« La médecine actuelle est cette science appliquée par laquelle nous agissons, directement ou indirectement, sur les processus qui se déroulent dans le corps humain. Elle est un savoir transformé en pouvoir. La médecine théorique (biophysique, biochimie, physiologie, physiopathologie, microbiologie, pharmacologie,…) établit les bases expérimentales et rationnelles d’une technique dont l’application est confiée au praticien. » . Jean Starobinski.
Depuis des années, à la fois en chirurgie, en chimiothérapie et en biologie, la médecine officielle a fait incontestablement des progrès extraordinaires. La médecine se veut donc à la fois scientifique et technique. Avec la découverte des vaccins, des médicaments, des greffes…, elle a permis de soigner un grand nombre de maladies, d’allonger l’espérance de vie… tant de choses aussi spectaculaires les unes que les autres.
Toutefois, il existe un certain nombre de limites à cette médecine. Par exemple, en ce qui concerne les maladies dites fonctionnelles. De telles maladies présentent des symptômes qui, après les examens ou les analyses, aboutissent à conclure qu’il n’y a aucune pathologie qui soit suffisamment reconnue ou développée pour nécessiter les traitements que l’on dispense habituellement (antibiotiques, anti-inflammatoires…). En réponse à ces troubles, la médecine officielle ne prescrit qu’une pharmacopée de couverture pour faire diminuer les symptômes.
Insatisfaits du traitement donné par la médecine officielle, les patients atteints de maladies fonctionnelles, se tournent vers d’autres disciplines médicales, notamment les médecines dites alternatives qui semblent répondre à ces phénomènes beaucoup moins spectaculaires, mais dans le fond, plus quotidiens. Ainsi, d’après une enquête de l’OMS en 2002, le pourcentage de la population ayant eu recours aux médecines alternatives au moins une fois serait de 48% en Australie, 31% en Belgique, 70% au Canada, 49% en France et de 42% aux Etats-Unis.
Les médecines alternatives, encore appelées médecines non conventionnelles, ne sont pas reconnues par la médecine officielle et ne sont pas enseignées par les facultés de Médecine. Cependant, elles coexistent à côté de celles-ci et se subdivisent en deux catégories :
● les médecines qui se réfèrent aux principes de la physique classique dont l’homéopathie, la phytothérapie, l’aromathérapie ou encore l’oligothérapie, et ;
● celles qui opèrent selon une approche énergétique et holistique parfois proche de certains concepts ésotériques comme par exemple le concept du Ki ou énergie vitale pratiquée dans la tradition asiatique [27].
En effet, il existe de nombreuses disciplines originaires d’Asie, comme le Qi gong, les massages Shiatsu, le Reiki et l’acupuncture dont le principe de traitement repose sur la régulation de l’énergie des méridiens. D’autres thérapies telles que l’ostéopathie qui traite des problèmes de santé traumatiques et énergétiques peuvent rentrer dans cette catégorie [27].
Si la médecine officielle se veut être plus technique et rationnelle, les thérapies alternatives souvent ancestrales, placent la médecine au niveau de l’émotionnel et du spirituel. Elles seraient plus humaines car prenant en compte la personne dans sa globalité et sa subjectivité, et rencontrent de plus en plus de succès auprès de la population. La microkinésithérapie, est aujourd’hui l’une de ces techniques alternatives à la médecine officielle.
Le choix de la microkinésithérapie revêt une importance médicale vétérinaire capitale car c’est une méthode qui présente dans un premier temps un domaine d’action élargi à presque toute la totalité des espèces. Ensuite, c’est une technique qui serait théoriquement capable d’agir sur tout type de pathologie puisqu’elle n’agit pas sur la maladie elle-même mais sur les dysfonctionnements ou altérations précédant l’apparition des maladies. Toutes les possibilités d’action de la microkinésithérapie n’étant alors pas encore explorées, cette technique permet donc d’espérer des applications dans des domaines où la médecine traditionnelle n’a que peu de résultat.
De plus, cette thérapie présente un double intérêt à la fois médical et environnemental et ce par son innocuité. Qualifiée de thérapie de libération, elle a pour but de rendre au patient ce qui lui appartient, qui est en lui et dont il a perdu l’usage ou la fonction et non de lui donner quoi que ce soit en plus. Parmi ces thérapies nouvelles, la microkinésithérapie, malgré son caractère irrationnel, commence donc à faire parler d’elle par la rigueur de sa démarche et de ses conceptions. Mais les critiques restent nombreuses à son égard, en particulier concernant ses bases scientifiques. Depuis des décennies, les rôles que jouent les chiens et les chevaux ne cessent d’évoluer.
En effet, que se soit d’un point de vue affectif, culturel (notamment pour le cheval), sportif (courses hippiques et canines, les concours…) ou encore professionnel (travail aux champs ou travail dans la police montée pour les chevaux, gardiens de troupeaux, chiens d’aveugles, de garde, ou policiers pour les chiens), le chien et le cheval sont fortement mis à contribution dans les tâches de la vie. Ces deux espèces font donc partie intégrante de la famille, et leur bien-être est donc essentiel.
Or, de nombreuses pathologies entraînent un dysfonctionnement dans la biomécanique des tissus et plus particulièrement aux niveaux musculaire, articulaire et tendineux compromettant ainsi la survie de l’animal autant du point de vue de ses performances que de son bien être. C’est pour cela qu’à l’heure actuelle, ils bénéficient des mêmes traitements que l’être humain. Cependant, les problèmes de délai d’attente et de dopage résultants de l’utilisation de certains médicaments prescris par la médecine officielle ont entraîné l’émergence de l’utilisation des nouvelles thérapies alternatives telle que la microkinésithérapie.
Mais qu’en est-il de l’efficacité de ces techniques nouvelles ?
Cette étude a donc pour objectif d’évaluer expérimentalement les effets de la microkinésithérapie sur les différentes pathologies équines et canines, afin de voir si cette nouvelle thérapie a une place en médecine vétérinaire.
ORIGINE ET PRINCIPES DE LA MICROKINESITHERAPIE
DEFINITION ET HISTORIQUE
La micro-kinésithérapie du grec : mikros : petit, kinesie : mouvement et therapeia : soin, est une technique manuelle douce visant à contrôler et à restaurer éventuellement une fonction fondamentale du corps qui se manifeste dans des mouvements dits rythmiques primaires. Ces micromouvements peuvent être perçus par une palpation fine à deux mains appelée micropalpation. Leur disparition provoque des dysfonctionnements locaux ou à distance, favorisant l’apparition de certaines maladies. Par la micropalpation, la microkinésithérapie se propose donc de localiser ces zones lésées et d’y rétablir les micromouvements, signes de tissus sains.
La microkinésithérapie appartient au groupe des médecines alternatives à la médecine officielle. Le mot alternatif implique le choix d’une approche différente de la santé et de la maladie que celle de la médecine traditionnelle. Ces thérapies, contrairement à la médecine officielle, font intervenir des méthodes de traitement non fondées sur la méthode expérimentale mais plutôt sur les faits. Ces différentes thérapies existent depuis très longtemps et de jour en jour leur nombre ne cesse d’augmenter.
La microkinésithérapie a été développée en 1982 par Daniel GROSJEAN et Patrice BENINI [13], kinésithérapeutes et ostéopathes lorrains (France). Insatisfaits par l’aspect trop mécanique ou bien trop fluidique de l’ostéopathie crânienne traditionnelle, ils ont mis au point cette toute nouvelle méthode de soin. Depuis ce jour, ils collaborent, avec l’aide de kinésithérapeutes et de médecins, à l’élaboration de la méthode, aux expérimentations, à la recherche ainsi qu’à son enseignement. Enseignée depuis plus de 25 ans en France et en Europe, elle est depuis peu présentée et enseignée dans les pays en voie de développement. La création en parallèle de l’ « Association Centre de Diffusion de la Microkinésithérapie », association qui regroupe des kinésithérapeutes, et des médecins qui pratiquent cette méthode aide également au développement de cette thérapie. Cette association a pour but de promouvoir, diffuser la méthode. Pour cela elle s’efforce de contrôler cette technique par des expérimentations et travaux scientifiques, par la publication d’ouvrages et d’articles sur la microkinésithérapie, par des séminaires….
Cette « jeune » technique ne cesse donc de progresser.
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Table des matières
INTRODUCTION
Ière PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA MICROKINESITHERAPIE
I-1-ORIGINE ET PRINCIPES DE LA MICROKINESITHERAPIE
I-1-1-DEFINITION ET HISTORIQUE
I-1-2- BASES DE LA MICROKINESITHERAPIE
I-1-2-1- Principe d’autocorrection
I-1-2-2- Cicatrice pathogène
I-1-2-3- Correction homéocausale
I-1-2-4- La micropalpation
I-2- ORIGINE DE LA TECHNIQUE
I-2-1- DE L’OSTEOPATHIE A LA MICROKINESITHERAPIE
I-2-2- DE L’EMBRYOLOGIE A LA MICROKINESITHERAPIE
I-2-2-1- Bases embryologiques
I-2-2-1-1- Les tissus extra embryonnaires
I-2-2-1-2- Les tissus endoblastiques et ectoblastiques
I-2-2-1-2-1- L’endoblaste
I-2-2-1-2-2- L’ectoblaste
I-2-2-1-3- Le mésoblaste
I-2-2-1-3-1- Le mésoblaste paraxial
I-2-2-1-3-2- Le mésoblaste latéral
I-2-2-2- Application des connaissances embryologiques à la microkinésithérapie
I-2-2-2-1- Le système métamérique
I-2-2-2-1-1- Classification des muscles nés du système métamérique
I-2-2-2-1-2- Perturbation d’un étage vertébral
I-2-2-2-2- Le système viatique
I-2-2-2-2-1- Classification des muscles nés du système viatique
I-2-2-2-2-2- Perturbation d’une voie
I-2-2-2-3- Comparaison entre les classifications humaines et animales
I-2-2-2-3-1- Classification métamérique chez les animaux
I-2-2-2-3-2- Classification viatique chez les animaux
CHAPITRE II : TECHNIQUE DE TRAITEMENT EN MICROKINESITHERAPIE
II-1- LA MICROPALPATION
II-1-1- DEFINITION
II-1-2- TECHNIQUES ET MODE OPERATOIRE
II-1-2-1- Méthode passive : l’écoute tissulaire
II-1-2-2- Méthode active : l’interrogation tissulaire
II-1-3- LIMITES DE LA MICROPALPATION
II-2- CONTROLE ET CORRECTION
II-2-1- TECHNIQUES DE CONTROLE
II-2-1-1- Palpation globale
II-2-1-1-1- Contrôles globaux du mésoblaste paraxial
II-2-1-1-2- Contrôles globaux du mésoblaste latéral
II-2-1-2- Palpation étagée
II-2-1-2-1- Contrôles étagés du mésoblaste paraxial
II-2-1-2-2- Contrôles étagés du mésoblaste latéral
II-2-2- TECHNIQUES DE CORRECTION
DEUXIEME PARTIE : Etude expérimentale
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I-1- ZONE D’ETUDE
I-2- LE MATERIEL ANIMAL
I-2-1- LES CRITERES D’INCLUSION
I-2-2- LES CRITERES D’EXCLUSION
I-3- DEROULEMENT DE L’ETUDE
I-3-1- ADMINISTRATION DES FICHES D’ENQUÊTE
I-3-2- PRATIQUE DE LA MICROKINESITHERAPIE
I-3-2-1- Bilan d’évaluation avant le traitement
I-3-2-2- Traitement microkinésithérapique
I-3-2-3- Bilan d’évaluation juste après le traitement et bilan d’évaluation quelques semaines après le traitement
I-4- TRAITEMENT DES DONNEES
CHAPITRE II : RESULTATS
II-1- ADMINISTRATION DES FICHES D’ENQUÊTE
II-2- PRATIQUE DE LA MICROKINESITHERAPIE
II-2-1- CAS N°1 : CALINCA
II-2-1-1- Anamnèse et commémoratifs
II-2-1-2- Bilan d’évaluation avant traitement
II-2-1-3- Traitement en microkinésithérapie
II-2-1-4- Résultats
II-2-1-4-1- Résultats directs
II-2-1-4-2- Résultats à long terme
II-2-2- CAS N°2 : FAX
II-2-2-1- Anamnèse et commémoratifs
II-2-2-2- Bilan d’évaluation avant traitement
II-2-2-3- Résultats directs
II-2-2-4- Résultats à long terme
II-2-3- CAS N°3 : TERREFIQUE
II-2-3-1- Anamnèse et commémoratifs
II-2-3-2- Bilan d’évaluation avant traitement
II-2-4- CAS N°4 : DOLL MINA (suivi)
II-2-4-1- Anamnèse et commémoratifs
II-2-4-2- Bilan d’évaluation avant traitement
II-2-4-3- Résultats
II-2-5- CAS N°5 : JALNA (SUIVI)
II-2-5-1- Anamnèse et commémoratifs
II-2-5-2- Bilan d’évaluation avant traitement
II-2-5-3- Résultats
CHAPITRE III : DISCUSSION
III-1- ADMINISTRATION DES FICHES D’ENQUÊTES
III-2- PRATIQUE DE LA MICROKINESITHERAPIE
III-3- LIMITES DE L’ETUDE
III-4- RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE