Généralités sur le manguier

Généralités sur le manguier

Présentation de l’espèce étudiée : MANGIFERA indica L.

Origine et distribution

Originaire de la partie nord-est de la région indo-birmane, le manguier, cultivé depuis plus de 4000 ans, a été disséminé au cours des différentes vagues de colonisation par les navigateurs et grâce aux échanges internationaux. Ainsi, le manguier est aujourd’hui présent essentiellement autour de la ceinture intertropicale . Il est cultivé dans une centaine de pays répartis sur les cinq continents, y compris dans des zones comme l’Israël ou l’Espagne, qui peuvent être considérées comme froides par rapport aux conditions optimales de culture.
Selon LE BELLEC et RENARD (1999), le manguier a été introduit depuis l’Inde sur l’île de la Réunion par M. DEGUIGNE de la BERANGERIE vers 1770.

Place dans la classification

De la sous-classe des Rosidées, ordre des Sapindales, le manguier appartient à la famille des Anacardiacées qui regroupe 73 genres et 850 espèces environ, dont plusieurs sont utilisées pour leurs fruits comestibles ou leur richesse en térébenthine. Il est du genre MANGIFERA, nom qui vient du malais mango et du latin fera, « je porte » (LE BELLEC et RENARD (1999)). L’espèce étudiée est indica. D’après JINTANAWONG et al. (1992), 170 cultivars de MANGIFERA indica L. ont été référencés. WHILE Y et SCHAFFER (1997) les répartissent en deux groupes distincts : les variétés à fruits monoembryonnées, originaires des zones fraîches et sèches de l’Inde, caractérisées par leur intolérance à l’humidité et leur sensibilité au mildiou ; les variétés à fruits polyembryonnées, originaires de régions chaudes et humides comme les Philippines, se distinguant par une tolérance à une forte humidité et par sa résistance au mildiou. Ces dernières, dont la plupart des embryons sont nucellaires et reproduisent fidèlement la plante mère (IYER et DEGANI (1997)), sont généralement utilisées comme porte-greffe de manguiers monoembryonnés.

Caractéristiques de la croissance du manguier

Croissance rythmique

Selon COSTES (1988), la croissance résulte de l’activité du méristème terminal d’un axe qui comprend les phénomènes de division cellulaire mettant en place les tissus des futurs organes, puis l’élongation de ces cellules. D ’après HALLE et MARTIN (1968) cités dans EDELIN (1984), au cours de chaque période d’organogenèse, le méristème met en place un ensemble d’organes à l’état d’ébauche qui constituent l’unité de morphogenèse.
L’unité de croissance correspond à la portion d’axe qui se développe lors d’une phase d’élongation donnée.
L’alternance de périodes de croissance rapide et de repos de plus en plus longues montre le caractère rythmique de la croissance (BARTHELEMY (1988)). La croissance du manguier est aussi qualifiée de définie car le méristème apical se transforme et cesse de fonctionner à un moment donné, par opposition à une croissance indéfinie qui a une méristème apical capable de fonctionner indéfiniment.La croissance végétative du manguier se fait donc par une succession de flushs de novembre à mai à la Réunion , c’est à dire durant l’été austral. Ces flushs se caractérisent par l’émission d’unités de croissance (UC) s’étendant sur 3 à 4 semaines, suivie d’un arrêt de croissance ou entrée en dormance. Les rameaux portent tous les 10 à 30 cm une rosette de feuilles serrées avec des feuilles disposées en spirale entre chaque rosette. La ramification est retardée, issue de bourgeons axillaires des feuilles de l’unité de croissance précédente.

Notion de ramification séquentielle

Selon GOGUEY (1995), la ramification séquentielle du manguier s’effectue essentiellement en position subapicale. Les axes secondaires émis en position subapicale sont issus des méristèmes axillaires des feuilles assimilatrices de la rosette. Ils ont généralement un développement végétatif simultané, sans dominance de l’un d’entre eux si le porteur continue sa croissance. Dans le cas de la mort du méristème terminal, l’axe secondaire le plus proche de l’apex prendra le relais de l’axe dont il est issu.

Notion de réitération

OLDEMAN (1974), cité dans COSTES (1993), définit la réitération comme la faculté que possèdent la majorité des plantes de dupliquer tout ou une partie de leur système ramifié élémentaire. Le résultat de ce processus est appelé un complexe réitéré.
Le manguier a la particularité de mettre en place des structures qui reproduisent la structure de l’arbre entier, les réitérais, permettant à l’arbre de rajeunir sa canopée On parle de réitération traumatique lorsque le complexe réitéré sera la conséquence de la mort volontaire (défourchage) ou accidentelle du méristème terminal. Elle a alors pour origine la suppression d’une dominance apicale. La réitération proleptique correspond au développement d’un méristème latéral formé après une période de latence plus ou moins longue (EDELIN (1984)).
Les axes proleptiques retardés (APR, GOGUEY (1995)) sont issus d’une réitération proleptique et sont caractérisés par un décalage dans le temps entre la période où le méristème qui leur donne naissance est élaboré et le début de leur allongement .
Ces axes sont généralement en position oblique ou horizontale (axes plagiotropes) avec un angle d’insertion par rapport au porteur généralement de 60-90°. Ils sont d’aspect assez grêle, dû en partie au décalage de leur développement dans le temps et à une croissance végétative peu importante (GOGUEY (1995)).

Désynchronisation

D’après GOGUEY (1995), SCARRONE (1969) a décrit un comportement commun à de nombreuses espèces ligneuses tropicales qu’il a nommé « erratisme ».
Il s’agit d’un désynchronisme phénologique au sein d’une même plante, exprimé par le développement simultané de ramifications entièrement végétatives et d’autres portant des fleurs ou inflorescences. GOGUEY (1995) considère que les flushs de manguier sont indépendants d’une branche charpentière à l’autre sur un même arbre.
L’erratisme, plus marqué chez l’adulte que chez le jeune arbre, se manifeste par une absence de hiérarchie chronologique entre les rameaux qui n’évoluent pas simultanément au sein de l’arbre. GOGUEY (1995) considère le terme de désynchronisation plus approprié car celui d’erratisme a une connotation d’errance de par son étymologie. Ce phénomène de désynchronisation est lié à l’âge des arbres et s’accentue avec le vieillissement, conférant aux branches maîtresses du manguier une indépendance croissante

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : Bilan des connaissances sur le manguier
1. Présentation de l’espèce étudiée : MANGIFERA indica L
1.1. Origine et distribution.
1.2. Place dans la classification
1.3. Généralités sur le manguier
1.3.1. L’appareil végétatif aérien
1.3.2. Le système racinaire
1.3.3. L’appareil reproducteur
2. Architecture du manguier
2.1. Modèle de SCARRONE
2.2. Influence de la taille
3. Caractéristiques de la croissance du manguier
3.1. Croissance rythmique
3.2. Notion de ramification séquentielle
3.3. Notion de réitération
3.4. Désynchronisation
3.5. Facteurs pouvant influencer la croissance
4. Elaboration du rendement
Partie 2 : Matériel et méthodes
1. Conditions expérimentales
1.1. Contexte climatique de la Réunion
1.1.1. Pluviométrie
1.1.2. Températures
1.2. Caractéristiques de la parcelle d’essai
1.3. Matériel végétal
1.4. Conduite du verger
1.4.1. Entretien de Tinter rang
1.4.2. Fertilisation
1.4.3. Protection phytosanitaire
1.4.4. Irrigation
1.4.5. Taille
1.5. Dispositif expérimental
2. Protocole expérimental
2.1. Identification des flushs
2.2. Réalisation du défourchage
3. Protocole d’échantillonnage
3.1. Zones de prélèvement
3.2. Choix des échantillons
3.3. Variables mesurées
3.4. Gestion et analyse des données
Partie 3 : Analyse des résultats
1. Cycle phénologique
2. Croissance végétative
2.1. Dimensions des unités de croissance
2.2. Ramification
2.3. Phénomène de réitération
3. Floraison et fructification
3.1. Caractéristiques des différents groupes
3.2. Lien entre précocité de floraison et de maturité des fruits
3.3. Influence du défourchage sur les successions
3.4. Successions les plus fréquemment florifères et fructifères
Partie 4 : Discussion
1. Fonctionnement du cultivar‘Lirfa’ et intérêt de la manipulation
1.1. Cycle phénologique
1.2. Réponse au défourchage
1.3. Réitération
1.4. Récolte des mangues
2. Remarques sur la méthode employée
2.1. Représentativité de l’échantillonnage
2.2. Identification et mesure des rameaux
2.3. Durée de l’expérimentation
3. Perspectives d’évolution
Conclusion
Bibliographie

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