Generalites sur l’armee

Les manifestations acquises les plus fréquentes des pathologies buccodentaires sont la carie et les parodontopathies. Elles constituent le 4° fléau mondial après les cardiopathies, le cancer, et le sida. Dans les pays développés, nous assistons à une diminution de la carie dentaire et des parodontopathies de façon spectaculaire depuis les années 70, (13, 61,62) et surtout dans la tranche d’âge pédiatrique (0-15 ans). Cet état de fait a même obligé les gouvernements de certains pays à revoir les cursus, les curricula, l’effectif des étudiants et les perspectives pour l’avenir de la profession (30,65). Cette baisse de la prévalence de la carie est à mettre en relation avec l’amélioration de l’hygiène bucco-dentaire des populations, ainsi que la généralisation de l’utilisation des produits dentaires fluorés et surtout des pâtes dentifrices, fruits de programmes de prévention en santé bucco-dentaire bien ciblés (63). Ainsi, des enquêtes épidémiologiques prédisaient que 75% des enfants scolarisés seraient indemnes de carie au début du 20°siècle dans ces pays (63,68). C’est dire que, les programmes de prévention et de promotion de la santé ont prouvé leur efficacité dans le contrôle des maladies bucco-dentaires au niveau des populations. Par contre, dans les pays en voie de développement, nous sommes toujours en présence d’une situation alarmante et la santé dentaire se détériore de plus en plus. L’objectif que s’était fixé l’OMS à savoir 3 dents CAO chez les enfants de 12 ans en l’an 2000, n’a pas été atteint.

Des études faites en Afrique, à Madagascar et à l’Ile Maurice ont montré que 70 à 80% des enfants africains, malgaches et mauriciens sont porteurs de polycaries pouvant aller jusqu’à 10 ou 12 caries par personne. (59,65) Dans son rapport de 1996 sur la santé dans le monde, l’OMS notait que dans les pays en développement, l’indice de morbidité pouvait aller jusqu’à 5 ou 6 caries par enfant (63). En Côte d’Ivoire 62% des enfants scolarisés âgés de 12 ans en 1996 avaient au moins une carie (41). Au Sénégal, l’enquête menée par DIENG chez les élèves des écoles publiques de la commune de Ouakam a révélé que 86,4% avaient un CAO supérieur ou égal à 1, un taux de morbidité de 84,5% et 82,5% avaient une mauvaise hygiène buccale. (29). La prévalence élevée des affections bucco-dentaires, notée chez les enfants des pays en développement dont le Sénégal, nous a conduit à évaluer la prévalence de ces affections chez les enfants de militaires de la zone 1 afin de dégager une stratégie préventive et curative intégrée. Nous avons choisi d’étudier cette population à cause de certaines spécificités qui la caractérisent et dont nous reparlerons plus tard.

GENERALITES SUR L’ARMEE

HISTORIQUE DE L’ARMEE 

L’Armée nationale est née des cendres de l’armée coloniale, au lendemain des indépendances. Elle s’est progressivement forgée grâce à une dynamique d’innovations et de rénovations qui la rendra plus performante dans ses différentes tâches. L’histoire de l’Armée nationale est divisée en deux parties : celle d’avant les indépendances et celle d’après les indépendances.

Avant l’indépendance
C’est la période de l’armée coloniale composée essentiellement de Bataillons de Tirailleurs Sénégalais. FAIDHERBE proposa, en 1857, un décret réglementant l’organisation des troupes de Tirailleurs Sénégalais. Ce décret fut donc le véritable acte de naissance des Bataillons de Tirailleurs Sénégalais, au moins en tant qu’unités administratives, faisant partie intégrante de l’infanterie de la marine. (4) Par le vocable Tirailleurs Sénégalais, il faut comprendre tous les soldats des colonies africaines composant l’ex AOF, enrôlés dans l’armée coloniale.

La portée de l’action des Bataillons de Tirailleurs Sénégalais a été d’ailleurs évoquée par le Général De BOIBOSSEL qui disait: « Il n’est pas possible et ne serait pas équitable d’écrire une histoire, même abrégée de l’A.O.F, sans faire une place digne à leurs mérites et aux services qu’ils ont rendus à la France. » .

Après l’indépendance

Au lendemain des indépendances, il y eut un transfert effectif des compétences politiques, économiques, juridiques et militaires. La mise en place d’une institution militaire capable de garantir l’intégrité du territoire était une des priorités du premier gouvernement. Ainsi, en 1960, le premier noyau de l’Armée nationale sénégalaise, composé en majorité de militaires issus de l’armée française, fut créé dans le cadre de la Fédération du Mali. Il ne tardera pas à éclater en août 1960. Une année plus tard, après l’éclatement de la Fédération du Mali, l’Armée de l’Air, la Marine, les Compagnies du Génie, des Transmissions et de la Santé virent le jour. Depuis cette date jusqu’à maintenant, l’Armée s’est structurée, organisée et modernisée. C’est dans ce processus qu’il faut placer la création de l’école militaire de santé, et de tant d’autres grandes écoles. En effet, en 1968 devant le déficit de médecins en zone rurale, le gouvernement décide la création d’une école militaire de santé dont la vocation était de former des médecins, dentistes, pharmaciens et vétérinaires non seulement pour les armées mais aussi et surtout au profit de la population.

ORGANISATION GENERALE DE L’ARMEE

Les Forces armées sont la Gendarmerie et l’Armée nationale. Le Président de la République est le chef suprême des Forces armées. L’Armée nationale comprend l’Armée de terre, l’Armée de l’air, la Marine ainsi que les services communs. Le découpage territorial de l’Armée est fait en 7 zones. Chacune des zones comprend des bataillons et des compagnies isolés. Le bataillon est formé d’au moins 2 compagnies de 40 personnes chacune. Le groupement réunit plusieurs éléments de corps ou d’armes différents pour une mission particulière. Dans la zone N°1, où nous avons mené notre étude, nous avons dix bataillons et quatre groupements, qui sont :
• le bataillon hors rang
• le bataillon de l’intendance
• le bataillon des transmissions
• le bataillon du matériel
• le bataillon de santé
• le bataillon de soutien du génie
• le premier bataillon
• le bataillon des parachutistes
• le bataillon des artilleurs
• le bataillon du train
• le groupement de soutien de la marine
• le groupement naval opérationnel
• le groupement de soutien de l’armée de l’air
• le groupement opérationnel de l’armée de l’air.

ORGANISATION DU SYSTEME DE SANTE DES ARMEES 

 Mission 

Le système de santé des armées est une partie intégrante du système national de santé. Il a pour mission de veiller sur la santé des militaires et de leur famille, de participer aux missions que le gouvernement lui confie, et d’assister les populations civiles voisines de ses structures de santé réparties à travers le territoire national dans le cadre « armée nation ».

Organisation

Le système de santé des armées comprend:

a) Une direction
Elle est le niveau central, et assure l’administration générale du service, son organisation et son fonctionnement. Ses divisions sont:
-la division administration et personnel
-la division logistique
-la division étude contrôle.
b) Une chefferie
Elle est placée sous l’autorité hiérarchique directe du Directeur de la santé des armées. La chefferie du service de santé des armées est chargée de :
– veiller à la préservation des effectifs des armées;
– assurer l’approvisionnement sanitaire ;
– coordonner et superviser les services médicaux, dentaires et vétérinaires ;
– préparer les opérations auxquelles le service doit prendre part.
c) Un bataillon du service de santé
Unité formant un corps, il est chargé d’assurer :
– le soutien santé des personnels des trois armées en temps de paix et de guerre, ainsi que de leurs familles ;
– la formation et l’instruction des personnels du service de santé. Il comprend une compagnie de commandement et des services, une compagnie d’instruction et une compagnie médicale.
d) Des centres de traitement
Ce sont les unités opérationnelles du service de santé des armées. Ils exécutent toute la politique sanitaire proposée par le niveau central et décidée par le commandement. Ils comprennent les postes médicaux, les centres médicaux de garnison (CMG), les centres d’odontostomatologie des forces armées (COSFA) ainsi que les laboratoires d’analyses médicales.

ORGANISATION DES SERVICES DENTAIRES DE L’ARMEE

Le cabinet dentaire fait partie intégrante de l’infirmerie. Le dentiste chef est sous l’autorité hiérarchique du médecin-chef de l’infirmerie du corps de troupe ou de la garnison. Le dentiste est responsable de l’organisation et du fonctionnement du COSFA. Cependant il prend toute initiative pour la promotion de la santé buccodentaire dans le domaine des soins, de la prévention, de l’information, de l’éducation et de la communication (l’IEC). Il est entièrement responsable du matériel mis à sa disposition. L’organisation du travail au niveau des services dentaires des armées obéit à l’application de procédures caractérisées par un ensemble de règles recommandées par la Direction de la santé des armées (DSA). Chaque service dentaire reçoit le tout venant, enfants comme adultes, en consultation tous les jours de 08 à 17 heures, sauf le week-end. La Direction de la santé a défini un système de paiement, et mis en place des procédures de recouvrement des coûts de traitement, aussi bien pour les militaires que pour la population civile. Le système appliqué est le paiement avant l’acte thérapeutique pour la population civile sauf pour les urgences. Pour les militaires, les actes sont remboursés par la mutuelle des armées après justification.

L’analyse du cadre d’étude montre que l’offre de santé est correcte. La zone militaire 1 comporte quatre centres d’odonto-stomatologie qui sont implantés au camp Lemonnier (un fauteuil), à la Marine (deux fauteuils), au camp Dial-diop (deux fauteuils) et à l’Hôpital militaire de Ouakam (deux fauteuils). Le diagnostic clinique est possible dans les différentes structures dentaires de la zone 1, où on reçoit des enfants et des élèves ayant des affections buccodentaires, grâce à la disponibilité du personnel de santé dentaire et des médicaments dans le cadre de l’initiative de Bamako.

GENERALITES SUR LA PATHOLOGIE BUCCO-DENTAIRE CHEZ L’ENFANT 

RAPPELS EMBRYOLOGIQUES

Embryogenèse du massif facial 

La formation du massif facial peut être perçue dès l’âge de 3 semaines. En effet, on peut voir les éléments précurseurs de la face, qui sont les arcs branchiaux, au nombre de 6. Les deux premiers arcs vont donner la mandibule, le maxillaire, les os palatins. Par un processus de migration de ces différents procès, la face va se former; c’est au cours de ce phénomène, qu’on peut assister à des malformations comme la fente labiale ou labio palatine.

Odontogenèse

Les constituants de l’organe dentaire ont une double origine : épithéliale et conjonctive, par l’ectoderme d’une part, le mésoderme et l’ectomésenchyme d’autre part. Leur mise en place commence, dès que les cinq bourgeons faciaux sont individualisés et la cavité buccale primitive constituée. Dès la sixième semaine intra utérine (IU), des épaississements épithéliaux indiquent la mise en place des germes dentaires.

Successivement apparaîtront la lame primitive puis la lame vestibulaire et la lame dentaire primaire ; celle-ci donne les bourgeons dentaires des dents temporaires et ceux des molaires permanentes. Les dents permanentes de remplacement se formeront à partir de la lame dentaire secondaire, née de la lame dentaire primaire au niveau et au dessus des bourgeons des dents temporaires. Chaque bourgeon dentaire subira des modifications dynamiques qui l’amèneront au stade de dent, en passant par les stades de cupule, de bourgeon et de cloche dentaires. A partir du stade de la cloche dentaire, le germe dentaire comprend 4 tissus: épithélium adamantin externe, réticulum étoilé, stratum inter medium, épithélium adamantin interne, qui seront à la base de la formation des différents constituants de la dent.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I: GENERALITES
I – GENERALITES SUR L’ARMEE
I-1- Historique de l’Armée
1 I -1 Avant l’indépendance.
I-1-2 Après l’indépendance
I.2- Organisation générale de l’Armée
I.3- Organisation du système de santé des armées
I-3-1 Mission
I-3-2 Organisation
I.4- Organisation des services dentaires de l’Armée
II- GENERALITES SUR LA PATHOLOGIE BUCCO-DENTAIRE CHEZ L’ENFANT
II-1- rappels embryologiques
II-1.1- Embryogenèse du massif facial
II.1.2- Odontogenèse
II-2-2 Caractères anatomiques et histologiques des dents temporaires
II.2.3- Caractères anatomiques et histologiques du parodonte de l’enfant
II-3 Physiologie de la dent permanente immature
II-4- Physiologie de la dent temporaire
II-6- Les affections bucco- dentaires
II.6-1- La plaque dentaire
II-6-2 Le tartre
II-6-3 La carie dentaire
II-6-4- Les parodontopathies
II.6.5- La malocclusion dentaire
II-6-6 Le fluor et les fluoroses
II-6-7 Les anomalies dentaires
CHAPITRE II ETUDE PROPREMENT DITE
I- JUSTIFICATION DE L’ETUDE
II- BUT ET OBJECTIFS
II.1- But de l’étude.
II.2- Objectif général
II.3- Objectifs spécifiques
III- METHODOLOGIE
III.1- Type d’étude
III.2- Echantillonnage
III.2.1- Base de sondage
III.2.2- Unité de sondage
III.2.3- L’unité statistique
III.2.4- Taille de l’échantillon
III.2.5- Méthode d’échantillonnage
III.3- Critère d’éligibilité
III.3.1- Inclusion
III.3.2- Exclusion
III.4- Matériel et méthodes de collecte des données
III.4.1- matériel
III.4.2- Fiche d’enquête
III.4.3- Méthode de collecte
III-5- Plan d’analyse
III.5.1 Variables étudiées et indicateurs utilisés
III-5-1-1 -Variables sociodémographiques
III.5.1.2 – Indices utilisés
III.5.1.3- Les autres variables
III.5.1.4- Le plan d’étude
III.5.2- Dépouillement
III-5-3 méthode d’analyse
IV- RESULTATS
IV.1-Caracteristiques socio-demographiques
IV.1.1- Répartition de l’échantillon en fonction de l’age
IV.1.2- Répartition de la population en fonction l’ethnie
IV.1.3-Répartition de l’échantillon en fonction du sexe
IV.1.4- Répartition de la population selon l’école fréquentée
IV.1.5- Répartition de l’échantillon selon la région de naissance
IV.2-Etat dentaire
IV.2.1- Distribution du CAO au sein de l’échantillon
IV.2.2- Distribution des dents cariées au sein l’échantillon
IV.2.3- Distribution des dents obturées au sein de la population
IV.2.4- Distribution des dents définitives absentes et des dents définitives à extraire
IV.2.5-Distribution du CAO mixte moyen en fonction de l’age
IV.2.6- Distribution du CAO mixte moyen en fonction du sexe
IV.2.7- Distribution du CAO mixte en fonction de l’ethnie
IV.2.8- CAO mixte moyen en fonction de la région de naissance
IV.2.9- Moyenne de dents permanentes en bouche par âge
IV.2.10- Moyenne de dents temporaires en bouche par âge
IV.3- Etat de l’hygiène bucco-dentaire
IV.3.1- Distribution de l’IHOS au sein de l’échantillon
IV.3.2- Répartition de l’hygiène dans la population
IV.3.3- Répartition de l’hygiène en fonction du sexe
IV.3.4- Brossage des dents
IV.3.5- Fréquence du brossage par jour
IV.3.6- Effet du brossage sur l’état d’hygiène
IV.4- Autres affections
IV.4.1- Fréquence des malocclusions au sein de l’échantillon
IV.4.2- Degré de malocclusion au sein de la population
IV.4.3- Fréquence de la succion digitale dans l’échantillon
IV.4.4- Effet de la succion digitale sur les malocclusions
IV.4.5- Fréquence de la fluorose au sein de l’échantillon
IV.4.6- Fréquence des anomalies dentaires dans l’échantillon
V-DISCUSSION ET COMMENTAIRES
CHAPITRE III RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES

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