Généralités sur l’aviculture au Sénégal et en Afrique subsaharienne

Le secteur avicole Sénégalais bien qu’étant dominé par le système d’élevage familial très répandu en milieu rural, dispose également d’une aviculture commerciale qui s’est considérablement développée au cours de ces deux dernières décennies. Cette aviculture s´étend principalement en périphérie des grands centres urbains et totaliserait actuellement treize millions de sujets (FAO, 2014). En effet, la mesure de suspension des importations de produits avicoles, suite à l’avènement de l’Influenza Aviaire Hautement Pathogène (IAHP) a fait augmenter la production de la spéculation chair qui était en déclin parce que fortement concurrencée. En 2012, la quantité de viande de volaille produite a atteint 29 996 tonnes, représentant à la vente au détail, un chiffre d’affaires de 44,99 milliards de francs CFA (FAO, 2014).

Cependant, l’aviculture moderne Sénégalaise malgré son essor spectaculaire reste confrontée à d’énormes problèmes parmi lesquels celui alimentaire reste sans précédent. L’alimentation qui représente 60-80% du coût de production en aviculture est basée sur des matières premières importées. De même, la disponibilité des matières premières conventionnelles (soja, arachide et leurs dérivés, farine de poissons, maïs.) pour la production avicole se heurte non seulement à l’alimentation des humains mais aussi à celle d’autres espèces monogastriques. La problématique de la disponibilité des matières premières alimentaires est de nos jours d’autant plus d´actualité que nous le sentions financièrement sur le marché international. Il s’agit du maïs, base de l’alimentation des volailles, qui du fait de son détournement vers les biocarburants pose des problèmes de disponibilité (DOUMBIA, 2002). De plus, cette indisponibilité est corrélée à la hausse des prix des matières premières protéiques (tourteaux de Soja ou d’arachides, farine de poissons). Ainsi, l’équilibre protéique de l’aliment est très coûteux alors qu’il est l’un des principaux déterminants des résultats technicoéconomiques en aviculture.

Présentation du Sénégal

Données géographiques et climatiques

Le Sénégal est situé à l’extrême Ouest du continent africain, entre 12° et 17° de latitude Nord et 11° et 18° de longitude Ouest. Il est limité au Nord et au Nord-Est par la Mauritanie, à l’Est et au Sud-Est par le Mali, au Sud par la Guinée et la Guinée Bissau et à l’Ouest par l’Océan Atlantique sur une façade de 700 km. La Gambie constitue une enclave de 10 300 km2 à l’intérieur du territoire sénégalais, coincée entre sept (7) régions du pays (Figure1). Le Sénégal couvre une superficie de 196 720 km2 et compte 14 régions administratives. Sa capitale Dakar (550 km2 ) est une presqu’île située à l’extrême Ouest. Le pays possède un relief plat aux sols sablonneux ne dépassant pas 130 m d’altitude sauf à la frontière Sud-Est vers la Guinée.

Le climat est de type soudano-sahélien caractérisé par l’alternance d’une saison sèche allant de novembre à mai et d’une saison des pluies allant de juin à octobre. La pluviométrie moyenne annuelle décroit du Sud au Nord du pays. Elle passe de 1200 mm au Sud à 300 mm au Nord, avec des variations d’une année à l’autre. Trois principales zones de pluviométrie correspondant à trois zones climatiques sont ainsi déterminées : une zone forestière au Sud, la savane arborée au centre et une zone semidésertique au Nord (SENEGAL, 2010).

Données démographiques

La population du Sénégal était estimée en 2013 à 13 508 715 habitants, avec une population féminine de 6773 294. Cette population reste caractérisée par son extrême jeunesse. La moitié de la population est âgée de moins de 18 ans (l’âge médian de la population est de 17 ans) de façon globale ; 17 ans chez les hommes contre 19 ans chez les femmes. L’âge moyen, quand – t – a lui, correspond à 22 ans. La tranche de la population globale ayant moins de 20 ans représente 52,7%, contre 42,1% chez les moins de 15 ans. La proportion est plus importante chez les garçons (43,6%) que chez les filles (40,5%). Il faut signaler que la proportion des personnes âgées de 65 ans et plus n’est pas négligeable (3,5%). Selon le sexe, les femmes sont plus nombreuses numériquement surtout aux âges féconds. De 15-49 ans, elles représentent 47,2% contre 44,8% pour les hommes (ANSD, 2013) .

Selon cette même source, au plan administratif, le Sénégal comporte 14 régions. (11 anciennes et 3 nouvelles) dont les chefs-lieux sont : Dakar, Diourbel, Fatick, Kaolack, Kolda, Louga, Matam, Saint-Louis, Tambacounda, Thiès, Ziguinchor, Kaffrine, Kédougou et Sédhiou. Ces régions sont constituées de plusieurs départements au nombre de 45 au total. Depuis juin 2008, en effet, le nombre de département s’est accru, 10 localités sont érigées en départements :
➤ Guinguinéo pour la région de Kaolack ;
➤ Saraya et Salemata pour la nouvelle région de Kédougou ;
➤ Koumpentoum et Goudiry pour la région de Tambacounda ;
➤ Birkelane et Malem-Hodar pour la région Kaffrine ;
➤ Médina Yoro foulah, Goundomp et Bounkiling pour la nouvelle région de Sédhiou.

Ces départements sont eux-mêmes divisés en arrondissements (117). Les villes d’une certaine taille sont subdivisées en communes d’arrondissement. Dakar par exemple, en possède 19. Quant-aux villes moyennes, elles sont érigées en communes et font un effectif de 113 actuellement contre 67 en 2002. Les autres localités sont des villages regroupés en communautés rurales et sont au nombre de 370 actuellement.

Données socio-économiques 

La société sénégalaise constitue un tissu ethnique, culturel et religieux complexe formé de plus d’une vingtaine d’ethnies ayant chacune une langue et des traits culturels spécifiques. Les ethnies majoritaires sont les wolofs (43,7%), les peulhs (23,2%) et les sérères (18%). On y retrouve aussi les diolas, les malinkés, les soninkés et les manjaques respectivement par ordre d’effectif décroissant. La religion musulmane est largement partagée (Islam, 94% des Sénégalais) suivie du christianisme (BACDI, 2011). Au plan économique, en 2010, le produit intérieur brut (PIB) s’élevait à 6 367 milliards de francs CFA, soit un PIB par tête de 509 096FCFA. Pour la même année, le taux de croissance économique s’est établi à 4,1%, 2,2% en 2009, 3,2% en 2008 et 4,9% en 2007 (ANSD, 2011). L’indice de Développement Humain (IDH) de 0,464, place le Sénégal au 166ème rang sur 182 pays (PNUD, 2010). Le taux d’inflation en 2010 a été de 1,2%. Comparé aux autres pays du continent africain, le Sénégal est très pauvre en ressources naturelles. Ses principales recettes proviennent de la pêche et du tourisme. La pêche qui reste un secteur clé de l’économie familiale sénégalaise subit également les conséquences de la dégradation des ressources halieutiques (surexploitées) et de l’augmentation récente de la facture énergétique (Sénégal, 2010). Depuis 2005, le pays s’est engagé dans une «stratégie de croissance accélérée» visant à le hisser au rang de pays émergent et reposant notamment sur la modernisation de l’agriculture et le développement des industries agroalimentaires. Ainsi, le cheptel avicole Sénégalais est en plein essor depuis plus de deux décennies avec une prédominance de la volaille familiale sur la volaille industrielle. L’effectif estimé en 2011 est de 43,6 millions de têtes contre 39,3 millions un an auparavant (Figure 2), soit une hausse de 10%. Cette évolution est imputable à la progression de 14% de la volaille industrielle qui est passée de 16,3 millions de tête en 2010 à 19,9 millions en 2011.

Caractéristiques des élevages avicoles au Sénégal et en Afrique subsaharienne

Systèmes d’élevage avicole

Classification selon la FAO
De façon générale, selon la FAO, les systèmes d’aviculture en termes de classification se résument en quatre (4) secteurs (Tableau I). Au Sénégal et en Afrique Subsaharienne, l’aviculture est caractérisée par deux systèmes d’élevage à savoir :
– un système traditionnel ;
– un système moderne.

Système avicole traditionnel

Au Sénégal, les productions aviaires sont toujours dominées par le système d’élevage traditionnel (familial) très répandu en milieu rural. Ce sont des unités d’exploitation à faible niveau de production et pratiquant de l’élevage extensif (FAO, 2014). Elle regroupe en moyenne 5 à 20 poulets par ménage dispersés en de petites unités de production. Elle se pratique presque sur la totalité du territoire national mais particulièrement important dans les zones rurales les plus démunies et principalement par les femmes et enfants (TRAORE, 2006). Bien que sa croissance soit faible (4,6% en 5 ans) par rapport à l’aviculture moderne, son effectif représente 64% du cheptel avicole national en 2009 contre 80% en 2004 (SENEGAL, 2004 et 2009). L’aviculture traditionnelle joue un rôle important sur le plan socioculturel, nutritionnel et socio-économique. Sur le plan socioculturel, dans le milieu rural lors des fêtes, des cérémonies religieuses ou des mariages, le poulet joue un rôle extrêmement important dans la couverture des besoins protéiques. Sur le plan nutritionnel, la volaille reste pratiquement en dehors des grandes fêtes (Tabaski) ou cérémonies, l’espèce la plus utilisée en milieu rural pour couvrir les besoins en protéines animales, ceci par manque d’habitude d’auto-consommer un ruminant (GUEYE et BESSEI, 1995). Sur le plan économique, les revenus de l’aviculture rurale viennent de la vente des œufs et du poulet vivant, mais aussi du troc (GUEYE, 2000). En général dans les pays en voie de développement, la volaille rurale représente une des rares opportunités d’épargne, d’investissement et de protection contre le risque (FAO, 2004). Elle constitue un revenu pour les couches les plus vulnérables de la société à savoir les femmes (70%) et les enfants (MISSOHOU et al., 2002). Cependant, l’aviculture traditionnelle est encore confrontée à certaines contraintes qui entravent son développement. Au plan sanitaire, la plupart des affections aviaires des pays d’Afrique subsaharienne viennent d’une contamination polymicrobienne associée à une déficience alimentaire quantitativement et qualitativement prouvée (HOFMAN, 2000). La maladie de Newcastle est la plus meurtrière des volailles au Sénégal et dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. L’absence de prophylaxie conduit à des pertes de 75 voire 100% des poulets. Elle sévit généralement le mois de juin au Sénégal sous une forme épizootique (FAO, 2014). La morbidité et la mortalité (43 à 63%) les plus élevées sont rencontrées chez les poussins (MISSOHOU et al., 2002). Au plan économique, l’enclavement des zones de production constitue une entrave à la commercialisation équitable de la volaille familiale. Aussi, la faible productivité de l’aviculture traditionnelle souvent liée aux problèmes alimentaires (insuffisance et déséquilibre qualitatif) et aux maladies limite fortement sa contribution dans la production des revenus.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE :SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU SENEGAL ET EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
I.1. Présentation du Sénégal
I.1.1. Données géographiques et climatiques
I.1.2. Données démographiques
I.1.3. Données socio-économiques
I.2. Caractéristiques des élevages avicoles au Sénégal et en Afrique subsaharienne
I.2.1. Systèmes d’élevage avicole
I.2.1.1. Classification selon la FAO
I.2.2. Performances zootechniques des poulets de chair élevés au Sénégal
I.2.2.1. Poids vif et vitesse de croissance
I.2.2.2. Consommation et indice de conversion alimentaires
I.2.2.3. Caractéristiques de la carcasse et des organes
I.3. Contraintes majeures de l’aviculture moderne au Sénégal et en Afrique subsaharienne
I.3.1.Contraintes Zootechniques et économiques
I.3.2. Contraintes pathologiques
I.3.3. Contraintes alimentaires
CHAPITRE II : ALIMENTATION ET UTILISATION DES RESSOURCES ALIMENTAIRES NON CONVENTIONNELLES CHEZ LA VOLAILLE : cas du tourteau des graines de baobab africain (Adansonia digitata, L.)
II.1. Alimentation de la volaille
II.1.1. Rappel anatomo-physiologique de la digestion chez la volaille
II.1.2. Besoins nutritionnels et recommandations alimentaires chez les poulets de chair
II.1.2.1. Besoins en eau
II.1.2.2. Besoins en énergie
II.1.2.3. Besoins en protéines et en acides aminés essentiels
II.1.2.4. Besoins en minéraux et en vitamines
II.2.Utilisation des graines ou tourteau de graines de baobab africain (Adansonia digitata, L.) en alimentation avicole et/ou animale
II.2.1. Contexte d’utilisation de ressources alimentaires non conventionnelles (RANC) en alimentation animale
II.2.2. Caractéristiques ethnobotanique et agronomique du baobab africain (Adansonia digitata, L)
II.2.2.1. Caractéristiques ethnobotaniques d’Adansonia digitata, L.
II.2.2.2. Caractéristiques agronomiques et production du baobab africain (Adansonia digitata, L)
II.2.3. Importance et usages du baobab africain (Adansonia digitata, L.)
II.2.3.1. Utilisations alimentaires des différentes parties du baobab chez l’homme
II.2.3.2. Utilisations médicinales ou thérapeutiques de différentes parties de baobab africain par l’homme
II.2.4. Valeurs nutritives et utilisations des graines et/ou tourteau de graines de baobab africain (Adansonia digitata) en alimentation avicole ou animale
II.2.4.1. Composition en éléments nutritifs des graines de baobab
II.2.4.2. Facteurs antinutritionnels des graines de baobab et principales méthodes de détoxification
II.2.4.3. Utilisations des graines de baobab africain (Adansonia digitata, L.) en alimentation avicole et/ou animale : quelques résultats zootechnicoéconomiques
II.3. Autres graines utilisées comme ressources non conventionnelles en alimentation avicole et/ou animale
II. 3.1. Graines de Cajanus et de Mucuna
II.3.2. Graines de Vigna, d’Afzelia et d’Atrocarpus
II.3.3. Graines de roselle (Hibiscus sabdariffa)
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPÉRIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Ingrédients utilisés et formulation des rations expérimentales
I.1.1. Ingrédients utilisés
I.1.2. Analyses bromatologiques des ingrédients
I.1.3. Formulation et préparation des rations expérimentales
I.2. Cheptel expérimental
I.2.1. Période et lieu de l’étude
I.2.2. Conduite d’élevage
I.2.2.1. Préparation du bâtiment et du matériel d’élevage
I.2.2.2. Réception des poussins
I.2.2.3. Mise en lots des poussins
I.2.2.4. Programme d’alimentation et d’abreuvement des poussins pendant l’expérimentation
I.3. Collecte des données
I.3.1. Consommation alimentaire et paramètres d’ambiance
I.3.2. Poids vif à âge type
I.3.3. Caractéristiques de la carcasse et des organes
I.4. Calcul des variables zootechniques
I.4.1. Poids vifs moyens
I.4.2. Consommation Alimentaire Individuelle (CAI)
I.4.3. Gain Moyen Quotidien (GMQ)
I.4.4. Indice de Consommation (IC)
I.4.5. Rendement Carcasse (RC)
I.4.6. Rendement Organe (RO)
I.4.7. Taux de Mortalité (TM)
I.5. Evaluation économique
I.6. Traitement et analyses statistiques des données
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. Résultats
II.1.1. Paramètres d’ambiance enregistrés pendant l’essai
II.1.2. Effets de l’incorporation du tourteau de graines de baobab dans la ration sur les performances de croissance et les caractéristiques de la carcasse et des organes des poulets de chair
II.1.2.1. Effet sur l’état sanitaire et la mortalité des poulets de chair
II.1.2.2. Effet sur le poids vif des poulets de chair
II.1.2.3. Effet sur le Gain Moyen Quotidien (GMQ) des poulets
II.1.2.4. Effet sur la consommation alimentaire individuelle des poulets
II.1.2.5. Effet sur l’indice de consommation alimentaire des poulets
II.1.3.6. Effet sur les caractéristiques de la carcasse et des organes
II.1.3.7. Effets de l’incorporation du tourteau de graines de baobab dans la ration des poulets de chair en phase de croissance sur les résultats économiques
II.2. Discussion
II.2.1. Paramètres d’ambiance pendant l’essai
II.2.2. Effets de l’incorporation du tourteau de graines de baobabafricain dans la ration sur les performances de croissance des poulets de chair
II.2.2.1. Effet sur le poids vif des poulets
II.2.2.2. Effet sur le Gain Moyen Quotidien (GMQ) des poulets
II.2.2.3. Effet sur la consommation alimentaire des poulets
II.2.2.4. Effet sur l’indice de consommation alimentaire des poulets
II.2.2.5. Effets de l’incorporation du tourteau de graines de baobab africain (Adansonia digitata, L) dans la ration sur les caractéristiques de carcasse et d’organes
II.2.2.6. Effets de l’incorporation du tourteau de graines de baobab africain (Adansonia digitata, L) dans la rationsur les résultats économiques chez les poulets de chair
II.3. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *