La mort maternelle est un décès d’une femme survenu au cours de la grossesse ou dans une période de 42 jours après sa terminaison, quelle qu’en soit la durée ou la localisation, pour une cause quelconque déterminée ou aggravée par la grossesse ou les soins qu’elle a requis, mais non pour une cause accidentelle ou fortuite.
Dans le monde développé, le rapport de mortalité maternelle se situe en moyenne autour de 27 décès pour 100 000 naissances vivantes ; dans les pays en développement il est près de 20 fois supérieure avec 480 décès pour 100 000 naissances vivantes, et peut atteindre 1000 décès pour 100 000 naissances vivantes dans certaines régions. Dans de nombreux pays industrialisés, dont le Canada, la mortalité maternelle a déjà connu une baisse considérable au cours du XX siècle. Il est évident que le Canada jouit d’un des taux de mortalité maternelle les plus faibles au monde (1, 2). L’OMS a utilisé la mortalité maternelle en tant que mesure du statut des femmes, de leur accès aux soins de santé et de la capacité de système de santé de répondre à leurs besoins. En 2000, on estimait que les taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde revenaient en Afghanistan et au Sierra Leone, avec 1900 et 2000 morts maternelles pour 100 000 naissances vivantes, respectivement. Les femmes afghanes ne vivent pas vieilles (3).
GENERALITES SUR LA GROSSESSE, LA CONSULTATION PRENATALE ET LA PLANIFICATION FAMILIALE
GENERALITES SUR LA GROSSESSE
Définitions
La grossesse est la période particulière entre le moment de la fécondation (fusion de gamètes male « spermatozoïde″ et femelle « ovule″) et le moment de l’évacuation du produit de conception chez la femme (accouchement) (10). Pendant la grossesse, il y a une suppression des menstruations (Aménorrhée) ; des modifications générales de l’organisme maternel et des modifications locales de l’utérus et des seins.
Une grossesse est dite « normale » lorsqu’elle évolue jusqu’à son terme (37 à 42SA), sans provoquer des alternations marquant l’état général, ni des troubles organiques de la mère, tout en permettant avec assurance le développement du produit de conception. Une grossesse est dite « prolongée » (11), selon les définitions de la Fédération Internationale Gynécologique et Obstétrique (FIGO), quand une grossesse dure plus de 42 semaines d’Aménorrhée (SA) révolues (294 jours). Dans le cas des femmes présentant des cycles irréguliers, il s’agit d’une durée basée sur une détermination théorique de la date de l’ovulation. La grossesse « prolongée » est une grossesse qui dure plus de 42 SA. Une grossesse est dite « à risque » lorsqu’elle présente un danger potentiel pour l’enfant et/ou pour la mère, pendant la période de gestation mais également dans les premiers jours du postpartum. Selon l’OMS, la grossesse comportant une menace pour le développement normal du fœtus jusqu’à son terme et pour sa naissance dans un état satisfaisant d’une part, et une menace pour le bien être physique, mental, et social de la mère, d’autre part, est dite grossesse « à risque ».
Durée de la grossesse
La durée de la grossesse est comptée à partir du premier jour des dernières règles. Ce qui correspond à 280 jours ; soit 40 SA chez une femme ayant des cycles réguliers de 28jours. La moyenne étant de 270 jours. Cette durée est sujette à des variations dites physiologiques faisant intervenir des facteurs ethniques et nutritionnels entre autres. En 1990, Paierai a rapporté dans une étude sur la durée moyenne de gestation réalisée aux Etats-Unis, qu’il y a un raccourcissement de 5 jours chez les femmes noires par rapport aux femmes blanches .
Les risques et les complications de la grossesse
Les risques et complications de la grossesse peuvent être divisés en deux groupes distincts : les risques obstétricaux d’une part et les complications médicales de la grossesse d’autre part.
Les risques obstétricaux
Certains risques obstétricaux peuvent exister avant la grossesse, comme par exemple la petite taille (inférieure à 1,46 m), l’âge (inférieur à 16 ans et supérieur à 35 ans). D’autres facteurs de risque apparaissent en cours de grossesse et enfin certains pendant l’accouchement. Tous les facteurs de risque doivent être identifiés dans l’intérêt de la mère et de l’enfant qu’elle porte. La détection de certains facteurs de risque reste indispensable.
➤ La cicatrice utérine
Une femme porteuse d’une cicatrice utérine doit accoucher impérativement dans une maternité chirurgicale. Ce facteur de risque réel est facilement dépistable lors d’une consultation prénatale, quel que soit l’âge gestationnel.
➤ Un saignement
Un saignement pendant la grossesse, quelle que soit son abondance, est un signe qui doit être toujours pris au sérieux.
• En début de grossesse, il doit faire évoquer la possibilité d’un avortement ou d’une grossesse ectopique nécessitant des soins appropriés.
• En fin de grossesse, il contre indique formellement le toucher vaginal et impose une référence urgente pour confirmer ou éliminer un placenta prævia ou un décollement prématuré du placenta.
➤ La position anormale du fœtus
La position anormale du fœtus est un facteur de risque réel, voire même la cause directe de dystocie, de rupture utérine et de morbidité ou de mortalité néonatale. Une présentation transversale et une présentation du siège doivent être dépistées en fin de grossesse.
➤ Une grossesse multiple
Une grossesse multiple est un facteur de risque maternel et surtout néonatal qui doit faire orienter la femme vers un centre de référence obstétricale pour son accouchement.
➤ Une rupture prématurée des membranes
Une rupture prématurée des membranes nécessite une référence vers un service offrant des soins obstétricaux essentiels où, en fonction du terme, une induction du travail peut être envisagée.
Les complications médicales de la grossesse
◈ L’hypertension artérielle ou HTA
L’HTA de la grossesse est responsable d’environ 12% des décès maternels dans le monde, cette proportion pouvant varier en fonction de la prévalence de l’hypertension dans une région ou dans un pays. Une étude multicentrique menée en Asie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a montré des prévalences qui varient de 10% à 30% selon les pays. La prévalence de la pré éclampsie varie également d’un pays à l’autre. Le dépistage et la prise en charge de l’hypertension artérielle pendant la grossesse restent des actes médicaux essentiels.
◈ Les carences en micronutriments
Environ la moitié des femmes des pays en voie de développement souffrent d’une anémie. En Afrique subsaharienne, la moitié des anémies est due à une carence en fer, et environ 10% une carence en folate (13), les autres causes sont, soit parasitaires, soit hémorragiques ou des grossesses rapprochées.
◈ Les infections urinaires
Dans les pays industrialisés, la prévalence des infections urinaires est estimée à 5% environ, la plupart des infections étant asymptomatique. Dans les pays en développement, les données sont imprécises. Le risque est le développement d’une pyélonéphrite chez la mère. Le diagnostic est bactériologique, ce qui nécessite des examens de laboratoire compliqués et coûteux.
◈ Le paludisme
Le paludisme a une incidence élevée chez les femmes enceintes dans les zones d’endémie ou en période d’épidémie. Il a de graves conséquences sur la mère et sur le fœtus. Dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, la chimioprophylaxie antipaludique systématique pendant la grossesse est la règle. Mais l’observance, tant par le personnel de la santé que par les femmes enceintes est faible. De plus, l’émergence et la croissance rapide de la chimiorésistance à la chloroquine dans de nombreuses zones la rendent souvent inefficace.
◈ Le diabète
Outre le risque médical lié à l’évolution d’un diabète non diagnostiqué ou décompensé, et à l’augmentation de la fréquence de l’HTA gravidique, le risque obstétrical est la dystocie des épaules liée aux cas de macrosomie fœtale.
◈ Les infections sexuellement transmissibles ou IST
Si les conséquences de l’infection gonococcique sur la mère sont connues (avortement, chorio-amniotite, rupture prématurée des membranes, endométrite, infection pelvienne pouvant conduire à une septicémie), leurs incidences sont mal connues. Les diagnostics biologiques et microscopiques sont difficiles et coûteux dans le contexte des pays pauvres.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA GROSSESSE, LA CONSULTATION PRENATALE ET LA PLANIFICATION FAMILIALE
1- GENERALITES SUR LA GROSSESSE
1-1. Définitions
1-2. Durée de la grossesse
1-3. Les risques et les complications de la grossesse
1-3.1 Les risques obstétricaux
1-3.2 Les complications médicales de la grossesse
2- GENERALITES SUR LA CONSULTATION PRENATALE (CPN)
2-1. Buts et intérêts de la CPN
2-2. Rythme de la CPN
2-3. Eléments de surveillance
2-4. Mesures préventives
2-4.1.Hygiène de la gestation
2-4.2.Traitement préventif intermittent du paludisme à la sulfadoxine
3- GENERALITES SUR LA PLANIFICATION FAMILIALE
3-1. Définitions de la planification familiale
3-1.1.Planification familiale
3-1.2.Contraception
3-2. Historique de la planification familiale en Afrique et Madagascar
3-2.1.En Afrique
3-2.2.A Madagascar
3-3. Les méthodes de planification familiale
3-3.1.Les méthodes traditionnelles
3-3.2.Les méthodes naturelles
3-3.3.Les méthodes contraceptives modernes
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE SUR LES RELATIONS ENTRE LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LA CONSULTATION PRENATALE AVEC L’ISSUE DE LA GROSSESSE
METHODOLOGIE
1- Cadre de l’étude
2- Le type d’études
3- La période étudiée
4- La durée d’études
5- Population cible
6- Critères d’inclusion
7- Critères d’exclusion
8- Le mode d’échantillonnage
9- La taille de l’échantillon
10- Les paramètres étudiés
11- Le mode de collecte des données
12- Le mode d’analyse des données
13- Considération éthique
14- Limite de l’étude
RESULTATS
1. Les activités du centre de santé d’Andoharanofotsy selon l’approche1
2. Les activités du centre de santé d’Andoharanofotsy selon l’approche2
3. Enquête CAP déterminant les relations entre PF et grossesse
3-1. Connaissance sur la planification familiale et la grossesse
3-2. Attitude sur la planification familiale et la grossesse
3-3. Pratique sur la planification familiale et la grossesse
4. Enquête CAP déterminant les relations entre CPN et issue de grossesse
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
SUGGESTIONS
1- Identification des problèmes
2- Priorisations de ces problèmes FUGE
3- Diagramme de causes à effets
4- Les solutions proposées
4-1 Solutions d’ordre général
4-2 Solutions d’ordre spécifique
4-3 Plan d’action
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE