GENERALITES SUR L’ALCOOL
Terminologie
Le mot alcool est d’origine arabe (al-kuhl), à base de poudre de sulfure d’antimoine pulvérisé, employé pour noircir les cils [8]. Ce que le grand publique appel couramment de l’alcool est en fait de l’éthanol. Il est important d’expliquer la distinction entre l’alcool et l’éthanol. L’éthanol fait partie de formule chimique de l’alcool. On appelle alcool un composé dans lequel un groupe caractéristique hydroxyle – OH est lié à un atome de carbone saturé. La formule générale d’un alcool est R-OH, où R représente la chaîne carbonée saturée plus ou moins longue. Il existe trois classes d’alcool [9]. Ces sont :
– Les alcools primaires :
L’atome de carbone est lié à un groupe hydroxyle -OH, à deux atomes d’hydrogènes et à un radical organique R (un atome d’hydrogène ou un atome de carbone). La formule est : R-CH2-OH
– Les alcools secondaires :
L’atome de carbone est lié à un groupe hydroxyle -OH, à un atome d’hydrogène et à deux radicaux organiques (R et R’).
– les alcools tertiaires :
L’atome de carbone est lié à un groupe hydroxyle -OH et à trois radicaux organiques (R, R’ et R »).
Approche historique de la consommation d’alcool
L’alcool est obtenu suite à une fermentation d’aliments laissés sans surveillance tels que les céréales, les fruits. Partie intégrante de notre culture, de notre patrimoine et de nos traditions, la consommation d’alcool accompagne tous les événements festifs de la vie familiale et sociale. La découverte de l’alcool date probablement du néolithique, lors de la sédentarisation de l’homme, au hasard d’une fermentation naturelle des produits alimentaires. La littérature a toujours rapporté la présence de l’alcool dans la vie sociale des hommes [10]. On en trouve les traces en Chine en 10 000 ans Av JC et certains anthropologues ont suggéré que la technique de fabrication de la bière avait sans doute précédé celle du pain.
Devenir de l’alcool dans l’organisme
Voies de pénétration de l’alcool dans l’organisme
L’alcool s’introduit dans l’organisme par quatre voies différentes [11] :
– la voie digestive : est la plus souvent utilisée après ingestion d’alcool par la bouche,
– la voie intraveineuse dans un but thérapeutique ou anesthésique,
– la voie cutanée après une friction,
– enfin la voie pulmonaire dans le cadre d’intoxication professionnelle.
Absorption de l’alcool
L’éthanol pénètre principalement dans l’organisme par la bouche. En effet l’éthanol consommé passe rapidement de la bouche à l’estomac et, de là, une partie est absorbée dans le sang, par la muqueuse de la parois gastrique et les restes sont absorbés par les intestins [12]. Environ 20 % de cet alcool traverse la paroi de l’estomac pour se retrouver dans le sang .
L’alcool est bien différent des autres aliments, les molécules d’alcool sont très petites et se dissolvent très bien dans l’eau, le gras, et tous les constituants du corps humains ; en effet il ne subit aucun attaque des enzymes sécrétées par les glandes digestives [14]. Il est absorbé sans modification et rejoindra donc le système sanguin sans aucune transformation.
Plusieurs facteurs peuvent influencer sur l’absorption de l’alcool.
L’ingestion de nourriture ralentit la vidange gastrique entraînant la fermeture du verrou pylorique et réduisant la motricité gastrique, en particulier au niveau antral.
Distribution de l’alcool
Seulement quelques dizaines de minutes après son absorption, la totalité d’alcool ingéré par un individu se retrouve dans le circuit sanguin [20,21]. Après son absorption l’éthanol est emmené vers le foie par la veine porte. Au niveau du foie, une partie est métabolisée c’est l’effet du premier passage hépatique et l’autre partie, environ 90% de l’alcool seront dégradés à raison de 0,1 g de masse corporelle et par heure [15]. Après le foie, il passe le cœur droit, les poumons, cœur gauche et vers la circulation générale jusqu’au cerveau. Ensuite, les molécules d’éthanol atteignent alors tous les organes vascularisés.
Ils sont liposolubles et hydrosolubles, c’est à dire qu’ils ont la capacité de se dissoudre facilement dans l’eau, le gras et tous les constituants du corps humains. L’éthanol est distribué dans l’eau libre sans liaison aux protéines plasmatiques, sa solubilité dans les graisses et les os est négligeable. Son volume de distribution est donc celui de l’eau libre (soit environ 41 litres pour un homme de 70 kg). Le volume de distribution serait en moyenne de 0,50 l/kg chez la femme et de 0,60 l/kg chez l’homme .
Métabolisme hépatique de l’alcool
L’essentiel du métabolisme de l’éthanol a lieu dans le foie, cependant, une partie se fait au niveau du rein et dans le tractus gastro-intestinal mais faible. Le processus d’oxydation de l’alcool est complexe et fait intervenir plusieurs étapes.
Elimination de l’éthanol
L’élimination se fait par les poumons et les reins, il passe dans les urines par diffusion à une concentration voisine de celle du sang. Deux voies contribuent à l’élimination de l’éthanol : l’oxydation enzymatique, c’est-à-dire le métabolisme dans le foie, et l’excrétion sous forme inchangée dans les reins.
FACTEURS DE CONSOMMATION D’ALCOOL
Plusieurs facteurs cliniques sont principalement impliqués dans le risque d’abus ou de dépendance à l’alcool.
Recherche des sensations
La recherche des sensations peut donc constituer l’un des facteurs favorisants essentiels des premières alcoolisations, notamment chez les sujets les plus jeunes [30]. Cette recherche de sensations détermine donc une tendance à la consommation d’alcool paroxystique et précoce chez l’adolescent ou l’adulte jeune. La recherche de sensations est également associée à un risque accru de poly toxicomanie, avec consommation d’alcool et de drogues illicites. La notion de recherche de sensations, issue des travaux de Zuckerman est évaluée à l’aide d’échelles spécifiques. Il résume ainsi les rapports entre alcoolisme et recherche de sensations : « Une première période, dite expérimentale ou initiale, est suscitée par la recherche de sensations dans toutes ses expressions comportementales et notamment la susceptibilité à l’ennui, la désinhibition et la recherche d’expériences» .
Âge de début de la consommation d’alcool ou de l’abus d’alcool
Prescott et Kendler ont montré que la consommation précoce d’alcool était associée à un risque plus élevé d’abus et de dépendance. Les personnes commençant à consommer de l’alcool très tôt présentent plus de risques de devenir dépendants [32]. Le risque de dépendance à l’âge adulte pour l’alcool, et donc d’alcoolisme, semble être dépendant de la précocité de l’initiation. Il existe un très fort risque pour des initiations avant 14 ans [33]. Cette hypothèse a été confirmée dans le travail aux ÉtatsUnis du National survey on drug use and health (NSUDH) de 2004. Le premier contact avec l’alcool avant dix ans multiplie par sept le risque de dépendance à l’âge adulte. Une initiation précoce (avant 14 ans) et un maintien dans l’usage chez les adolescents augmente les risques de dépendance ultérieure, de troubles cognitifs et l’apparition de troubles psychiatriques .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I.1 GENERALITES SUR L’ALCOOL
I.2 FACTEURS DE CONSOMMATION D’ALCOOL
I.3 DIFFERENTS TYPES DE CONSOMMATION D’ALCOOL
I.4 REPERAGE D’UNE CONSOMMATION D’ALCOOL A RISQUE
I.5 EFFETS DE L’ALCOOL SUR LE CERVEAU
I.6 AUTRES TROUBLES LIES A L’ALCOOL
I.7 DOMMAGE SOCIAL LIE A L’ALCOOL
I.8 VIE ESTUDIANTINE
I.9 ALCOOLISATION CHEZ LES ETUDIANTS
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
II.1 MATERIELS ET METHODE
II.2 RESULTATS
II.3 DISCUSSION
SUGGESTIONS
CONCLUSION
REFERENCES