Généralités sur la surveillance nutritionnelle

La malnutrition dans les pays en développement constitue la toile de fond de la morbidité et de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. La forme la plus courante est la malnutrition proteino-énergétique. Mais les troubles dus à la carence en iode et l’anémie ferriprive sont aussi des problèmes de santé publique, tout comme l’avitaminose A.(1) La malnutrition atteint près de deux milliards de personnes et revêt souvent un aspect chronique dans le monde. En Afrique, 31,6 millions d’enfants souffrent d’insuffisance pondérale. A Madagascar, l’enquête démographique Sanitaire de 1997 rapporte que la prévalence de la malnutrition est élevée : 48% des enfants malgaches de 0 à 5 ans souffrent de retard de croissance. Concernant l’insuffisance pondérale, 40% des enfants de 0 à 3 ans en souffrent dont 13% de façon sévère. Quand à l’émaciation, elle est de 7%. Le groupe le plus touché est celui des 12 à 23 mois. Ces indicateurs restent stationnaires depuis l’enquête de 1992 .

GENERALITES SUR LA SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE 

LE CONCEPT DE SURVEILLANCE

Surveillance épidémiologique

Le concept de surveillance épidémiologique vient du domaine des maladies transmissibles. La surveillance était définie comme « l’activité consistant à se maintenir constamment au courant d’une situation épidémiologique donnée, pour pouvoir agir rapidement en cas d’accroissement brusque du risque épidémiologique ». La surveillance impliquait donc au départ l’idée d’action, d’intervention, au cas où un phénomène se passerait comme par exemple le début d’une épidémie. Par la suite, le concept a été élargi, et de nos jours il ne se rapporte plus seulement à des changements brusques, mais il recouvre aussi l’observation suivie, y compris l’appréciation initiale de la situation, l’évaluation des actions entreprises, et l’étude des facteurs causaux et conditionnant de la situation observée.

Le dictionnaire Robert donne d’ailleurs du verbe surveiller la définition suivante: « observer avec une attention soutenue, de manière à exercer un contrôle, une vérification. Suivre avec attention un travail de manière à constater si tout se déroule comme il faut ». S’il n’existe pas de différence conceptuelle entre la surveillance de situations aiguës accompagnées de mécanisme d’alarme et de riposte rapide, et celle de situations chroniques observées de façon continues, il peut exister entre elles de grandes différences opérationnelles.

Cependant, dans les deux cas, la surveillance implique la production et la récolte de données soigneusement choisies; leur traitement rapide, leur interprétation épidémiologique, et enfin la diffusion des résultats et des recommandations nécessaires vers la source des données aussi bien que vers les centres de décision. La surveillance épidémiologique s’appuie sur un système de renseignements qui fait partie, à son tour d’un système plus vaste d’information – décision – contrôle. Elle n’existe qu’en fonction de décisions à prendre :

La surveillance n’existe pas pour elle même. Il est important de souligner que les données recueillies à l’occasion d’activités de surveillance portent autant sur les opérations (le fonctionnement des services ou des programmes) que sur la situation épidémiologique et ces facteurs conditionnant.

Problèmes de la surveillance appliquée à la nutrition

La notion de surveillance nutritionnelle ou mieux encore de surveillance alimentaire et nutritionnelle est relativement récente. Si le concept est simple sa mise en application présente en revanche de grandes difficultés qui proviennent :

i) de l’information elle-même ,  Les renseignements dont on dispose sont peu fiables, incomplets, voire inexistants. Ils arrivent souvent avec beaucoup de retard. Ils ne sont pas analysés selon la région ou le groupe à risque et ne donnent pas une idée de la répartition du problème dans l’espace. Ils sont souvent ponctuels, statiques, et ne reflètent pas l’évolution de la situation nutritionnelle dans le temps. Ou encore, ils ne sont pas analysés dans leurs rapports avec la nutrition.

ii) des mécanismes de récolte et de traitement de l’information qui sont insuffisants et inadaptés en terme de personnel qualifié, d’infrastructure administrative et de capacité de traitement.

iii) du cloisonnement entre les secteurs d’activités du gouvernement qui gène les échanges d’information entre les ministères et empêche d’aboutir à une image synthétique et cohérente des problèmes nutritionnels.

iv) du coût de la récolte et du traitement de l’information, souvent augmenté par une inondation de données inutiles.

Ces difficultés sont encore aggravées par le dilemme suivant: l’on ne peut bien choisir les renseignements minimum à récolter sans savoir à quoi ils vont servir; et on ne peut non plus formuler de programme valable qu’après avoir recueilli l’information de base indispensable.

La surveillance permet de corriger les insuffisances afin d’aboutir à un tableau cohérent de la situation alimentaire et de l’état de nutrition du groupe ou de la population considérée. Elle commence nécessairement par un diagnostic, une appréciation initiale, c’est-à-dire la formulation d’une ligne de base, et se poursuit comme une des composantes d’un programme d’action, dont elle est inséparable.

Définition et objectifs de la surveillance alimentaire et nutritionnelle

La surveillance nutritionnelle est « un processus continu qui a pour but de fournir des renseignements courants sur les conditions nutritionnelles de la population et les facteurs qui influent sur elle, afin d’éclairer les décisions des auteurs des choix politiques, des planificateurs et des responsables de la gestion des programmes d’amélioration des schémas de consommation alimentaire et de l’état nutritionnel ».

En pratique, on peut distinguer plusieurs fonctions de la surveillance nutritionnelle, parmi lesquelles celles de :

i) définir et de décrire l’état nutritionnel actuel de la population, son étendue et sa gravité, et surtout d’identifier les groupes ou les zones à risque avec leur principales caractéristiques.

ii) Connaître de façon continue la situation alimentaire et nutritionnelle de la population ou d’un groupe de population et ces changements et ceci dans un triple but :
– un but d’alerte d’abord : détecter et prévoir les changements importants, et en particulier les changements brusques dans la situation alimentaire en vue d’une action rapide.
– un but de planification et de programmation ensuite; choisir des priorités, définir des tâches.
– un but de prévision enfin: établir sur la base des tendances du moment, des prévisions quant à l’évolution probable des problèmes nutritionnels et de leur principaux facteurs conditionnant.

iii) Contrôler régulièrement l’état d’avancement des programmes de nutrition : savoir ce qui se passe; faire des recommandations pour le réajustement des actions lorsque cela s’avère nécessaire; évaluer l’efficacité et l’efficience des programmes de nutrition.

iv) Améliorer la connaissance des causes de la malnutrition et des facteurs qui lui sont associés, de façon à mieux comprendre les caractéristiques épidémiologiques et le processus dynamique d’apparition de la malnutrition.

v) Contribuer à une prise de conscience de l’opinion publique et des autorités sur la nature et l’étendue des problèmes nutritionnels locaux ou nationaux, de façon à inciter le gouvernement ou les autorités locales à prendre les décisions nécessaires à la solution des problèmes.

Il ne s’agit pas évidement d’appliquer systématiquement tous les objectifs à chaque situation. La surveillance nutritionnelle peut en effet ne porter que sur des individus ou sur des groupes de dimensions et de caractéristiques éminemment variables: groupes dits « à risque » communautés locales, régions, pays. Dans une très large mesure, on peut l’assimiler à un diagnostic nutritionnel continu d’une population.

La surveillance nutritionnelle se différencie des systèmes d’information classiques par les caractères suivants:
− elle ne porte pas seulement sur la situation alimentaire et nutritionnelle, mais aussi sur les facteurs associés.
− elle possède des sources situées dans plusieurs secteurs et à son tour peut ré alimenter les données recueillies en direction de tous les secteurs intéressés.
− Pour fonctionner, elle exige que l’information soit transmise, interprétée et restituée rapidement. Le facteur « vitesse » est en effet essentiel à la surveillance et particulièrement dans les situations d’urgence où, une fois déclenchée l’alarme au niveau local, l’information doit pouvoir court-circuiter tous les blocages possibles et atteindre sans retard le lieu ou le niveau où l’action sera décidée et entreprise.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE
1- LE CONCEPT DE SURVEULLANCE
1.1.Surveillance épidémiologique
1.2.Problème de la surveillance appliquée à la nutrition
1.3.Définition et objectifs de la surveillance alimentaire et nutritionnelle
2-LE SYSTEME DE SURVEILLANCE
2.1.Définition du système
2.2.Les éléments d’un système de surveillance
2.3.La composition d’un système de surveillance
3-LA SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE AU NIVEAU DE LA COMMUNAUTE
3.1.La surveillance d’individus atteints ou à risque
3.2.La surveillance nutritionnelle de la communauté par la communauté elle-même
4-L’EVALUATION
4.1.Buts de l’évaluation des programmes de santé
4.2.Les types d’évaluation
4.2.1.Définition de l’évaluation
4.2.2.Evaluation des types de programme
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DU SYSTEME DE SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE UTILISE AU CSB2 D’ISOTRY CENTRAL
1-METHODOLOGIE
1.1.Le cadre de l’étude
1.2.Le type d’étude
1.3.La période de l’étude
1.4.La durée de l’étude
1.5.Les variables étudiés
1.6.Mode de collecte de données
2-LE CADRE DE L’ETUDE
3-LES RESULTATS
3.1.L’organisation
3.2.Les intrants et les extrants
3.2.1.Les intrants
3 .2.2.Les extrants
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES,DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1-COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1.Analyse de l’organisation
1.2.Analyse des intrants et des extrants
1.2.1.Les intrants de la surveillance nutritionnelle
1.2.2.Analyse des extrants
2-SUGGESTIONS
2.1.Recommandations relatives à l’organisation
2.2.Recommandation relatives aux ressources
2.2.1.Le personnel
2.2.2.Le matériel
2.2.3.Le budget
2.3.Amélioration du procesus
2.4.Pesée en stratégie mobile
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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