Generalités sur la parodontite, le diabete et l’avc

Les affections bucco-dentaires sont fréquentes . Elles sont considérées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme le troisième fléau mondial de santé après le cancer et les cardiopathies. Les maladies parodontales ou parodontopathies constituent une série d’entités représentées classiquement par les gingivites et les parodontites. Elles sont liées à un déséquilibre entre l’hôte qui va être plus ou moins permissif et la quantité et/ou la qualité bactérienne. Ces bactéries majoritairement à coloration Gram négatif anaérobies colonisent la surface dentaire dans le sillon gingivo-dentaire et sont organisées en biofilm. Elles sont des maladies inflammatoires fréquentes qui touchent jusqu’à 90 % de la population (13, 35). La prévalence de ces pathologies au sein de la population générale fait d’elles un véritable problème de santé publique. En Afrique leur prévalence est l’une des plus importantes : 33% au Ghana, 27,5% au Nigéria et 15% dans la région de Dakar (Sénégal) (27). Aujourd’hui il est établi que de nombreuses pathologies systémiques sont des facteurs de risque pour les maladies parodontales. Par ailleurs, les preuves de l’influence des maladies buccales sur l’état de sante générale se multiplient. Il s’agit essentiellement des maladies cardiovasculaires, du diabète, del’ostéoporose, des dyscrasies sanguines, des neutropénies, des dysfonctionnements rénaux, des déficiences immunitaires, du stress, de la grossesse (30). Ce qui fait que l’association entre la maladie parodontale et le diabète a été explorée dans de nombreuses études, et il est maintenant acquis que la maladie parodontale a une prévalence et une sévérité plus importante chez les patients diabétiques comparé aux non diabétiques. De plus, les signes et symptômes parodontaux sont maintenant reconnus comme la sixième complication du diabète (29). S’il n’est pas contrôlé, le diabète représente un important facteur de risque dans l’étiologie des maladies parodontales et que la parodontite grave affecterait le contrôle de la glycémie et exacerberait le diabète (22). Le diabète touche tous les paramètres parodontaux, y compris les saignements, les profondeurs de sondage, la perte de dents. C’est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit. L’insuline est une hormone qui diminue le taux de glucose dans le sang et favorise son utilisation par les tissus de l’organisme. De type 1 ou de type 2, le diabète traduit une élévation anormale du taux de glucose dans le sang (10). Le diabète concerne environ 347 millions de personnes dans le monde selon l’OMS. La Fédération Internationale du diabète qualifie le phénomène de véritable pandémie. Ainsi, l’OMS prévoit 438 millions de diabétiques d’ici 2030.

Le diabète sucré contribue au vieillissement des artères et accélère le processus des athéromes en augmentant le risque d’AVC (15). D’après Friedlander AH, et al les personnes atteintes de diabète de type 2 présentent un risque disproportionné d’AVC car l’hyperglycémie et d’autres facteurs de risque associés au diabète accélèrent le développement des athéromes de l’artère carotide.

GENERALITÉS SUR LA PARODONTITE, LE DIABETE ET L’AVC 

La parodontite

La parodontite est une maladie infectieuse d’origine poly microbienne à expression inflammatoire. Cette maladie est induite par des bactéries anaérobies à coloration Gram négatif (24). Les parodontites se distinguent par une accumulation de plaque dans le sillon marginal, un passage à la lésion précoce en cas de persistance de cette plaque et par une transition vers une lésion établie accompagnée de manifestations inflammatoires importantes et de destruction du collagène gingival (7).

Épidémiologie des maladies parodontales

Des études ont montré que la prévalence des maladies parodontales au stade précoce chez l’adolescent est généralement inférieure à 1% dans les pays industrialisés. Cette prévalence peut être multipliée par 10 dans certains groupes ethniques. En ce qui concerne les stades avancés de ces maladies, la majorité des études montrent une prévalence de 10 à 15% allant jusqu’à 80% dans certaines régions. Aux Etats Unis, la prévalence de la parodontite à un stade modéré (un ou plusieurs sites ayant une perte d’attache 3 mm) est de 40% (de 16 à 80% de 16 à 64 ans). Pour la forme avancée (un ou plusieurs sites ayant une perte d’attache 5 mm), la prévalence est de 13% (variable selon l’âge du patient). Franklin (1978), après une étude réalisée en même temps, au Nigeria, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Mauritanie, au Togo, en Sierra Leone et dans d’autres pays du continent africain, a conclu que la prévalence des parodontites en Afrique était une des plus importantes au monde. Enwonwu (1970), Akpata (1978) ont rapporté que la prévalence et la sévérité des parodontites en Afrique étaient importantes. En Europe, les études recensées par l’OMS montrent une prévalence de la gingivite de 80%. 10 à 69% de la population ont une poche 4 mm. 1,6% ont un CPITN de 4 (France). En France, une étude de 1997 portant sur 1000 personnes en Rhône-Alpes utilisant l’indice CPITN a montré que 12% de la population était saine, 80,4% avait une gingivite, 26,6% avait des poches de 4 à 5 mm et 1,6% des poches de 6 mm . La maladie parodontale chez l’adulte a une prévalence de 30 à 50% dans la plupart des pays du monde (188). Les résultats de 80 études faites dans plus de 30 pays (base de données de l’OMS) ayant pour dénominateur commun de mesure le CPITN, ont montré que la prévalence de la parodontite sévère était inférieure ou égale à 10% avec de fortes variations selon le pays étudié (de 0 à 40% pour l’Europe et de 0 à 75% pour l’Afrique). Trois études menées en Allemagne en 2005 sur les tranches d’âge 15 ans, 35-44 ans et 65-74 ans en utilisant le CPITN (Figure 3) ont montré que la prévalence des poches 6 mm augmente avec l’âge (1, 21 et 40%, respectivement). La prévalence des poches de 3 à 5 mm est d’environ 50% pour les tranches d’âge 35-44 ans et 65-74 ans (52 et 48%, respectivement), elle est plus faible pour les adolescents (33%). Enfin, la prévalence des scores faibles, c’est-à dire « pas de maladie » (0) et « saignement au sondage » (1) diminue avec l’âge (53, 13 et 5 %, respectivement). Ces études montrent que la prévalence des maladies parodontales chez l’adulte est forte. Ces pathologies représentent un enjeu de santé publique puisqu’en effet même en Europe de l’Ouest, la prise en charge de ces maladies n’est pas toujours suffisante. Par exemple en France, 40% de la population nécessite des soins, et seulement 20% des patients pourront être pris en charge.

Facteurs de risque des maladies parodontales 

Beck (1994) a défini un facteur de risque comme le maillon d’une chaîne causale associée à une maladie spécifique ou une caractéristique individuelle (c’est-à-dire un comportement personnel, une exposition à l’environnement ou un caractère génétique), capable d’exposer le patient à cette maladie. Un patient peut être exposé à un seul ou à plusieurs facteurs de risque, certains d’entre eux étant des facteurs d’aggravation majeurs des maladies parodontales.

➤ Le biofilm
Le biofilm bactérien est une accumulation bactérienne adhérente à la surface dentaire ou à la surface des matériaux de reconstitution. Composé de bactéries, aérobies ou anaérobies au sein d’une matrice intercellulaire, son rôle pathogène sur les tissus parodontaux n’est plus à démontrer. Au sein de cette structure complexe, les interactions bactériennes sont nombreuses et la répartition bactérienne se fait en fonction de différents gradients (oxygène, pH). Les microorganismes acquièrent au sein de ce biofilm des capacités de résistance plus importantes que celles qu’ils présenteraient à l’état planctonique. Ces mécanismes de résistance ont été observés vis-à-vis de certains traitements antimicrobiens (antiseptiques et antibiotiques) et soulignent l’importance de la désorganisation du biofilm dans la démarche thérapeutique.
➤ Réponse de l’hôte
La réponse immuno-inflammatoire de l’hôte peut induire une destruction plus ou moins importante des tissus parodontaux. En effet si les mécanismes immuno inflammatoires permettent à l’hôte de lutter contre l’agression bactérienne, ils peuvent dans certaines situations amplifier la destruction tissulaire.
➤ L’âge
Un certain nombre de paramètres expliquent l’incidence plus élevée des maladies parodontales avec l’âge, notamment la diminution du potentiel de cicatrisation et des mécanismes d’immunodéficience. La sénescence des tissus parodontaux ainsi que les effets secondaires des traitements médicamenteux pourraient être des facteurs aggravants
➤ Le Sexe
Certains auteurs ont signalé la prédominance de parodontites sévères chez les hommes, qui semblent aussi plus exposés à la colonisation de la plaque et pour qui le risque de perte d’attache serait majoré.
➤ Le Stress
Si un patient est soumis à un stress chronique, il se crée un état d’activation continu de l’axe hypothalamo-hypophyso-cortico-surrénalien. Cette activation peut se traduire par une perturbation de la réponse immunitaire et une susceptibilité aux infections ou aux maladies néoplasiques . De nombreuses publications suggèrent un lien entre le stress et la diminution de la résistance à certaines maladies et pour certains auteurs le stress est un facteur de risque des maladies parodontales (6).
➤ Facteurs comportementaux : Tabac
Beaucoup de publications de ces dernières années ont confirmé le rôle du tabac inhalé comme un facteur de risque de la maladie parodontale. Les effets du tabac sur la réponse à la thérapeutique parodontale ainsi que les effets de l’arrêt du tabac sur les tissus parodontaux ont également fait l’objet de très nombreuses études. L’arrêt du tabac doit faire partie du plan de traitement en parodontie.
➤ Maladies systémiques : diabète (51)
Le diabète constitue un vrai facteur de risque et les études concernant les liens interactifs entre diabète et maladies parodontales sont maintenant bien documentées. Les parodontites sont plus sévères chez les diabétiques de type I et de type II. En effet si le diabète peut favoriser ou aggraver des lésions parodontales, on sait maintenant que la présence d’une parodontite peut influencer le contrôle de la glycémie et augmenter l’insulino-résistance.

le diabète

● Definition Le diabete est un ensemble de maladies metaboliques caracterisee par un etat d’hyperglycemie chronique resultant d’un defaut de secretion ou d’action de l’insuline .
● Criteres de diagnostiques du diabete : Glycemie à jeun superieur ou egale à 1.2 g/L Glycemie au hasard superieur ou egale à 2 g/L Glycemie a la 2éme HGPO superieur ou egale à 2 g/L.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. GENERALITÉS SUR LA PARODONTITE, LE DIABETE ET L’AVC
1. LA PARODONTITE
1.1. ÉPIDEMIOLOGIE DES MALADIES PARODONTALES (1, 19, 21, 27)
1.2. FACTEURS DE RISQUE DES MALADIES PARODONTALES (22, 52)
2. LE DIABETE
2.1. LES PRINCIPAUX TYPES DE DIABETE
2.1.1. Diabète de type I ou diabète insulinodépendant (DID)
2.1.2. Diabète de type II ou diabète non insulino-dépendant (DNID)
2.2. EPIDEMIOLOGIE (32)
2.3. LES FACTEURS DE RISQUE DU DIABETE (20)
3. ACCIDENT CARDIOVASCULAIRE (33)
3.1. TYPES D’AVC
3.1.1. Les accidents vasculaires cérébraux ischémiques (AVCI)
3.1.1.1. Accidents ischémiques constitués (AIC)
3.1.1.2. Accidents ischémiques transitoires (AIT)
3.1.1.3. Etiologies des accidents vasculaires cérébraux ischémiques
3.1.2. Les Accidents vasculaires cérébraux hémorragiques (AVCH)
3.1.2.1. Hématome cérébral parenchymateux
3.1.2.2. Hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA)
3.1.2.3. Hémorragie intra-ventriculaire primitive
3.1.3. Etiologie des AVC hémorragiques
3.2. ÉPIDEMIOLOGIE (2, 3, 4, 16, 43)
3.3.1. Facteurs de risques non modifiables
3.3.2. Les facteurs de risque modifiables
III EVALUATION DE L’ETAT PARODONTAL DES SUJETS AVEC DIABETE ET AVC
3.1. JUSTIFICATION
3.2. OBJECTIF
3.3. METHODOLOGIE
3.3.1. TYPE D’ETUDE
3.3.2. CADRE D’ETUDE
3.3.3. POPULATION D’ETUDE
3.3.4. CRITERES D’INCLUSION
3.3.5. CRITERES DE NON INCLUSION
3.3.6. CRITERES D’EXCLUSION
3.3.7. CRITERES DE JUGEMENT
3.3.8. MATERIEL POUR L’EXAMEN PARODONTAL
3.4. DEROULEMENT DE L’ENQUETE
3.5. VARIABLES A ETUDIER
3.6. RESULTATS
3.6.1. CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON
3.6.1.1. AGE
3.6.1.2. REPARTITION SELON LE SEXE
3.6.1.3. REPARTITION SELON LA RESIDENCE
3. 6.1.4. REPARTITION SELON LA PROFESSION
3. 6.1.5. HABITUDE D’HYGIENE BUCCODENTAIRE
3. 6.1.6. PATHOLOGIES GENERALES
3. 6.1.6.1 LE DIABETE
3. 6.1.6.2. L’AVC
3. 6.1.7. ETAT PARODONTAL
3.6.2. ETUDE DES ASSOCIATIONS
3.6.2.1. ASSOCIATION ETAT PARODONTAL ET CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON
3.6.2.2. ASSOCIATION ETAT PARODONTAL ET ETAT GENERAL DE L’ECHANTILLON
3.7 COMMENTAIRE
3.7.1. LIMITES DE L’ETUDE
3.7.2. CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON
3.7.3. PATHOLOGIES GENERALES
3.7.4. ETAT PARODONTAL
IV CONCLUSION
V. RECOMMANDATIONS
VI. BIBLIOGRAPHIE

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