Généralités sur l’atrazine

Les pesticides 

Les pesticides sont des substances chimiques xénobiotiques*(glossaire) qui sont apparus sur le marché dans les années 40, pour protéger les cultures des ravageurs, des maladies et des mauvaises herbes. Ils ont très vite été utilisés de façon abondante et ont permis aux agriculteurs d’augmenter sensiblement les rendements de leur production agricole. Il existe actuellement environ 8000 produits commerciaux composés à partir de 850 substances actives. On estime aujourd’hui que 2 ,5 millions de tonnes de pesticides sont appliqués chaque année sur les cultures de la planète. En Europe, les quantités moyennes de produits actifs sont inégalement répandus d’un pays à l’autre ; ces quantités varient de 0,1 Kg/ha pour la Suède à 10 Kg/ha pour les Pays-Bas (NADEAU, 1996). Le pourcentage d’efficacité des pesticides reste cependant extrêmement faible ; la quantité des produits phytosanitaires appliquée sur les cultures reste nettement supérieure à la quantité assimilée par les plantes et les organismes cibles. On estime que 99,7 % des substances déversées ne vont pas vers la cible visée et peuvent ainsi induire des pollutions importantes (PIMENTEL, 1995). De tels constats ont très rapidement amené les pouvoirs publics à se poser des questions sur ces effets environnementaux. Historiquement, dès 1962 les premières accusations d’atteinte à la santé humaine et à l’environnement apparurent dans la presse scientifique (CARSON, 1962). En France, la présence des produits phytosanitaires dans les eaux de surface est jugée préoccupante : les pesticides sont présents dans 47 % des points d’eau, dans 50 % des eaux côtières et dans environ 20 % des eaux souterraines. Ils sont par ailleurs, la cause d’un quart des eaux impropres à la consommation humaine (NADEAU, 1996). Les différentes organisations mondiales ont, depuis quelques années, pris conscience du problème de la pénurie de l’eau pour les années futures. Aussi sont-elles actuellement en train de mettre progressivement en place de vastes programmes de gestion durable et intégrée des ressources en eau. La réglementation concernant la qualité de l’eau devient de plus en plus draconienne, et le contrôle régulier de la qualité des eaux est aujourd’hui indispensable tout comme la maîtrise des intrants susceptibles de la polluer.

Les herbicides (ANNEXE 1 : Familles chimiques des herbicides)

Les pesticides font partie des molécules chimiques à fort potentiel polluant des eaux. Différentes études ont démontré que l’on retrouvait ces éléments aussi bien dans les eaux de surface que dans les eaux souterraines ou parfois dans les eaux de distribution. Parmi les pesticides, les composés chimiques les plus fréquemment rencontrés dans les analyses d’eau sont des herbicides comme les triazines (atrazine) (Anonyme, 1999).

Les herbicides sont classés suivant cinq catégories chimiques :
– Désherbants sélectifs et non sélectifs (exemples : atrazine, isoproturon, diuron) ;
– Défanants ;
– Débrousaillants ;
– Désherbants des zones non cultivées (diuron);
– Destruction des mauvaises herbes aquatiques et semi-aquatiques.

Les herbicides sont très largement et majoritairement utilisés par les agriculteurs, les professionnels non agricoles (services techniques des villes, SNCF…) et dans une moindre mesure, par les particuliers. Le choix d’application de l’un ou de l’autre des composés dépend principalement de la nature du sol à traiter, des cultures traitées et des saisons.

Nomenclature de l’atrazine

L’atrazine ou chloro-2 éthylamino-4 isopropylamino-6 triazine-1,3,5 est un désherbant systémique* sélectif* de la famille des S-triazines (simazine…). Sa formule chimique brute est C8H14Cl N5 .

On la retrouve dans une liste importante de spécialités commerciales : Atratylone LA50, Callitraz, Gésaprim, Atraphyt EL,Cat L Siapa, Atralon LP, Atracure, Techn’atral 50, Atra-Step, Adiatra, Atratex EL, Diorane L 500 (CLUZEAU, 1999).

Dans les pays anglo-saxons, elle est commercialisée dans des produits tels que l’Aatrex, le Bicep, le Griffex, la Mebazine, le Vectal… (TOMLIN, 1997). L’atrazine est également souvent associée avec d’autres pesticides :
– avec bromoxynil (Kaléis, Karal, Clark, Sabrine),
– avec alachlore,
– avec bentazone, Cyanazine, Amitrole, Imazapyr, Pyridate, Diuron,Metolachlor,
– avec pendiméthaline,
– avec dicamba (Marksman), metolachlor + benoxacor,
– avec diméfuron, pyridate, simazine …

Pour désigner ces molécules, on parle de substances actives* .

Origine et utilisation

La molécule a été commercialisée en 1959 par les industries suisses Ciba-Geigy. Il n’existe pas de source naturelle d’atrazine. Elle est produite à partir de la réaction de chlorures de cyanuryle avec de l’éthylamine et de l’isopropylamine. La réaction s’opère successivement et produit du térachlorométhane.

L’atrazine est un herbicide systémique sélectif utilisé principalement dans le traitement du maïs. En 1999, 80 % des cultures de maïs étaient désherbées avec 71% des quantités totales utilisées en France (Ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales). L’autre culture concernée en France est le sorgho à grains (100 % des surfaces). Le désherbage se fait en pré levée* ou au stade plantule des adventices* , seul ou en association avec d’autres substances actives. Elle pénètre par les racines et plus faiblement par les feuilles (TISSUT, SEVERIN, 1984). Véhiculée par le xylème*, l’atrazine se concentre dans les feuilles où elle agit en perturbant la photosynthèse. Son action herbicide se traduit par un jaunissement et un dessèchement des feuilles. Le pesticide est d’une grande efficacité à l’égard des graminées adventices et de nombreuses herbes dicotylédones. Sa durée d’action est d’au moins 2 à 6 mois (anonyme, 2000).

En plus de son fort pouvoir désherbant vis à vis des mauvaises herbes, l’atrazine présente deux intérêts majeurs :
– un faible coût (60 F/ha) ;
– une facilitée et une souplesse d’application.

Appliquée d’avril à juin, l’atrazine fait partie intégrante des habitudes de désherbage du maïs.

Législation 

Procédure d’homologation
Les pesticides sont soumis à une autorisation de mise sur le marché. Les substances actives font ainsi l’objet de travaux d’expertise au sein de plusieurs commissions :
– la Commission d’étude de la toxicité est chargée d’évaluer les risques éventuels pour l’homme et l’environnement ;
– le Comité d’homologation est chargé d’apprécier l’efficacité de ces substances actives et de définir les conditions de leur utilisation ;
– la Commission des produits anti-parasitaires formule un avis qui prend en compte l’opinion des représentants de la société civile. Sur la base de ces avis et recommandations, le ministre délivre ou non une autorisation de mise sur le marché.

Une homologation européenne existe au travers de la directive CEE/91-414. Elle établie une liste qui prend en compte toutes les substances actives utilisées et doit être terminée en septembre 2003. Des études écotoxicologiques sont en cours (dégradation, métabolites…) (Institut Céréalier de France, 2001).

Dose d’emploi
La dose d’emploi était en 1959, limitée à 2500 g/ha.an et à 1500 g/ha.an quel que soit l’usage considéré en 1990 (journal officiel du 13/07/1990). En 1997, ce taux d’utilisation est passé à 1000 g/ha.an (journal officiel du 15/02/1997). Pour ce qui concerne les usages non agricoles, elle était employée pour le désherbage des allées de parcs, jardins et trottoirs par les collectivités et la SNCF en particuliers. En 1997, cette utilisation dans les zones non cultivées a été interdite (journal officiel du 29/04/1997).

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Table des matières

Introduction
I / Généralités sur l’atrazine
I-1) Les pesticides
I-2) Les herbicides
I-3) Nomenclature de l’atrazine
I-4) Caractéristiques et propriétés chimiques
I-5) Origine et utilisation
I-6) Législation
I-7) Méthodes de détection et traitements des eaux
II / Comportements dans les milieux
II-1) Origine des pollutions et transferts
II-2) Devenir dans les milieux
II-3) Bilan
III / Effets biologiques et état des lieux en France
III-1) Incidence sur les organismes vivants
III-2) Etats des lieux
III-3) Relation avec l’occupation du sol et bilan
IV / Réflexions sur son interdiction et ses produits de substitution
IV-1) Le contexte avant l’interdiction
IV-2) La procédure de retrait
IV-3) Les solutions de remplacement
Conclusion
Glossaire
Bibliographie
Table des matières
Annexes

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