Généralités
La plupart des gens mangent parce qu’ils ont faim. Mais la sensation de faim leur dicte simplement qu’ils ont besoin de manger, et non ce qu’ils doivent manger. Un aliment est constitué d’une combinaison de nutriments tels que les glucides, les lipides, les protéines, les vitamines et les sels minéraux. Nous devons manger suffisamment de chaque nutriment afin de grandir, de réparer le corps et rester en bonne santé, de produire l’énergie nécessaire pour jouer ou travailler. L’état nutritionnel individuel dépend de l’interaction entre les aliments qui sont consommés, de l’état de santé général et de l’environnement physique. La malnutrition est à la fois un trouble médical et social, souvent ancré dans la pauvreté. Associée à la pauvreté, la malnutrition contribue au cercle vicieux créé par un fardeau accru de maladies, un retard de développement et une aptitude réduite au travail.
La malnutrition est caractérisée par une alimentation qui ne correspond pas aux besoins de l’organisme. La malnutrition est une maladie qui a de graves conséquences sur la santé, notamment des carences, entraînant parfois des pathologies mortelles. Elle peut être due à une sous-alimentation, comme dans les pays en voie de développement, ou par une consommation excessive d’aliments à faible teneur nutritionnelle, saturés en sucres et en graisses, comme dans les pays développés.
LA QUESTION DE LA MALNUTRITION
Origine du mot
Etymologiquement le terme « malnutrition » est dérivé de deux mots à savoir ; «mal » qui signifie mauvais et « nutrition » qui se définit comme l’ensemble des processus par lesquels les organismes vivants utilisent les aliments pour assumer leur vie, leur croissance, le fonctionnement normal de leurs organes, ainsi que la production d’énergie . La malnutrition est un état pathologique, résultant d’une alimentation anormale. Ceci peut être excessive ou au contraire déficitaire. Ce qui nous intéresse dans cette étude est principalement cette deuxième catégorie. SCRINSHAW définit la malnutrition comme une pathologie résultant de l’absence, l’insuffisance, ou de l’excès d’un ou de plusieurs éléments nutritifs essentiels dans une mesure qui peut être cliniquement manifeste, ou être décelable par des épreuves biologiques .
DUPIN définit la malnutrition protéino-énergétique comme un état de pathologies nutritionnelles, englobant des troubles nutritionnels très divers ; par la nature exacte des désordres, leurs intensités, leurs gravités, ainsi que leurs évolutions. Mais il y a presque toujours, l’association d’une insuffisance calorique globale en relation avec une carence en protéines d’origine animale . Pour BARGNOUD, la malnutrition est un état nutritionnel qui s’écarte d’une façon ou d’une autre d’une norme décrite par les physiologistes. L’écart à la normale ou à la norme peut être déterminé par des mesures anthropométriques, biologiques ou cliniques de l’individu .
La FAO définit la malnutrition comme une nutrition inadéquate résultant d’une assimilation imparfaite ou incomplète . Par contre, pour l’OMS, c’est un état pathologique résultant d’une carence ou d’un excès, relatif ou absolu, de l’un ou de plusieurs nutriments essentiels. Cet état se manifeste cliniquement ou n’est décelable que par des analyses biochimiques, anthropométriques et physiologiques . Brièvement, la malnutrition est définie comme un état pathologique résultant de l’excès ou de la carence en nutriments essentiels dans l’organisme ou alors, d’une mauvaise assimilation des nutriments par l’organisme.
La malnutrition dans le monde
Dans beaucoup de pays, à travers le monde, plus du 1/3 des enfants de moins de 5 ans sont malnutris .Au cours de ces 32 dernières années, de nombreux experts ont essayé d’apprécier l’impact de la malnutrition dans le monde (MPE, VIH/SIDA, Anémie, Avitaminose A, les TDCI et l’obésité).
dans les Pays industrialisés
Aux USA et en Europe occidentale, la malnutrition est caractérisée par une suralimentation. Aux USA, selon les dernières statistiques officielles, plus de la moitie de la population est obèse. Près 25% des enfants de 6 à 17 ans, ont un poids excessif . Par contre, la malnutrition carentielle ne s’y rencontre que parmi les classes peu favorisées. Une étude récente révèle que l’apport alimentaire en calorie, en folate ou en avitaminose C est insuffisant chez 6% des enfants de 1à 5 ans.
dans les Pays en voie de développement
La malnutrition est surtout carentielle. Ceci, par de nombreux obstacles, se dressant sur la voie de l’autosuffisance alimentaire. La sécurité alimentaire n’est pas bien assurée au niveau du ménage. Par conséquent, l’on assiste à des troubles nutritionnels carentiels fréquents dans la population infanto-juvénile. En 1990, plus de 30% des enfants de moins de 5 ans, dans les pays en voie de développement, sont pondéralement insuffisants comparablement à leur âge .
Amérique latine
Une étude du CIE (1990) révèle une prévalence globale de malnutrition de 11% dans ce sous continent. Ce chiffre est tombé à 7.2% en 1997. Le Brésil et le Pérou totalisent une insuffisance pondérale à la naissance de 11%. Ce taux est de 8% en Colombie. Cette même étude montre que la prévalence de retard de croissance modéré et sévère est de 20% au Pérou. Seule la Chine, dans cette partie du monde, présente une situation nutritionnelle satisfaisante. Il n’existe presque pas de retard de croissance infantile dans le dit pays .
Asie
Principalement, en Asie du Sud, les enfants sont plus exposés à la malnutrition, suite à un taux plus élevé de l’insuffisance alimentaire. L’Asie du Sud abrite le plus grand nombre d’enfants dénutris . Une étude réalisée en 1992 montres que 50% des nouveaux -nés du Bangladesh présentaient une insuffisance pondérale à la naissance contre 30% en Inde. Dans le deux pays, le taux de l’insuffisance pondérale était de 56% au Bangladesh et 53% en Inde. La valence du retard de croissance était de 55% au Bangladesh contre 52% en Inde. Le taux de malnutrition sévère était de 18% pour les deux pays .
Afrique
L’OUA dans son étude sur la stratégie africaine sur la nutrition (1993-2003), signale qu’en 1990, plus de 27 millions des gens avaient la malnutrition et prévoit que ce nombre sera de 36 millions en 2005. La proportion des personnes ayant un poids inférieur à la normale était de 30% en 1990. En Afrique Subsaharienne, cette étude montre qu’en 1990, 8,4% des sujets enquêtés souffrent d’une émaciation et de 35% d’une MPE chronique .
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Table des matières
INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS SUR LA MALNUTRITION ET ÉTAT DES LIEUX
Chapitre I.- La question de la malnutrition
Chapitre II.- Présentation de la zone d’étude
Chapitre III.-Approche méthodologique
DEUXIÈME PARTIE : RÉALITÉS SOCIALES DE LA PAUVRETÉ DANS LA COMMUNE
Chapitre IV.- Consommation et réalités socioéconomiques
Chapitre V.- Agriculture et moyens de production
Chapitre VI.- Santé et consommation
TROISIÈME PARTIE : TRAVAIL SOCIAL ET SÉCURISATION ALIMENTAIRE
Chapitre VII.- Vérification des hypothèses
Chapitre VIII.- Analyser l’insécurité alimentaire
Chapitre IV.- Prospectives communautaires pour vaincre les effets de la malnutrition
CONCLUSION GÉNÉRALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIÈRES
ANNEXES
RÉSUMÉ