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L’INSUFFISANCE PONDERALE A LA NAISSANCE
Définition
Une insuffisance pondérale à la naissance peut être définie comme un poids à la naissance inférieur à 2500 grammes.
Détection d’un faible poids à la naissance
L’insuffisance pondérale à la naissance est dans beaucoup de pays en développement un risque grave qui met en péril la survie ou la qualité de vie de 30 à 50% des enfants. Déceler un faible poids à la naissance est donc important afin d’assurer des soins diversifiés en fonction des besoins. A cause de problèmes d’ordre financier ou technique, il n’est pas toujours possible de fournir des balances à tous les agents de santé communautaires. Il faut alors leur donner des directives précises pour les aider eux et leur mères, à reconnaître un faible poids à la naissance et repérer les bébés nés avant termes à partir de critères cliniques tel que l’âge gestationnel et l’apparence physique. Mais il s’agit là de méthodes assez peu précises où des erreurs sont possibles.
Dans certains cas, on distribue aux accoucheuses traditionnelles des rubans pour mesurer le tour de bras ou de poitrine et on leur apprend ensuite à appliquer les critères fixés localement pour prévoir l’issue. Les rubans comportent des couleurs – codes qui indiquent les chances de survie et ils sont assez précis. Ils ne sont toutefois d’aucune utilité pour la surveillance de l’évolution des nouveau-nés souffrant d’insuffisance pondérale et des prématurés.
Dans bien de pays où il est possible de fournir des balances, les accoucheuses traditionnelles ne savent pas toujours lire. Dans ce cas on peut se servir de balances où différentes couleurs indiquent différentes fourchettes de poids. Sans être précis, elles aident l’accoucheuse à décider si l’enfant peut être pris en charge normalement à domicile ou s’il a besoin de soins spéciaux, toujours à domicile ou encore s’il doit être envoyé dans un centre de santé. Il existe des balances tubulaires à ressort peu coûteuses qui comporte trois fourchettes de poids indiquées par différentes couleurs. Le vert par exemple, signale un poids de naissance situé entre 2,5 kg et 5 kg, le jaune entre 2kg et mois de 2,5 kg et le rouge moins de 2kg. Les enfants dont le poids se situe dans la partie verte peuvent être soignés normalement à domicile ; ceux dont le poids se situe dans la partie rouge, doivent être vus dans un centre de santé et éventuellement y recevoir des soins spéciaux. C’est là un moyen de garantie une utilisation efficace des ressources limitées en ce sens que des soins spéciaux ne sont dispensés qu’aux enfants qui en ont besoin. Cependant, s’il est utile de classer les bébés en fonction du risque, cela ne permet pas de surveiller par la suite la croissance mesurée en gain ou perte de poids. (8)
Dans les pays où les accoucheuses traditionnelles savent lire et là où les femmes accouchent généralement dans un établissement, on peut fournir des balances pour mesurer avec exactitude le poids à la naissance, repérer éventuellement un risque et surveiller pendant les premiers mois de vie les progrès des enfants de faible poids à la naissance.
Le seuil à partir duquel on décide de dispenser des soins spéciaux et d’envoyer le bébé dans un centre de santé dépend de l’expérience faite localement en ce qui concerne les rapports entre les poids à la naissance et issue défavorable lesquels dépendent de la prévalence relative des naissances avant terme et du retard de croissance intra-utérine, des ressources disponibles et de l’aptitude des services de santé à maîtriser ces problèmes.
Surveillance de l’état nutritionnel de la mère
Plusieurs pays qui ont adapté la fiche maternelle à domicile y ont fait figurer la surveillance de l’état nutritionnel de la femme enceinte sur la base de critères autre que «grande maigreur ». Il va de soi que ce critère, qui figure sur la fiche OMS, n’est pas assez sensible et ne permet de repérer que les cas les plus graves. Les consultations prénatales au centre de santé sont toujours préférables.
Il y a un rapport très net entre l’état nutritionnel et l’issue de la grossesse, et une malnutrition grave chez la mère va de pair avec une mauvaise croissance fœtale. Ce qui peut entraîner la naissance d’un enfant présentant un retard de croissance qui risque davantage de mourir ou de connaître des problèmes de croissance et de développement par la suite. Un mauvais état nutritionnel va souvent de pair avec une anémie, et l’un comme l’autre sont des risques certains de mortalité maternelle. Aussi la surveillance de l’état nutritionnel des mères est-elle particulièrement importante dans les pays à forte incidence de l’insuffisance pondérale à la naissance.
La taille est un bon indicateur d’une malnutrition prolongée dans l’enfance. Les risques pendant le travail et la probabilité de donner naissance à un enfant de faible poids sont plus grands chez une femme de très petite taille. Bien que ce soit un facteur de risque majeur, la petite taille n’est pas toujours facile à évaluer, étant rare, elle n’est donc pas un facteur de risque attribuable particulièrement fort. L’association petite taille/ issue médiocre varie selon les groupes de population car la taille est en partie génétiquement déterminée, si bien que les normes varient beaucoup d’un endroit à l’autre. Pour utiliser la taille comme critère de diagnostic de la malnutrition, il est indispensable de savoir quels sont les seuils locaux. Pour repérer les femmes de petite taille, sans instruments modernes, on peut se servir d’une tige de bambou ou en bois dotée de couleurs – codes (16) (17).
L’INSUFFISANCE PONDERALE A LA NAISSANCE A MADAGASCAR
L’insuffisance pondérale à la naissance à Madagascar est généralement la traduction d’un apport nutritionnel insuffisant pendant la vie intra-utérine ; elle manifeste donc à la fois le mauvais état de santé et de nutrition de la mère et constitue une hypothèque sérieuse pour la santé et le développement futur du nouveau-né.
Une enquête réalisée par le Service de Nutrition et de l’Alimentation (SNA) du Ministère de la Santé, au niveau national a indiqué que ce taux est de 14,4% (12% chez les garçons et 16,8% chez les filles). Les données statistiques provenant des formations sanitaires publiques indiquent pour leur part que ce taux est stationnaire autour de 10% de 1985 à 1989. Mais ce chiffre est sous-estimé. En effet, en moyenne, seulement 40% des femmes accouchent dans les formations sanitaires publiques et le taux de mise à jour des données et rapports de ces formations sont de 55,5% au mieux. Des enquêtes ponctuelles en 1993 à Ankazobe et Antohomadinika dans la province d’Antananarivo montrent un taux d’insuffisance pondérale à la naissance ou IPN à 17% et 18% respectivement. Dès lors, compte tenu de ces dernières observations, de l’augmentation de la malnutrition ces dernières années, attestée par d’autres indicateurs et de l’appauvrissement généralisé de la population, on peut situer la prévalence de l’IPN entre 11% et 13% (5).
CADRE D’ETUDE
Cadre général
Le Centre de Santé de Base du niveau 2, lieu où a été réalisée la présente étude se trouve à Ambohipo, un Fokontany du 2e arrondissement d’Antananarivo.
Située au cœur des hautes terres centrales, Antananarivo, capitale de Madagascar a été bâtie sur une position élevée à 1450 mètres. Le noyau urbain originel s’accroche sur la colline d’Analamanga rendant possible le contrôle de la plaine rizicole de Betsimitatatra et ses pourtours. Les infrastructures routières, point de passage principaux entre Antananarivo et le reste du pays, constituent les éléments d’impulsion ayant entraîné le développement en doigts de gant de la ville. Deux sites discontinus peuvent être distingués :
• Le site «interne» appelé aussi site d’origine, constitué par l’espace urbain cohérent originel et ses extensions.
• Le site «externe » du noyau central : axes et points d’ancrage du développement du tissu urbain.
Le site interne
Topographiquement marqué par une dissymétrie Est- Ouest il s’étend sur 6500 ha.
• L’Ouest est structuré par les zones basses que sont le vallon d’Analakely et les secteurs de Tsaralalana, Isotry, Ampefiloha et 67 ha, etc.
• L’Est est caractérisé par quatre principales crêtes reliées entre elles par des «éperons de cols » séparant des vallées, si bien que l’on a :
– Pour les sommets de crête, les quartiers-cis à proximité du Rova, Ankatso, et Ambohipo, zone qui nous intéresse et Ambatobe ;
– Pour les bassins versants et les vallées, les quartiers d’Ambanidia, d’Ampandrana, de Besarety, d’Andraisoro et de Soamanandrariny etc.
Le site externe
Le dualisme «cadre montagneux » et «plaine alluviale » n’a pu freiner le développement en étoile du site externe. Les voies de communication forment les points d’ancrage de l’extension d’Antananarivo :
– Le secteur Nord-Ouest, route de Majunga RN4.
– Le secteur Ouest, route d’Arivonimamo, RN1.
– Le secteur Sud, route d’Antsirabe, RN7.
– Le secteur Est, route de Toamasina RN2.
– Le secteur Nord-Est, d’Ambohimanga RN3.
Le secteur sanitaire d’Ambohipo
Le secteur sanitaire d’Ambohipo a une population totale de 35014 habitants (tableau n° 4).
Les Fokontany du secteur.
Le secteur sanitaire réunit quatre Fokontany qui sont : (figure n°2)
i. Ambohipo
Les principaux quartiers sont :
Ambohipo tanana
Ambohipo cité
Ambohipo cur.
ii. Ambolokandrina
Les principaux quartiers sont :
Ambolokandrina tanana
Ambolokandrina cur
Antsohobolo
Antanambao.
Ankatso II CUR.
Ankatso tanàna.
Avaratr’Ankatso .
Antsahamamy
Andranovory
Ravitoto.
iii. Andohan’i Mandroseza
Les principaux quartiers sont :
Andohan’i Mandroseza
Antanambao
Ambohibato
Amboara
Ambonilalana
Ambanilalana.
iv. Mandroseza
Les principaux quartiers sont ;
Mandroseza cité.
Mandroseza tsena .
Mandroseza afovoany.
Mandroseza manodidina.
Les autres formations sanitaires
Le secteur sanitaire d’Ambohipo possède en plus de CSB2 d’autres formations sanitaires qui sont :
– Le dispensaire TEZA à Ampahateza.
– Akany Foyer l’Aval Vonjy à Mandroseza.
– Le cabinet médical d’acupuncture et de médecine générale d’Andohan’i Mandroseza.
Le CSB2 d’Ambohipo
Le CSB2 d’Ambohipo dispose d’un dispensaire et d’une maternité.
Le personnel
Le personnel se compose de :
• 2 médecins dont le Médecin chef et le médecin traitant,
• 5 sages femmes
• 2 infirmières.
• 2 secrétaires.
• 1 employé d’administration.
• 3 employés de service.
• 1 gardien.
Les services du CSB2
Le CSB2 assure :
• Des services préventifs :
• Des services curatifs :
– vaccinations
– planification familiale
– consultations pré et post natales
– santé scolaire
– surveillance nutritionnelle et pesée
– I.E.C
– maternité.
– consultations externes
– soins et suivi des malades.
• Service de la pharmacie.
• Service de laboratoire.
• Service de traitement de la lèpre et de la tuberculose.
Le Service de la maternité
v Le Service de la maternité a une capacité de 9 lits :
• deux lits pour la salle de garde des sage femmes,
• sept lits pour la salle des accouchées
v Le personnel est composé de :
• Trois sage-femmes : en plus des services techniques de la maternité, elles assurent :
– les activités de statistiques de la maternité
– la gestion de matériel et des médicaments de la maternité
• Trois employés de service
METHODOLOGIE
Méthode d’étude
Il s’agit d’une étude épidémiologique des poids à la naissance des enfants nés au Centre de Santé de Base du niveau 2 d’Ambohipo durant l’année 2001.
Les techniques utilisées sont celles de l’épidémiologie descriptive essentiellement. La méthode est complétée par des concepts statistiques à type de tableaux et de diagrammes.
Les paramètres d’étude
Les paramètres d’étude sont :
• Pour la mère :
– Age
– La parité
– La situation matrimoniale
– La profession
– Le domicile
• Pour l’enfant :
– l’âge de la grossesse
– le poids à la naissance
– le score d’Apgar
– le sexe
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: GENERALITES SUR LA NEONATALOGIE ET L’INSUFFISANCE PONDERALE A LA NAISSANCE
1. NEONATALOGIE
1.1. Définition
1.2. Les périodes classiques de la première année de vie
1.3. Un indicateur utilisé pour le nouveau-né : le score d’Apgar
1.3.1. Validation du score d’Apgar
1.3.2. Le coefficient de risque d’accouchement prématuré ou CRAP
2. L’INSUFFISANCE PONDERALE A LA NAISSANCE
2.1. Définition
2.2. Détection d’un faible poids à la naissance
2.3. Surveillance de l’état nutritionnel de la mère
3. L’INSUFFISANCE PONDERALE A LA NAISSANCE A MADAGASCAR
DEUXIEME PARTIE: ETUDE SUR LES ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES DE L’INSUFFISANCE PONDERALE A LA NAISSANCE
1. CADRE DE L’ETUDE
1.1. Cadre général
1.2. Le secteur sanitaire d’Ambohipo
1.2.1. Les Fokontany du secteur
1.2.2. Situation socio-économique
1.2.3. Les autres formations sanitaires
1.3. Le CSB2 d’Ambohipo
1.3.1. Le personnel
1.3.2. les services du CSB2
1.3.3. Le service de la maternité
2. METHODOLOGIE
2.1. Méthode d’étude
2.2. Les paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Pour la mère
3.1.1. L’âge
3.1.2. La parité
3.1.3. Situation matrimoniale
3.1.4. La profession
3.2. Pour l’enfant
3.2.1. L’âge de la grosesse
3.2.2. Poids à la naissance
3.2.3. Le score d’Apgar
3.2.4. Le sexe des enfants
3.3. Le domicile
3.4. L’insuffisance pondérale
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. L’âge des mères
1.2. La parité
1.3. La situation matrimoniale
1.4. La profession
1.5. L’âge gestationnel
1.6. Poids à la naissance
1.7. Le score d’Apgar
1.8. Le sexe des enfants
1.9. Le domicile
1.10. L’insuffisance pondérale
1.10.1. L’âge de la mère
1.10.2. La situation matrimoniale
1.10.3. La profession
1.10.4. La parité
1.10.5. La prématurité
1.10.6. Le score d’Apgar
1.10.7. Le sexe
1.10.8. L’insuffisance pondérale à la naissance à Madagascar
2. SUGGESTIONS
2.1. Régime nutritionnel de la femme enceinte
2.2. Suivre la chimioprophylaxie
2.3. Eviter la fatigue
2.4. Prendre des dispositions pour les grossesses à risque
2.5. suivre les CPN
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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