Généralités sur la production laitière
La production locale de lait estmajoritairement issue desélevages ruraux extensifs valorisant les pâturagesnaturels.Mais une partie du lait provient aussi d’élevages périurbains semi-intensifs voire intensifs.Traditionnellement,on consomme ce lait sous diverses formes : lait frais, lait caillé, crème de beurre, huile de beurre, boisson lactée mélangée à la bouillie de céréale ou au couscous. La tradition autour du lait est fondamentalement ancrée localement dans des territoires, au sein de groupes sociaux, de cultures locales. Les produits laitiers sont ainsi l’expression d’identités et d’héritages culturels particuliers, que l’on retrouve par exemple chez les Peuls, mais aussi chez de nombreux groupes pastoraux ou agro-pastoraux. Au Sénégal, la production laitière ne cesse d’accroitre durant ces dix dernières années (DIREL, 2011). La production de lait a également connu un accroissement de 1,6%, passant de 227 904 mille litres à 231 597 mille litres entre 2010 et 2011, en liaison avec la progression des productions de lait d’ovins (2,6%), de caprins (2,8%) et de bovins (1,0%). Le lait produit en 2011 est essentiellement composée du lait de bovins (62,0%), de caprins (23,0%) et d’ovins (15,0%) (Figure 1). La production extensive représente plus de 84% de la production totale de lait (ANSD, 2013).
Principales races bovines exploitées au Sénégal
Races locales
Les races bovines locales exploitées au Sénégal sont essentiellement : la race N’dama (Bos taurus) le Zébu Gobra (Bos indicus), la race Djakoré et le zébu Maure.
❖ Zébu Gobra
C’est un bovin localisé dans la partie sahélienne. Il est de grande taille (1,25 à 1,40 m au garrot) et de format moyen. Le poids adulte est estimé en moyenne à 415 kg chez le mâle et 322 kg chez la femelle, avec un rendement de la carcasse de 48 à 56 %. Les cornes en forme de lyre, sont courtes chez la femelle et longues chez le mâle. La bosse est très développée. La robe est généralement blanche ou blanc rayé ; le fanon est large et plissé près des membres. La production laitière est estimée à 1,5 à 2 litres de lait par jour et la durée de lactation est de 150 à 180 jours (360l de lait/an). (Nkolo, 2009).
❖ Taurin N’ Dama
Le taurin N ’dama est caractérisé par sa trypanotolérance qui le rend très rustique et sa grande adaptation de vie en zone soudano-guinéenne. Cette race est rencontrée généralement au Sénégal dans les régions de Casamance et du Sénégal oriental. C’est un bovin sans bosse, de taille moyenne, 0,95 à 1,10 m au garrot. Le poids moyen à l’âge de 4 ans est estimé à 382,6 ± 20,0 kg chez le mâle et 286,7 ± 8,3 kg chez la femelle. Le rendement de la carcasse est de 52 à 54%. (Diadhiou, 2001). La production annuelle de lait serait de 350 à 450 litres au cours d’une lactation de 5 à 6 mois, soit une production journalière de 0,9 à 1,25 litre.
❖ Race Diakoré
La race Diakoré est le produit de métissage entre le taurin N ’Dama de qui elle tient sa trypanotolérance et le zébu Gobra dont elle a hérité la taille. Son poids adulte est compris entre 300 et 400 kg. Sa robe, le plus souvent unie et assez claire, varie du blanc au gris ou jaune. Elle est rencontrée dans le bassin arachidier en compagnie du zébu Gobra (Ndour, 2003).
❖ Zébu Maure
Le zébu maure est un grand marcheur et très résistant ; il peut s’abreuver tous les deux jours. Il a des cornes courtes et sa robe est généralement noire ou pie noire. Le Zébu Maure en dehors du Sénégal, se rencontre en Mauritanie et dans la boucle du Niger. La femelle est considérée comme une bonne laitière, elle produit en élevage extensif 800 à 1000 litres de lait à 4,5 % de matière grasse en 240 jours (Ahmat, 2005).
Races exotiques et leurs produits de croisement
❖ Races exotiques
La plupart des races exotiques sont importées au Sénégal pour la production laitière et dans une moindre mesure pour la production de viande. Il s’agit des races Montbéliarde, Holstein, Jersiaise, Brune des alpes et Guzerat.
Montbéliarde
La montbéliarde est un animal bien conformé à robe pie rouge pouvant être vif ou pâle avec des taches blanches à la tête et aux extrémités. La taille est comprise entre 1,38 m et 1,44 m pour un poids vif de 600 à 1000 kg. Les cornes sont courbées vers l’avant. D’après Denis et al. (1986), sa production laitière a été estimée au Sénégal entre 2000 et 3500 litres de lait pour 305 jours de lactation.
Holstein
La vache Holstein est un animal de grande taille à robe pie noire, avec des taches blanches et noires bien délimitées. C’est la vache laitière par excellence car sa production laitière moyenne au Sénégal est de 4541 litres en 305 jours de lactation (BA Diao, 2005).
Guzerat
Le Guzerat est un bovin d’origine indienne qui a été introduite au Sénégal en 1964 (Denis, 1986) à partir du Brésil ; il fait partie des races bovines les plus lourdes avec 1,3 à 1, 5 m au garrot. Sa robe varie du gris argent ou gris fer au noir acier. Ses cornes sont en forme de lyre. Sa production laitière varie de 201 litres en 133 jours de lactation à 1875 litres en 348 jours (Njong, 2006).
Brune des Alpes
Elle est originaire des montagnes de l’Est de la Suisse. C’est une vache à grand format avec 1,4 à 1,5 m au garrot pour un poids de 650-750 kg. C’est une race bovine laitière et sa robe est brune uniforme allant du gris foncé au gris argenté, sauf le mufle plus clair.
La Gir et la Girolando
La production laitière qui a été estimée par Njong (2006), varie de 8 à 15 l/j pour la Gir et de 15 à 20l/j pour la Girolando. Malgré leur adaptation relativement difficile au Sénégal, ces races étrangères ont des paramètres de reproduction meilleurs comparés aux races locales (Njong, 2006).
Typologie des systèmes de production
Typologie :définition
La typologie est la détermination des traits caractéristiques dans un ensemble de données en vue d’y déterminer les types (ou modèles) (Tache, 2001). Pour faire une typologie, il est utile de faire une caractérisation. Il faut faire la distinction entre l’analyse uni-variée et l’analyse multi-variée (Ahmat, 2005). L’analyse uni-variée utilise un seul critère pour classifier les systèmes de production. Elle est une méthode simple, peu coûteuse, mais très imprécise, alors que l’analyse multi-variée utilise deux critères ou plus. Elle est plus précise et reflète mieux la réalité, mais est plus complexe et demande plus de données. Cette méthode a permis d’identifier trois systèmes de production : le système extensif, le système semi intensif et le système intensif.
Système extensif : type pastoral
Le système à dominante pastorale concerne 32% des bovins et 35% des petits ruminants. Il se rencontre généralement dans les zones sèches au nord de l’isohyète 400mm (Ba, 2001). Ce système se rencontre dans la zone sylvo-pastorale qui correspond au bassin du Ferlo, domaine de l’élevage extensif. Dans ces régions, les contraintes liées au milieu naturel, notamment la dispersion dans l’espace des ressources en eau et pâturages et leur variabilité dans le temps, imposent une grande mobilité des humains et des animaux.
Dans la logique de ce système, le mode de vie de l’ensemble des activités productrices est subordonné à la sécurisation du cheptel. Face à la sécheresse, les éleveurs de la zone sylvo- pastorale n’hésitent pas à abandonner leurs parcelles plantées en mil pour conduire les animaux en transhumance vers les régions du Sud (SONED, 1999).
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : PRODUCTION LAITIERE BOVINE AU SENEGAL
I-1 Généralités sur la production laitière
I-2- Principales races bovines exploitées au Sénégal
I.2.1 Races locales
I-2-2 Races exotiques et leurs produits de croisement
I-3 Typologie des systèmes de production
I-3-1 Système extensif : type pastoral
I-3-2 Système semi-intensif : type agro-pastoral
I-3-3 Système intensif
I-4 Contraintes majeures de la production laitière au Sénégal
I-4-1 Problèmes liés à l’environnement
I-4-2 Problèmes zootechniques et sanitaires
I-4-3 Problèmes liés à l’environnement économique
I-4-4 Problèmes d’ordre institutionnel
I-4-5 Facteurs sociologiques
CHAPITRE II : ALIMENTATION ET RESSOURCES ALIMENTAIRES POUR LES BOVINS
II-1 Alimentation des bovins
II-1-1 Particularités de la digestion des aliments
II -1-2 Besoins alimentaires de la vache laitière
II-2 Ressources alimentaires des bovins au Sénégal
II-2-1 Ressources alimentaires de base
II-2-2 Compléments alimentaires
DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I-1 CADRE D’ETUDE
I-2 Matériel
I-2-1 les blocs multinutritionnels
I-2-2 Matériel animal
I-2-3 Matériel technique
I- 3 Méthodes
I-3-1 Revue documentaire
I-3-2 Fabrication des blocs multinutritionnels (BMU)
I-3-3 Test en milieu éleveur
I-3-4 Echantillonnage
I-3-5 Enquête sur le terrain
I-3-6 Analyse des données
CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION
II-1 Résultats
II- 1-1 Caractéristiques de la population d’étude
II-1-2 Appétibilité et effets généraux observés chez les animaux bénéficiaires
II-1-3 Effet de la consommation des blocs multinutritionnels su la production de lait
II-1-3-2 Comparaison des Productions de lait avant et après administration du
II -1-4 Types d’aliments et suppléments utilisés en saison sèche
III -1-4 Système d’élevage dans les zones d’étude
II-2 Discussion
II-2-1 Limites de l’étude
II-2-2 Statut socio-économique de la population d’étude
II-2-3 Appétabilité et effets généraux observés chez les animaux bénéficiaires
II-2-4 Effet de la consommation des blocs multinutritionnels sur la production laitière
II-2-4-1 Production de lait avant et après administration du bloc Multinutritionnel
II -2-5 Types d’aliments et suppléments utilisés en saison sèche
II -2-6 Système d’élevages des zones d’études
CHAPITRE III: RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE