L’Agriculture est le secteur qui fournit la plus grande contribution à l’économie malgache (35% du PIB), et emploie plus de 70% de la population active. Ce secteur dispose d’un solide potentiel de production agricole, de par l’abondance des ressources naturelles et humaines; en plus de l’étendue des terres cultivables. Mais malgré ses potentialités, son évolution paraît faible et sa croissance reste inférieure à celle de la démographie. Ce fait se traduit alors par un appauvrissement de la population surtout celle en milieu rural ; où vit la majorité des Malgaches, qui sont des Agriculteurs. Comment pourrait-on alors remédier à cette situation, afin de rehausser leur niveau de vie ? La promotion des cultures de rente, notamment le gingembre et le rosier de Bulgarie pourront satisfaire les besoins monétaires des paysans, afin d’améliorer leur condition de vie sans toutefois négliger la production rizicole, par la pratique du riz pluvial.
Généralités sur le développement rural et la valorisation des tanety à Antananarivo
Présentation du milieu d ‘étude
La rédaction de cette partie est tirée essentiellement de documents concernant la monographie de la région d’Antananarivo [MINISTERE DE L’AGRICULTURE, pour le développement rural, UPDR (Unité de Politique pour le Développement Rural), 2001].
Situation géographique de la région d’Antananarivo
La région d’Antananarivo qui s’étend sur 58697km2 se trouve au centre et sur les Hautes Terres de Madagascar. Elle est à la fois l’une de ses six Faritany et sa capitale, c’est donc le centre politique, administrative et économique du pays. Cette partie se localise entre 17°45’ et 20°20’ de latitude Sud, 45°20’ et 48°05 de longitude Est. L’altitude moyenne est de 1300m. La région d’étude s’est cantonnée sur les environs de la capitale et sa banlieue mais la prise en compte des autres zones constituant le Faritany s’avère nécessaire sans, toutefois, aller au-delà de la région de l’Imerina Central, ce qui représente déjà 32,5% de la superficie totale d’Antananarivo avec ses 9 Fivondronana. .
Sous-sol formé par le socle cristallin
La majeure partie de la région d’Antananarivo repose sur un socle cristallin d’âge précambrien ( RAISON J.P.,1984). On y rencontre ainsi des roches métamorphiques (gneiss, migmatite) ; éruptives (granite, gabbro) et volcaniques (ankaratrite). Ces différentes roches sont principalement acides, et souvent riches en quartz. Et la mise en valeur des sols qui en dérivent nécessite la correction du pH, l’application de différentes méthodes de lutte contre l’érosion surtout pour les fortes pentes.
Relief accidenté et varié
La région d’étude fait partie de ce qu’on appelle les hautes terres par rapport à l’ensemble de l’île. Elle présente un relief escarpé, complexe et varié, muni d’un certain nombre de formes (RAOELIVOLOLONA. A.O.,1983):
– des massifs volcaniques ;
– des collines herbeuses aux pentes plus ou moins accusées ;
– des replats uniformes ;
– de longues vallées alluviales à fonds plat ;
– des plaines plus ou moins aménagées.
Deux zones bien distinctes peuvent être exploitées :
– les vallées et les grandes plaines occupées par la riziculture ;
– les collines aux pentes plus ou moins douces, sujettes à l’effet d’une érosion intense, où sont installées les cultures pluviales.
Dominance de deux types de sols
Différents types de sols peuvent être rencontrés dans la région d’Antananarivo, mais deux types dominent : les sols hydromorphes et les sols ferralitiques. Le premier type caractérisé par un pH acide, une absence de sulfure et une carence en phosphore avec une teneur en azote suffisante dont la désaturation est moyenne, n’occupe qu’une place restreinte. Il se présente alors dans toutes les zones basses telles que les plaines, cuvettes et bas fonds,… Actuellement, ces sols portent du riz et/ou des cultures de contre saison. Le deuxième couvre une grande partie des régions et est caractérisé par la dégradation des minéraux primaires, la richesse en sesquioxyde, de fer et d’alumine, la nature kaolinitique de leur argile . Dans l’ensemble ces sols sont fragiles, compacts et difficiles à travailler mais en les améliorant par des amendements, on peut les exploiter en pratiquant diverses spéculations.
Analyse des éléments climatiques de la région
La région d’étude possède un régime climatique tropical d’altitude(RAISON J.P.,1984) caractérisé par l’existence de deux saisons bien distinctes au cours de l’année, l’une chaude et humide et l’autre sèche et froide. Certaines parties de la région possèdent un microclimat particulier : Trois sortes de microclimats peuvent être distinguées (RAOELIVOLOLONA A.O.,1983) :
– la partie orientale comme Manjakandrina est plus humide ;
– la partie occidentale comme Ankazobe est plus sec ;
– et la partie méridionale comme Ambatolampy est plus froide.
Ces variations locales du climat sont notamment dues à l’effet de l’altitude et de l’exposition. Etant donné que notre étude se concentre surtout sur les environnants d’Antananarivo, nous avons pris comme région représentative celle d’Ambohidratrimo, où une station météorologique est installée à Ivato.
Température moyennement chaude
En général la région est assez chaude avec une température moyenne annuelle de 19°C, tandis que celle des maxima est de 24°C, le mois de février est le plus chaud. L’hiver proprement dit dure en général trois mois, mais la température n’est jamais descendue à moins de 0°C et les mois les plus frais sont juillet et août avec une moyenne annuelle de 13°C, et des températures minima respectivement de 9.5°C et 9.6°C. La connaissance de ces diverses températures nous permet d’organiser les cultures à entreprendre en fonction de leur physiologie. Il faut vraiment les identifier afin de voir si elles correspondent ou non avec les exigences thermiques de la plante (zéro de végétation, température optimum, besoin en température minimum, tolérance en température maximum). L’effet de la température se fait sentir sur la plante durant toute sa phase de croissance et de développement.
Pluviométrie mal répartie
La précipitation est un élément climatique très important étant donné qu’on veut promouvoir les cultures sur tanety où l’alimentation en eau est essentiellement assurée par les pluies. La précipitation moyenne annuelle est de 1456mm. Les pluies se répartissent pratiquement sur toute l’année mais près de 90% des précipitations totales annuelles se déversent pendant la saison humide. Le mois de décembre est le plus arrosé avec une précipitation moyenne de 309.9mm, par contre le mois le moins arrosé est celui de juin avec une moyenne annuelle de 7.7mm. Les cultures pluviales doivent tenir compte de cette répartition. La forme orageuse des pluies se produit généralement au début de la période pluvieuse ( Novembre-Décembre), tandis que la forme cyclonique se rencontre vers le mois de Février à Avril.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: GENERALITES SUR LE DEVELOPPEMENT RURAL ET LA VALORISATION DES TANETY A ANTANANARIVO
I-1 Présentation du milieu d ‘étude
I-I-1 Situation géographique de la région d’Antananarivo
I-1-2 sous-sol formé par le socle cristallin
I-1-3 Relief accidenté et varié
I-1-4 Dominance de deux types de sols
I-I-5 Analyse des éléments climatiques de la région
I-1-5-1 Température moyennement chaude
I-1-5-2 Pluviométrie mal répartie
I-1-5-3 Existence de vent à vitesse assez faible
I-1-5-4 Humidité élevée
I-1-5-5 Durée d’insolation variable
I-1-5-6 ETP ou Evapotranspiration Potentielle
I-I-6 Constitution et structure du milieu humain
I-1-6-1 Composition de la population de la région d’ étude
I-1-6-2 Population jeune à dominance d’ Agriculteurs
I-2 Mise en valeur des tanety pour le développement rural
I-2-1 Généralités sur le développement rural
I-2-1-1 Contraintes de production et de productivité du monde rural
I-2-1-2 Intervention de l’Etat
I-2-2 La zone des tanety
I-2-2-1 Les tanety
I-2-2-2 Pourquoi exploiter les tanety
I-2-2-3 Les différentes cultures sur tanety
I-2-2-4 Les modes de faire valoir des tanety
I-2-3 Contribution à la culture, du riz, du gingembre et du rosier de Bulgarie sur les tanety
I-2-3-1 Le riz pluvial
a) Historique et origine
b) Les caractéristiques et exigences de la plante
c) La plantation
d) Importance et utilisation
I-2-3-2 Le gingembre
a) Historique et origine
b) Les caractéristiques et exigences de la plante
c) La plantation
d) Importance et utilisations
I-2-3-3 La rose de Bulgarie
a) Historique et origine
b) Les caractéristiques et les exigences de la plante
c) La plantation
d) Importance et utilisation
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : EXPERIMENTATION ET RESULTATS OBTENUS
II-1 Mise en place de l’ expérimentation
II-I-1 Présentation du site d’ expérimentation
II-1-2 Méthodes et conduites de traitements
II-2 L’ essai sur le riz pluvial
II-2-1 Conduite de l’ expérimentation
II-2-2 Mise en place de l’ expérimentation
II-2-3 Dispositif expérimental
II-2-4 Description des pratiques culturales
II-2-4-1 Le travail du sol
II-2-4-2 Le semis
II-2-4-3 L’ entretien des parcelles
II-2-4-4 Lutte contre les insectes nuisibles
II-2-4-5 La récolte
II-2-4-6 Calendrier des opérations culturales
II-2-5 Observations au cours de la végétation
II-2-6 Résultats et interprétations
II-2-6-1 Croissance du riz pluvial
II-2-6-2 Analyse des composantes du rendement
a)Nombre de pieds de riz restants
b) Nombre des Talles fertiles par pied
c) Nombre de grains par talle fertile
d) Poids de mille grains
II-2-6-3 Analyse du rendement
II-3 L’ essai sur le gingembre
II-3-1La conduite de l’ expérimentation
II-3-2La mise en place de l’ expérimentation
II-3-3 Le dispositif expérimental
II-3-4 Le déroulement des travaux culturaux
II-3-4-1- La préparation du sol
II-3-4-2 La préparation des semences
II-3-4-3 La plantation
II-3-4-4 Les travaux d’ entretien
II-3-4-5 La récolte
II-3-4-6 Calendrier cultural des travaux
II-3-5 Les observations entreprises
II-3-6 Les variables à analyser
II-3-7 Les résultats et interprétations
II-3-7-1 Les gingembres non prégermés
a) Analyse de la germination
b)Analyse de la croissance des plants
c)Analyse du nombre de rejets
d) Analyse de l’abondance des mauvaises herbes et de l’état sanitaire des plants
e) Analyse du rendement
II-3-7-2 Le gingembre pré germé
a) Analyse de la germination
b)Analyse de la croissance
c) Analyse du nombre de rejets
II-4 L’ essai sur le rosier de Bulgarie
II-4-1 La conduite de l’expérimentation
II-4-2 Installation de l’expérimentation
II-4-3 Disposition de l’expérimentation
II-4-4 Le déroulement des opérations culturales
II-4-4-1 La préparation des boutures
II-4-4-2 Préparation du sol de transplantation
II-4-4-3 La transplantation
II-4-4-4 L’exécution des travaux culturaux
II-4-5 Les entretiens culturaux après la mise en place
II-4-6 Les analyses culturales
II-4-7 Les résultats et interprétations
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE : CONTRAINTES A LA PRODUCTION ET SUGGESTIONS POUR L’AMELIORATION
III-1 Les contraintes à la production
III-1-1 Les problèmes des cultures sur tanety
III-1-1-1 Les facteurs agronomiques
a) Les éléments climatiques
b) La fertilité des tanety
c) Les maladies et ennemis de la culture
d) L’érosion
III-1-1-2 Les facteurs de production
a) Les moyens financiers
b) Les problèmes fonciers
c) Le matériel agricole
d) Les intrants agricoles
e) La main d’ œuvre
III-1-1-3 Les facteurs extérieurs
III-I-2 Les contraintes de la production des trois cultures proposées
III-1-2-1 Le riz pluvial
a) Les aléas climatiques
b) Difficulté d’ accès aux semences
c) L’abondance des mauvaises herbes
d) L’ invasion des ennemis du riz pluvial
e) Méconnaissance des nouvelles techniques
f) La faiblesse du rendement
g) Manque de moyens financiers
III-1-2-2 Le gingembre
a) les contraintes socio-psychologiques
b) Les contraintes financières
c) Les contraintes matérielles
d) Les contraintes sur la conservation des productions et des semences de gingembre
e) Les contraintes sur l’exécution des travaux culturaux
f) Les contraintes techniques
g) Les contraintes commerciales
III-1-2-3 Le rosier de Bulgarie
a) Besoin d’un fond considérable
b) L’accès aux boutures de roses de bulgarie
c) Formation des paysans
d) Demande de main d’œuvre abondante
e) Rentabilité notable à partir de la 3ème et 4ème année
f) La taille de l’exploitation
g) Inexistence de débouché sûr
III-2 Propositions d’ amélioration
III-2-1 Recommandations générales pour les cultures sur tanety
III-2-1-1 Dans le domaine agronomique
a) L’utilisation des variétés rustiques
b) L’accessibilité aux semences
c) Protection et conservation des tanety contre l’ érosion
d) Amélioration de la fertilité des tanety
e) Protéger les cultures contre les maladies et leurs ennemis
III-2-1-2 Dans le domaine de production
a) Les solutions financières
b) Sécurisation foncière
c) Amélioration du niveau d’ équipement du monde rural
d) Organisation du travail
III-2-1-3 Dans le domaine commercial
III-2-1-4 Dans le domaine social
III-2-2 Recommandations pour les trois cultures
III-2-2-1 Le riz pluvial
a) Recherche de financement adéquat
b) Facilité d’ accès aux semences et utilisation des variétés saines et adaptées
c) Une bonne préparation du sol
d) Fertilisation et rotation appropriées
e) Défense des cultures contre les ennemis et les maladies
f) Diffusion des techniques adéquates
III-2-2-2 Le gingembre
a) Sur le plan socio-psychologique
b) Sur le plan financier
c) Sur le plan production
d) Sur le plan conservation de la production des gingembres
e) Sur le plan technique
f) Sur le plan commercial
III-2-2-3 Le rosier de Bulgarie
a) Création d’une association paysanne
b) Coopération avec des sociétés ou des organismes intéressés
c) Mise en place d’un centre de multiplication à Antananarivo
d) Respect des pratiques culturales
Conclusion partielle
CONCLUSION