Généralités sur le gombo
Classification
Selon Hequet et al., 2010, la classification taxonomique du gombo se présente comme suit :
– Règne : Végétal
– Classe : Equisetopsida (Agardh, 1825)
– Ordre : Malvales (Juss & Presl, 1820)
– Famille : Malvaceae (Juss, 1789)
– Genre : Abelmoschus (Medik, 1787)
– Espèce : Abelmoschus esculentus L. (Moench, 1794)
➤ Synonymie : Hibiscus esculentus L. (Linne, 1753) ; Hibiscus longifolius (Wild, 1800)
➤ Nom vernaculaire français : gombo, corne grecque
➤ Nom vernaculaire anglais : okra
➤ Nom vernaculaire wolof : kandja.
Origine
Le gombo Abelmoschus esculentus L. (Moench, 1794), également connu sous le nom de doigt de femme (Roy et al., 2014 ; Bello et al., 2015), est originaire d’Éthiopie (Nzikou et al., 2006 ; Sathish & Eswar, 2013). La plante était auparavant incluse dans le genre Hibiscus. Plus tard, il a été désigné sous Abelmoschus pour la distinguer du genre Hibiscus (Aladele et al., 2008).
Description botanique
Le gombo est une plante dicotylédone vivace annuelle pouvant atteindre 2 mètres de hauteur. Les feuilles sont longues pétiolées, orbiculaires ou orbiculaires-ovales. Elles sont larges et rugueuses, d’environ 0 -20 cm de long et palmilobées (5-7 lobes). Les fleurs sont axillaires et solitaires et mesurent 4 à 8 cm de diamètre. Elles comprennent cinq pétales blancs à jaunes, avec souvent une tache rouge ou violette à la base de chaque pétale. Le fruit est allongé et effilé mesurant 10 à 25 cm de long et 1,5 à 3 cm de diamètre et contient des graines en forme de rein. En fonction du cultivar, les fruits de gombo mûrissent après 60 à 180 jours après semis. Ils sont détachés des piles en appliquant une légère torsion (Tindall, 1986). Des cheveux irritants sont parfois présents à la surface des feuilles, des tiges et du fruit (Roy et al., 2014).
Ecologie
Le gombo est une plante cosmopolite. Toutefois, les grands foyers de culture du gombo se localisent principalement en Asie du Sud-Est (Inde, Indonésie), en Amérique (Sud des EtatsUnis, Amérique latine), au sud de l’Europe, en Afrique, dans le bassin méditerranéen et dans les régions tropicales et subtropicales du monde (Charrier, 1983 ; Dhankhar & Mishra JP, 2009 ; Muhammad et al., 2013 ; Doreddula et al., 20 4) . D’après Sathish & Eswar (2013), c’est l’un des plus importants légumes fruitiers indigènes africains.
Le gombo se développe sur un large éventail de types de sol avec des pH variant de 5,5 à 8,0 (Kochhar, 1986 ; Jain et al., 2012). Il préfère toutefois les sols humides, friables, bien drainés et riches en humus, avec un pH compris entre 6 et 6,7. C’est une plante tolérante à la sécheresse (Majanbu et al., 1985). Cependant, de nombreux facteurs climatiques limitent sa production. Parmi les facteurs, la lumière, la température et l’eau (et sa répartition dans le temps) demeurent les plus déterminants. En effet, Winters & Miskimen (1967) & Siemonsma (1982) ont noté que des températures comprises entre 20 et 30 °C sont nécessaires pour une bonne croissance et un développement normal du gombo.
Importance
Le gombo est la seule culture légumière d’importance de la famille des malvacées (Kumar et al., 20 ) . C’est une culture polyvalente en raison de diverses utilisations de ses gousses, feuilles fraîches, bougeons, fleurs, tiges, fruits et grains (Gerrano, 2018). En Afrique, les fruits sont beaucoup appréciés dans les recettes culinaires du fait de leur richesse en mucilage (Fondio et al., 2009). Les fruits immatures peuvent être consommés comme légumes, dans les salades, soupes et ragoûts, frais ou séchés, frits ou bouillis (Roy et al., 2014). Ainsi, le gombo constitue une culture économique majeure dans la sous-région ouest-africaine à raison de son importance dans la composition de diverses recettes et spécialités locales en cuisine (Eshiet & Brisibe, 2015). Sur le plan nutritionnel, les gousses vertes tendres du gombo sont une importante source de vitamines A, B , B , B6, C et K, d’acide folique, de potassium, de magnésium, de calcium et d’oligo-éléments tels que le cuivre, le manganèse, le fer, le zinc, le nickel et l’iode (Nahry et al., 1978 ; Adom et al.,1996 ; 1997 ; Lee et al., 2009 ; Bello et al., 2015). Elles contiennent aussi de l’eau, des lipides, des glucides, des protéines, des matières grasses, des enzymes et des fibres (Aykroud, 1963 ; Tindall, 1983 ; Saifullah & Rabbani, 2009), des acides aminés comme la lysine et le tryptophane plus que d’autres sources de protéines végétales comme les céréales et les légumineuses (Holser & Bost, 2004 ; Sanjeet et al., 2010). Outre ces avantages nutritionnels, les différentes parties de la plante sont largement utilisées en médecine traditionnelle (antidiabétique, antipyrétique, diurétique, antispasmodique, etc.) dans le monde entier (Lim, 2012 ; Roy et al., 2014). Le gombo a aussi une activité antifongique, antioxydante, antistress et nootrope (Jayaseelan et al., 2013 ; Doreddula et al., 20 4) . C’est également une excellente source d’iode, un élément utile pour le traitement du goitre (Pendre et al., 2012). Dans l’ensemble, le gombo est une culture légumière importante avec un large éventail de qualités nutritionnelles et d’avantages potentiels pour la santé (Gemede, 20 5).
Généralités sur l’entomofaune associée à la culture du gombo
Le gombo, comme la plupart des plantes de la famille des Malvacées, est susceptible d’être attaqué par de nombreuses espèces d’insectes (Figure 2). En effet, plus d’une centaine d’espèces d’insectes sont capables de s’attaquer au gombo avec des incidences économiques plus ou moins variables (Doumbia & Seif, 2008). La détermination des groupes taxonomiques auxquels ils appartiennent permet de distinguer les insectes nuisibles des insectes utiles, appelés auxiliaires des cultures. En effet, si la concentration de plantes appétantes attire les insectes phytophages, ces populations attirent à leur tour les entomophages. Les expressions « insectes auxiliaires » et « insectes entomophages » sont utilisées par commodité, mais il est plus juste de parler d’« arthropodes », les araignées et certains acariens faisant partie de cette faune utile et n’appartenant pas à la classe des insectes (Gourmel, 2014).
Les arthropodes ravageurs du gombo
Les insectes phytophages sont de potentiels nuisibles. Leur nuisance pour les cultures est fonction du caractère préférentiel ou aléatoire de la consommation d’une variété cultivée, des parties de la plante qui sont consommées et de l’importance numérique des individus. Un phytophage présent sur une parcelle peut n’avoir aucun impact sur les cultures, être considéré comme un nuisible lorsque les atteintes sont occasionnelles et de faible ampleur, ou comme un ravageur si les dégâts causés lors de pullulations provoquent une baisse notable de la production (Gourmel, 2014). Ainsi, les espèces d’insectes ravageurs causent des dégâts plus ou moins dommageables à différents stades de croissance de la culture du gombo. En effet, les insectes les plus communément rencontrés chez cette plante sont : les pucerons (Aphis gossypii Glover), les jassides (Amrasca biguttula biguttula Ishida), les aleurodes (Bemisia tabaci Gennadius), les punaises rouges du coton (Dysdercus cingulatus Fabricius), les punaises vertes (Nezara viridula Linneaus), la tourbière du gombo (Helicoverpa armigera Hubner), la perce-fruits du gombo (Earias vittella Fabricius), le grillon (Brachytrupes membranaceus Drury), les altises (Nisotra spp, Podagrica spp et Liriomyza sp. Blanchard), la punaise des graines du cotonnier (Oxycarenus hyalinipennis Costa) et les thrips (Frankliniella spp.). On peut les classer en broyeurs, mineuses de feuilles, piqueurs-suceurs, souterrains, foreurs de fruits et parasites des fruits selon leur mode de nutrition, qui détermine l’aspect des dégâts (piqûres, morsures, coupures, etc.) (Doumbia & Seif, 2008 ; Gourmel, 2014 ; Aishwarya & Bilaspur, 2018). Parmi les ravageursdes fruits, l’espèce Earias spp est la plus destructrice sur les fruits du gombo (Rawat & Sahu, 1973). On compte aussi parmi les ravageurs du gombo, les insectes vecteurs de bactéries et de virus, et ceux qui facilitent le développement des champignons. L’insecte peut être directement porteur de pathogènes ou permette à ceux-ci d’entrer dans les tissus végétaux par les lésions qu’il cause (Gourmel, 2014). L’acarien jaune commun, Tetranychus sp, est polyphage et s’attaque à plus de 00 espèces de plantes appartenant à des familles botaniques diverses. Ce sont de petites « araignées » souvent présentes à la face inférieure des feuilles. Celles-ci se recroquevillent, sèchent et tombent si l’attaque est sévère (Doumbia & Seif, 2008).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Généralités sur le gombo
I.1.1. Classification
I.1.2. Origine
I.1.3. Description botanique
I.1.4. Ecologie
I.1.5. Importance
I.2. Généralités sur l’entomofaune associée à la culture du gombo
I.2.2. Les ennemis naturels des insectes nuisibles du gombo
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II. . Sit e de l’étude
II.2. Matériel
II.2.1. Matériel végétal
II.2.3. Autre matériel biologique
II.2.4. Autres matériels utilisés (confère annexe 1)
II.3. Méthodes
II.3.1. Conception expérimentale et plantation de cultures
II.3.1.1. Dispositif expérimental
II.3.1.2. Préparation du terrain (confère annexe 3a)
II.3.1.3. Semis (confère annexe 3b)
II.3.1.4. Suivi-entretien des plants (confère annexe 3c)
II.3.1.5. Traitements
II. .2. Par amètres évalués et méthodes d’évaluation
II.3.2.1. Collecte des insectes
II.3.2.2. Diversité et abondance spécifique des insectes
II.3.2.3. Les dégâts causés par les « insectes »
II.3.2.4. Croissance et vigueur des plantes
II.3.2.5. Récolte
II.3.2.6. Rendements et calibre des fruits
II.4. Analyses statistiques
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. Résultats
III. . . Ev aluation de la biodiversité et la dynamique de population de l’entomofaune associée à la culture
III.1.1.1. Diversité spécifique et abondance des insectes
III. . .2. N ombre de nuisibles et d’auxiliaires collectés en fonction du traitement et de la méthode de capture
III.1.1.3. Les dégâts causés par les « insectes »
III. .2. Ev aluation de l’impact des traitements sur le développement des plantes de gombo et le rendement
III.1.2.1. Impact du traitement sur le développement végétatif des plantes
III.1.2.2. Impact du traitement sur le développement (paramètres morphologiques des fruits) et le rendement des plantes de gombo
III.2. Discussion
CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES