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SITUATION SANITAIRE DE L’ENFANT DE 0 à 5 ANS à MADAGASCAR
Pour en avoir une idée sur le plan général, nous passerons brièvement en revue les éléments suivants :
– La population malgache,
– Mortalité infanto-juvénile ou infantile,
– Prévalence des 5 maladies cibles de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant,
– Morbidité chez les enfants de 0 à 5 ans.
Population malgache
Madagascar est un pays en voie de développement, les projections démographiques fournissent une estimation de la population malgache à 15.085.000 habitants pour l’année 2000 (9).
Les enfants de 0 à 5 ans représentent 18% de la population malagasy.
Mortalité infanto-juvénile
Madagascar figure parmi les pays à forte mortalité infantile : 96 pour 1000, et infanto-juvénile : 159 pour 1000. La mortalité infantile est beaucoup plus faible en milieu urbain (78 pour mille) qu’en milieu rural (105 pour mille) (10).
En 1998 le taux annuel de décès des 0 à 5 ans est 94 pour mille (1).
De plus, des facteurs négatifs agissent défavorablement sur l’état de santé des enfants. Les enfants dont la mère est «sans instruction » courent un risque de mourir avant un an (124 pour mille) de 22% plus élevé que ceux dont la mère a un niveau d’instruction primaire (102 pour mille ) et près de deux fois plus élevé que ceux dont la mère a un niveau secondaire ou plus (64 pour mille).
Le taux de mortalité infanto-juvénile est choisi par l’UNICEF comme un excellent indicateur de développement d’un pays. Il résulte des facteurs qui déterminent la survie et le développement de l’enfant :
– nutrition et sécurité alimentaire,
– approvisionnement en eau et assainissement du milieu,
– revenu et degré d’éducation des parents.
Les tendances passées du niveau de mortalité infantile et infanto-juvénile montrent que le quotient de mortalité infantile passe de 96 pour 1000 à 88 pour mille en moins de cinq ans, soit une baisse d’environ deux pour mille en moyenne tous les ans (Résultats de l’EDS 1997 et du MICS 2000).
Prévalence des cinq maladies cibles de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant
Diarrhée
Parmi les premières causes de morbidité et de mortalité infantile à Madagascar,12,8% des enfants de 0 à 5 ans, les maladies diarrhéiques jouent un rôle important(10). Elles tuent de nombreux enfants par an, deux tiers de ces victimes se trouvent dans les pays du tiers monde (11).
La diarrhée est due surtout au manque d’hygiène, à une mauvaise alimentation, à un mauvais approvisionnement en eau potable et à la non utilisation des latrines (12).
Parmi les enfants de moins de trois ans, la prévalence de la diarrhée est la plus élevée chez ceux âgés de 6-11 mois et 12-23 mois : 33%. Elle est aussi sévère (30%) en milieu urbain qu’en milieu rural (26%). Cette différence dépend du niveau socioéconomique, du niveau d’éducation de la mère, de la région, de l’âge de l’enfant et des milieux de résidence. (MICS 2000).
Paludisme
Le paludisme est toujours un problème de santé publique à Madagascar. Il se trouve au deuxième rang des causes de morbidité et de mortalité, après les maladies diarrhéiques (13). Les enfants en mauvais état nutritionnel et affaiblis par d’autres maladies, sont les plus exposés au danger de cette maladie (14).
Dans les pays à forte prévalence de paludisme, la fièvre constitue en général l’un des principaux symptômes. En 2000, la prévalence de la fièvre trouvée est relativement basse :15,9% contre 27% en 1992 (EDS 1992) et 32% en 1997 (EDS 1997). Cette différence est expliquée par les variations saisonnières mais par une plus large utilisation des moustiquaires imprégnées ou non due à une sensibilisation plus poussée mais aussi à une plus grande disponibilité de cet article au marché à un prix abordable.
Les variations sont liées au niveau de résidence de l’enfant, à la province, et à l’âge.
Infections respiratoires aiguës
Les infections respiratoires aiguës, caractérisées par des toux et difficultés respiratoires, constituent une des principales causes de morbidité et de mortalité à Madagascar. 10,5% d’enfants de 0 à 5 ans ont été atteints de cette pathologie respiratoire. L’infection respiratoire aiguë est particulièrement fréquente chez les enfants de 6 à 11mois : 29% (EDS 4997). Il n’y a qu’une faible différence entre le sexe masculin : (10,8%) et le sexe féminin (10,2%). Les enfants vivant dans le milieu rural sont deux fois plus atteints que ceux de la capitale : 5,3%. Ce phénomène est probablement dû aux fumées générées par les cultures surbrûlées et par la pratique de plus en plus fréquente sur des étendues de plus en plus vastes des feux de brousse chaque année. Le niveau d’instruction de la mère joue également un rôle important dans la prévalence de l’infection respiratoire aiguë (9).
Malnutrition
La malnutrition reste l’un des grands problèmes de santé publique dans les pays en voie de développement (15). A Madagascar, la malnutrition protéino-énergétique constitue un problème de santé prioritaire. En outre, elle constitue la toile de fond de la morbidité et de la mortalité chez les enfants de 0 à 5 ans (16). Les causes de la malnutrition s’interfèrent avec beaucoup d’autres pathologies de l’enfant (14). Pour l’indicateur Taille/Age, la tranche d’âge des 12-23 mois, avec une prévalence de 58,6% est celle la plus vulnérable. Cette période correspond à celle du sevrage. Les enfants du milieu rural semblent également être plus défavorisés par rapport à ceux des villes.(MICS 2000).
Rougeole
Maladie très meurtrière, il y a une quinzaine d’années pour les enfants malgaches de 0 à 5 ans, la rougeole ne constitue plus actuellement un problème de santé publique. En 1999 la rougeole se trouvait en neuvième place des causes de morbidité en consultations externes dans les Centres de Santé de Base (CSB) pour les enfants de cinq ans et moins, avec une prévalence de 0,9% pour tout Madagascar. Si l’enfant n’est pas vacciné, le risque qu’il attrape la rougeole augmente avec l’âge. En effet, les moins de six mois présentent un taux très faible (0,3%) étant donné qu’ils sont encore protégés par les anticorps maternels.
Bien qu’aucune différence de prévalence de la rougeole n’apparaisse entre les milieux rural et urbain dans leur ensemble (3,5%), il y a une prévalence faible dans la capitale. (MICS 2000).
La régression de la maladie résulte de la conjugaison de différents facteurs tels que l’introduction de la vaccination anti- rougeoleuse dans le cadre de programme élargi de vaccination (PEV), une surveillance active et une riposte vaccinale à toute flambée d’épidémie, la reconnaissance des signes évocateurs et des signes éventuels de complication par les personnes en charge de l’enfant.
La vaccination protège les enfants contre cinq maladies évitables de l’enfant : la poliomyélite, le tétanos, la coqueluche, la diphtérie et la tuberculose. Faute de vaccination, beaucoup d’enfants meurent avant leur cinquième année de vie après naissance ou seront handicapés (17).
POLITIQUE NATIONALE DE SANTE A MADAGASCAR
Santé de la mère et de l’enfant (19)
Les niveaux de mortalité infantile (94 pour mille), des enfants de 0 à 5 ans (162,6 pour mille), et maternelle (5,92 pour mille naissances vivantes) sont particulièrement élevés.
Les principales causes de mortalité maternelle sont les avortements et les autres complications de la grossesse et de l’accouchement.
Quant à la mortalité infantile, elle est principalement liée aux maladies diarrhéiques, à la malnutrition, au paludisme et aux infections respiratoires aiguës.
Bien que Madagascar soit en mesure de garantir l’autosuffisance alimentaire, on constate que la malnutrition aiguë modérée touche environ 13,7% et la malnutrition aiguë grave 4,6% avec des indicateurs poids pour taille des enfants âgés de 0 à 5 ans et la malnutrition sévère environ 26,0% et la malnutrition chronique environs 48,6% du même groupe d’âge. (MICS 2000).
La malnutrition constitue «la toile de fond » aggravant la morbidité et favorisant la mortalité infantile.
De plus, les maladies cibles du Programme Elargi de Vaccination (PEV), notamment la rougeole et la coqueluche, constituent encore un réel problème de santé publique.
Protection et promotion de la santé
La corrélation entre la santé de la mère et celle de l’enfant est maintenant fortement établie.
But
– améliorer l’état de santé et de bien-être des femmes et des enfants ;
– améliorer la maîtrise de la fécondité des couples, précisément par la femme.
Objectifs
– réduire la mortalité infantile de 96 pour mille en 1997 à 72 pour mille en 2003 ;
– réduire la mortalité infanto-juvénile de 159 pour mille en 1997 à 111 pour mille en 2003 ;
– réduire de plus de la moitié, le niveau de mortalité maternelle de 488 décès à 285 décès pour 100.000 naissances vivantes. (MICS 2000) ;
– réduire la malnutrition modérée et sévère, et augmenter la couverture contraceptive.
Stratégies
Pour que les résultats soient atteints, il faut assurer :
– l’augmentation de l’accessibilité aux services de Santé Maternelle et Infantile / Planification Familiale (SMI / PF) à travers la revitalisation des districts sanitaires et notamment des centres de santé de base ;
– l’intégration des activités de Santé Maternelle et Infantile / Planning Familial (SMI / PF) au Paquet Minimum d’Activités (PMA) du district sanitaire ;
– le renforcement des activités d’Information – Education – Communication (IEC) en faveur de la SMI / PF ;
– la standardisation de la Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant ;
– le renforcement des capacités des hôpitaux de références en matière d’obstétrique et de pédiatrie (ressources humaines, équipements, médicaments) ;
– la mise en place des Centres de Récupération Nutritionnelle Intensive (CRENI) ;
– le renforcement des compétences des personnels dans le cadre de la formation continue intégrée et de la dotation en matériels et équipements pour SMI / PF.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1-GENERALITES SUR LA PRISE EN CHARGE INTEGREE DES MALADIES DE L’ENFANT (PCIME)
1.1- Historique
1.2- Définition
1.3- Stratégie de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME)
1.4- Relations entre PCIME et les programmes techniques nationaux de santé
1.5- Etape de la mise en place de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant à Madagascar
2- SITUATION SANITAIRE DE L’ENFANT DE 0 à 5 ANS à MADAGASCAR
2.1- Population malgache
2.2- Mortalité infanto-juvénile
2.3- Prévalence des cinq maladies cibles de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant
2.3.1- Diarrhée
2.3.2- Paludisme
2.3.3- Infections respiratoires aiguës
2.3.4- Malnutrition
2.3.5- Rougeole
2.4- Morbidité chez les enfants de 0 à 5 ans
3.- POLITIQUE NATIONALE DE SANTE A MADAGASCAR
3.1.- Santé de la mère et de l’enfant
3.2.- Protection et promotion de la santé
3.2.1.- But
3.2.2.- Objectifs
3.2.3.- Stratégies
DEUXIEME PARTIE : L’ETUDE PROPREMENT DITE
1.- CADRE DE L’ETUDE
2.- PROBLEMATIQUE
3.- OBJECTIFS
3.1- Objectif général
3.2- Objectifs spécifiques
4.- METHODOLOGIE ET MOYENS
5.- RESULTATS
5.1.- Morbidité chez les enfants de 0 à 5 ans dans le Dispensaire des enfants à Tsaralalàna
5.1.1.- Morbidité générale
5.2.- Fréquence des maladies atteignant les enfants de 0 à 5 ans dans ce dispensaire
5.2.1.- Infections respiratoires aiguës
5.2.2.- Maladies diarrhéiques
5.2.3.- Paludisme
5.2.4.- Malnutrition
5.2.5.- Rougeole
5.2.6.- Autres pathologies vues en consultation externe au Dispensaire des enfants à Tsaralalana
5.3.- Niveaux d’instruction des mères auprès des enfants
5.4.- Déroulement de la prise en charge des enfants âgés de 0 à 5 ans
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
1.- COMMENTAIRES
1.1.- Infections respiratoires aiguës (IRA)
1.2.- Maladies diarrhéiques
1.3.- Paludisme
1.4.- Malnutrition
1.5.- Rougeole
1.6.- Autres pathologies vues en consultation externe au Dispensaire des enfants à Tsaralalàna
1.7- Déroulement de la prise en charge des enfants de 0 à 5 ans
1.7.1.- Dépistage des signes généraux de danger
1.7.2.- Vérification de l’état vaccinal
1.7.3.- Vérification du déparasitage et de la supplémentation en vitamine A
1.7.4.- Evaluation de l’alimentation
1.7.5.- Consultation proprement dite
1.7.5.1.- Méthodologie de l’interrogatoire et de l’examen clinique chez les enfants âgés de deux mois à cinq ans
1.7.5.2.- Méthodologie de l’interrogatoire et de l’examen clinique chez les nourrissons âgés d’une semaine à deux mois
2. – SUGGESTIONS
CONCLUSION
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