
III.4 Analyse de similarité entre les sites
III.5 Étude de l’habitat
III.6 Relations entre les facteurs écologiques, la richesse spécifique et l’effectif total
III.7 Pressions et menaces pesant sur la communauté d’Amphibiens dans le massif de l’Ankaratra
IV. DISCUSSION
IV.1 La structure de la communauté
IV.2 Diversité biologique et indice de similarité
IV.3 Relations entre les facteurs écologiques, richesse spécifique et effectif total
V. CONCLUSION
VI. RECOMMANDATIONS POUR LES ETUDES ULTERIEURES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *