GENERALITES SUR LA PHYOTOTHERAPIE
Définitions
La phytothérapie est définie comme l’art de traiter par des plantes en particulier les plantes médicinales. Sur le plan étymologique, le terme phytothérapie dérive du grec « phyton » qui signifie « plante » et « therapen » qui signifie « soigner ». Médecine traditionnelle (MT): D’après l’OMS, c’est la somme de toutes les connaissances, compétences et pratiques reposant sur les théories, croyances e expériences propres à différentes cultures, qu’elles soient explicables ou non, et qui sont utilisées dans la préservation de la santé, ainsi que dans la prévention, le diagnostic, l’amélioration ou le traitement des maladies physiques ou mentales[68]. Plantes médicinales : D’après la pharmacopée européenne, les plantes médicinales sont définies comme des drogues végétales dont au moins une partie possède des propriétés médicamenteuses. Drogues végétales : Toujours d’après la pharmacopée européenne, les drogues végétales sont essentiellement des plantes, parties de plantes ou algues, champignons, lichens, entiers, fragmentés ou coupés, utilisés en l’état, soit le plus souvent sous forme desséchés, soit à l’état frais. Certains exsudats n’ayant pas subi de traitement spécifique sont également considérés comme des drogues végétales. Les drogues végétales doivent être définies avec précision par la dénomination scientifique botanique selon le système à deux mots [67]. La phytothérapie pratiquée en Afrique se base sur l’utilisation des plantes selon leurs vertus empiriquement découvertes [87]. Il s’agit alors d’une phytothérapie traditionnelle ou MT selon la définition de l’OMS.
Historique
L’histoire de la phytothérapie est étroitement liée à celle de l’humanité. Dans toutes les civilisations, l’homme a toujours eu recours aux valeurs curatives des plantes pour se soigner. Le premier texte connu sur la médecine par les plantes est gravé sur des plaques d’argile, rédigé par les sumériens en caractères cunéiformes 3000 ans avant Jésus Christ ; ils utilisaient des plantes telles que le myrte, le chanvre, le thym, le saule en décoctions filtrées. Cette gravure représente le premier texte connu sur les propriétés médicinales des plantes [19]. Si l’on se réfère aux hiéroglyphes, déjà vers 1600 av. J-C, les Egyptiens employaient plusieurs centaines de drogues végétales [8]. C’est le papyrus Ebers qui donne le meilleur aperçu de la médecine traditionnelle égyptienne. Il regroupe 108 pages qui relatent la fabrication de remèdes par les végétaux pour toutes les parties du corps [69]. Plus de 800 remèdes sont décrits par les Egyptiens, mais cette médecine était fortement mêlée à de la magie. Certaines de ces plantes sont toujours utilisées comme sédatifs (Pavot), purgatifs (Séné), ect. L’étude des anciennes civilisations chinoise, hindoue et, au nouveau monde, de celle des Aztèques du Mexique et des Incas du Pérou, montre une connaissance poussée des plantes médicinales et toxiques. Les Grecques héritèrent de la même manière, de certaines drogues orientales par l’intermédiaire des Perses. Les grands médecins grecs, dont le plus connu Hippocrate (460-377 av. J-C), utilisaient couramment les narcotiques, les laxatifs ou des émétiques. Hippocrate écrit un traité sur 250 plantes médicinales (le Corpus Hippocraticum) qui jeta les bases de la médecine scientifiques. Théophraste, « père de la botanique » (372-287 av. J-C), disciple de Platon et d’Aristote, dans son traité sur l’histoire des plantes, a laissé des descriptions botaniques précises. Au 1er siècle après Jésus Christ, le médecin grec du nom de Pédanius Dioscoride, « père de la pharmacologie», a rédigé De Materia Medica, l’ouvrage qui reste pendant des siècles la référence concernant la phytothérapie. Il y décrit 1600 produits avec plusieurs plantes. Chez les Romains, Aulus Cornelius Celsius (25 av. J-C) a décrit 250 drogues. Pline l’Ancien (23-79) a rapporté dans plusieurs volumes de « Histoirenaturelle » les vertus médicinales des plantes. Claudius Galenus dit Galien, « père de la pharmacie galénique », (131-201) donnait des recettes pour la préparationdes médicaments ; il a influencé la médecine occidentale pendant des siècles. Au XVe siècle, les explorateurs Christophe Colomb et Vasco De Gama rapportèrent de leurs expéditions, des plantes des pharmacopées des peuples du vieux continent. Au XVIe siècle, grâce aux alchimistes, à la recherche de l’or, plusieurs substances d’origine minérale étaient connues. A partir du XIXe siècle, la recherche va viser à isoler de la plante le principe actif c’est-à-dire la substance active pour une pathologie donnée. C’est une nouvelle ère des médicaments qui commence avec le développement de la synthèse chimique à partir des végétaux. Jusqu’au XXe siècle, les plantes ont constitué l’essentiel de la pharmacopée, soit sous leur forme « native » ou brute, soit sous des formes galéniques plus élaborées comme les teintures, extraits, tisanes, opiats, électuaires (préparation pharmaceutique de consistance molle, formée de poudres mélangées à du sirop, du miel, des pulpes végétales), thériaques (électuaire contenant de nombreux principes actifs – dont l’opium – et qui était employé contre les morsures de serpents ; par extension, préparation pharmaceutique aux multiples composants et aux multiples indications thérapeutiques correspondant ainsi à une panacée), loochs (médicament sirupeux, adoucissant, composé essentiellement d’une émulsion et d’un mucilage) et trochisques (médicament composé des substances sèches pulvérisées et moulées en forme de cône, destiné aux fumigations par combustibles). De nos jours, beaucoup de progrès scientifiques ont été réalisés dans l’identification des principes actifs des plantes et la découverte de nouvelles propriétés pharmacologiques, qui ont fait de la phytothérapie une médecine à part entière. Ainsi les plantes demeurent indéniablement une source importante de médicaments, soit parce que leurs constituants sont de précieux principes actifs, soit parce que les chimistes sont parvenus à modifier la structure de certaines molécules qu’elles renferment, afin de les rendre moins toxiques, plus efficaces, ou de leur conférer une meilleure biodisponibilité. L’importance du règne végétal n’a d’ailleurs jamais cessé d’être démontrée, que ce soit à travers la découverte des anticancéreux (podophylline, ellipticine, camptothécine, vinorelbine, docétaxel…), des antipaludéens (quinine, artémisinine…), des antalgiques (morphine extraite de l’opium), des anesthésiques (curares en pots ou en calebasse…). Il n’existe ainsi aucun domaine thérapeutique pour lequel les plantes feraient défaut. A titre d’exemple, le pavot à opium Papaver somniferum permit le début de la chimie extractive : c’est en effet à partir de l’opium – issu du latex qui s’écoule suite à une incision réalisée dans les capitules encore verts de la plante – que SERTUERNER isola au début du XIXe siècle, la morphine, puis ROBIQUET la codéine. En cancérologie, de nombreuses molécules cytotoxiques sont extraites de plantes, même si bien souvent, elles sont produites ensuite par synthèse ou hémi synthèse : podophylline extraite de Podophyllum peltatum (à l’origine de l’étoposide et du téniposide), camptothécine extraite de Camptotheca cuminata (à l’origine de l’irinotécan), alcaloïdes de la (grande) pervenche de Madagascar Vinca rosea (ou Cataranthus roseus) et poisons du fuseau extraits des aiguilles d’if Taxus bacchata et Taxus brevifolia (à l’origine du Taxol® et du Taxotère®) [49].
Aspects législatifs au Sénégal
Une étude réalisée par le centre de recherche pour le développement international (C.R.D.I) et l’Union Mondial pour la Nature (U.I.C.N) avec ENDA Tiers monde montre que la quasi-totalité de la population rurale au Sénégal utilise les plantes médicinales en premiers recours. Cette utilisation croissante de plantes médicinales est principalement entretenue par :
– L’insuffisance et l’inaccessibilité des services de santé ;
– L’ancrage culturel à la médecine traditionnelle dans la société Sénégalaise.
Les dates clés dans le processus de l’intégration de la médecine traditionnelle dans le dispositif de soins médicaux au Sénégal sont les suivantes :
– La déclaration d’Alma Ata de 1978 (appel lancé aux Tradipraticiens pour atteindre l’objectif « Santé pour tous en 2000 ») : « les soins de santé primaire font appel tant à l’échelon local qu’à celui des services de recours aux personnels de santé (médecins, infirmiers, sages-femmes, auxiliaires et agents communautaires, selon le cas, ainsi que, s’il y a lieu, praticiens traditionnels) tous préparés socialement et techniquement à travailler en équipe et à répondre aux besoins de santé exprimés par la collectivité. »
– En 1993 : création d’un bureau chargé de la pharmacopée au niveau de la direction de la pharmacie et des laboratoires.
– En 1998
❖ Un forum national où l’avant-projet de loi sur la médecine traditionnelle a été élaboré.
❖ Mise en place de centres d’expérimentation de médicaments à base de plantes
❖ Intégration des MTA (Médicaments Traditionnels Améliorés) dans notre système d’approvisionnement nationale de médicaments.
– En 2003 : création de la commission nationale de la pharmacopée et du formulaire national par l’arrêté 006420 du 22/08/2003 et la mise en place du comité technique par la note de service 27-39 chargé d’étudier les dossiers d’AMM.
– En 2006 : le ministère de la santé lance un plan stratégique pour la promotion de la médecine traditionnelle.
– En Mars 2008 : la Direction de la Pharmacie et des Laboratoires (DPL) en collaboration avec le Bureau de la Pharmacopée Traditionnelle (BPT), le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments (LCNM) et l’OMS n’a établi qu’une liste de 18 plantes intéressant la pharmacopée traditionnelle Sénégalaise alors que des centaines de plantes sont utilisées par les Tradipraticiens.
– Juin 2017 : adoption par le conseil des ministres du projet de loi réglementant la pratique de la médecine traditionnelle au Sénégal.
Principes actifs des plantes médicinales
Le principe actif est une molécule présentant un intérêt thérapeutique curatif ou préventif pour l’homme ou l’animal. Il est contenu dans une drogue végétale ou une préparation à base de drogue végétale. Une drogue végétale en l’état ou sous forme de préparation est considérée comme un principe actif dans sa totalité, que ses composants ayant un effet thérapeutique soient connus ou non [71].
Alcaloïdes
C’est une substance organique azotée, le plus souvent d’origine végétale, à caractère alcalin, de structure complexe, toxiques et parfois à faible dose et qui ont des effets thérapeutiques certains. Ils sont retrouvés dans plusieurs familles de plantes : les papavéracées, les papilionacées, les renonculacées et les solanacées. Les alcaloïdes sont utilisés comme antalgiques majeurs (morphine), antipaludéen (quinine), stupéfiants (cocaïne), cholinergiques (pilocarpine), anticancéreux (vincristine) [33, 78, 92].
Hétérosides
Ce sont des molécules de sucre qui sont liées soit à une fonction phénol (hétérosides phénoliques), soit à un dérivé nitré (hétérosides cyanogénétiques) ou soufré (hétérosides sulfurés) qui donnera des propriétés particulières à la molécule [78]. Les hétérosides regroupent :
– les Saponines (ou saponosides)
Ce sont des hétérosides naturels dont la matière est un composé soluble à l’eau qui la rend moussante comme une eau de savon [33].
– les Flavonoïdes
Ils entrent dans la composition de nombreux pigments végétaux en particulier les pigments jaunes et oranges (calendula) et aussi dans les pigments bleus (le bleuet, grand antispasmodiques de la face et surtout des yeux) [92]. Ils ont un important champ d’action et possèdent de nombreuses vertus médicinales. Antioxydant, ils sont particulièrement actifs dans le maintien d’une bonne circulation. Certains flavonoïdes possèdent aussi des propriétés antiinflammatoires et antivirales et des effets protecteurs sur le foie [46].
– les Anthocyanes (ou Anthocyaniques)
Ce sont des dérivés de l’acide cyanhydrique (produit de la combinaison entre l’hydrogène avec le cyanogène). Il s’agit de puissants antioxydants qui nettoient l’organisme des radicaux libres. A forte dose, les anthocyanes sont des poisons apparentés au cyanure.
– les Mucilages
Ce sont des grosses molécules liées à des gommes qui sont d’énormes concrétions de sucres. Ils vont se déposer spontanément sur les tissus et vont agir comme protecteur.
– les Tanins
Ce sont des phénols associés à un sucre. On peut les utiliser comme antidotes des alcaloïdes car ils les précipitent et les rendent inoffensifs sauf pour la morphine, la cocaïne et la nicotine. Ils emprisonnent aussi les sels de métaux lourds comme le plomb et le mercure. Les familles de plantes riches en tanins sont les éricacées, les rosacées, dans l’écorce de certains arbres [42].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I- GENERALITES SUR LA PHYTOTHERAPIE
I.1- Définitions
I.2- Historique
I.3- Aspects législatifs au Sénégal
I.4- Principes actifs des plantes médicinales
I.4.1- Alcaloïdes
I.4.2- Hétérosides
I.4.3- Huiles essentielles
I.4.4- Huiles grasses
I.4.5- Hormones végétales
I.4.6- Vitamines
I.5- Modes de préparation en phytothérapie
I.5.1- Les tisanes
I.5.2- Les poudres
I.5.3- Les extraits
I.5.4- Les teintures
I.5.5- Les alcoolats
I.6- Plantes traditionnelles utilisées au Sénégal
I.6.1- Contre les dermatoses
I.6.2- Autres usage
II- TOXICITE CUTANEE DES PLANTES MEDICINALES
II.1- Epidémiologie
II.2- Principales formes cliniques
II.2.1- Les dermatites de contacts aux plantes médicinales ou phytodermatoses
II.2.1.1- La dermite de contact irritative
II.2.1.2- La dermite de contact allergique
II.2.1.3- L’urticaire de contact allergique
II.2.1.4- La phytophotodermatose
II.2.2- Les toxidermies
II.2.2.1- La physiopathologie des toxidermies
II.2.2.2- Les différentes formes cliniques de toxidermies
II.2.2.2.1- L’eczéma systémique
II-2.2.2.2- Exanthème maculo-papuleux
II.2.2.2.3- Syndrome de Stevens-Johnson (SJS) et nécrolyse épidermique toxique (NET ou syndrome de Lyell)
II.2.2.2.4- Drug Reaction with Eosinophilia and Systemic Symptoms ou DRESS syndrome
II.2.2.2.5- Pustulose exanthématique aigue généralisée (PEAG)
II.2.2.2.6- Erythème pigmenté fixe (EPF)
II.2.2.2.7- Erythrodermie
II.2.2.2.8- Urticaire, angiœdème et anaphylaxie
II.2.2.2.9- Photosensibilité
II.2.2.2.10- Autres toxidermies
II.2.2.3- Toxidermie et génétique
II.3- Imputabilité médicamenteuse
II.4- Phytovigilance
III- TESTS EPICUTANES
III.1- Les principes généraux
III.1.1- Définition et indications des tests
III.1.2- Préalables aux tests
III.1.3- Matériel de test
III.1.4- Sites d’application des tests
III.1.5- Lecture des tests
III.1.5.1- Critères chronologiques
III.1.5.2- Critères morphologiques
III.1.6- Pertinence des tests
III.2- Les tests épicutanés médicamenteux
III.2.1- Quand faut-il tester ?
III.2.2- Préparation des tests
III.2.3- Pose du matériel de tests
III.2.4- Lecture des tests médicamenteux
III.2.5- Les contre-indications
III.2.6- Sensibilité des tests épicutanés médicamenteux
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I- OBJECTIFS
I.1- Objectif principal
I.2- Objectifs spécifiques
II- MALADES ET METHODES
II.1- Cadres d’étude
II.2- Type et période d’étude
II.3- Population d’étude
II.3.1- Critères d’inclusion
II.3.2- Critères de non inclusion
II.4- Recueil et collecte des données
II.4.1- Outil de collecte
II.4.2- Technique de collecte
II.5- Analyse des données
II.6- Aspects éthiques
II.7- Aspects financiers
III- RESULTATS
III.1- Etude descriptive
III.1.1- Aspects épidémiologiques
III.1.1.1- Répartition selon le sexe
III.1.1.2- Répartition selon l’âge
III.1.1.3- Répartition selon l’origine géographique
III.1.1.4- Répartition selon la résidence
III.1.1.5- Répartition selon la confession religieuse
III.1.1.6- Répartition selon la situation matrimoniale
III.1.1.7- Répartition selon le niveau de scolarisation
III.1.1.8- Répartition selon le secteur d’activité
III.1.1.9- Répartition selon le niveau socio-économique
III.1.2- Aspects cliniques
III.1.2.1- Répartition selon le terrain
III.1.2.2- Répartition selon les motifs de consultation
III.1.2.3- Le délai de consultation
III.1.2.4- Répartition selon le type de lésions élémentaires
III.1.2.5- Répartition selon la topographie
III.1.2.6- Répartition selon les formes cliniques
III.1.2.7- Délais de survenue
III.1.3- Aspects pharmacologiques
III.1.3.1- Répartition selon les plantes utilisées
III.1.3.2- Répartition des plantes en fonction du type de dermatose induite
III.1.3.3- Répartition selon la partie de la plante utilisée
III.1.3.4- Répartition selon le mode de préparation
III.1.3.5- Répartition selon le mode d’emploi
III.1.3.6- Quantité ingérée par jour
III.1.3.7- Durée d’utilisation
III.1.3.8- Répartition selon le prescripteur
III.1.3.9- Répartition selon le lieu de procuration
III.1.3.10- Motifs de la prise de la phytothérapie
III.1.4- Aspects thérapeutiques et évolutifs
III.1.5- Aspects allergologiques
III.1.1.1- Répartition selon le résultat des tests
III.1.1.1- Répartition des tests positifs selon le type de dermatose, le délai de survenue et la nature des plantes
III.1.1.1- Répartition du résultat des tests selon les formes de préparation des pommades allergéniques
III.2- Etude analytique
III.2.1- Sexe et dermatoses liées à la phytothérapie
III.2.2- Age et dermatoses liées à la phytothérapie
III.2.3- Atopie et toxidermie liées à la phytothérapie
III.2.4- Dermatoses et résultat des tests épicutanés
III.2.5- Plantes et résultat des tests épicutanés
III.2.6- Forme de préparation des allergènes et résultat des tests épicutanés
IV- DISCUSSION
IV.1- Aspects épidémiologiques
IV.2- Aspects Cliniques et évolutifs
IV.3- Aspects pharmacologiques
IV.4- Aspects allergologiques
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES