Généralités sur l’Arganier
Répartition géographique
L’Arganier, Argania spinosa (L.) Skeels est une angiosperme sapotacée endémique d’Afrique du Nord que l’on rencontre surtout dans le Sud-Ouest Algérien dans la région de Tindouf (Fig. 1) et dans le sud atlantique Marocain (région d’Agadir) où il couvre environ 800 000 ha. M’hirit (1989), signale qu’au Maroc, la plus grande masse des peuplements à arganier de différentes densités s’étend sur un secteur littoral et para littoral entre l’Oued Tensift au sud de Safi et la plaine du Sousse dont la plus grande partie est colonisé par l’espèce en question. Le même auteur signale également qu’au niveau des reliefs montagneux, l’arganier développe des peuplements sylvatiques essentiellement vers méridional du haut Atlas occidental et sur les expositions Nord de l’Anti-Atlas jusqu’au massif du djebel Siroua à l’Est.
En Algérie, son aire de répartition géographique couvre un territoire relativement important dans le Nord-ouest de la wilaya de Tindouf où cette espèce constitue la deuxième essence forestière après l’Acacia raddiana (Benkheira, 2009). Peltier avait signalé que l’arganier existait dans le Sahara occidental Algérien, entre djebel Ouarkziz et la hamada de Tindouf (Baumer, 1999). Argania spinosa est localisée essentiellement sur les lits de certains oueds, notamment : Oued El-ma, Oued Elghahouane, Oued Bouyadhine, Oued El-khebi, Oued Merkala et Oued Targant. Ainsi, elle est pourvue d’un entrelace éparse de ruisseaux, coulant vers les petites dépressions entre les gorges Hamadienne du Drâa et les falaises de K’reb El-hamada, et la dépression du Nord de Tindouf. La distribution des populations d’arganier a été déterminée sur la carte en trois unités hydro géographiques représentés principalement par les périmètres suivants : Touaref Bou-âam, Merkala et Targant. Dans son milieu naturel, Argania spinosa couvre une superficie de 90 644 ha où on peut la trouver surtout dans les lits d’oueds sablonneux, graveleux et rocheux (Kechairi, 2009).
Biologie de l’arganier
La phénologie de l’arganier est résumée dans le tableau ci-dessous : L’Arg anier, comm e plusie urs essen ces appar tenan t à la famill e des Sapotacées, est une plante ligneuse qui a une forme similaire à celle d’un olivier (Kenny, 2007). C’est un arbre très résistant qui peut vivre de 150 à 200 ans (Benkheira, 2009). Argania spinosa est un arbre fruitier-forestier dont la taille varie selon les conditions écologiques du milieu entre 8 à 10 m de hauteur. La cime est très grande et étalée, dense et à contours arrondis en générale (Fig. 2). Le tronc de cet arbre de couleur brunâtre à l’âge juvénile et grisâtre à l’age adulte, est très vigoureux et court (Kenny, 2007). Il est constitué assez souvent par plusieurs tiges entrelacées provenant de la soudure de rejets très voisins ou de tiges issues d’un même noyau. L’écorce du fut et des grosses branches est rugueuse et présente un aspect du type « peau de serpent ». Les ramifications sont denses et les extrémités des rameaux sont souvent épineuses (M’hirit et al, 1998). Les feuilles de l’arganier sont petites, coriaces, vertes sombre à la face inférieure. Elles sont alternes, souvent réunies en fascicules, lancéolées ou spatules insensiblement atténues en un pétiole plus ou moins distinct, avec une nervure médiane très nette et les nervures latérales très fines et ramifiées (Radi, 2003). Le feuillage de cette plante est pratiquement persistant. Toutefois, en cas de sécheresse sévère et prolongée comme durant les années 1980, 1991, 1992 et 1993, l’arbre peut perdre ses feuilles entièrement ou en partie ( M’hirit et al, 1998).
Rôle socio- économique
L’arganier est un arbre qui offre de nombreux produits de grande importance pour l’économie Algérienne et ça malgré la rareté des pluies et le problème de l’aridité dans les régions d’implantation. a)- Production de l’huile et de ses dérivés : De l’amande contenue dans le fruit de l’arganier, les paysannes tirent ensuite une huile, utilisée traditionnellement pour l’alimentation, et même autrefois pour l’éclairage. Cette huile artisanale est produite tout au long de l’année au fur et à mesure des besoins (on ne peut la stocker). Les rendements restent faibles, puisque tournant aux alentours de 3% du poids sec, ce qui permet d’obtenir en moyenne 3 litres à partir de 100 kg de fruits secs. La production d’huile d’argan avoisine ainsi les 15 litres par ha (Benchakroun et al, 1989). L’huile extraite est non seulement comestible et d’un goût agréable, mais elle possède des propriétés diététiques très intéressantes. L’huile d’argan est devenue l’une des huiles comestibles les plus chères dans le monde. Elle est encore plus chère comme produit cosmétique et est le sujet de plusieurs brevets cosmétiques aux États-Unis et en Europe.
Cette huile, qui a été une source de revenu des habitants de sud-ouest du Maroc pendant des siècles, a connu un regain d’intérêt avec les diverses découvertes de ses vertus culinaires, cosmétiques et même médicinales (Bamouh, 2009). L’analyse de la composition chimique de l’huile d’argan a mis en évidence la richesse de celle-ci en acides gras insaturés 78,36 %, une teneur moyenne en acide oléique de 46,67%, et en acide linoléique de 31,49%. Les acides gras saturés à 21,63% sont représentés essentiellement par l’acide palmitique à 15,75% et l’acide stéarique à 5,48% (Debbou, 2003 In Kchairi, 2009).
Production du bois : L’arganier fournit un bois pour la fabrication d’objets d’exploitation familiale (charrues, outils, ustensiles) et ses perches conviennent pour la construction des habitations. Aussi son bois permet de produire un excellent charbon avec un rendement élevé, un quintal par stère (Alexandre, 1985). Le bois d’arganier, comme celui des autres sapotacées, est très lourd, solide, d’une coloration souvent foncée, grisâtre (Kenny, 2007). Il a une densité de 0,9 à 1 et une charge de rupture de 1250 à 1500 kg/cm2 (Benzyane, 1989). Pour ses caractéristiques de dureté, le bois d’arganier s’appelle le bois du fer, néanmoins selon Baumer et al. (1999), ce bois est impropre à la menuiserie.
Production pastorale : L’arganeraie fournit d’abord un terrain de parcours pour les troupeaux, en fait, le seul disponible localement, et qui, dans le cadre d’une gestion équilibrée, peut procurer en moyenne à l’hectare une quantité d’unités fourragères de 300 U.F. pour ce qui est de la strate herbacée, auxquelles il convient d’ajouter quelque 1 00 U.F. apportées par le feuillage (Benchakroun et al, 1989). Durant les années de sécheresse, les animaux locaux ainsi que les immenses troupeaux venant du sahara sont sauvés par l’arganeraie. Plus de la moitié de l’effectif de cheptel est constituée de chèvres, auxquelles l’arganier fournit une sorte de pâturage aérien. Avec les moutons et les chameaux, qui broutent respectivement les rejets et les jeunes pousses, s’établit ainsi une sorte de partage vertical de la biomasse (Benchakroun et al, 1989). Les feuilles d’arganier sont très appréciées par les caprins et les camelins, représentant ainsi la principale ressource fourragère en période de sécheresse. De plus, sous l’arbre pousse un tapis herbacé où le cheptel tire une grande partie de sa nourriture (Errouati, 2005). La pulpe de fruit de l’arganier, est une source importante d’alimentation aux bétails par sa richesse en éléments nutritifs.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I.Généralités sur l’Arganier
1- TAXONOMIE ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
1.1- TAXONOMIE
1.2- REPARTITION GEOGRAPHIQUE
2- BIOLOGIE ET ECOLOGIE DE L’ARGANIER
2.1- BIOLOGIE DE L’ARGANIER
2.2- EXIGENCES DE L’ARGANIER
2.2.1- EXIGENCES ECOLOGIQUES
2.2.2- EXIGENCES EDAPHIQUES
3- IMPORTANCE DE L’ARGANIER
3.1- ROLE SOCIO-ECONOMIQUE
3.2- ROLE ECOLOGIQUE
4- MODES DE REGENERATION DE L’ARGANIER
4.1- REGENERATION NATURELLE
4.2- REGENERATION ARTIFICIELLE
5- MODE DE TRAITEMENT DE L’ARGANIER
6- MALADIES ET RAVAGEURS DE L’ARGANIER
6.1- MALADIES
6.2- RAVAGEURS
CHAPITRE II.CARACTERES GENERAUX DE LA ZONE D’ETUDE
1- PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1.1- LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
1.2- RELIEF OU CONTRASTES PHYSIQUES
1.3- PEDOLOGIE
1.4- HYDROLOGIE
1.5- POPULATION ET ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
2- PARAMETRES CLIMATIQUES
2.1- PLUVIOMETRIE
2.2- TEMPERATURES
2.3- AUTRES FACTEURS CLIMATIQUES
2.3.1- HUMIDITE ATMOSPHERIQUE
2.3.2- VENT
3- SYNTHESE CLIMATIQUE
3.1- DIAGRAMME OMBROTHERMIQUE DE BAGNOULS ET GAUSSEN
3.2- QUOTIENT PLUVIOMETRIQUE D’EMBERGER
3.3- INDICE D’ARIDITE
4- DIVERSITE BIOLOGIQUE
4.1- FLORE
4.2- FAUNE
5- CONCLUSION
Chapitre III. Matériels & Méthodes
1- INTRODUCTION
2- CARTE DE LOCALISATION DES PLACETTES D’ETUDE SANITAIRE
2.1- MATERIEL UTILISE
2.2- METHODE ADOPTEE
3- ETUDE DU CORTEGE FLORISTIQUE
3.1- MATERIEL UTILISE
3.2- METHODE ADOPTEE
4- ETUDE PEDOLOGIQUE
4.1- MATERIEL UTILISE
4.2- METHODE D’ANALYSE GRANULOMETRIQUE
4.3- MESURE DU PH ET DE LA CONDUCTIVITE ELECTRIQUE
5- RELEVES DENDROMETRIQUES
5.1- MATERIEL UTILISE
5.2- METHODE SUIVIE
6- RELEVES SANITAIRES
6.1- DEFICIT FOLIAIRE
6.2- INDICE DE SANTE
7- ISOLEMENT, PURIFICATION ET IDENTIFICATION DES CHAMPIGNONS ASSOCIES AUX DEGATS DES TERMITES
7.1- MATERIEL UTILISE
7.2- ISOLEMENT DES CHAMPIGNONS A PARTIR DU SOL
7.3- ISOLEMENT DES CHAMPIGNONS A PARTIR DU BOIS ET ECORCE DES SUJETS SAINS ET CEUX ATTAQUES PAR LES TERMITES
7.4- PURIFICATION
7.5- OBSERVATION ET IDENTIFICATION DE SOUCHES OBTENUES
Chapitre IV. Résultats & Discussion
1- CARTE DE LOCALISATION DES PLACETTES D’ETUDE
2- ETUDE DU CORTEGE FLORISTIQUE
2.1- STRATE ARBORESCENTE
2.2- STRATE ARBUSTIVE
2.3- STRATE HERBACEE
2.4- CONCLUSION
3 – CARACTERES PHYSICO-CHIMIQUES DU SOL
3.1- ANALYSE PHYSIQUE
3.2- ANALYSE CHIMIQUE
3.3- CONCLUSION
4- APPROCHE DENDROMETRIQUE
4.1- DENSITE DES ARBRES
4.2- STRUCTURE DES PEUPLEMENTS
4.2.1 REPARTITIONS DES ARBRES PAR CLASSES DE DIAMETRES
4.2.2- REPARTITION DES ARBRES PAR CLASSES D’HAUTEUR
4.3- CORRELATIONS ENTRE LES DIAMETRES ET LA HAUTEUR
4.4- CONCLUSION
5- CARACTERISATION SANITAIRE DE L’ARGANERAIE DE TINDOUF
5.1- DEFICIT FOLIAIRE
5.2- INDICE DE SANTE OU INDICE DE DEPERISSEMENT
5.3- CONCLUSION
6- ANALYSES PHYTOPATHOLOGIQUES : ISOLEMENT ET IDENTIFICATION DES CHAMPIGNONS ASSOCIES AUX DEGATS DES TERMITES
6.1- ISOLEMENT DES SOUCHES
6.2- IDENTIFICATION DES CHAMPIGNONS ISOLES
6.3- CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE & PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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