DEFINITIONS ET MANIFESTATIONS POSSIBLES DE L’ANTICIPATION
ANTICIPATION
Etymologie du mot « anticipation »
Prenons d’abord la définition du dictionnaire étymologique de la langue française : « Anticipation vient du mot « anticipare », un terme né dans l’année 1437, emprunté du latin « anticipare » qui veut dire « prendre d’avance » ou « prévenir », de « ante » avant et « capere » prendre. » .
Selon ROBERT LAFON le verbe latin « anticipare » signifie « prendre d’avance » ou « être en avance ». Il a gardé le sens de « devancer » jusqu’au XVII° siècle » . En bref, c’est un mot d’origine latin comme la plupart du vocabulaire français.
Quelques définitions
Préparation : Selon Jean-Christophe TAMISIER « anticipation » signifie « toute conduite qui manifeste une préparation spécifique à un événement futur ou une prévision consciente. » Il s’agit donc d’une conception d’un projet qui a besoin d’un temps bien défini pour son accomplissement. Rien ne vient par hasard, tout est préparé à l’avance.
Perception : D’après lui, «en perception, l’anticipation est attestée par l’adoption d’une position corporelle, locale ou générale, dans la direction d’un événement ou d’un stimulus, avant que celui-ci ne se produise .
Dans ce cas, l’anticipation prend le sens d’un réflexe inné commandé par un stimulus, ce réflexe étant le résultat prévu ou bien la réponse stimulée avant que le stimulus ne fonctionne. Il y a des « conduites perceptives d’anticipation » quand l’organe fonctionne bien ou quand celui-ci est sensible. Chez l’homme, elles se mettent en place « après la naissance, autour du troisième mois. » .
Anticipation cognitive : « L’anticipation cognitive », toujours d’après le même auteur TAMISIER , « permet de comprendre les systèmes de transformation », c’est-àdire qu’elle aide la mémoire visuelle à discerner les positions initiales des positions finales des objets. On dit qu’elle est « figurale » dans le cas où elle est faite d’images mentales préfigurant. L’ordre des images est imprégné dans la mémoire et on l’enregistre au fur et à mesure qu’on regarde. Prenons comme exemple « l’anticipation cognitive » des enfants de la classe maternelle. Pour les tester sur ce point on leur demande de remettre les objets en désordre à leurs positions initiales. Dans d’autres cas, l’anticipation cognitive peut aussi se passer d’images. Elle peut résulter de mises en relation notionnelles d’un raisonnement de type opératoire concret ou hypothétique. Ces résultats sont des différentes sortes d’opérations mentales, sans relation avec la réalité. On peut dire qu’ils affectent le sens d’observation, la capacité à raisonner ainsi que l’intelligence pour pouvoir mener à bien son hypothèse.
Prévision et imagination : Selon Le Petit Larousse grand format « anticipation » signifie action de prévoir, d’imaginer des situations, des évènements futurs ». L’anticipation prend le sens de vigilance et d’attention préalable. Il n’y a aucune action spontanée puisque tout est calculé et réfléchi d’avance. On peut la définir comme un projet à long terme. Le même dictionnaire la définit toujours sous la perspective de « faire exécuter avant la date prévue ou fixée, disposer de quelque chose qui n’existe pas encore, entamer à l’avance, prévoir, supposer ce qui va arriver ».
On a parlé de projet d’une part mais d’autre part, il s’agit d’une action, d’une exécution avant terme d’un projet quelconque. Contrairement à la première idée de projet futur, la deuxième est l’application lointaine d’un projet. Sur le plan psychologique, l’homme peut imaginer son avenir « à partir d’éléments tirés de sa situation actuelle et des expériences du passé ». L’adoption d’un comportement dépend du vécu. Personne n’arrive à refaire la même erreur sans tirer des conclusions ou bien une résolution à partir de « ces expériences ». En revanche, l’homme imagine aussi son avenir « en fonction de ses désirs et de ses craintes. » Suite à l’expérience du passé deux facteurs psychologiques conduisent aussi à anticiper « désirs » et « craintes ». Dans ce cas, le premier prend le sens d’aspirations et le second de préventions. Par exemple quand les élèves choisissent leur série ou leur carrière, ils ont d’abord pensé à leurs besoins en fonction de leurs désirs de s’épanouir sur tous les plans (spirituel, physique, moral). Tout cela repose évidemment sur les craintes. Une autre définition de Paul ROBERT est aussi intéressante dans le Petit ROBERT Grand format. Pour lui, l’anticipation c’est « le mouvement de la pensée qui imagine ou vit d’avance un événement », a comme synonyme « prévision » et « prospection ». L’action ne se manifeste pas à l’extérieur, elle est interne. Il s’agit d’une idée enfouie dans l’esprit. Elle a à peu près le sens de « imagination », comme en quelque sorte une réalité anticipée ou vécu à l’avance dans l’imagination. Si l’on raisonne a contrario, elle a comme antonyme « différer, retarder et revenir sur ». Ce qui explique la raison de l’anticipation vue comme une valeur appréciable. On dit qu’« un homme averti en vaut deux ». On entend par avertissement des actes d’anticipation. Pour cet auteur, ce mot se résume en « prévision, prospective et imagination ».
Vision : Victor HUGO a aussi employé le terme «anticipation» dans le sens de «l’imagination ». Le Grand Larousse encyclopédique a emprunté cette citation quand il a parlé de l’enfance : « Ces anticipations sur le ciel ne sont possibles qu’à l’enfance », c’est-à-dire qu’on vit d’avance ce qui n’arrivera que plus tard.
Devancement : La dernière définition du mot « anticipation » c’est « une action de devancer », présenté également par Norbert SILLAMY , deuxième version 2003. Il s’agit « d’un mouvement de la pensée, une action déterminée qui peut être exécutée avant l’apparition du signal attendu. » Par exemple, on rencontre ce genre de phénomène en lecture musicale ; pendant le déchiffrage d’une partition, le lecteur « devine » la suite des notes avec les accords correspondantes.
MANIFESTATIONS POSSIBLES DE L’ANTICIPATION
Il existe différentes formes de manifestations selon certains cas et selon l’expérience de chaque auteur.
Manifestations selon TAMISIER
Le mécanisme de l’anticipation, pour TAMISIER, se manifeste par la relation existant entre le présent et le futur. Il s’agit de « créer un lien cohérent entre le présent et le futur ». Par cette relation, le sujet arrive à favoriser l’ « adaptation au milieu par la coordination des actions et la connaissance ». Il a effectivement adopté des « conduites d’anticipation ». L’animal et l’homme arrivent à obtenir « des réactions anticipantes à une stimulation ». Ces réactions, avant de paraître ont déjà subi des tests de « signal ». Ainsi le signal sert de stimulus et le comportement acquis est la conduite d’anticipation. On observe « des temps de réactions très brefs, distincts du temps de réaction à la stimulation elle-même ». La réaction est dite « seconde » puisqu ‘elle se manifeste après une préparation motrice. Sans préparation préalable ou sans signal, les conduites d’anticipation n’ont pas lieu.
Manifestations selon EBBINGHAUS
En anglais, sa méthode est appelée « Method of anticipation ». Autrement dit, il a fait une expérimentation sur la « méthode d’anticipation ». Dans cette expérience traditionnelle, il a étudié le mécanisme de la « mémoire par cœur ». Cela fonctionne par des répétitions par mémorisation d’éléments ce qui va suivre. Dès qu’on montre le stimulus, le sujet anticipe l’élément suivant. En revanche, on note une autre appellation de cette méthode qui est « la méthode de soufflage ». L’expérimentateur l’a utilisé avec des listes entières et cela a marché. Dans ce cas, le « phénomène de mémoire » est réduit à des anticipations simples. Notons bien qu’elle est beaucoup moins utilisée aujourd’hui.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’ANTICIPATION ET METHODOLOGIE GENERALE
INTRODUCTION
CHAPITRE I – DEFINITIONS ET MANIFESTATIONS POSSIBLES DE L’ANTICIPATION
I.1 – ANTICIPATION
I.1.1 – Etymologie du mot « anticipation »
I.1.2 – Quelques définitions
I.1.2.1 – Préparation
I.1.2.2 – Perception
I.1.2.3 – Anticipation cognitive
I.1.2.4 – Prévision et imagination
I.1.2.5 – Vision
I.1.2.6 – Devancement
I.1.3 – MANIFESTATIONS POSSIBLES DE L’ANTICIPATION
I.1.3.1 – Manifestations selon TAMISIER
I.1.3.2 – Manifestations selon EBBINGHAUS
I.1.3.3 – Manifestations selon Norbert LAFON
I.1.3.4 – Manifestations selon Norbert SILLAMY
I.1.3.5 – Manifestations selon César FLORES Déroulement
I.2 – BEHAVIORISME
I.2.1 – Définition
I.2.2 – Historique
I.2.3 – Environnement
I.2.4 – Habitudes
I.2.5 – Apports et limites du behaviorisme
I.3 – Procédé La Matinière (P.L.M)
I.3.1 – Déroulement du P.L.M
I.3.2 – Avantages et conditions d’efficacité
I.4 – Pédagogie Par Objectif (P.P.O)
I.4.1 – Origine
I.4.2 – Définitions des notions
I.4.3 – Différentes étapes d’un enseignement basée sur la PPO
I.4.4 – Lexique des principaux termes selon l’Harmattan 1994
I.4.5 – Intérêts de la PPO
I.4.6 – Limites de la PPO
I.5 – Evaluation
I.5.1. – Définition
I.5.2 – Utilisation de l’évaluation
I.5.3 – Buts d’évaluation
I.5.4 – Types d’évaluation pédagogique
I.5.4.1 – Evaluation formative
I.5.4.2 – Evaluation sommative
I.5.4.3 – Evaluation diagnostique
I.6 – Conditionnement
I.6.1 – Conditionnement opérant
I.6.2 – Conditionnement contiguité
I.6.3 – Apprentissage par conditionnement
CONCLUSION
CHAPITRE II : MILIEUX D’ETUDE ET METHODOLOGIE GENERALE
II – 1 – Présentation des deux lycées
II.1.1 : LYCEE ANDRIANAMPOINIMERINA SABOTSY NAMEHANA
II.1.1.1 – ASPECTS PHYSIQUES
• Historique et dénomination
• Infrastructure
• L’enceinte de l’école
II.1.1.2 – Communauté scolaire
II.1.1.2.1 – Personnel enseignant
• Personnel administratif
• F.R.A.M
• Elèves
II.1.2 – LYCEE DE NANISANA
II.1.2.1 – ASPECTS PHYSIQUES
• Historique
• Infrastructure
II.1.2.2 – COMMUNAUTE SCOLAIRE
• F.R.A.M
• Elèves
• Personnel enseignant
II.2 – Méthodologie générale
II.2.1 – Moyens d’investigation
II.2.1.1 – Observations de classe
II.2.1.2 – Fiches d’observation
II.2.1.3 – Questionnaires
• Questionnaires adressé aux élèves
• Questionnaires adressé aux professeurs
II.2.1.4 – Entretiens
II.2.1.5 –Documentation et information
II.2.1.6 – Objectifs de la matière par niveau
CONCLUSION
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS – ANALYSES – INTERPRETATIONS
INTRODUCTION
CHAPITRE III – RESULTATS, ANALYSES ET INTERPRETATIONS DES OBSERVATIONS DE CLASSE
III.1 – Quelques fiches d’observation
III.2 – Comportement des élèves
III.2.1. – Quelques exemples de classes observées
– Seconde I de Nanisana
– Seconde II de Nanisana
– Seconde V de Sabotsy Namehana
III.3 – Pratiques éducatives des professeurs
CHAPITRE IV – RESULTATS, ANALYSES ET INTERPRETATIONS DES ENQUETES
IV.1 – Analyses comparatives des secondes LN et LSN
IV.2 – Analyses comparatives des premières LN et LSN
IV.3 – Analyses comparatives des terminales LN et LSN
IV.4 – Analyses comparatives des réponses des professeurs LN et LSN
IV.5 – Au niveau des professeurs et des élèves
CONCLUSION
TROISIEME PARTIE : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS POUR FAVORISER LA CAPACITE D’ANTICIPATION DES ELEVES
INTRODUCTION
CHAPITRE V – SOLUTIONS PEDAGOGIQUES
V.1 – Suggestions aux élèves
V.1.1 – Gestion du temps d’apprentissage
V.1.2 – Gestion du temps de révision
V.1.3 – Amélioration de la méthode de travail
V.2 – Suggestions aux enseignants
V.2.1 – Méthode d’enseignement
– Cahier ou carnet de vocabulaire
– Méthode centrée sur l’élève
– Travail de groupe
– Brainstorming
– Amélioration des façons de poser des questions
– Amélioration des outils didactiques
– Elargissement de l’horizon culturel
V.2.2 – Préparation du cours : proposition de quelques
fiches de préparation
V.2.2.1 – Première fiche de préparation
V.2.2.2 – Deuxième fiche de préparation
CHAPITRE VI – SOLUTIONS ADMINISTRATIVES
VI.1 – Suggestions de formations
VI.2 – Suggestions pour les chefs d’établissement
VI.3 – Suggestions au niveau du MENRES
VI.4 – Autres suggestions : suggestions aux parents
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE