Généralités sur le genre Psychotria
Le genre Psychotria est représenté par plus de 2000 espèces décrites dans le monde, surtout dans les régions tropicales et subtropicales [2]. A Madagascar, 150 espèces sont répertoriées dont 148 espèces sont endémiques, représentant 98% environ de l’ensemble des espèces Psychotria dans le pays [2],[3]. Elles sont distribuées dans les forêts sempervirente humide, sub-humide, ainsi que dans les forêts semi-décidues sèches.
Classification botanique
Suivant la Classification de Cronquist réalisée en 1981, la systématique botanique des Psychotria est définie comme suit :
Domaine : Eukaryota ;
Règne : Plantae ;
Sous-règne : Tracheobionta ;
Division : Magnoliophyta;
Classe : Magnoliopsida ;
Sous-classe : Asteridae ;
Ordre : Rubiales;
Famille : Rubiaceae
Sous-famille : Rubioideae;
Tribu : Psychotrieae;
Genre : Psychotria .
Description botanique du genre
Le genre Psychotria est caractérisé par des buissons ou des petits arbres hermaphrodites. Il est reconnu par les feuilles opposées, parfois brunes, les inflorescences terminales sur des branches courtes à feuilles réduites, paniculées, souvent corymbiformes, à fleurs petites, régulières, 4 à 5 mères, hétérostyles, aux lobes corollins valvaires.
Données ethnomédicinales sur le genre Psychotria
Les espèces du genre Psychotria sont exploitées dans le traitement de plusieurs maladies, à l’instar:
– Psychotria reevesii contre l’inflammation de la gorge, la dysenterie, la fièvre, les maux de dents, les maux d’oreilles et les blessures [6],[7] ;
– Psychotria reducta et Psychotria retiphlebia contre les maux de dents [8] ;
– Psychotria ulviformis contre les morsures de serpent [9];
– Psychotria rostrata, Psychotria serpens,Psychotria hawaiiensis contre les infections virales et bactériennes, et les inflammations [10],[11],[12] ;
– Psychotria elata (Sw.) contre l’hypertension, les dysfonctionnements cardiovasculaires, les perturbations mentales et les désordres alimentaires [13] ;
– Psychotria forsteriana contre les tumeurs et ulcères [14] ;
– Psychotria klugii contre la malaria, la leishmaniose. [15] ;
– Psychotria microlabastra contre la malaria, les maux d’estomac, les maladies vénériennes.
Psychotria bridsoniae(Bremek.) A.P. Davis & Govaerts
Psychotria bridsoniae est une plante endémique de Madagascar. C’est une espèce présentant plusieurs synonymes dont Mapouria magnifolia Bremekamp. A l’issue des investigations de Davis et al. en 2007 et en 2008 sur le travail nomenclatural et taxonomique de Bremekamp, les espèces de Mapouria de Madagascar ont été transférées en Psychotria.
Description botanique
Psychotria bridsoniae a été décrite par A.P. Davis et Govaerts en 2007.C’est un arbuste pouvant atteindre jusqu’à 8m de hauteur. Psychotria bridsoniae est caractérisé par des feuilles larges, simples, opposées, à stipule interpétiolaire développée de 10 à 30 mm de long, au limbe oblong elliptique à oblong oboval, à nervures secondaires brusquement courbées. Ses inflorescences sont terminales en panicules, à pédoncule court voire sessile, à bractées réduites, et corymbiformes. L’espèce présente des petites fleurs jaunes, régulières, pentamères ; et une drupe charnue, indéhiscente, de couleur rouge à maturité.
Psychotria bridsoniae de Madagascar
Psychotria bridsoniae de Madagascar pousse dans les forêts humides vers 500- 999 m, 1000-1499 m, et 1500-1999 m d’altitude. [19] La plante est localisée dans les régions Nord (Antsiranana) et Est (Toamasina), dont les zones protégées sont principalement Anjanaharibe-Sud, Mantadia, Marojejy, Ranomafana et Tsaratanàna RNI. Les noms vernaculaires de la plante sont :
➜ Singiramantingoro fotsy (à Antsiranana) (Herbier du Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza ; 1989)
➜ Harongambelona (à Sambava) (Herbier du Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza ; 1956) .
Méthodes classiques en phytochimie et biologie
Méthodes classiques utilisées en phytochimie
Screening phytochimique
Les criblages phytochimiques, suivant les méthodes adoptées par H.H.S. Fong et al. (1977), D.R. Dalton (1979), G. Cordell (1981), J. Bruneton (1987,1993 ; 2009), A. Gurib-Fakim (1994), V. Plouvier et al. (1971) ont pour but de détecter les familles de molécules existant dans la plante. Ces méthodes utilisent des réactifs spécifiques pour chaque famille à détecter. Les tests sont basés sur la formation de complexes insolubles ou de complexes colorés, à partir de poudre de plantes, ou d’extrait hydroéthanolique.
Screening des alcaloïdes
Les alcaloïdes sont des composés azotés et basiques. Ils sont assez peu solubles dans l’eau mais solubles dans les solvants organiques.
a) Principe
La détection des alcaloïdes dans la plante est fondée sur leur capacité à se combiner avec les métaux et les métalloïdes : mercure, tungstène, bismuth,…. Elle est mise en évidence par la formation de précipités colorés peu solubles par l’intermédiaire des tests sur la macération chlorhydrique de la plante et sur l’extraction hydroalcoolique, en utilisant trois réactifs : réactif de Mayer, réactif de Dragendorff et réactif de Wagner .
b) Mode opératoire
b.1.Test sur la macération chlorhydrique
2,5 g de poudres végétales sont triturées avec 10 ml de HCl aqueux à 5 % pendant 15 mn. Après filtration sur coton, l’extrait est réparti dans 4 tubes à essai numérotés. Le premier tube sert de témoin, dans le deuxième tube sont ajoutées 5 gouttes du réactif de Wagner, dans le troisième tube 5 gouttes du réactif de Mayer et dans le quatrième tube 5 gouttes du réactif de Dragendorff. On note l’apparition ou non de précipité pour chaque tube testé.
b.2.Test avec l’extrait hydroalcoolique
A 500 mg d’extrait hydroéthanolique, obtenu par évaporation à sec, sont ajoutés 10 ml de HCl 2N aqueux. Le mélange est ensuite porté au bain marie bouillant pendant 5 mn tout en agitant avec une baguette de verre. Après refroidissement, 0,5 g de NaCl sont ajoutés. Le mélange est alors agité et filtré. Le précipité est lavé avec un volume suffisant de HCl 2N pour ramener le filtrat à 10ml. Le filtrat est réparti en fractions égales dans 4 tubes à essai et les tests précédents (avec les 3 réactifs généraux des alcaloïdes) sont réalisés.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Généralités sur le genre Psychotria
I.1. Classification botanique
I.2. Description botanique du genre
I.3. Données ethnomédicinales sur le genre Psychotria
II. Psychotria bridsoniae (Bremek.) A.P. Davis & Govaerts
II.1. Description botanique
II.2. Psychotria bridsoniae de Madagascar
III. Données chimique et biologique antérieures sur le genre Psychotria
IV. Méthodes classiques en phytochimie et biologie
IV.1. Méthodes classiques utilisées en phytochimie
IV.1.1. Screening phytochimique
IV.1.1.1. Screening des alcaloïdes
IV.1.1.2. Screening des composés phénoliques
IV.1.1.3. Screening des terpénoïdes
IV.1.1.4. Screening des autres métabolites
IV.1.2. Extraction
IV.1.3. Fractionnement, purification et isolement
IV.1.3.1. Chromatographie sur couche mince
IV.1.3.2. Preparative Thin Layer Chromatography (PTLC) ou Chromatographie sur couche mince préparative
IV.1.3.3. Chromatographie liquide sur colonne ouverte à basse pression (CC)
IV.1.4. Analyse spectrale
IV.2. Méthodes classiques utilisées en biologie
IV.2.1. Méthodes d’analyses de l’activité antimicrobienne
IV.2.1.1. Méthode de dilution en milieu solide
IV.2.1.2. Méthode d’antibiogramme
IV.2.1.3. Méthode par bioautographie
IV.2.1.4. Méthode de microdilution en milieu liquide
IV.2.2. Méthodes d’analyses de l’activité antioxydante
IV.2.2.1. Méthode DPPH
IV.2.2.2. Méthode « bioautography »
IV.2.2.3. Méthode ORAC
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
V. Résultats et discussions
V.1. Préparation du matériel végétal
V.1.1. Récolte et identification
V.1.2. Séchage et broyage
V.2. Résultats obtenus de l’étude chimique
V.2.1. Résultats du screening phytochimique
V.2.1.1. Screening des alcaloïdes
V.2.1.2. Screening des composés phénoliques
V.2.1.3. Screening des terpénoïdes
V.2.1.4. Screening des autres métabolites secondaires
V.2.1.5. Récapitulation des résultats
V.2.2. Résultats d’extraction
V.2.3. Résultats des techniques de fractionnement, de purification et d’isolement
V.2.3.1. Fractionnement de PB15
V.2.3.2. Fractionnement de PB16
V.2.3.3. Fractionnement de PB19 et de PB20
V.2.4. Résultats de l’analyse spectrale
V.2.4.1. Caractérisation de PB16-3
V.2.4.2. Caractérisation de PB19-4
V.3. Résultats obtenus de l’étude biologique
V.3.1. Résultats des analyses antimicrobiennes
V.3.1.1. Méthode de dilution en milieu solide pour le criblage antibactérien
V.3.1.2. Méthode de dilution en milieu solide pour le test antimoisissure
V.3.1.3. Méthode d’antibiogramme
V.3.1.4. Méthode par bioautographie
V.3.1.5. Méthode de microdilution en milieu liquide
V.3.2. Résultats des analyses d’activités antioxydantes
V.3.2.1. Méthode DPPH
V.3.2.2. Méthode « bioautography »
V.3.2.3. Méthode ORAC
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE – WEBOGRAPHIE
ANNEXES