GENERALITES SUR LE DIABETE SUCRE
Définition
Le diabète sucré est un trouble métabolique caractérisé par la présence d’une hyperglycémie attribuable à un défaut de la sécrétion ou de l’action de l’insuline, ou des deux [42].Selon l’OMS [63], le diabète est défini par une glycémie à jeun ≥ 1.26g/l de façon permanente ou une glycémie > 2 g/l 2 heures après charge orale de 75 g de glucose.
Critères diagnostiques
Les éléments du diagnostic regroupent les signes cardinaux et l’hyperglycémie chronique. Les principaux signes cliniques sont la polyurie, la polydipsie et la polyphagie. Cependant le diagnostic est posé par les données biologiques : selon ADA, le diagnostic est posé dans les cas suivants [24] :
● Glycémie quelle que soit l’heure ≥ 2,00 g/L (11,1 mmol/L),
● Glycémie à jeun ≥ 1,26 g/L (7,00 mmol/L)
● Glycémie 2 h après une charge de 75 g de glucose lors d’une hyperglycémie provoquée par voie orale ≥ 2,00 g/L (11,1 mmol/L).
Classifications des diabètes sucrés
Deux formes dominent : le Diabète sucré de type 1 et le Diabète sucré de type 2.Cependant il existe d’autres cas assez rares de diabètes sucrés.
Diabète sucré de type 1 ou diabète auto-immun
Le diabète sucré de type 1 ne représente que 5-10% de toutes les formes de diabètes. Il est parfois dénommé diabète insulinodépendant (DID), diabète de type 1, ou diabète juvénile. Ce diabète résulte d’une destruction auto-immune à médiation cellulaire des β – cellules des ilôts de Langerhans du pancréas [3]. La destruction auto-immune est reflétée par la présence d’auto anticorps dirigés contre l’insuline et autres récepteurs de l’insuline, contre les ilôts cellulaires ou contre les tyrosines phosphatases IA-2 et IA2βauto-anticorps GAD (GAD65).La conséquence de la destruction des ilôts de Langerhans reste la déplétion partielle ou totale de la sécrétion d’insuline caractérisée par l’effondrement des taux plasmatiques de peptides C [3]. En effet, dans cette forme de diabète, la destruction des cellules β est très variable. Elle peut être rapide chez certaines personnes, principalement les nourrissons et les enfants, ou lente dans d’autres cas, principalement les adultes.
En dehors de ces formes liées à la destruction du pancréas, certaines formes de diabète de type 1 n’ont pas d’étiologies connues [3]. La plupart de ces patients présentent une insulinopénie permanente. Ces diabétiques de type 1 souffrent d’acidocétose épisodique et présentent à des degrés différents une carence d’insuline entre les épisodes. Il s’agit d’une forme héréditaire non associée au système HLA et dont on ne trouve pas la preuve immunologique.
Le diabète sucré de type 2
Cette forme de diabète appelée également diabète non insulinodépendant (DNID) ou diabète gras représente environ 90-95% des cas. Les sujets atteints présentent une résistance à l’insuline et ont généralement une relative carence en insuline, au moins initialement, et souvent tout au long de leur vie. Il relève de différentes causes [3]. Elle évolue très souvent de façon silencieuse et le diagnostic est souvent porté au décours de complications macro et micro vasculaires [3].La plupart des patients atteints de cette forme de diabète présentent une obésité qui elle-même entraîne un certain degré de résistance à l’insuline.
Autres formes de diabète sucré selon la cause
Ces types regroupent les diabètes sucrés de causes génétiques, ceux associés à des maladies ou induits par des médicaments.
Diabètes sucrés de causes génétiques
Ces types diabètes sucrés sont rares (1 naissance vivante sur 300 000)[78]. Ils sont transmis selon un mode autosomique dominant [3] et constituent une altération métabolique grave [83]. Plus connu sous le nom de diabète MODY, il s’agit de diabètes associés à des anomalies mono géniques de la fonction β- cellulaire. Ces types diabètes s’expliquent par une anomalie d’une région chromosomique. Ils résulteraient d’une mutation des gènes codant pour le canal potassique ATP dépendant ou une mutation du gène de l’insuline ou de la glucokinase, ou encore d’une mutation de gènes d’autres facteurs de transcription, y compris le gène HNF 4α, HNF-1β, celui du facteur de promoteur de l’insuline (IPF)-1, et de NeuroD1 [80]. La conséquence de ces anomalies génétiques est l’incapacité de convertir la pro-insuline en insuline.
Diabètes sucrés par suite de maladies du pancréas exocrine
Toute atteinte diffuse du pancréas peut causer un diabète sucré. C’est le cas de la fibrose kystique, de la pancréatopathie fibrocalculeuse, de l’hémochromatose, de la néoplasie, de la pancréatite, des traumatismes ou de la pancréatectomie.
Diabètes sucrés liés à une endocrinopathie
On observe dans les endocrinopathies une augmentation du taux de plusieurs hormones telles que l’hormone de croissance, le cortisol, le glucagon, l’adrénaline [3]. Ces hormones ont un effet hyperglycémiant par antagonisme à l’action de l’insuline. Parmi ces endocrinopathies on peut citer l’acromégalie, l’aldostéronome, le syndrome de Cushing, le glucagonome, l’hyperthyroidie, le phéochromocytome, le somatostatinome.
Diabète sucré chimio-induit
Certains médicaments peuvent altérer la sécrétion d’insuline. Ils ne peuvent pas causer le diabète par eux-mêmes mais précipitent le diabète chez les personnes prédisposées à développer le diabète sucré. Parmi ces médicaments, on peut citer : l’interféron alpha, les antipsychotiques atypiques, les agonistes bêta-adrénergiques, le diazoxyde, les phénytoines, les glucocorticoïdes, les antirétroviraux hautement actifs.
Diabètes sucrés secondaires à des Infections
Certains virus entrainent la destruction de la cellule bêta des ilôts de Langerhans du pancréas. Il s’agit notamment des virus responsables de la rubéole congénitale, du cytomégalovirus, de l’adénovirus, des virus des hépatites [3]. La plupart de ces patients ont des marqueurs HLA caractéristique du diabète de type 1.
Diabète gestationnel
Il s’agit d’un diabète ou d’une intolérance au glucose apparus pendant la grossesse [3].La prévalence du diabète gestationnel est estimée à 1 à 7,5 %. Ce diabète sucré est d’une apparition sournoise. En effet, à partir du second trimestre de la grossesse, une insulino-résistance physiologique est normalement compensée par un hyperinsulinisme. Néanmoins, certaines femmes sont plus que d’autres à risque de voir leur insulino-résistance se majorer d’où l’importance d’un dépistage systématique de ce type diabète ; d’autant que, dans la majorité des cas, celui-ci n’occasionne aucune manifestation clinique [3]. Quel que soit le type de diabète sucré, l’hyperglycémie chronique expose malheureusement le malade à de multiples complications invalidantes voire mortelles.
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Table des matières
INTRODUCTION
1 PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
1.1 GENERALITES SUR LE DIABETE SUCRE
1.1.1 Définition
1.1.2 Critères diagnostiques
1.1.3 Classifications des diabètes sucrés
1.1.3.1 Diabète sucré de type 1 ou diabète auto-immun
1.1.3.2 Le diabète sucré de type 2
1.1.3.3 Autres formes de diabète sucré selon la cause
1.1.3.3.1 Diabètes sucrés de causes génétiques
1.1.3.3.2 Diabètes sucrés par suite de maladies du pancréas exocrine
1.1.3.3.3 Diabètes sucrés liés à une endocrinopathie
1.1.3.3.4 Diabète sucré chimio-induit
1.1.3.3.5 Diabètes sucrés secondaires à des Infections
1.1.3.3.6 Diabète gestationnel
1.1.4 Complications du diabète sucré
1.1.4.1 Micro angiopathie diabétique
1.1.4.1.1 Rétinopathie diabétique
1.1.4.1.2 Néphropathie diabétique
1.1.4.1.3 Neuropathie diabétique
1.1.4.2 Macro angiopathiediabétique
1.1.4.2.1 Cardiopathie ischémique
1.1.4.2.2 Complications cérébro vasculaires
1.1.4.2.3 Artérite des membres inférieurs
1.2 LIPOPROTEINE (a) ou Lp(a)
1.2.1 Généralités
1.2.2 Historique
1.2.3 Structure
1.2.4 Propriétés physico-chimiques
1.2.4.1 Densité hydratée
1.2.4.2 Masse moléculaire et taille
1.2.5 Le gène de l’apolipoprotéine(a)
1.2.6 Métabolisme
1.2.6.1 Synthèse
1.2.6.2 Dégradation et formes d’élimination
1.2.7 Fonction
1.2.8 Troubles métaboliques et pathologies associées
1.2.8.1 Rôle de la Lp(a) dans la thrombo-athérogénèse
1.2.8.2 Élimination des phospholipides oxydés
1.2.8.3 Pathologies associées
1.2.8.3.1 Lp(a) et diabète
1.2.8.3.2 Lp(a) et maladies rénales
1.2.8.3.3 Lp(a) et hypothyroïdies
1.2.8.3.4 Lp(a) et maladies hépatiques
1.2.8.4 Traitement des Taux sériques élevés de Lp(a)
1.2.9 Exploration
1.2.9.1 Recueil et traitement des échantillons biologiques
1.2.9.2 Méthodes de dosage de la Lp(a)
1.2.9.2.1 Méthodes électrophorétiques
1.2.9.2.2 Dosages immunochimiques
2 DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
2.1 METHODOLOGIE
2.1.1 Type d’étude
2.1.2 Cadre d’étude
2.1.3 Critères d’inclusion
2.1.4 Critères d’exclusion
2.1.5 Spécimens biologiques
2.1.6 Les dosages
2.1.6.1 Dosage du cholestérol total
2.1.6.2 Dosage des triglycérides
2.1.6.3 Dosage du cholestérol HDL
2.1.6.4 Détermination du cholestérol LDL
2.1.6.5 Dosage de la lipoprotéine(a) ou Lp(a)
2.1.6.5.1 Appareillage
2.1.6.5.2 Principe de dosage de la Lp(a)
2.1.7 Analyse statistique
2.2 RESULTATS
2.2.1 Population d’étude
2.2.2 Résultats du bilan lipidique standard
2.2.3 Résultats de dosage de La lipoprotéine(a)
2.2.3.1 Courbe de calibration
2.2.3.2 Résultats de dosage de la Lp(a)
2.3 DISCUSSION
2.3.1 Age moyen de notre population diabétique
2.3.2 Dyslipidémies et diabète de type 2
2.3.3 Variation des taux sériques de la Lp(a) et diabète de type 2
CONCLUSION
REFERENCES