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Le pian ou franboesia
Le pian est la plus destructrice des tréponématoses endémiques. De localisation essentiellement cutanéo-osseuse, il sévit dans certaines régions tropicales de forêts.
Epidémiologie
L’agent pathogène est Treponema pertenue ou tréponème variété Y. Le mode de transmission est imparfaitement connu. La transmission n’est ni congénitale ni vénérienne. Elle semble le plus souvent directe, par contact d’une lésion infectée avec une effraction cutanée ou muqueuse, ce qui explique la précocité de la contamination dans l’enfance.
Symptomatologie
Le pian est la plus mutilante des tréponématoses endémiques. Comme la syphilis, il évolue en trois périodes : période primaire et secondaire des accidents récents et période tertiaire des accidents tardifs.
• Période primaire
Elle est marquée par l’apparition d’un chancre pianique, inconstant. Il siège habituellement au niveau des membres inférieurs.
• Période secondaire
Elle débute environ trois semaines après le chancre. Les pianomes sont les éléments caractéristiques de cette période.
Les pianomes cutanés sont des lésions papillomateuses, végétantes, plus ou moins sphériques et parfois prurigineuses.
Les pianides s’associent ou succèdent aux pianomes. Ce sont des lésions sèches, polymorphes, papuleuses et squameuses. Des ostéopériostites peuvent survenir.
• Période tertiaire
C’est celle des accidents tardifs. Les périostites et les ostéites sont douloureuses et invalidantes. Il faut retenir que dans le pian, il n’y a pas de manifestation cardiovasculaire ou neurologique. Il n’y a pas de transmission congénitale.
La syphilis endémique ou béjel
Epidémiologie
L’agent pathogène est classiquement Treponema pallidum variété M. Le mode de transmission est toujours extravénérien, exceptionnellement congénital.
Symptomatologie
• Accidents récents
Les manifestations primaires (chancre) sont exceptionnelles. D’emblée surviennent des manifestations secondaires. Les plaques muqueuses buccales sont fréquentes. Les plaques muqueuses ano-génitales siègent au niveau du sillon interfessier du périnée, du prépuce et de la vulve. Les accidents cutanés sont rares.
• Accidents tardifs
Ils apparaissent généralement après quelques années de latence durant lesquelles la seule manifestation de la maladie est une sérologie positive. Ils sont à type de grossesses des parties molles ou de syphilides cutanées. Le béjel ne détermine jamais d’atteinte neurosensorielle.
La pinta ou caraté
La pinta ou caraté est une tréponématose uniquement cutanée, non vénérienne, endémique dans certaines régions d’Amérique latine. L’agent pathogène est T. carateum
LES PATHOLOGIES AU COURS DE LA GROSSESSE
La plupart des grossesses se terminent par la naissance d’un enfant vivant sans qu’il se pose de problème pour la mère. Cependant, il arrive que pendant la grossesse et l’accouchement apparaissent des pathologies qui peuvent entraîner une issue fatale.
Les pathologies courantes du premier trimestre de la grossesse
Les nausées et vomissements gravidiques
Les vomissements liés à la grossesse se voient surtout pendant les premiers mois de la grossesse. Ils surviennent au matin avant le lever ou sont provoqués, ou accentués par certaines odeurs, certains aliments envers lesquels la femme ressent un dégoût.
Le saignement
Le saignement du premier trimestre peut être :
– un avortement,
– une grossesse extra-utérine,
– une grossesse môlaire.
Autres pathologies courantes au cours de la grossesse
Brûlure épigastrique chez une femme enceinte
La brûlure épigastrique est associée ou non au pyrosis. Elle survient chez une grande multipare dénutrie, et en particulier lorsque l’intervalle intergénésique est inférieur à 2 ans.
La constipation
La constipation est souvent consécutive à une période de vomissements graves. Elle peut survenir également sur une grossesse près du terme.
Hémorroïdes
Les hémorroïdes peuvent être :
• Internes
Elles se manifestent avec des douleurs anales, des diarrhées ou des émissions de selles mêlées avec du sang rouge. Elles sont accentuées par des aliments gras épicés ou par l’alcool.
• Externes
Elles se manifestent par la présence de bourrelets hémorroïdaires avec prurit ou saignement. Elles sont permanentes ou provoquées par l’effort à la défécation.
Les varices
Les varices se manifestent sous forme de sensation de jambes lourdes ou de fatigue inhabituelle. Des veines tortueuses, parfois douloureuses peuvent être découvertes au niveau de la jambe.
Les avortements
On peut se trouver :
– devant une menace d’avortement,
– devant un avortement imminent,
– devant un avortement septique compliqué.
La syphilis
On doit y penser devant les signes habituels de la syphilis vénérienne et notamment :
– un chancre ou une ulcération sur les organes génitaux externes ;
– une sérologie positive pratiquée avant la 16e semaine de grossesse (4 mois).
Le dépistage sérologique de la syphilis se fait avec les tests (RPR ou VDRL). Ces tests se font au premier trimestre de la grossesse mais ne sont pas d’une spécificité absolue. Les tests sérologiques de la syphilis, comme le TPHA, sont des tests de confirmation et ne conviennent pas pour le dépistage à cause de leur positivité quasi permanente selon les signes cliniques. La syphilis peut être classée selon le tableau n° 01.
LA SURVEILLANCE DE LA GROSSESSE
La surveillance de la grossesse se fait généralement par les consultations prénatales ou CPN.
Les objectifs
Les objectifs de la CPN sont orientés vers les activités suivantes :
– dépister les grossesses à risque,
– diagnostiquer et traiter les pathologies au cours de la grossesse,
– assurer les actions préventives.
Dépister les grossesses à risque
La notion de risque est tirée du principe essentiel « à chacun selon ses besoins ». Ce principe permet :
– la concentration des soins en fonction du besoin d’un individu ou d’un groupe d’individus ;
– l’amélioration de l’orientation recours ;
– l’adaptation de la formation du personnel ;
– l’orientation des politiques socio-sanitaires d’Etats. Il existe des facteurs de risque pour un individu donné : par exemple, une femme enceinte avec des signes cardiovasculaires de la syphilis tertiaire (aortite, anévrysme de la crosse) présente un risque de travail compliqué. Le risque mesuré pour elle et son enfant est l’expression d’un besoin préventif et curatif.
Dans tous les pays du monde, parmi toutes les femmes enceintes, il existe un groupe d’environ 20 à 30%, qui présente 60 à 70% des complications de la grossesse et de l’accouchement. C’est en concentrant les moyens disponibles sur ce groupe de femmes à « haut risque » que l’efficacité sera plus grande, et ce, d’autant plus que les moyens sont limités.
Certains risques entraînent une très grande probabilité de complication. Par exemple, un bassin très nettement rétréci conduira presque certainement à un accouchement mécaniquement impossible. Pour d’autres facteurs, la probabilité sera plus faible. Enfin, pour certaines pathologies, les facteurs de risque seront difficiles à identifier et donc la précision impossible. C’est le cas de l’hématome rétro-placentaire qui peut survenir sans aucun signe prémonitoire.
Les principaux facteurs de risque sont aujourd’hui bien connus. Seule la prévalence peut varier.
Diagnostiquer et traiter les pathologies au cours de la grossesse
Certains facteurs permettant d’identifier les femmes à haut risque de mort maternelle sont présents avant même la grossesse, d’autres apparaissent en cours de grossesse, et enfin, les derniers pendant l’accouchement.
Les infections urinaires
Elles sont plus fréquentes chez les femmes enceintes. Le groupe à risque est représenté par les femmes ayant des antécédents infectieux urinaires en dehors de la grossesse. Il ne faut pas négliger les formes peu « parlantes sous peine d’aboutir rapidement à une pyélonéphrite aiguë » (infection du rein), qui mal traitée ou non traitée peut être mortelle (septicémie).
Il faut donc traiter par antibiotiques (pénicilline et apparentés, céphalosporines) les cystites : pesanteur pelvienne, mictions fréquentes et impérieuses, brûlures mictionnelles, incontinence d’effort.
Lorsqu’un laboratoire existe, le diagnostic bactériologique pourra être fait à condition que le recueil d’urines soit réalisé selon certaines règles strictes : après toilette vulvaire rigoureuse, au milieu de jet et examen sans délai (direct et culture).
La pyélonéphrite aiguë est caractérisée par des malaises avec frissons et fièvre élevée, douleurs lombo-iliaques unilatérales et signes urinaires bas. La palpation de la fosse lombaire est douloureuse. Le traitement comporte le repos strict, des boissons abondantes, une antibiothérapie précoce (pénicillines, céphalosporines).
Les infections sexuellement transmissibles ou IST
• La gonococcie est l’ensemble des manifestations morbides engendrées par le gonocoque ou Neisseria gonorrhoeae, chez l’homme, l’urétrite aiguë est la manifestation la plus courante.
Chez la femme, la gonococcie est souvent latente. Elle est souvent plurifocale : urétro-skénite (avec dysurie, pollakiurie, et issue d’une goutte de pus à la pression du méat), bartholinite (douleurs labiales unilatérales), cervicites (leucorrhées purulentes) annexite, rectite, amygdalite.
Chez la femme enceinte, l’infection par le gonocoque peut entraîner un avortement avant la 12e semaine et une infection amniotique avec rupture prématurée des membranes et accouchement prématuré après la 18e semaine.
Chez l’enfant, la conjonctivite du nouveau-né contaminé lors de l’accouchement peut aboutir, faute de soins, à la fonte purulente de l’œil.
• La syphilis due à Treponema pallidum se caractérise par le chancre génital ou anal qui apparaît environ 3 semaines après le contage. L’ulcération génitale peut gêner lors de l’accouchement mais les grands risques pour la femme enceinte sont représenter par la possibilité de rupture d’anévrysme lors du travail.
Autres pathologies
D’autres pathologies peuvent être diagnostiquées : le paludisme, la tuberculose, le diabète, l’anémie et l’HTA.
Assurer les actions préventives
Supplémentation en fer
Les anémies ferriprives étant un problème majeur en santé publique, notamment dans les pays en voie de développement, les femmes enceintes constituent le principal groupe à risque de carence en fer, car chez elles, les besoins sont particulièrement élevés. Il faut systématiquement supplémenter les femmes enceintes.
Pour cela, il semble indispensable que les comprimés de fer soient donnés à la patiente (pour 1 mois par exemple), ce qui peut d’ailleurs constituer un attrait pour la consultation prénatale.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA SYPHILIS ET LES PATHOLOGIES DE LA GROSSESSE
1. LES TREPONEMATOSES
1.1. Le pian ou franboesia
1.1.1. Epidémiologie
1.1.2. Symptomatologie
1.2. La syphilis endémique ou béjel
1.2.1. Epidémiologie
1.2.2. Symptomatologie
1.3. La pinta ou caraté
1.4. La syphilis vénérienne
1.4.1. Epidémiologie
1.4.2. Symptomatologie
1.4.3. Diagnostic
1.4.4. Traitement
2. LES PATHOLOGIES AU COURS DE LA GROSSESSE
2.1. Les pathologies courantes du premier trimestre de la grossesse
2.1.1. Les nausées et vomissements gravidiques
2.1.2. Le saignement
2.2. Autres pathologies courantes au cours de la grossesse
2.2.1. Brûlure épigastrique chez une femme enceinte
2.2.2. La constipation
2.2.3. Hémorroïdes
2.2.4. Les varices
2.2.5. Les avortements
2.2.6. La syphilis
2.2.7. Autres pathologies
3. LA SURVEILLANCE DE LA GROSSESSE
3.1. Les objectifs
3.1.1. Dépister les grossesses à risque
3.1.2. Diagnostiquer et traiter les pathologies au cours de la grossesse
3.1.3. Assurer les actions préventives
4. FREQUENCE DES CPN
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE LA PREVALENCE DE LA SYPHILIS CHEZ LES FEMMES ENCEINTES AU CSB2 DE SAKARAHA
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Le District de Santé de Sakaraha
1.1.1. Situation géographique
1.1.2. Caractéristiques socio-économiques
1.1.3. Démographie et infrastructures sanitaires
1.2. Le CSB2 de Sakaraha
2. METHODOLOGIE
2.1. Méthode d’étude
2.2. Paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Nombre de femmes enceintes
3.2. Cas de syphilis
3.3. Répartition des cas
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. Le nombre de femmes enceintes vues en CPN
1.2. Nombre de cas de syphilis dépistés
1.3. Les tranches d’âge
1.4. La parité et la situation matrimoniale
1.5. La profession
1.6. Le niveau d’instruction
1.7. Le domicile
2. SUGGESTIONS
2.1. Développement des activités d’IEC
2.1.1. Etre au courant et être intéressé
2.1.2. Ressentir le besoin de prendre une décision
2.1.3. Prendre une décision
2.1.4. Essayer
2.1.5. Adopter
2.1.6. Intérioriser
2.2. Renforcement des CPN
2.3. Traitement des cas de syphilis
2.3.1. Chaque cas de syphilis dépisté doit être traité correctement
2.3.2. Assurer la disponibilité et l’accessibilité des médicaments requis
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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