Généralités sur le cheval
Le Sénégal est un pays de l’Afrique de l’Ouest situé entre 12.5° et 16.5° de latitude Nord et 12° et 17° de longitude Ouest. Il est limité du Nord au Sud par : la Mauritanie, le Mali, la Guinée, la Guinée Bissau. La Gambie enclavée dans la partie Sud a une ouverture sur l’océan (ARCHIVE DU SENEGAL ; 2008). Il couvre une superficie de 196.712 km² avec une population estimée à 14,3 millions d’habitants en 2016 une densité moyenne de 78hbts/km² (DSS ; 2016). La population est jeune, majoritairement rurale pratiquant surtout l’agriculture et l’élevage. Comme dans la plupart des pays africains, le Sénégal est aussi confronté à la question de l’autosuffisance alimentaire d’où toute l’importance du secteur agricole (Banque Mondiale, 2016). Le cheval (Equus caballus) est un animal grand mammifère quadrupède de l’ordre des ongulés et de la famille des équidés (HELLOW, 2007). Il est classé selon le tableau suivant :
Règne : Animalia
Embranchement : Chordata
Sous-embranchement : Vertebrata
Classe : Mammalia
Sous-classe : Theria
Infra-classe : Eutheria
Ordre : Perissodactyla
Famille : Equidae
Genre : Equus
Espèce Equus caballus.
Par convention, le cheval se compose de trois parties externes principales :
● L’avant main qui comprend la tête, l’encolure, la poitrine et les membres antérieurs;
● L’arrière main qui composé de la croupe, les hanches, les membres postérieurs et la queue ;
● Le corps qui est partie centrale.
Le cheval porte une crinière et une queue dont les poils sont appelés crins. La population chevaline est très variée, allant des différentes disciplines jusqu’aux multiples races. Tous les chevaux sont différents, tant dans leur race, leur couleur, leur taille que dans leurs utilisations (HELLOW, 2007).
Le cheval au Sénégal
Identification du cheval
L’identification d’un cheval ou signalement est une technique qui permet de connaitre et de reconnaitre un animal en tout temps et en tout lieu. Le relevé de signalement procède par l’énumération des caractéristiques physiques de l’animal et leur inscription sur son document officiel. Les documents officiels sont délivrés par la Direction du Développement des Equidés (DDE) ou par l’intermédiaire des services techniques déconcentrés du Ministère de l’Elevage et des Productions Animales (MEPA) au niveau des régions. Ces documents sont le document d’accompagnement (pour les chevaux de courses) et le livret sanitaire et signalétique du cheval (pour les chevaux de trait). Le document d’accompagnement et le livret sanitaire et signalétique permettent en plus de l’identification de retracer les pedigrees et d’asseoir une traçabilité sur la santé de l’animal (actes vétérinaires et analyses biologiques), les propriétaires successifs, et les différentes utilisations de l’animal (sports équestres, traction hippomobile).
Caractéristiques de l’élevage équin au Sénégal
L’élevage des chevaux était depuis longtemps basé sur les races locales à savoir : les chevaux fleuves et foutankés, le Mbayar et le Mpar. Dans le souci de rendre meilleur les caractères génétiques, le cheptel chevalin du Sénégal profite largement de l’apport des races exotiques. Les éleveurs sénégalais ont toujours fait appel aux chevaux de la sous-région notamment ceux du Mali, de la Mauritanie et même ceux de l’Afrique du nord afin de remédier aux problèmes de reproducteurs. La quasi-totalité des chevaux au Sénégal est élevée dans les systèmes agricoles ruraux des zones Nord et centre du pays. (TCHANILEY, 1998).
Origine du cheval au Sénégal
L’introduction du cheval en Afrique de l’Ouest d’une manière générale s’est faite principalement par deux (2) courants. Le premier qualifié de courant Nord-Sud est responsable de l’introduction des chevaux de type Aryen ou Arabe et Barbe par les berbères de l’Afrique du Nord. Les Arabes venus d’Orient pour répandre l’islam au Maghreb vers le VIIème siècle, s’en servirent laissant parfois sur place quelques chevaux arabes qui donnèrent plus tard la sous-race de chevaux barbe des régions berbères. Vers le XIIIème siècle, à la faveur des activités commerciales et de la conquête islamique, les races nord africaines ont été diffusées dans toute la zone soudano-sahélienne où sous l’action de l’homme et de la nature, ils ont donné naissance à différents types de chevaux dont le cheval du Sahel. Le second courantEst-Ouest correspond à des migrations à partir de la Haute Egypte d’un type de cheval mongolique dénommé “Dongolow”. Un type chevalin (poney) qualifié d’autochtone (car on ne le retrouve ni en Afrique du nord, ni en Egypte, ni sur le trajet des migrations). En effet, les premiers chevaux domestiques arabes descendants de la race mongole, furent introduits en Egypte par les tribus nomades Hyksos en provenance du Nord-est de la Syrie. Les populations chevalines actuellement rencontrées au Sénégal appartiennent au type poney et aux dérives du croisement Barbe et Arabe. Ils sont de petite taille : 1,25 m à 1,45 m avec un poids compris entre 300 à 450 kg, rustiques (DIOUF, 1997).
Races équines rencontrées au Sénégal
Les races des chevaux sont classées en deux (2) principaux groupes à savoir : les races locales et les races exotiques.
Races locales
On distingue principalement quatre races locales au Sénégal réparties dans leurs principales zones traditionnelles d’élevage. Ces zones sont :
● La rive gauche du fleuve Sénégal qui est le berceau du « cheval du fleuve » aussi appelé cheval du sahel ;
● Le Cayor qui représente la zone d’élevage du cheval Mpar ;
● Le Baol, berceau du cheval Mbayar (Ndiaye, 1978 ; Akpo, 2004).
● Et le Foutanké qui est un produit de croisement entre l’étalon du Sahel et la jument Mbayar (DIEUDONNE, 1990).
Ces races locales ont subies beaucoup de croisement entre elles et aussi avec les races importées à telle enseigne qu’il est difficile aujourd’hui d’attribuer une pureté raciale à ces espèces locales (TOUKAM, 2008).
Cheval du fleuve
Le cheval fleuve est une variante du cheval barbe (DIOUF, 2013). Il mesure au minimum 1.44m au garrot avec une robe le plus souvent de couleur alezane, baie, grise ou noire (HIPPOLOGIE, 2018). Il est décrit comme un animal docile, intelligent, agile et volontaire et est utilisé comme cheval de spectacle pour les travaux agricoles et pour le loisir. Naguère cheval du chef, figure aujourd’hui parmi l’élite des coursiers et des chevaux d’équitation. Les juments Fleuves sont à l’origine des plus belles réussites du programme d’amélioration chevaline au Sénégal (DJIMADOUM, 1994). Le cheval du fleuve est harmonieux dans son ensemble du fait de son origine. Cependant, il est reproché à certaines variétés d’avoir des membres trop longs et top grêles, une poitrine peu profonde et plate et une croupe ravalée (DIOUF, 2013).
Mbayar
Le cheval Mbayar est un animal originaire de la localité de Mbayar situé dans le Baol; il est reconnu comme cheval d’une grande rusticité et doté d’une bonne endurance (NDOUR, 2010). Il est utilisé comme cheval de traction ou de course dans les hippodromes. C’est un animal assez solidement charpenté avec un corps trapu, une encolure courte, des cuisses fortes et musclées, des jarrets, larges bien articulés et une poitrine large profonde (figure 4). Sa taille au garrot dépasse rarement 1,37 m mais peut atteindre 1,40 m. C’est un animal sobre et très apprécié comme animal de traction pour des charges légères, la traction agricole et les courses équestres (Dehoux et al. 1996). Du fait de mauvais traitements (entravons constants aux pâturages, mise en service précoce) il est possible de rencontrer des sujets présentant des défectuosités acquises mais marquées (dos ensellé, jarrets clos) (NDOYE, 1988).
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Table des matières
Introduction
Chapitre I : Généralités sur l’élevage du cheval au Sénégal
I- Généralités sur le cheval
I-1- Le cheval au Sénégal
I-1-1- Identification du cheval
I-1-2- Evolution et répartition du cheval au Sénégal
I-2- Caractéristiques de l’élevage équin au Sénégal
I-2-1- Origine du cheval au Sénégal
I-3- Races équines rencontrées au Sénégal
I-3-1- Races locales
I-3-1-1- Cheval du fleuve
I-3-1-2- Mbayar
I-3-1-3- Mpar ou cheval du Cayor
I-3-1-4- Foutanké
I-3-2- Races exotiques
I-4- Conduite d’élevage
I-5- Importance du cheval au Sénégal
I-5-1- Importance socioculturelle
I-5-2- Importance économique
I-5-2-1- Traction hippomobile
I-5-2-2- Cheval animal de sport
I-5-2-3- Commerce du cheval
I-5-2-4- Consommation de viande chevaline
II- Contraintes rencontrées dans l’élevage du cheval au Sénégal
II-1- Contraintes alimentaires
II-2- Contraintes accidentelles
II-2- Contraintes pathologiques
II-2-1- Maladies infectieuses
II-2-1-1- Maladies bactériennes
II-2-1-2- Maladies virales
II-2-2- Maladies parasitaires
II-2-2-1- Infestations par les ectoparasites
II-2-2-2- Protozooses
II-2-2-3- Helminthoses
Chapitre II : Lutte contre les nématodes gastro-intestinaux
I- Techniques de coprologie
I-1- Méthodes de coproscopie qualitative
I-1-1- Méthode de sédimentation
I-1-2- Méthode de flottation
I-2- Méthode de coproscopie quantitative
I-2-1- Méthode quantitative de Mac master
II- Lutte contre les nématodes gastro-intestinaux
II-1- Mesures médicales
II-1-1- Dérivées du benzimidazole
II-1-2- Pipérazine
II-1-3- Pyrantel
II-1-4- Macrolides antiparasitaires
II-1-2- Prophylaxie
II-1-2-1- Prophylaxie médicale
II-1-2-2- Prophylaxie sanitaire
Chapitre I : Matériel et méthodes
I- Lieu, période et cadre d’étude
II- Matériel
II-1- Matériel de terrain
II-2- Matériel de laboratoire
III- Méthodes
III-1- Méthodes d’échantillonnage
III-2- Enquêtes auprès des éleveurs
III-3- Méthodes de prélèvement et d’acheminement
III-4- Méthodes d’analyses coproscopiques
III-4-1- Technique de flottation
III-4-2- Méthode quantitative de Mac Master
III-4-3- Traitements des données
Chapitre II : Résultats
I- Résultats des enquêtes
I-1- Activités des propriétaires
I-2- Localisation des éleveurs
I-3- Utilisation d’anthelminthiques
II- Résultats de la coproscopie
II-1- Taux d’infestation global
II-2- Taux d’infestation en fonction de l’âge
II-3- Taux d’infestation selon la note d’état corporelle (NEC)
Chapitre III : Discussion et recommandations
I- Discussion
I-1- Discussion sur la méthodologie
I-1-2- Choix du lieu et de la période
I-1-3- Echantillonnage
I-2- Discussion sur les résultats
I-2-1- Age
I-2-2- Note d’état corporel
II- Recommandations
II-1- Aux services vétérinaires
II-2- Aux instituts de formation et de recherche
II-3- Aux propriétaires
II-4- A l’état
Conclusion générale
Bibliographie