Originaire d’Australie et de la Nouvelle Guinée, l’eucalyptus est actuellement planté dans de nombreux pays du monde en raison de sa grande adaptabilité au climat, de son aptitude à l’établissement et de ses immenses possibilités d’utilisation (production de bois d’œuvre, de bois d’énergie, d’huile essentielle, du miel, de tanin, de liqueur et du papier) [19]. Il occupait 8% des surfaces reboisées totales mondiales en 2010 .
A Madagascar, plusieurs espèces de ce genre ont été introduites au 19ème siècle pour l’approvisionnement en bois d’énergie et bois de service ainsi que pour l’assainissement des régions humides infestées par le paludisme [9,39]. Au cours du temps, les surfaces totales reboisées ont augmenté. L’eucalyptus représentait 46,5% des peuplements artificiels officiels de Madagascar en 1999 [39]. Son utilisation a évolué. Il est actuellement exploité dans plusieurs secteurs industriels dont la cosmétologie, l’industrie pharmaceutique (production d’huile essentielle, de tanins, etc.), l’industrie alimentaire (production de miel), etc.
Cependant, comme toutes les plantes, le genre Eucalyptus est sujet à diverses maladies. A Madagascar, des dégâts dus à des psylles ont été constatés par les services de protection des végétaux dans la région Analamanga depuis l’année 2009. A cette époque, la situation n’était pas encore alarmante puisque les plants contaminés étaient encore plus ou moins isolés et que les charbonniers pouvaient encore produire du bois de chauffe malgré la maladie. Mais des observations en 2013 ont conclu que les zones touchées par le parasite ne cessaient d’évoluer [18,40]. Cette situation a été aggravée par l’apparition d’autres maladies de diverses origines. Si des actions ne sont pas entreprises, la filière Eucalyptus sera sévèrement menacée et une forte répercussion sur les filières rattachées est envisageable. Ces maladies auront-t-elles des effets directs sur les huiles essentielles de la plante ? Cette problématique nous a amenée à étudier « les impacts des maladies de plante sur les huiles essentielles de deux espèces d’eucalyptus dans la région Analamanga : cas de Eucalyptus citriodora et E.globulus ».
GENERALITES SUR LE GENRE EUCALYPTUS
Genre Eucalyptus
Systématique du genre Eucalyptus
Le mot Eucalyptus vient de deux mots grecs eu « bien » et kaluptos « couvert ». Ce nom a été décrit et baptisé par le botaniste français L’HERITIER en 1788. Le genre Eucalyptus appartient à la famille de MYRTACEAE. La classification taxonomique est la suivante :
• Règne : PLANTAE
• Embranchement : PHANEROGAMES
• Sous Embranchement : ANGIOSPERMES
• Classe : EUDICOTS
• Ordre : MYRTALES
• Famille : MYRTACEAE
• Genre : Eucalyptus .
Origine et historique
La plupart des espèces d’Eucalyptus sont originaires d’Australie et de ses îles voisines. Toutefois, certaines espèces peuvent provenir de la Nouvelle-Guinée et des îles orientales de l’archipel indonésien .
L’introduction du genre Eucalyptus à Madagascar datait entre 1857 et 1889 par divers acteurs de différents pays. C’est sous l’initiative du Général GALLIENI entre 1896 et 1905 que le développement des plantations d’Eucalyptus avait effectivement démarré, aux alentours d’Antananarivo, malgré les problèmes rencontrés. Il avait développé une politique de reboisement des Hautes-Terres pour faire face à la demande en bois générée par la construction et l’exploitation du chemin de fer entre Antananarivo et Toamasina. Les services des mines, des forêts et de l’agriculture n’étaient pas encore organisés à cette époque mais des expériences pour améliorer les procédés agricoles et l’introduction de culture nouvelle furent déjà entreprises .
L’introduction des différentes espèces d’Eucalyptus avait plusieurs objectifs. D’une part, RANDRIANJAFY mentionnât en 1999 qu’elle avait pour but de satisfaire les besoins en bois de service et bois d’énergie qui étaient longtemps fournis par les formations naturelles [39]. D’autre part, BOUVET et al. ont affirmé en 2011 que la première introduction d’Eucalyptus avait pour objectif d’assainir les régions humides infestées par le paludisme du fait de sa réputation d’assécher les terrains humides. Les eucalyptus ont été ensuite utilisés en ville pour stabiliser les talus des routes, et pour disposer d’arbres ornementaux et d’alignement pour les villes. Lors du premier reboisement entre 1898 et 1905, les plants d’Eucalyptus servaient à délimiter les propriétés foncières, à produire du bois dans la région centrale de l’Imerina et du Betsileo dont la végétation ligneuse est réduite, puis, un peu plus tard, à assurer la production de combustible pour les locomotives à vapeur .
Répartition géographique des eucalyptus
a. Dans le monde
Le genre Eucalyptus est l’essence feuillue la plus plantée dans le monde. Il représentait environ 8% des surfaces reboisées totales, avec une superficie totale de 19,6 millions d’hectares en 2009.
b. A Madagascar
Au total, il y avait plus de 180 espèces d’Eucalyptus introduites à Madagascar [39]. Toutes ne se sont pas développées. Selon FRANÇOIS en 1929 et RANDRIANJAFY en 1999, 18 espèces ont été vraiment exploitées à Madagascar. Il s’agit de E. robusta, E. citriodora, E. maculata , E. obliqua, E. paniculata, E. botryoïdes, E. longifolia, E. resinifera, E. tereticornis, E. camaldulensis (E. rostrata), E. globulus, E. grandis, E. cloeziana, E. corymbosa, E. eugenioides, E. macrorhyncha, E. microcorys et E. torelliana. Il est à remarquer que E. robusta est l’essence la plus répandue à Madagascar du fait de sa forte adaptation à différentes conditions écologiques, d’où son succès sur les zones dénudées des hautes terres. Son écorce épaisse peut aussi protéger l’arbre contre les feux de brousse .
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I. CONTEXTE ET GENERALITES
A. GENERALITES SUR LE GENRE EUCALYPTUS
B. MALADIES ET ENNEMIS DES EUCALYPTUS
C. GENERALITES SUR LES HUILES ESSENTIELLES
D. CONCLUSION PARTIELLE
Partie II. MATERIELS ET METHODES
A. METHODOLOGIE GENERALE
B. ETUDE PHYTOPATHOLOGIQUE
C. ETUDE SUR LES HUILES ESSENTIELLES
D. ETUDE STATISTIQUE
E. CONCLUSION PARTIELLE
Partie III. RESULTATS ET DISCUSSIONS
A. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
B. DISCUSSIONS
C. CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PARTIES EXPERIMENTALES
ANNEXES