La pratique d’une activité physique de nos jours prend de plus en plus de l’importance, tant ses bénéfices sont nombreux. Qu’elle soit pratiquée dans un but de loisir ou de compétition, l’activité physique intervient dans la prévention de pathologies diverses [1–11]. Elle est un facteur d’épanouissement et de lutte contre le stress. C’est aussi une thérapeutique, utilisée seule ou combinée à des médicaments dans la prise en charge de nombreuses pathologies chroniques, surtout cardiovasculaires [12–23].
Le sport, activité physique dans un but de compétition, est le moyen d’expression des athlètes, c’est leur raison d’exister et leur leitmotiv [24]. La fin de l’année 2019 et les premiers mois de l’année 2020 ont brisé le rêve de plusieurs d’entre eux, professionnels pour la plupart, de participer à des compétitions de grande envergure, à cause d’un virus, le Severe Acute Respiratory Syndrome CoronaVirus 2 (Sars-CoV 2). Identifié pour la première fois en Chine et responsable de la maladie nommée CoronaVirus Disease 2019 (COVID-19) [1,3,5,6,25–32].
La propagation rapide et incontrôlée de ce virus a poussé l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à classer la COVID-19 comme une pandémie le 11 Mars 2020 [33]. Suite à cela, plusieurs gouvernements ont pris des mesures pour endiguer la propagation du virus sur leurs territoires. Ces mesures allaient du simple isolement à la quarantaine, des couvre-feux à la fermeture des frontières. Les agences de voyage, les écoles, les universités, les commerces, les salles de spectacles, les lieux de culte, les salles de sport et les stades, ont dû pour la plupart, fermer leurs portes pour éviter des rassemblements qui pourraient faciliter la propagation du virus [4,8,34,35]. Les compétitions sportives, comme les Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo, la Coupe d’Europe de Football ou la Coupe d’Afrique des Nations, ont vu leurs dates être reportées [32]. Cette situation a entraîné des changements importants sur le plan motivationnel chez les sportifs dont le maintien d’une activité physique régulière est essentiel pour la pratique optimale de leur métier. Pillay et al. [36], avaient rapporté que 55% des athlètes avaient besoin d’être motivés pour s’entraîner. D’autres études relevaient une baisse de 24% de la pratique hebdomadaire de l’exercice physique et un niveau de désentraînement important chez les sportifs [26,27].
Au Sénégal, les différentes mesures de riposte contre la pandémie de la COVID-19 ont été marquées par des périodes intermittentes de couvre-feu, à durée variable en fonction de l’évolution de la maladie. Les reprises et interruptions des entraînements, liées à cette évolution, ont probablement impacté la motivation des sportifs, leur staff et même la communauté sportive Sénégalaise en général [37–42]. Peu de travaux de recherche en Afrique Noire et en particulier au Sénégal ont eu pour intérêt d’évaluer l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur l’aptitude physique des sportifs. Nous avons trouvé intéressant de nous pencher sur ce sujet, en appréciant les effets qu’aurait eu le confinement lié à cette la pandémie sur les sportifs amateurs et professionnels de la ville de Dakar.
Définitions des mots clés
● Aptitude physique : capacité d’accomplir un travail musculaire de façon satisfaisante dans les conditions aérobies [43].
● Inactivité physique : niveau insuffisant d’activité physique ne répondant pas aux recommandations de l’OMS pour l’activité physique [44].
● Activité physique aérobie: activité physique durant laquelle les grands groupes musculaires du corps sont impliqués pour une période soutenue par le métabolisme aérobie, telles que la marche, la course, la natation et le cyclisme [44].
● Exercice physique : tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques qui requiert une dépense d’énergie, planifié, structuré et réalisé de manière répétitive, dans le but d’améliorer ou de maintenir la forme physique [45].
● Sport de compétition : sport où la compétition joue un rôle central, où l’excellence revêt une grande importance et qui nécessite des entraînements réguliers et intenses [46].
Généralités sur l’activité physique
Définition
L’activité physique est tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques qui requiert une dépense d’énergie [44].
Mesure et classifications de l’activité physique
L’activité physique (AP) est mesurée par son intensité. Celle-ci peut être exprimée en valeur absolue ou en valeur relative. La valeur absolue traduit le travail physique produit. Elle s’exprime en Watts, en Kilogramme ou en Metabolic Equivalent of Task (MET). Le MET ou équivalent métabolique est le rapport du coût énergétique d’une activité donnée à la dépense énergétique de repos. La valeur relative est mesurée en fonction de la capacité maximale d’un paramètre physiologique d’un individu (consommation maximale d’Oxygène ou VO2max, fréquence cardiaque maximale par exemple) [20].
Ainsworth et al. [47], ont établi une classification des AP selon l’intensité exprimée en MET. Cette classification distingue les AP d’intensité légère (de 0 à 3 MET), de celles d’intensité modérée (3 à 6 MET) et les AP intenses (plus de 6 MET).
Bénéfices de l’exercice physique
La pratique régulière d’une activité physique chez l’adulte a de multiples bienfaits. Elle diminue le taux de mortalité d’une manière générale et celui lié aux maladies cardiovasculaires de manière spécifique. L’AP diminue le risque de développer une hypertension artérielle, un diabète de type 2, les cancers de la vessie, du côlon, du sein, de l’endomètre, de l’œsophage, des reins et des poumons. Elle augmente l’aptitude physique, la qualité de la mémoire et du sommeil et par ricochet, la qualité de vie. L’AP diminue les risques de développer une démence et de faire une dépression. Les effets de l’AP sont globaux sur le corps humain. Certains systèmes tels que les systèmes cardiovasculaire, respiratoire, musculosquelettique, neuroendocrinien, sont plus concernés que d’autres. [1–23,48,49].
Sur le plan cardiovasculaire
L’exercice physique contribue entre autre à l’augmentation du débit coronaire, la baisse de la pression artérielle chez les patients hypertendus, l’amélioration de la fonction cardiaque et la fluidification du sang [14,48,49]. Il induit un meilleur profil lipidique sérique par la diminution du taux de triglycérides et de Low Density Lipoprotein (LDL) Cholestérol, tandis qu’il augmente le taux de High Density Lipoprotein (HDL) Cholestérol. On note aussi des effets positifs sur l’inflammation et l’hypercoagulabilité, mécanismes impliqués dans la formation des plaques d’athérome [11,14,48,49] .
Sur le plan respiratoire
Pratiquer une activité physique augmente la fonction respiratoire en général et est d’un apport considérable dans l’amélioration des symptômes et de la qualité de vie des patients souffrant de Bronchopneumopathie chronique obstructive, de mucoviscidose, de fibrose pulmonaire et d’asthme [20,50–52].
Sur le plan musculosquelettique
L’AP induit sur le long terme la multiplication du nombre de mitochondries, centrales énergétiques du muscle, l’oxydation des acides gras, ce qui contribue à retarder l’apparition du diabète, le maintien du poids corporel en association avec un bon régime alimentaire, la prévention des pathologies rhumatismales et arthrosiques, une augmentation de la densité osseuse de 1 à 2%, une réduction des fractures de la hanche de 36 à 68% [11,13,48,49].
Sur le plan neuroendocrinien
L’exercice physique a des répercussions positives sur la cognition, les pathologies mentales et le sommeil. Il améliore la cognition notamment chez les adolescents et les personnes âgées de 50 ans et plus ; il prévient 20 à 30% des démences et dépressions et améliore la qualité du sommeil [3,31,48]. La pratique régulière d’une activité physique permet de réduire de 30 à 40% l’apparition d’un syndrome métabolique. Les bénéfices de l’exercice physique sont aussi perceptibles dans la prévention des cancers du côlon, du sein et de l’endomètre [14,48].
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Table des matières
INTRODUCTION
I. OBJECTIFS
1. Objectif Général
2. Objectifs Spécifiques
II. REVUE DE LA LITTERATURE
1. Définitions des mots clés
2. Généralités sur l’activité physique
2.1. Définition
2.2. Mesure et classification de l’activité physique
2.3. Bénéfices de l’exercice physique
2.4. Recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé
2.5. Classification des sports
3. Pandémie à Covid-19
3.1. Définitions des cas
3.2. Modes de transmission
3.3. Modes de prévention
4. Quelques effets du confinement lié à la pandémie à Covid-19 sur les sportifs
4.1.Effets sur les entraînements
4.2. Effets sur la santé mentale
4.3.Effets nutritionnels
4.4.Effets sur le sommeil
III. METHODOLOGIE
1. Type et durée de l’étude
2. Echantillonnage et population d’étude
2.1.Critères d’inclusion
2.2.Critères d’exclusion
3. Procédures de travail
4.1.Procédures administratives
4.2.Questionnaire d’enquête
4.3. Collecte des données
4.4. Traitement et analyse des données
4.5. Restitution des données
4.6. Considérations éthiques
IV. RESULTATS
1. Caractéristiques sociodémographiques
2. Impressions sur le retour à la compétition
3. Modalités de maintien de l’activité physique
4. Qualité du sommeil, fatigue régulière, alimentation et état mental des sportifs
V. DISCUSSION
1. Niveau d’atteinte des objectifs
2. Comparaison des résultats
3. Limites de l’étude
CONCLUSION
VI. REFERENCES
VII. ANNEXES